Le cri perçant de la mort - end

Petit Argousier se tenait là, à l'entrée de la pouponnière, les yeux tellement gonflés qu'il semblerait qu'il se soit fait piqué par 10 abeilles, l'esprit vide, le tout totalement immobile. Rien n'allait plus. Bien sûr, Maman Jade et Papa de Feu étaient là chaque jours pour veiller sur lui, et il était plus que reconnaissant de pouvoir leurs doux visages en se levant le matin, mais le poids de la culpabilité écrasait son petit cœur. Petit Argousier était trop jeune pour subir une telle perte, comment pouvait-il seulement apprécier les petits plaisirs de la vie maintenant ? Le chaton ne s'entraînait même plus à la course.. à quoi bon de toute façon ? Il n'avait pas été rapide et il ne le serait peut-être jamais.. Oh oui, le petit venteux était défaitiste et amorphe, même s'il essayait de faire un effort pour ses parents, comment ne pas l'être lorsque la personne avec qui il partageait tout depuis sa naissance n'était plus là ?

Sa douce sœur fut emportée loin de lui par une créature affamée : un faucon.

Et chaque jour maintenant, il se réveillait seul, il tétait seul, il vivait seul.. Personne pour l'appeler Gougou, personne sur qui faire attention, personne pour être un chaton.. Parfois, lorsque Petit Argousier regardait ses parents, sa gorge se serrait : il fallait être aveugle pour voir leur tristesse dans leurs prunelles et tous les jours il maudirait ce stupide oiseau qui lui vola sa Petite Biche, mais aussi son âme de chaton.