Il s'en est fallu de peu - Arc-en-Ciel - end

Elle avait poursuivi un écureuil. Elle voulait le rongeur pour son déjeuner mais avait raté sa chasse et elle le poursuivait de branche en branche, espérant pouvoir l'attraper alors que la proie était bien plus vive qu’elle. Elle finit cependant par abandonner en voyant l’animal sauter sur un arbre bien trop loin pour elle. Lâchant un grognement mécontent, Ciel descendit de l’arbre regardant autour d’elle pour essayer de se situer dans la forêt. Elle ne reconnaissais pas les bois. Elle avait probablement quitter son territoire sans le vouloir. Tournant un peu plus la tête vers la droite, elle reconnut l’un des Quatres Chênes. Je n’ai qu’à faire demi-tour dans ce cas.

Alors qu’elle tournait sur ses pattes, elle entendit une voix inconnue l’apostropher. Au timbre de voix, il semblait encore jeune. Mais pourtant, il tient des propos intolérables. Il l’avait insultée de solitaire. D'affreux solitaire, même. Hérissant le pelage, la femelle se dirigea vers les Quatre Chênes et sortit des buissons face à un apprenti gris portant sur lui l’odeur du Vent.

- QUI appelles-tu affreux solitaire ? Que fais tout seul un gamin même pas capable de renifler l’odeur de son propre cul ? Tu ne sais pas reconnaître l’odeur d’un clanique ? Ha ! Retourne avec ta mère !

Le gamin n’avait pas l’air de se sentir pisser. Ciel le regarda de toute sa hauteur. S’il voulait faire le coq, il n’allait pas être déçu.

Arc-en-ciel regarda l'apprenti en haussant un sourcil. Il faisait le grand mais n'était-il pas en train de pleurer ? La chatte tricolore s'approcha du novice, jusqu'à être en face de lui. Il était à portée de griffes.

- Oh ? Ça fait le valeureux guerrier ? Ça veut jouer à l'adulte ? Mais dis voir, ne serait-ce pas une odeur d'urine qui flotte dans l'air ?

La femelle tricolore contourna le petit, lui coinça une queue sous une patte arrière et s'amusa à faire courir ses griffes sur le dos du petit mâle. Elle appuyait juste assez pour eraflé le petit.

- Alors, gamin. Répète à Ciel ce que tu as dit. Que le Clan du Tonnerre sentait comme ?

Elle s'était penchée sur le petit et son oreille. Elle murmurait d'une voix grave et suave mais pleine de menaces. Pour l'instant, elle s'amusait avec lui. Pourtant, ses yeux brillait de fureur, porteur de la même menace que sa voix et ses griffes. Il ne lui faudrait pas longtemps pour déchirer le gamin.

Le petit a peur, Ciel pouvait le sentir. La guerrière ronronna de délice en sentant l’apprenti s’agiter sous ses pattes. Et il parvient à échapper à son emprise. Comme si elle était tombée sur une proie de choix, la chatte tricolore gonfla le pelage tout en se léchant les babines.

Le jeune chat était tombé sur le mauvais guerrier. Celle qui avait eût une altercation il y a plusieurs lunes. Altercation qui avait mal tourné et dont elle gardait grande rancoeur. D’autant plus que la femelle n’était pas dans un bon jour, même si ses bons jours s’étaient toujours fait particulièrement rares.

Alors, quand le novice lui demanda de le laisser tranquille, elle part dans un ricanement qui devient vite un rire sinistre. Puis, elle pose ses yeux d’amance sur l’apprenti avant de luis sauter dessus, vive comme l’éclair. Elle écrasa le novice de son poids, lui mettant le visage dans la poussière, enfonçant ses griffes dans la fragile peau entre ses deux omoplates, sentant le sang chatouiller ses griffes. La chatte se pencha alors à l’oreille du plus jeune pour lui parler de la même voix suave qu’auparavent :

- Tu sauras, gamin, que chacune de tes paroles, chacun des tes gestes ont des conséquences. Dommage pour toi, ton mentor ne t’as pas appris à te taire. Pire encore, tu es sorti tout seul sans savoir te battre. Huuuum, je me demande bien à quel endroit je vais pouvoir déposer ton cadavre afin qu’il pourrisse sans que tes camarades ne puissent jamais te retrouver. Ou alors, je t’arrache les entrailles alors que tu es encore vivant et je les étale dans la lande. Qu’en penses-tu ? Que préfères-tu ?

Sans même attendre la réponse du novice, la guerrière soulève l’apprenti entre ses pattes avant pour le jeter le plus violemment possible contre le sol. Les yeux fous de haine, la guerrière s’élança vers l’apprenti, toutes griffes dehors pour finir le travail. Mais dans sa jubilation, la guerrière n’avait pas entendu les pas de course qui approchaient. Un masse de fourrure rousse et blanche arriva pile à temps pour empêcher la chatte tricolore de frapper encore une fois l’apprenti. Un seul coup de patte avait suffit pour l’éloigner. Le nouvel arrivant était plus grand, plus large et plus lourd qu’elle. Le matou se contentait de la regarder froidement, en position défensive. Si elle attaquait, il ne serait pas tendre et risquait de s’en sortir perdante. Devait-elle vraiment tenter le coup et essuyer un nouvel échec ?

Colère du Feu était rentré tard de sa mission. Après plusieurs jours, il était content de pouvoir prendre un peu de repos. Aussi, quand son chef avait lever la surveillance, il avait soupirer de soulagement. Il était partit se coucher, hagard, et s’était très profondément endormit. Souffle Poivré continuerait bien l’entraînement pour lui demain matin, non ?

Une patte le secouant brutalement le tira de son sommeil. Encore à moitié endormit, il ne reconnu pas l’animal qui lui parlait. Mais ce qu’on lui annonça eût ton fait de le réveiller : Nuage de Koudou avait disparu. Complètement réveillé, Colère du Feu se redressa vite fait. Il ne prit pas la peine de saluer Lune Glacée qui était venu lui annoncer la nouvelle. Le guerrier ambré essaya de ne pas céder à la panique. Il ne voulait pas céder à la panique. Et surtout il ne voulait pas perdre son apprenti, car malgré tout, il aimait bien le gamin.

Son premier reflexe fut de renifler son nid chez les apprentis. Les autres fouilleraient le Clan, lui, il remonterait la trace du chaton. Ça tombe, il y en avait une fraîche qui menait droit vers l’extérieur. Après avoir fait une prière à ses ancêtres, le matou bicolore sortit à son tour, remontant la trace de son apprenti. Il espérait qu’il ne lui soit rien arriver. Vraiment rien.

La trace le mena aux Quatre-Chênes où une guerrière était en train de malmener son apprenti. Accélérant l’allure le mâle bouscula la femelle tricolore. Il l’avait une fois lors d’une Assemblée. Elle avait provoqué une bagarre. Il ne l’y avait plus jamais vu depuis, et probablement qu’elle était interdite d’Assemblée. Il l’avait empêcher de massacrer un apprenti en des terres sacrées.

Les deux adultes s’affrontèrent du regard, le pelage gonflé et un grondement sortant de leur gorge. Finalement, la femelle tricolore comprit qu’elle n’allait pas gagner cette bataille. Pas contre un tel opposant en combat singulier.

- Je n’en resterais pas là ! Ton chef sera au courant, j’y veillerais !

Elle ne répondit rien, elle continua juste à s’enfuir. Lorsqu’elle fut hors du champ de vision, Colère du Feu se tourna vers l’apprenti, lui lançant un regard noir. Il n’était pas content, il devait le faire savoir au novice qui s’était mal comporté.

- Toi. Dès que j’ai le dos tourné, tu fausses compagnie à ton Clan. Et pour quoi ? Te mettre inutilement en danger ? Ta cervelle n’est faite que de plumes ou quoi ? Ne t’avais-je pas ordonné de rester avec Souffle Poivré en mon absence ? Sur qui va retomber l’erreur d’un apprenti dissipé, selon toi ? Sur son mentor. Moi dans le cas présent. Petit crétin. Mille dangers guettent un apprenti tel que toi. Tu sais à peine te battre ! Tu n’aurais jamais dût sortir seul ! Si je n’étais pas arriver à temps, cette guerrière t’aurait tué ! Parfois, il vaut mieux fuir que se battre. Apprends à juger les batailles perdues d’avance, et tu t’évitera bien des ennuis. Maintenant, je vais annoncer ta punition. Tu seras de corvée pour la prochaine lune, ça t’apprendra. Et la prochaine fois que je m’absente, je te confie à un mentor plus sévère que Souffle Poivré. … Pourquoi pas à ton propre père, tiens ? Ou Étoile du Cobra en personne. Peut-être que tu fileras droit devant eux.

Peut-être que l’apprenti comprendrais que son mentor avait juste eût peur pour sa vie. Colère du Feu resta là à observer en silence jusqu’à ce que le novice approuve. Puis, il reprit la parole sur une voix beaucoup plus douce, preuve de son affection pour Koudou.

- Allez, viens petit. Rentrons. Vent du Noir doit examiner ces vilaines griffures.

[Out pour Ciel et Colère du coup]