Check-Up — ft. Étoile du Cobra - abandon

Un râle retentit d’un coin de la tanière des apprentis avant qu’une masse de fourrure rousse et hirsute ne s’extirpe de là, s’attirant les foudres de celles et ceux qui essayaient encore de dormir. Nuage d’Été avait un entraînement avec son chef de père ce matin. Il ne lui avait pas précisé de quoi il s’agirait exactement, mais avec Étoile du Cobra, rien n’était sûr. Nuage d’Été l’avait compris dès les premières lunes de sa vie.
À peine stable sur ses pattes, encore engourdie de sommeil, l’apprentie tituba en sortant du camp. Elle sentit le regard de certains de ses camarades de clan la suivre, ce qui l’incita à se secouer un peu. Si elle n’était pas énergisée avant de retrouver son père (ou du moins le plus énergisée qu’elle puisse être, considérant son personnage), elle risquait de le payer cher. Le bicolore savait bien le malheur qui était tombé sur sa fille cadette : on l’avait maudit d’avoir une fille avec l’absence de toute motivation pour faire quoi que ce soit de productif. Le terme « feignasse » avait même dû lui échapper une fois ou trois. Mais ça lui passait bien au-dessus de la tête à Nuage d’Été, qui faisait de son mieux et ne portait pas attention aux remarques désobligeantes de ses ainés.

La rouquine pressa le pas, la brise fraîche en plein visage la réveillant un peu. Elle espérait juste ne pas arriver en retard. Si c’était le cas la remontrance qu’elle se prendra n’en finirait jamais. Ses pattes fonctionnaient automatiquement, et il n’était pas dit qu’en s’arrêtant en arrivant aux pâturages elles seraient capables de redémarrer. Mais il le faudrait bien. Peu importait ce qu’Étoile du Cobra avait en tête, chasse, combat, ou le clan des Étoiles savait quelle autre fantaisie, elle savait qu’elle aurait besoin de s’y mettre sérieusement. Et avec ENERGIE. Nuage d’Été se rappelait quand elle pensait qu’être apprentie serait 100% corvée et 0% intéressant. Et bien elle avait raison. Elle avait juste hâte d’en terminer, apprendre tout ce qu’elle avait besoin d’apprendre, devenir guerrière et qu’on la laisse enfin tranquille, vaquant suivant son propre agenda. Mais bon. Il y avait des aspects agréables à apprendre de nouvelles choses, c’était sûr.
La rouquine arriva enfin aux pâturages. Et à son grand soulagement aucune silhouette noire et blanche ne l’attendait, et aucun regard bleu glace ne la regardait avec colère. Pour le moment. L’apprentie resta sur ses quatre pattes pour ne pas encourager son corps à se rendormir. Après quelques minutes à tourner comme un lion en cage à l’endroit où elle avait l’habitude de s’entraîner, la silhouette familière de son père fit son apparition.
« Papa, » elle dit simplement, d’une voix qui, comme d’habitude, ne véhiculait aucune émotion particulière.

Check-Up

Étoile du Cobra, il parvenait à peine à se faire à son nouveau nom tant il l'avait mainte fois goûter sans désirer éliminer de lui même Étoile Tropicale. et voilà qu'il sortait de l'antre tant convoité, laquelle gardait toujours le fumet de son prédécesseur, chaque soir un peu plus ténu que le précédent. Et ce n'était pas la suave saveur d'Œil de Biche qui lui déplaisait. Encore que, la guerrière ne passerait pas tout à fait l'ensemble des nuits avec lui. Pas qu'il ne voulait d'elle officiellement, juste qu'il lui avait proposé de profiter aussi de ses amies parfois. Après tout, ils avaient davantage de temps à passer ensemble. A son grand damne en vérité. Au moins lieutenant avec un meneur malade voir absent, il avait eu tout luxe de s'esquiver, à présent chef et ayant élu son propre second, il avait plus de liberté. Assez toutefois pour qu'il rappel à sa compagne leurs chatons. Et de quoi s'extirpé du camp ce matin bien décider à tester les connaissance de sa petite dernière. Nuage d'Été, nommait en raison de la chaleur suffocante au moment de sa naissance. Où peut-être à cause de la rousseur de sa robe. Digne fille de sa mère, qui dans un moindre mesure, rappelait Renard. Mais l'autre n'avait guère vécu et il espérait à sa fille un peu plus de temps de vie. Enfin, si elle décidait à faire autre chose que sommeiller de ci de là, évidemment ...

Elle était déjà là quand il arriva au point de rendez-vous et pour une fois, le bicolore lui offrit un de ses regards chaleureux de vrais papa. Un des rares qu'il avait à donner à ses enfants. Au moins pour lui était elle à l'heure. Il s'abstint néanmoins de la féliciter, préférant profiter qu'elle semblait là depuis un moment pour scruter la zone qui les entourer, et repérer loin au dessus des landes le vol d'une buse solitaire.

- Bien Nuage d'Été. Voilà déjà un moment que tu es apprentie à présent. Bien que je ne puisse pas dire avec conviction qu'on m'est rapportée de toi des éloges. Il s'était assis, observant la lande sans le moindre regard pour la petite, à ceci prêt sa queue, venu effleurer le flanc de la novice comme une invitation à écouter. Puisque tu m'attendais, tu as largement eu temps d'observer. Dit moi donc tout ce que tu vois, sens, sait. L'observation est, après-tout, très importante ... Il posa enfin son regard sur elle. Lui avait vu tout ce qu'il était possible de voir de là où ils étaient. Et se Nuage d'Été ne serait en rien formée en sentinelle, il voulait néanmoins qu'elle soit capable d'au moins un tant pouvoir repérer de loin les choses. Un fumet, un son pouvait en apprendre long sur ce qui pouvait vous arrivez dessus. Et les landes était de prime fréquemment visiter par les peaux nue et leur stupide chien. Sans compter, mais plus insignifiant ceux là, les blanc moutons qu'on trouvait à la belle saison dans les pâturages. Somme toute, il avait prévu de l'évaluer. Après tout, peut-être serait elle nommée guerrière rapidement, encore que, il en doutait tant elle semblait peu mettre d'ardeur à la tâche, de ce qu'il en avait vu et de ce qu'on lui avait rapporter.

Pour une fois, le regard bleu glace d’Étoile du Cobra était plutôt plaisant, presque paternel. Du moins d’après l’idée qu’en avait la rouquine, parce que le bicolore n’avait pas souvent montré à quel point il pouvait être un papa-gâteau. Mais être accueillie par un sourire de si bon matin avait au moins le mérite d’être agréable. Ça en tira même les babines de Nuage d’Été légèrement vers le haut. Les yeux vert clair de la féline ne quittèrent pas son professeur quand il commença à parler, et à regarder autour de lui.
- Bien Nuage d'Été. Voilà déjà un moment que tu es apprentie à présent. Bien que je ne puisse pas dire avec conviction qu'on m'ait rapporté de toi des éloges.

Et la voici de retour à la dure réalité de ce que cela voulait dire d’être, petit 1 la fille du Cobra, petit 2 pas spécialement d’une nature enjouée, et petit 3 pas déterminée à mettre plus d’effort que nécessaire. L’expression de Nuage d’Été retourna à son expression par défaut : une absence de sourire qui lui donnait un air profondément ennuyé. Pas que la remarque ne la chagrine outre mesure, cela étant dit. Mais la rouquine savait se contenter du strict minimum. Et elle faisait toujours ce qu’on lui disait. Toujours. La preuve : on lui avait demandé de venir aux aurores, et elle l’avait fait. Parce que croyez-moi bien que ce n’était pas de sa propre initiative.
-Puisque tu m'attendais, tu as largement eu le temps d'observer. Dis-moi donc tout ce que tu vois, sens, sais. L'observation est, après-tout, très importante ...

Ah oui des leçons d’observation, elle y avait régulièrement droit. Et non, elle n’avait pas particulièrement porté grande attention à son entourage. Alors qu’Étoile du Cobra avait enfin le regard porté dans la direction générale de sa fille, c’est cette dernière qui se mit à se concentrer sur autre chose. Autant faire vite pour qu’on puisse passer à des choses plus intéressantes. Et pour une fois elle n’allait pas déblatérer tout ce qui lui passait par la tête, parce que si par mégarde elle faisait une erreur, elle n’en verrait jamais la fin.
Les oreilles dressées sur la tête, le nez pointé vers le ciel et la gueule légèrement entrouverte, elle se concentra autant qu’elle pouvait le faire avec Étoile du Cobra qui la regardait toujours fixement.
-Je pense qu’un bipède est passé dans le coin récemment. L’odeur est faible par contre donc ça doit faire un moment…

Nuage d’Été avait le regard fixé au loin, immobile. Sa queue fouetta lentement l’air.
-Ou alors c’est le vent qui l’a portée de plus loin…

Elle daigna un regard furtif vers son père avant de continuer.
-Sinon y a ce bruit agaçant que font les moutons. Ils sont revenus après la mauvaise saison… À part ça j’entends pas grand-chose d’autre.

Elle se tourna plus franchement vers son aîné, lui signifiant silencieusement qu’elle en avait fini. Elle ne s’attendait pas à le voir rayonner de fierté, mais elle était plutôt sûre de ce qu’elle avançait, donc elle espérait au moins ne pas être sermonnée -encore une fois.

Check-Up

Et ce n'est pas tant le père que le chef qui écouta Nuage d'Été rapporter ses observations, ne disant mot pour la laissait faire le tour de ce qu'il y avait. Non sans avoir remarquer en revanche que la novice observait seulement. Le moindre prédateur aurait donc bien pu surgir avant son arrivé à lui. Il n'afficha pourtant rien d'autre que son masque. un jour, Été apprendrait à ses dépends la nécessité d'observer au moins un tant sois peu ... il fini par tiquer de l'oreille.

- Pas si mal, quoi que. Tu as oubliée la buse qui vole là haut, elle doit chercher une proie et vu son vol, ne l'a pas encore dénicher. Il y a aussi le fumet éventer d'un lièvre. Et la lande en elle même annonce une journée de soleil. Il se baissa pour lui lécher l'oreille malgré tout. Aller, arrêtons cet exercice pour aller chasser. le clan à besoin de prendre des forces et toi tu as besoin de muscler ses pattes. Un brin taquin, il s'élança dans les hautes herbes, relevant la tête pour de temps à autres, humer les environs, dressant les oreilles à l’affût du moindre bruit. Il se raidis pourtant en observant le vol d'un autre rapace, dont le ventre cette fois le discerner bien plus que celui de la buse précédente. Mais quand l'oiseau piqua vers eux, il gronda, crachant à l'adresse de sa fille.

- Tient toi prête ! Il attaque !

A elle de prouver qu'elle avait vu venir - et donc savait observer - puisque lui même, dos gonflé de fourrure hérisser, s'apprêtait à attaquer en retour, se dressant sus ses postérieurs au moment où l'oiseau se rapprocha le plus pour frapper de la patte. Et si ni l'un ni l'autre ne se touchèrent, le cri de l'animal lui, fut assez fort pour agresser les tympan du meneur. Lequel retomba sur ses pattes, cherchant Nuage d'Été du regard. le faucon allait revenir à l'assaut, il en était certain et cette fois ci, il faudrait plus qu'un coup de patte dans le vide pour le dissuadés d'approcher.

Le visage d’Étoile du Cobra était si impassible que c’était à se demander s’il l’avait seulement écoutée. Mais évidemment qu’il l’avait écoutée. Il était à ça de savoir précisément ce qui se passait dans la tête de sa fille.
-« Pas si mal, quoi que. Tu as oublié la buse qui vole là-haut, elle doit chercher une proie et vu son vol, ne l'a pas encore dénichée. Il y a aussi le fumet éventé d'un lièvre. Et la lande en elle-même annonce une journée de soleil. »

Nuage d’Été se contenterait d’un ‘pas si mal’, c’était tout à fait satisfaisant. Elle aurait adoré rétorquer que le ‘fumet éventé d’un lièvre’ est, comme son l’indiquait, ‘éventé’, et qu’elle n’était pas météorologue pour savoir avec précision l’ensoleillement de la journée, mais un coup de langue sur son oreille l’en empêcha. La rouquine eut malgré elle un petit sursaut. Elle n’avait pas vraiment l’habitude de ce genre de gestes, surtout venant du bicolore.
-« Allez, arrêtons cet exercice pour aller chasser. le clan a besoin de prendre des forces et toi tu as besoin de muscler ces pattes. »

L’apprentie secoua la tête mais avec un petit rictus au coin des babines. Ses pattes étaient très bien telles qu’elles étaient, merci bien. Mais le changement d’activité était la bienvenue, même si cela voulait qu’elle n’apprendrait probablement rien de nouveau aujourd’hui. Cependant, elle aimait bien chasser donc elle ne s’en plaindrait pas. Pas trop.
Nuage d’Été suivit son aîné dans les hautes herbes, en faisant un effort pour ne pas être trop bruyante sur ses pattes. Sa gueule entrouverte de nouveau, elle cherchait le parfum appétissant d’un rongeur. Mais c’est le comportement de son père qui lui mit la puce à l’oreille que quelque chose n’allait pas. Elle suivit son regard et au même instant elle réalisa quelle odeur elle était en train de sentir.
-« Tiens-toi prête ! Il attaque !, » cracha le meneur.

La fourrure de Nuage d’Été gonfla immédiatement, ses yeux verts grand ouverts et regardant le faucon battre follement des ailes avant de piquer. Ses oreilles s’aplatirent sur son crâne au cri strident du volatile. Les muscles de l’apprentie étaient bandés, prêts à contre-attaquer. Les efforts de son père n’avait pas porté leurs fruits et il retomba sur ses pattes avant sans que ni l’un ni l’autre n’ait parvenu à toucher l’autre. Le faucon fit une pirouette dans les airs, semblant se préparer à attaquer de nouveau. Père et fille partagèrent un regard pendant un court instant, se disant silencieusement de prendre garde.
Nuage d’Été interrompit ce regard pour se concentrer sur leur adversaire. Il fallait qu'elle attaque et ne se laisse pas avoir par ce piaf. La rapidité et la force n'étant pas réellement ses points forts, il fallait trouver comment faire. Elle feula pour attirer l'attention du faucon et qu'il l'attaque elle et pas Étoile du Cobra. Cela sembla marcher puisqu'il fit un grand virage dans les airs pour foncer sur la rouquine. Nuage d'Été tenta de prévoir où le faucon allait piquer pour se décaler suffisamment (et suffisamment rapidement) pour l'attaquer immédiatement après. Tout se passa très vite. L'apprentie fit un bond sur le côté, évitant de justesse les serres acérées de l'oiseau.... mais ce soudain mouvement fit bouger l'oiseau de manière imprévisible et les deux se percutèrent de plein fouet. Plus de peur que de mal pour Nuage d'Été puisqu'elle ne s'en sortit qu'un peu sonnée. Essayant de viser le crâne de son adversaire, elle asséna un coup de pattes, avec autant de force et de rapidité qu'elle pouvait. Ses griffes étaient sorties, et au cri que poussa de nouveau l'oiseau, on dirait qu'elle avait visé juste.
Sa vision était floue, et dans la panique de la situation, et pour ne pas risquer de se prendre une contre-attaque en plein visage, le seul réflexe qu'elle put avoir pour se préserver fut de reculer un peu. Le temps que ses neurones se réalignent dans son cerveau et que ses sens puissent à nouveau faire le point sur la situation, elle espérait que son père allait intervenir et éventuellement achever le faucon. Si ce n'était pas le cas, elle espérait au moins qu'elle aurait le temps de se remettre d'aplomb, sinon ce ne serait pas une partie de plaisir.

HRP:

Check-Up

Le père pouvait être fier, Nuage d'Été n'avait pas mis bien longtemps avant de gonfler son poil, mais le bicolore était davantage concentrer sur le rapace, bien décider à lui arracher quelques plumes plutôt que de perdre lui-même un peu de fourrure. ils étaient deux, l'oiseau lui était seul ... Et Affamé où malade, à moins que ce ne soit un parent désireux d'éloigner les félins de sa progéniture ? Auquel cas, il lui faudrait veiller à ce que nul apprenti ne viennent seuls dans les environs. Un casse tête qui s'arrangerait si lui et sa fille parvenait à éliminer l'agressif faucon. Mais ce genre de combat pouvait tout autant coûter cher. Et le Cobra doutait que la guérisseuse soit ravie de "gaspiller" des remèdes pour lui, au moins ferait elle un effort pour Été. Encore que, le bicolore préférait ne pas y songer réellement. Vent du Nord avait beau avoir de son sang, ils avaient un différent qui était loin de s'arranger.

La novice attira sur elle leur ennemi et le père laissa sa fille gérer, non pas qu'il ne voulait s'en mêler mais pour sa part, il préférait profiter de la situation pour attaquer ensuite. Pour autant, quelque chose en lui se crispa quand fourrure et plumes se mêlèrent, si bien qu'il se redressa un peu vite, trop peut-être. Le faucon s'éloignait déjà de la jeune chatte, laquelle lui parut un peu sonnée. Étoile du Cobra ne comptait pas pour autant offrir au rapace la chance d'un nouvel assaut. Aussi, avant que ce dernier ne reprenne réellement de la hauteur dans une tentative d'envol, le bicolore se propulsa, ses pattes cherchant une prises dans les plumes. Les deux corps se percutèrent à nouveau, mélange entre feulement et huit perçant du rapace. Et si des poils valsèrent bel et bien, noir et blanc dans la poussière, le meneur lui s'en tira avec quelques traces certes sanglantes, mais fine malgré tout là où l'oiseau abandonna plusieurs plumes et gouttes de sang.

Le Cobra feulait de nouveau quand il se séparèrent quelques instant plus tard, après que les griffes aient perdus leur prises sur les ailes et la chair plus fragile du ventre et que les crocs eux est du relâcher leurs tentatives sur l'os d'une aile pour permettre au félin d'éviter le bec tranchant qui visait sa tête. Cette fois, le faucon s'envola bel et bien, prêt à volter pour une contre-attaque. Le matou lui le guettait, néanmoins, son attention elle, était aussi tournée vers sa camarade et fille.

- Tu tiens le coup ?

Pas vraiment une question, le ton était froid et sec et le serpent voulait surtout par là savoir si Été se tenait prête pour une nouvelle volte.