Welcome to the shade || PV. Zaïla. - abandon

Encore une matinée de passer et encore un entraînement d'Oeil du Serpentaire d'achever. Nuage des Marais commençait à devenir un excellent combattant. Lui qui prenait beaucoup plus de cœur à s'entraîner à l'art martial qu'à la traque se voyait récompensé de tous ses efforts, ces moments où il en bavait, où il avait tellement répété le même mouvement que ses pattes se tétanisaient à l'idée de recommencer encore une fois. Le vent soufflait délicatement dans le pelage poussiéreux de l'Apprenti qui rentrait de son entraînement, fatigué, les muscles totalement tétanisés, mais un sourire ancré si profondément sur son visage qu'on pourrait penser la douleur comme étant inexistante. Elle était bien présente, la fatigue aussi, mais ça ne l'empêchait pas d'être fier comme un paon, le torse bombé, la tête et la queue haute à trottiner derrière son mentor. Nuage des Marais pénétra dans le Camp du Clan de l'Ombre à la suite de son mentor et Lieutenant et même s'il y avait eu une foule de regard sur lui à ce moment-là, même si un seul félin s'était tourné pour le regarder à cet instant, il ne s'en était pas rendu compte et s'en fichait royalement. Il était fier de lui, suffisamment pour ne pas avoir besoin de la fierté des autres. Sa mère trottina néanmoins vers lui, une mine de détresse ancrée sur le visage. Elle avait toujours été capable de voir le véritable visage de son fils et s'inquiétait toujours de trop à ses yeux. Même la moindre petite égratignure, elle accourait et voulait l'envoyer voir le Guérisseur. Nuage des Marais se contenta d'esquiver sa mère, la laissant en plan, la peur brillant dans son regard. Elle pouvait bien avoir peur, être malheureuse ou simplement se sentir rejeté, il s'en fichait royalement. Il n'avait pas envie de lui cracher de la lâcher. Non, il était plutôt dans un bon jour alors. Il rejoignit son mentor qui lui ordonna de se reposer, de manger et d'aller ensuite chasser.

Nuage des Marais n'avait guère envie de contredire les ordres de son mentor. Non, il était réellement dans un bon jour. Tout guilleret, comme jamais, il se rendit au-dessus du tas de gibier, fouilla dedans du bout de la patte et choisit un joli lézard aux écailles colorées. Il le saisit avec la douceur inexistante qui le caractérisait et l'emmena au loin pour le dévorer. Il n'en fit que quelques bouchées et les os craquèrent sous ses crocs d'un blanc impur. Il passa un moment couché à ronger ses os et à reposer ses muscles. Ces mêmes muscles qui grincèrent lorsqu'il se remit assis pour commencer une petite toilette. Il prit le temps de retirer le maximum de poussière et de terre de son poil, sans oublier les brindilles et les ronces qui s'y étaient logés sans invitation au préalable. Il mit un certain temps à nettoyer son pelage et à se rendre présentable. Enfin, il mit un dernier coup de langue sur son épaule et fut content de revoir son pelage sain et semblant brillé de mille-feux après l'avoir vu si terne. Un sourire satisfait s'afficha sur son visage. Il prit encore quelques minutes de repos avant de se décider à repartir. Ses muscles lui crièrent d'arrêter de suite de bouger lorsqu'il se releva, mais après quelques petits étirements, ils se montrèrent légèrement moins réticents et il put partir. Lorsqu'il passa les ronces qui marquaient l'entrée et la sortie du Camp, il ne prit guère le temps de réfléchir à un lieu de chasse et il se mit à courir à vive allure à travers les marais. Il adorait le Clan de l'Ombre, tout était si parfait. Il faisait bon vivre, les proies étaient délicieuses, le Clan était puissant et comptait les meilleurs combattants, il y avait une plutôt bonne entente entre ses membres, tout du moins une fidélité indéniable, que rêver de plus ?

Un peu trop distrait, Nuage des Marais ne vit qu’au dernier moment le lézard qui filait droit devant lui. Le prenant en chasse, bien peu sûr de l’avoir, il se mit à le poursuivre à travers les marais. Ne prenant garde à son pelage qu’il venait de laver, il n’hésita pas à tremper ses pattes dans la mélasse pour ne pas perdre la distance qui le séparait de l’animal. Alors que ce dernier s’apprêtait à se faufiler dans un trou ridicule, le matou tigré lui tomba dessus. L’animal gesticula quelques secondes avait d’être sonné par une lourde patte, puis mis à mort dans un silence de plomb. Ses moustaches frétillèrent de plaisir, tandis qu’il tentait de faire ralentir le rythme de sa respiration après une course pareille. Il remua les oreilles lorsqu’un craquement retentit dans le lointain. Un corbeau s’envola en croissant, Nuage des Marais observa le volatile qu’il trouvait d’une beauté somptueuse, s’envoler au loin et finalement disparaître avant de se reporter sur ce qui l’avait fait s’envoler. Une odeur répugnante se mit à flotter dans les airs, les muscles bien que las du matou se gonflèrent et se tendirent, ses poils se hérissèrent et il se débarrassa de sa proie en l’enterrant très anarchiquement.