Coucou [PV Nuage Épineux] - end

Une journée comme les autres commençait pour Colère du Feu, une journée triste, morne. Assigné en patrouille de chasse avec Cœur des Landes, Pelage de Lavande et son apprenti, Nuage de Perdrix. C’est pas le mâle ne les aimait pas, mais Pelage de Lavande ne cessait de parler de ses chatons d’à quel point, il les trouvait merveilleux, d’à quel point ils feraient d’excellents apprentis, le mâle ambré en était agacé. Parce que pendant que ses trois accompagnants parlaient, bah, ils ne chassaient pas grand-chose. Et pas évident de chasser avec un apprenti qui hurle à tous bout de champ. Soupirant, le mâle se tourna vers le reste de sa patrouille.

- Alors prie le Clan des Étoiles que je ne sois pas le mentor de l’un d’eux.

Un silence gêné s’installa. Cœur des Landes et Pelage de Lavande se regardaient sans savoir quoi dire. Le grand mâle savait bien que sa réputation n’était plus à faire. Et il ne voulait pas imaginer celle qu’il avait dans les autres Clans. Son physique était impressionnant et il le savait parfaitement. Mieux que quiconque, même. En tout cas, il avait obtenu ce qu’il voulait. Le calme. Ils pouvaient donc chasser tranquillement.

Ils s’étaient séparés en deux groupes : Pelage de Lavande et Nuage de Perdrix d’un côté et Cœur des Landes et Colère du Feu de l’autre. Son camarade fauve sembla gêné. Il semblait vouloir entamer la discussion sans savoir quoi dire, alors ils cheminèrent en silence. Au bout de plusieurs minutes, le mâle ambré leur proposé de se séparé et Cœur des Landes ne se fit pas prier pour accepter.

Le guerrier se dirigea vers la frontière avec les Quatre Chênes. Marchant d’un pas léger, il reniflait l’air de temps en temps à l’affut d’une proie. Soudainement, il sentit un lapin, il s’avança, tout doucement, jusqu’à apercevoir le rongeur, puis, il commença sa poursuite d’abord au trot puis en courant lorsque le lapin le remarqua. Il poursuivit le lapin jusqu’à ce que celui-ci rentre en sécurité dans son terrier. Forçant un peu pour tenter de rentrer, le mâle finit par abandonner, il était bien trop large d’épaule et bien trop grand. Il essaya bien d’aller à l’autre entrer du terrier, mais le lagomorphe a visiblement été plus malin que lui. Il avait pris la poudre d’escampette. Pourtant, sa trace était présente. Elle descendait aux Quatre Chêne. Le mâle l’y suivit. Il salua les Sentinelles en faction et poursuivit sa descente.

Pourtant, arrivé aux Quatre Chênes, le lapin n’était plus. A la place, il y avait un chat, un jeune chat. Blanc et brun tigré. Probablement apprenti au vu de sa taille. Ou c’est peut-être juste un petit chat. Il était bien monstrueusement grand, lui. Le guerrier observa l’autre chat un instant. Allait-il lui dire ou pas ? Au pire, il le mettait juste en garde et il s’en irait. C’était déjà pas à lui de dire ça. Mais quand même, ce chat n’avait rien à faire ici tout seul.

- Hey. T’as rien à faire ici. C’est pas la pleine lune. Y a pas de trêve. Rentre chez toi, petit.

L’apprenti ne semblait pas avoir peur de Colère du Feu. Du moins, il n’en montra rien. Il se mis plutôt à le contredire avant de lui demander de se justifier. Le guerrier répondit par un simple haussement des épaules. Toute façon, qu’il lui explique ce qu’il fait ici ou pas, ça ne changera rien à vie de l’apprenti alors à quoi bon.

- Je te mettais juste en garde. Les vétérans de ton clan et les anciens pourront te le confirmer, ce lieu n’a pas toujours connu la trêve. Une guerre a déjà eu lieu en ces terres sacrées.

Il le savait parce que cette guerre lui avait prit son père. Il se souviens encore bien de la tête de Pétale de Fleur qui a dut lui annoncer la terrible nouvelle. Il avait été triste, mais sa mère adoptive avait été là pour veiller sur lui. Mais il aimait croire que, même s’il n’avait pratiquement pas de souvenirs de ses parents, ils le surveillaient. Peut-être. Peut-être pas. Après, qu’est-ce que pouvait bien leur faire un chaton qu’ils n’avaient connus que quelques lunes ? Surtout quand d’autres proches les avaient rejoints. Les étoiles s’étaient détournées de lui depuis longtemps, il le savait et ça lui convenait bien ainsi.

Le guerrier revient un peu à terre quand l’apprenti contesta qu’il n’était pas petit. Sans vouloir le tourner au ridicule, le mâle ambré le regarda de haut malgré lui. Le novice ne lui arrivait même pas au coude ! Alors le colosse ricana. Son ricanement, à l’image de sa voix, sonnait très rauque. Là, oui, il se moquait gentiment du novice.

- Tant que tu m’arriveras pas au moins au poitrail, tu seras toujours petit pour moi.

Dit-il, en se redressant de toute sa hauteur. Il laissait le loisir au novice de constater que oui, il était grand et très imposant pour un guerrier du Vent. En tout cas, plus que la plupart de ses congénères. Avec un minimum de jugeote, le novice ne devrait pas trop faire le malin devant ce tas de muscle.

Le novice semblait s'énerver, en tout cas, il hérissa le pelage, essayant probablement d’impression de le guerrier mais celui-ci se contentait de le regarder, sceptique. Il avait connu bien plus effrayant qu’un rase-moquette dans sa vie. Et si le jeune chat continuait de se montrer belliqueux peut-être le matou ferait de même. Il n’avait aucun mérite à ridiculiser un apprenti, mais ça pourrait être une bonne leçon pour le novice de ne pas présumer de ses forces. Et puis, ce ne serait qu’un juste retour des choses, le fils d’Étoile du Cobra s’était fait agressé par un guerrier de l’Ombre, après tout. D’un autre côté, il ne voulait pas agresser un apprenti, ça le mettait au même rang que ce drôle de guerrier. Pas quand on ne lui en avait pas donné l’ordre, du moins.

- Se montrer redoutable ce n’est pas simplement abattre des ennemis à la chaîne. Le plus redoutable des chats est celui qui se montre assez malin pour jauger correctement un adversaire.

Ça pouvait sonner comme un ultime avertissement, mais c’était également un reproche qu’il s’adressait. S’il n’avait pas eût l’idée de chasser ce blaireau, il n’aurait pas perdu autant de proches. Il n’aurait pas eu tant de morts sur la conscience. Il avait beau se donner un air détaché de tout, son caractère renfrogné et grognon prouvait à lui seul qu’il ne l’était pas tant que ça. C’est parce qu’il s'intéressait aux autres qu’il était touché par leur disparition. C’est parce qu’il n’aimait pas la solitude qu’il s’était rapproché de son chef et qu’il lui obéissait. Il ne voulait pas décevoir la seule personne pour qui il comptait encore.

- Tu viens d'où ? Ton odeur est vraiment étrange. Comment t'appelles-tu ?
- Colère du Feu, du Clan du Vent. Tu n’a pas reconnu l’odeur de lièvre et de bruyère sur ma fourrure ? Et si tu crois que je mens parce que tous les membres du Clan du Vent sont petits et chétifs, eh bien, tu n’as pas d’autres choix que de me croire. Tu es bien la preuve qu’il n’y a pas que des chats à poil sombre à l’Ombre.

L’apprenti se défends, en disant qu’il ne connait pas encore très bien l’odeur du Clan du Vent, et surement des autres Clan aussi. Il avait l’air jeune, alors Colère du Feu le croyait sur parole. Et comme le novice semblait se calmer, le guerrier se détendit aussi. Aucune raison de s’énerver maintenant.

- Pourquoi m'as-tu dit de rentrer chez moi ? Que fais-tu par ici alors, si moi je ne peux y être toi non plus ? Ou seuls les guerriers ont le droit de s'y trouver, ce qui m'étonnerait vaguement.
- Ne me fait pas dire ce que je n’ai pas dit. Je ne devrais pas être là non plus. J’ai juste poursuivi un lapin jusqu’ici, j’ai malheureusement perdu sa trace. Je t’ai vu ici et j’ai voulu te mettre en garde. C’est tout. Il a de nombreux prédateurs dans le coin, et tu n’es pas de taille.

Colère du Feu ne parlait pas de force, mais bien de la taille de l’apprenti. S’il tombait sur un prédateur plus lourd, ça pourrait mal finir pour lui. Surtout que le novice était seul. Ce n’était pas prudent de sortir tout seul à son âge.

- Nos Clans sont peut-être rivaux, mais aucun chaton ou apprenti ne mérite de mourir. Et je m’en voudrait de ne pas t’avoir prévu alors que je t’ai vu. Mais ne t’inquiète pas, je repartirais quand tu seras parti. Je dois chasser pour les miens.

Même si ce n’était pas le but premier de Colère du Feu, le gamin semblait avoir appris une leçon d’humilité. Il hocha la tête devant les salutations de l’apprenti, surpris malgré tout, il ne s’attendait pas une telle “chaleur”. Mais bon, le gamin n’avait pas mauvais font, il pouvait le sentir. Il était juste méfiant et ça se comprenait.

- Très bien, au revoir, petit. Peut-être qu’on se reverra à l’Assemblée.

Le matou resta encore aux Quatre Chênes, voulant s’assurer que le gamin soit bien partit sur son territoire. Puis, il tourna lui-même les talons pour regagner son territoire. À la frontière, les Sentinelles lui posèrent une ou deux questions, à cause de son temps de sortie du territoire et parce qu’il revenait les pattes vides. Le soupçonnaient-elles ? Ridicule, vraiment. Mais bon, il l’avait chercher à s’éclipser aussi longtemps juste parce qu’il n’avait pas voulu laisser un apprenti adverse seul, de peur qu’il fasse une mauvaise rencontre. Tant que son chef ne lui disait rien, il continuerait à agir ainsi.

[Out pour moi. Merci pour le RP !]