Mes priorités, pas les tiennes ! ( PV Nuage de Vipère ) - end

Ma journée commençait par le brouhaha habituel du camp. Je me levais avec nonchalance. Les apprentis étaient quasiment tous levés, sauf quelques-uns que je pris le soin de réveiller « gentiment ». Je sortis de la tanière furtivement. Une fois dehors je fus frappée par l'étouffante chaleur. Il y avait des nuages, mais le soleil tapait si fort. Mon poil long était tout sauf adapté à la Saison des Feuilles Vertes. Je me dirigeai vers la tanière des anciens pour aller chercher leurs mousses. Ils me saluèrent d'un signe de la tête et je fis de même. Nous leurs devions le respect le plus total. Ce sont des guerriers d'antan qui ont prit repos et je respecte cela. Je pris leurs vertes mousses qui étaient déjà sèches et en un éclair j'étais au niveau du tunnel avec les mousses à la gueule. Je me dirigeai vers le ruisseau le plus proche, c'est-à-dire celui près du Chemin de Tonnerre. Je ne prenais guère mon temps, mais sous cette chaleur c'était compliqué d'aller aussi vite qu'un lièvre. L'ombre des arbres du marais mouchetaient mon pelage ce qui était plutôt joli à regarder, mais surtout cela me refroidissait un peu. Un petit coup de vent et mon coup se redressa et je partis un peu plus vite. J'avais envie de piquer une tête dans de l'eau et j'enviais de tout cœur les chats de la Rivière de pouvoir faire ça. Je dressais les oreilles entendant les doux croassements des grenouilles qui me détendaient. Les autres Clans se sont toujours étonnés de nous voir manger des grenouilles, mais c'est un mets très fin si bien dégusté.

Mes pattes me brûlaient. L'effort était dur, mais je le devais bien aux anciens. Ils étaient plus méritants que nous. Je vis la fin des marais à plusieurs queues de renard et je m'y rendais aussi vite que possible. J'accélérai le pas, mais je cru mourir sous cette chaleur. J'avais de temps à autre l'envie de redevenir un chaton, mais je ne me décourageais jamais. J'étais plus forte que ça. Le ruisseau apparaissait alors à ma vue et en quelques pas j'y arrivai enfin. La route n'était pas longue, mais éprouvante. Je posai les mousses au sol et m'abreuva dans ce qui semblait une oasis en plein désert. C'était si rafraîchissant. Je me mouillai les pattes et le visage. J'imbibai les mousses et tourna les talons quand un lièvre me coupa la route à toute vitesse. Le bruit d'un monstre se fit entendre et je ne tardai pas à sentir l'odeur poisseuse d'un membre du Tonnerre. Je me glissai dans un buisson mais j'étais découverte. Je n'avais pas à être discrète sur mes terres non plus. Un sourire narquois se dessina sur mon visage et je sortis de ma cachette posant soigneusement les mousses au sol.

« Oh, mais qui vois-je ? C'est une mode chez vous de venir près du Chemin du Tonnerre de notre côté ? » Fis-je d'une voix moqueuse. A vu d'œil c'était une femelle dans mes âges, mais musclée, contrairement à moi. Elle était brune lacérée de rayures noires mais au soleil elle tournait vers le roux. Je la toisai durement, mais je n'allais pas me battre. J'allais la rappeler à l'ordre, mais si elle montre ne serait-ce qu'une pointe d'agressivité, j'allais vite monter dans les tours. J'avais remis mon pelage ébouriffé de cette course en ordre. Elle ne me faisait pas peur, loin de là. Je ne pense pas que je lui faisait peur vu ma taille. Mais ma voix et mon langage ne me trahissait pas. J'avais six lunes et non quatre. J'attendais la réponse et la réaction de la femelle avec impatience.

HRP :

Une chatte au pelage écaille de tortue, mélange de noir, roux et blanc sortit de sous les buissons sauvages. C'est vrai, la limite du Clan du Tonnerre se trouvait de l'autre coté de cette route puante. Je ne bondis pas de surprise je mais me retournait vers elle et me cabrais. J'avais devinée qu'il y avait une présence toute proche de moi. De plus, elle avait un sourire moqueur tout à fait détestable. C'est dommage, elle avait un si joli visage.
" Oh, mais qui vois-je ? C'est une mode chez vous de venir près du Chemin du Tonnerre de notre côté ? Je dévisageais la chatte. Elle était plus petite et plus mince, moins musclée physiquement que moi. Je relevais le cou plus haut, et j’étendais un sourire que je me forçait de passer pour innocent. Ça me déformais le visage, mais j'aimais cette expression. Ce n'étais pas ses affaires. Je ne suis pas rentrée sur le territoire du Clan de l'Ombre. Je suis juste à la limite. Et ce n'est pas encore assez. De toute façon, je vois bien mal cette petite apprentie, qui devait avoir le même age que moi, me reconduire jusque chez moi sous les coups de griffe. Non, j'étais son égale à son rang et supérieurement plus forte. Si elle décidait de m'avoir par la sournoiserie, j'attendrais de voir cela. D’ailleurs, la pauvre petite s'était déjà mise en position de défense alors que je n'avais encore rien déclaré. C'est un signe. En plus de son pelage tricolore augmenté d' agressivité. J’écarquillais mes yeux ambrés, et feignait théâtralement l'étonnement.
-Oh. Et moi, je peux t’appeler "petite sourie" ? A moins que ton clan t'ai donné un autre nom ?...
Je ne cachais pas le sourire pointu au fond de mes babines. Allez, fout moi la paix, de toute façon, j'aurais jamais ce lapin. Juste au cas ou, je tendais déjà mes griffes hors de ma patte gauche. Le moquerie, c'est comme toi, c'est aussi mon jeu préféré.

Je fixais la femelle droit dans les yeux. Je voyais qu'elle m'analysait. Nous nous analysions tous les uns des autres ; la méfiance est le sentiment qui règne le plus sur cette forêt. J'étais habituée et je le suis encore. Personne n'aiment une autre personne d'un amour ou d'une amitié véritable. Les relations tiennent sur un vieil arbre prêt à tomber au moindre coup de vent. C'était triste mais c'était la vérité. J'ai une amie apprentie, je sais très bien qu'un jour nous ne le seront plus. Les relations arrivent et repartent, c'est comme ça.
La femelle feignait l'étonnement. Elle m'avait repérée après la fuite de son lièvre. Mes sourcils se haussèrent.

-Oh. Et moi, je peux t’appeler "petite souris" ? A moins que ton clan t'ai donné un autre nom ?...
Fit-elle, le sourire au lèvres. Je restais impassible. Elle voulait m'énerver, mais je n'avais pas mon temps à perdre à parler à une stupide femelle qui me jugeait sur mon physique. Je valait mieux que ça. Mais j'avais envie de lui renvoyer la petite bête juste histoire de. Ses griffes étaient sorties, elle se méfiait donc ? Un rire moqueur sortit de ma gueule. Je n'allais pas lui donner ce qu'elle voulait, c'était trop facile.

- Hum appelle moi « petite souris » si tu veux mon chou. Le regard d'une chatte aussi intelligente qu'une grenouille m'importe peu à vrai dire  » Fis-je candidement. Mon expression était indifférente, je n'allais pas lui donner satisfaction de ma colère, elle n'en valait pas la peine.

La jolie petite chatte tricolore me regarda avec autant d'expression qu'un pigeon. Pire que je ne l'imaginais il y a encore quelque minutes. Elle se forçait de se rassurer. Je le vois bien. Tu te pense forte mais tu est peut être faible. Allez va, crache le. Mais Petite Sourie sourie bien faussement pour ne pas m'énerver. Encore un vrai petit chaton frustré. Encore avec son expression insidieuse, elle déclara :- Hum appelle moi « petite souris » si tu veux mon chou. Le regard d'une chatte aussi intelligente qu'une grenouille m'importe peu à vrai dire.
Oh que je commence à l'apprécier cette Petite Sourie. Miam miam ! Tu n'as rien d'autre ? Je me pliait en deux pour mettre mes yeux braise-miel à sa hauteur. Je sais, tu n'as vraiment pas envie de jouer avec moi ? Je pense que tu sais que j'en meure d'envie, non ?...

-Hé, Petite Sourie, avec l'expression de ton visage si basse que tu viens de me donner, le regard de grenouille réincarnée, c'est toi. T'imagine, une grenouille sourie ?...Beurk !

Je me relevais et me retournais, en levant la queue haute. Puisque je n'avais pas pu jouer avec mon lapin, Petite Sourie ferait bien compensation. Après avoir fais quelque pas, je reviens vers elle, prête à tout. Je viens de me trouver une nouvelle rivale ! On sait à quelle point on finit par s'attacher à son rival.

Elle s'abaissa à mon niveau. Elle m'ennuyait. Elle était tout sauf intelligente. Pire qu'un chaton ce genre de chat. Cela s'amuse à critiquer le physique, je suis petite et elle en joue. Pathétique. Je n'allais pas m'amuser avec elle. Les chats qui sont indignes de ma présence je les reconnait facilement. Et, elle en fait partie.

-Hé, Petite Sourie, avec l'expression de ton visage si basse que tu viens de me donner, le regard de grenouille réincarnée, c'est toi. T'imagine, une grenouille sourie ?...Beurk !

Je m'étira faisant craquer mes articulations qui commençaient à s'ankyloser. Je tournai la tête vers les mousses qui commençaient à sérieusement se dessécher, je pivota.

- Tu devrais rentrer chez toi mon chou, ce n'est pas un endroit pour les chatons ici. " Je pris les mousses dans la gueule et répéta l'opération et fila en éclair vers le camp, ne voulant pas rester avec ce genre d'individus plus longtemps.

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