J'aime tellement cela que je recommence à chaque fois [Pv Etoile du Lion] - abandon

Je venais toujours juste de m'affalé sur ma litière, j'avais parcouru trois tours de jardin en compagnie de mon frère avant d'être crevé. J'avais bien trop gigoter la veille pour me mouvoir librement. Je me retournais dans mon nid en soupirant avant d'entendre une voix cinglante et que trop familière hurler à quelques longueurs de queue de moi :

"-Encore en train de dormir. Tu parles de la jeunesse.."

Je grognais, me retournant dans ma litière. Ne voulant pas voir la face de la vieille bique dès mon réveil. Et pour ne rien changer, elle me tournait autour.. Un peu comme une vengeance de la veille.. Je l'avais l'embêter toute la matinée. Elle parle de sa sagesse mais la vengeance n'en fait pas partit selon moi. Je grognais de nouveau et me levais sous son regard narquois. Je lui lançais un regard noir, reprenant ma route avec des pattes encore lourdes de fatigue. Je devrais me poser quelques parts avant de reprendre mes aventures.. Je dépassais la féline au pelage entretenu avec une langue rêche avant de passer la porte fenêtre.

J'étais enfin libre, loin de ce jardin que je devais dorénavant partager. Je m'élançais au petit trot dans la ville, évitant les coins malfamés. Je marchais à présent dans cette forêt dite clanique. Je riais de bon cœur rien qu'à l'idée d'embêter ses chats et leurs croyances. Je me passais un petit coup de langue ici et là, pour paraître plus présentable avant de continuer ma route. Je grimpais à l'arbre le plus proche, m'installant confortablement sur mon perchoir. A cette hauteur, je pouvais voir les environs sans problème et vu la forte odeur d'il y a peu, j'avais surement dépassé une frontière.

Le soleil projetait ses premiers rayons à travers le feuillage dense des arbres et quelques nuages blancs parsemaient ici et là le ciel. Assis au pied du Promontoire, Etoile du Lion s'entretint quelques minutes avec son lieutenant, donnant ses directives pour la journée puis il détala jusqu'à l'entrée du tunnel de ronce. Ce matin, ce serait lui qui dirigerait la patrouille de l'aube, comme souvent d'ailleurs. Ses camarades étaient en effet habitués à le voir en patrouille ou à la chasse depuis qu'il avait succédé à Etoile de Guêpe, même s'il surprenait toujours certains regards inquisiteurs. En fait, il tenait à participer aux activités du camp et à être proche de ses camarades. Mais peu importait, c'était sa méthode de mener son Clan et personne n'oserait le contredire.

Le matou au pelage doré attendit donc que son lieutenant ait fini d'appeler les chats désignés pour la patrouille, la queue fouettant l'air, il rentrait et sortait les griffes. Il était impatient de partir. Une fois la patrouille au complet, Etoile du Lion s'engagea dans le tunnel puis ils avancèrent vers les Grands Pins. Un apprenti se mit alors à foncer dans les talus sans prévenir, son mentor leva les yeux au ciel et soupira. Le meneur dit aux autres de le suivre, que de toute façon le novice les rattraperait en chemin. A peine eut-il le temps de finir sa phrase qu'il entendit un raffut de l'autre côté d'un buisson de ronce. Cette cervelle de souris va faire fuir tout le gibier de la forêt ! se dit intérieurement Etoile du Lion. D'un mouvement de queue, il fit signe à sa patrouille de courir sur ses pas. Il découvrit alors Nuage Noir essayant de grimper à un arbre mais son manque d'exercice l'empêchait d'atteindre la première branche... Le matou fronça les narines, une odeur pestilentielle empestait l'air. Au dessus du noiraud se trouvait un félin gris et blanc, il avait certainement dû le faire fuir. Quel lâche, Nuage Noir est tellement frêle qu'il ne ferait pas même peur à un mulot !

« Il y a un sale chat domestique dans cet arbre ! cracha l'apprenti. »

Je me languissais d'avance de voir un clanique qui me chercherait des noises. Je me passais un coup sur les pattes qui avait mordu la poussière avant de m'installer confortablement sur la branche. Elle était assez épaisse et surtout solide. Je n'avais pas besoin d'une grosse branche pour m'allonger à mon aise. Je ronronnais de bon cœur, faisant une petite sieste en passant. Je dormais encore profondément quand un bruit de grattement et des feulements rageur se firent entendre aux pattes de mon perchoir. J'ouvris un œil, baillant comme jamais avant de me redresser. Je m'étirais tout en jetant un regard en contre bas. Il y avait un jeune félin de clan, ce qui allait égayer ma matinée. Je me passais un coup de langue sur mes babines comme si j'allais me mettre à table avant de l'entendre pester, une fois trois autres félins arrivé :

"- Il y a un sale chat domestique dans cet arbre !"

Je ronronnais, chuintant à occasion. Même s'il avait réussi à grimper sur l'arbre, j'aurai pu le faire tomber d'un coup de patte ou tout simplement m'enfuir plus haut vers la cime ou encore passer d'arbre en arbre. J'étais assez fort en acrobatie, je m’entraînais tout les jours. Toussotant légèrement, pendant que les chats d'en bas se rapprochaient, je miaulais au petit noiraud qui me traitait de sale chat domestique :

"-On t'a jamais dit que tu parlais pour ne rien dire ? Tu crois qu'ils me voient pas tes amis là ? Et qui te dit que je suis 'sale'.. Tu t'es regardé avec ta fourrure boueuse, crétin ?"

Etant un jeune félin.. Le petit noir allait surement mal le prendre et vouloir m'attaquer. Ce que j'attendais par dessus tout.