Entre deux souffles d'autan
Avec Couronne d'Epines
Inquiétude.
C'était le mot qui caractérisait le plus Doux Alizé en ce moment. Elle ressentait les événements, les entendait, les vivait telle une spectatrice qui observe (écoute plutôt) sans pouvoir intervenir, qui pouvait prévoir quelque chose sans l'expliquer, sans pouvoir le nommer mais ne pouvait prévenir.
Ces derniers temps n'avaient pas été des plus simples. La mort de Tordue, celle de Neige son dernier-né. C'était toute une partie de sa famille qui s'était effondrée. Ces enfants, Venteuse lui servaient d'accroche, d'ancre et de phare dans les tempêtes mais eux aussi avaient été affecté (qui ne l'aurait pas été?)
Les récents évènements n'aidaient pas. La guerre contre la Rivière n'avait pas été sans conséquence malgré la victoire annoncée, les rumeurs allaient bon train sur leur lieutenant (et sa relation avec le meneur du Tonnerre), et elle pouvait sentir que sa soeur n'était pas... dans son assiette. Il faudrait qu'elles aient une sérieuse discussion, toutes les deux, seule à seule. Cependant, la grise n'avait jamais été de ceux qui lançait des confrontations, qui posait les pattes dans la mare, aussi nécessaire soit-il. (Et encore, elle s'était améliorée!)
Alors, elle y pensait, elle y réfléchissait sans cesse. Elle n'avait pas grand chose pour se distraire l'esprit, elle aidait les autres reines de temps à autre, discutait avec ceux qui daignaient lui parler ou passer du temps avec les anciens (cela n'aidait pas beaucoup à être rassuré sur la situation présente), elle surveillait les chatons.
L'un d'eux, Petite Biche, s'était fait emporté par un faucon, il y a peu et cela lui rappelait, lui rappelait...Elle avait besoin de sortir.
De changer d'air.
Et pas qu'à 1 mètre du camp sous l'oeil du garde.
Elle fut dans la clairière en un instant, et sentit la présence d'un guerrier. Pas de pas pressés, elle pouvait peut-être le déran...
PAF!Ah. Dans sa précipitation, elle avait mal dosé la proximité dudit guerrier.
C'était Couronne d'Epines, l'ancien mentor de Vague.
"...Mes excuses..."Elle se releva, secoua la tête, un peu gênée. C'était le genre de chose qu'on lui pardonnait mais tout de même!
"Oh tiens, bonjour Couronne d'Epines! Serait-tu gré de m'accompagner faire une balade sur le territoire? Si tu n'as pas quelque chose à faire, ou... quelqu'un d'important à voir, peut-être?" Le ton était d'un curieux innocent, comme poussant à la confidence. Oui, elle avait besoin de se changer les idées, et pourquoi pas par des mondanités.
(Bon certes, rentrer dans quelqu'un puis lui demander de l'accompagner pour une promenade, de parler de sa vie privée, ce n'était pas des plus polis).