La visite de trop [PV Queue de Babouin] - end

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'Attaque - Clan' :

Ça dégénérait toujours tellement vite, avec les chats des clans. Dès qu'il croisait un de ces excités, Tonton pouvait être sûr de voir la situation lui échapper. D'y laisser des plumes. A l'exception de Grenouille, bien entendu. Ah, si seulement il était tombé sur elle, aujourd'hui, à la place de ce lourdaud...

Parce que, cloué au sol par la force de son adversaire, Tonton pouvait le confirmer. Le chat du clan de l'Ombre était lourd. Et aussi costaud que le laisser présager sa gueule patibulaire. Tonton serra les dents. Il pouvait essayer de se dégager, et était presque sûr d'être capable de repousser le matou, mais... Après ça, il valait mieux fuir. Ce serait stupide de se blesser pour une histoire aussi bête. Et quelque part, il ne voulait pas vraiment faire du mal à son adversaire non plus. C'était un chat du clan de Grenouille. Un de ses amis, peut-être? Il avait beau être désagréable, Tonton ne pouvait se résoudre à assumer ce rôle là.

La fuite, donc.

La fuite aurait été une solution admirable, réfléchie et sage.

Tout le contraire de Tonton, qui repoussa le gros chat avec un feulement d'effort, avant de se redresser sur ses pattes, le dos hérissé, les oreilles rabattues sur le crâne:

"Je voulais pas me battre."

C'était vrai, mais qu'est-ce que ça sonnait mal dans la gueule d'un chat en posture de combat, visiblement en pétard et prêt à commencer un deuxième round...

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'Parade - Autre' :

De mieux en mieux, maintenant il dit qu'il cherchait pas la bagarre. Mais ouiiiiii... Passer l'éponge sur le gars qui connait pas nos lois, qui vient d'arriver, qui cherche juste à repartir chez lui, j'ai déjà fait la dernière fois. Et lui donner l'occasion de se barrer aujourd'hui, je l'ai fait pleins de fois. Là je lui laisse même le temps de se relever après m'avoir poussé et il me GROGNE DESSUS.

Allez lui il va sur la liste. C'est bien con dans un autre monde on aurait pu être copains. Il doit savoir des choses sur les Bipèdes que les autres soupçonnent même pas, avec son drôle d'air et sa puanteur de la ville. Mais aujourd'hui pas de ça, je me bats pour le clan. Ca fait longtemps tiens. Oui je me bats avec Masque de Serpent tout les 36 du mois, mais ça compte pas, et oui j'ai aussi Nuage de Crocs quand on s'entraine mais c'est pour de faux. Là c'est officiel. Y'a un fauteur de trouble sur le territoire, je fais mon taf.

- Si tu voulais pas te battre t'avais qu'à respecter les frontières

Je voyais ça comme ma dernière phrase qui tue avant qu'on recommence à se mettre sur la gueule. D'ailleurs, je me prépare, je lance une patte pleine de griffe vers sa tronche. Esquive donc ça.

Tonton avait souvent été coincé dans un entre-deux pas franchement confortable, dans sa vie. Il était assez malin pour survivre à la vie en ville, mais pas assez pour éviter les fauteurs de troubles. Il était assez fort pour gagner les bastons, mais pas assez pour savoir quand il fallait mieux se retirer. Il était assez vif pour esquiver une attaque évidente, mais pas assez pour ne pas y laisser quelque chose.

Et, faut de plumes et de poils, c'est son cou que les griffes de Babouin vinrent chercher. Au lieu de s'y planter, elles s’agrippèrent à l'étoffe qui l’entourait. Tonton n’eut qu'un instant pour laisser s'échapper un hoquet de surprise avant qu'un mouvement sec de son adversaire n'ai raison de son précieux-

Son-

Son collier-qui-n'en-était-pas-un fût arraché sur le coup, et si il se tortilla lamentablement sur la patte de Babouin pendant un battement de cœur, l'objet se retrouva vite gisant sur le sol, comme une proie fraîchement abattue.

Tonton se retrouva à regarder le morceau de tissu comme si il ne comprenait pas ce qu'il voyait, une tempête d'émotions contradictoires peinant à se rendre compréhensible tant c'était le bazar dans sa tête.

Ce truc c'était...

C'était tout ce qui lui restait de-

"..."

Il n'osait plus lever le nez vers l'autre chat, qui s'effaçait presque de sa vision tant la tâche rouge sur le sol attirait toute son attention. Son regard se brouillait.

Cette fois ci, tant pis pour la fierté, il fallait partir. Il ne pouvait pas tomber en morceaux devant ce chat.

Il fera ça plus loin.

Ramassant son précieux fardeaux qu'il prit dans sa gueule sans oser la fermer, craignant d’abimer l'objet encore plus, Tonton battit en retraite, la gorge serrée.

Il part. Mission accomplie. Youpi, bravo Babouin, tu as défendu ton territoire. N'importe quel chat aurait été ravi de voir son ennemi partir comme un misérable, avec l'air tellement malheureux comme si on avait détruit tout ses rêves d'un coup de patte. C'est sûr, c'est une victoire totale.

Alors pourquoi est-ce que je me sens bizarre? C'est la tête qu'il a fait quand je lui ai arraché son espèce de collier tout mou. Comme si il allait se mettre à chialer. J'ai presque envie de lui demander si ça va, quand il se met à regarder son truc tombé au sol... Mais non, attends, qu'est-ce que je raconte? C'est un INTRUS. Alors quand il part, je fais le gros dur, il ramasse son collier -pour quoi faire?- et prend ses pattes à son cou, et moi je crie:

- Ouais c'est ça, casse toi!

J'y mets pas autant de cœur que d'habitude. En fait la victoire est pas si totale je me sens pas super bien. Qu'est-ce que c'est nul, les chats domestiques... Les chats des clans au moins c'est pas des gros bébés qui se mettent à pleurnicher parce que tu les as blessé ou que t'as... Abimé leurs trucs. Non, c'est sûr que ça se serait pas passé comme ça. Tous des tocards les chats domestiques!! D'où ils me font douter de moi?

Allez, je rentre. Au camp au moins, on me dira que j'ai bien fait.