Thème X - Terres Inondées |
|
| prio crêpe ▲ « you better run, run from the devil » - abandon | |
| Auteur | Message |
---|
Mocerino
Messages : 9 Date d'inscription : 12/06/2016
| Sujet: prio crêpe ▲ « you better run, run from the devil » - abandon 21.08.16 9:41 | |
| | RUN FROM THE DEVIL ▲ ETOILE FAUVE FT. COEUR FLEURI
you better run, run from the devil, you better run, run from the devil, you better hide, hide, hide from the, hide from the - young boy, trying to rule the world I see, well, young boy, i can give you everything, diamonds, everything you touch can be golden, but first you gotta listen to me ▲ raury, devil's whisper
|
Lorsqu’on étudie les grands tyrans de notre monde, il apparait qu’ils avaient pour la plupart le caractère commun du mépris de leurs sujets, ou du moins de s’en méfier comme de barbares à leurs portes. Garde-toi plus de l’ami que de l’ennemi dit le proverbe, et il semble que ce crédo soit à la mode dans le dictatorat. Parmi les astres de notre temps, Etoile Fauve le roi Soleil appliquait aussi bien qu’il le pouvait cette doctrine. Se méfiant comme de la peste de son propre clan, mu par une rancœur froide et sourde venue de son enfance, à l’instar de Louis XIV il agitait sa cour dans tous les sens pour chaque jour conserver son emprise sur elle. Un matin, il exilait sans état d’âme un rival qui l’avait prétendument dévisagé ; le lendemain, il graciait un apprenti accusé de vol et contre qui les preuves s’accumulaient, montrant jour après jour l’étendu de sa puissance, qu’il pouvait décider de vie ou de mort sur son clan, et surtout, combien cela ne dépendait que de son bon vouloir du moment. Il avait, par ses successions de sentences fantasques, acquis la crainte des siens, teintée d’un respect effrayé, leur démontrant qu’il était capable du meilleur comme du pire. Par ces deux principes, il avait compris comment maintenir sa place un peu plus stable au sein du clan, comment rendre moins probable le coup d’état, et comment s’assurer qu’on lui jurerait encore fidélité demain.
L’épreuve d’aujourd’hui lui parut toutefois insurmontable lorsqu’il étira ses longues pattes bicolores en se levant. Arrachant une petite bouchée au lapin qu’un apprenti matinal avait déposé discrètement à l’entrée de sa tanière, il réfléchissait à comment l’affronter, avant de se décider à sortir dans l’air frais du début de la matinée. Il ne tenait un peu d’estime, si ce n’est de respect, que pour une unique femelle dans ce clan, et elle veillait sur sa nièce comme sur la prunelle de ses yeux. Il était temps de lui annoncer qu’il avait trouvé le mentor de la petite, et il craignait sans vouloir se l’avouer la réaction de la femelle. Retenant un soupir, il s’avança vers la tanière de la guérisseuse, se répétant qu’il était le chef, et que si elle n’était pas d’accord, il agirait en chef. Quoi de meilleur exemple que la tête pendant coupée et sanglante de votre meilleur ami pour affirmer votre supériorité ?
« Cœur Fleuri ? » la voix grave et rauque du matou s’éleva dans la tanière.
Sans attendre sa réponse, il s’enfonça à l’intérieur, cherchant la femelle. L’odeur de cette dernière se mêlait à celle, entêtante, des plantes et des herbes, imprégnant le pelage et faisant tourner les esprits. Il adorait. Laissant trainer son regard sur les petits étals bien rangés de sa comparse, il le posa sur elle lorsqu’il l’entendit arriver. Tranquille, le meneur se laissa quelques instants aller à la contemplation de la femelle blanche, avant de lui esquisser un de ses sourires indescriptibles dont il en avait le secret, mi-figue mi-raisin, qui ne voulait jamais trop rien dire de bon et qui vous laissait un arrière-goût de danger au fond des yeux.
« J’ai quelque chose à te dire. »
Il ménagea un léger instant de suspense, puis reprit.
« J’ai trouvé le mentor de ta nièce. Petit Albatros aura comme professeur le seul félin de ce clan en qui je porte confiance. J’attends tes remerciements, n’importe qui n’aurait pas ce genre de faveurs. »
Il darda sur elle son regard brûlant, attendant sa réaction avec plus de curiosité que d’anxiété, finalement.
_________________
Avec mon air aigri amer, galbé comme un fil de fer, Affûté pour la guerre j'roule pour la maison mère, Avec ma gueule j'fais belek, J'ai pas une ganache de dieu grec, Il est possible qu'on m'arrête ou par erreur qu'on m'affrète, Avec ma bouche qui a trop bu mon air obtus qui pue la rue, Cette façon d'être à l'affut et en même temps d'être à la rue, Avec mes yeux tout délavés qui me donnent l'air de rêver, Avec mes rêves de délinquant
| |
|
| | | Rouge Pivoine▬ Guerrière
Messages : 463 Date d'inscription : 05/06/2016
Carte d'identité Âge: 70 lunes (août) Description du personnage: Mentor/apprenti: Aucun | Sujet: Re: prio crêpe ▲ « you better run, run from the devil » - abandon 30.08.16 0:26 | |
| « Touché. »
La voix de Cœur Fleuri s'était résumée à un murmure dans le noir. Paresseusement, elle avait frappé dans une plante qui dépassait d'un de ses étalages, couchée sur le dos dans sa tanière. La femelle n'avait pas la foi de se lever pour constater la course de la lune dans le ciel, et se contentait de tromper son ennui d'insomniaque.
En réalité, ce qu'elle n'aimait pas dans l'insomnie était le sentiment noir et gluant qui l'accompagnait. La femelle avait la vague sensation d'être cernée par ses appréhensions, qui tournaient en rond dans son esprit. Elle n'était ni folle d'angoisse, ni au bord du suicide, simplement plongée dans une noire apathie, qui lui semblait être le pire sentiment sur terre.
Enfin, après son énième comptage de plantes, elle se roula en boule et parvint à s'endormir.
Une voix qu'elle connaissait par cœur l'éveilla. Ouvrant difficilement les yeux, elle se remit rapidement sur ses pattes, constatant avec fatalisme que sa vue était rongée des papillons noirs qui lui annonçaient qu'elle s'était levée bien trop vite. Malgré tous ces paramètres, elle savait faire bonne figure, la fatigue était son quotidien.
Finalement, elle parvint jusqu'à son chef, qui lui lança un sourire qu'elle ne parvint pas à déchiffrer. Cet air était sa marque de fabrique, et Cœur Fleuri avait renoncé depuis des lunes à saisir ce qu'il pouvait bien signifier, tant ses interprétations pouvaient être multiples. La seule chose qui était sûre, avec cette dégaine, était qu'il avait, sinon quelque chose d'intéressant, au moins quelque chose de menaçant à vous énoncer.
« J’ai quelque chose à te dire. »
Certes, pensa l'écaille, mais encore ? Cœur Fleuri se rendit compte qu'elle connaissait de moins en moins Étoile Fauve. Elle avait soigné ce casse-cou dans sa jeunesse, mais songeait qu'elle ne l'avait jamais imaginé comme un chef si capricieux. Elle n'avait pas forcément conscience du danger qu'il pouvait représenter, car il n'avait jamais réellement proféré de menace envers elle, mais elle savait qu'il pouvait se montrer intransigeant envers les autres, et ce côté la repoussait.
« J’ai trouvé le mentor de ta nièce. Petit Albatros aura comme professeur le seul félin de ce clan en qui je porte confiance. J’attends tes remerciements, n’importe qui n’aurait pas ce genre de faveurs. »
Son regard la mit mal à l'aise, tout autant que son annonce. Quelque part en elle battait l'espoir qu'il lui attribue la garde de Petit Albatros. Mais d'un certain côté, elle se méfiait. Était-ce un test ? Elle connaissait bien Étoile Fauve, mais comme dit précédemment, elle avait l'impression de ne pas connaître toutes les facettes du félin. Elle joua donc la carte de la sûreté, en parlant aussi clairement que possible malgré son réveil tardif :
« Oh, je vais me faire un plaisir de féliciter l'heureux ou l'heureuse élue. Où se trouve ce fameux félin ? »
L'écaille se redressa de toute sa hauteur, faisant au passage craque tous les os de sa pauvre carcasse, avec un sourire à faire fondre un glacier. Malgré tous les risques que cela comportait, elle espérait réellement être l'élue de Petit Albatros.
|
| | | |
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|