L'insecte sur la Fleur | Nuage de Bourgeon | Lune 15 - end

La journée s'annonçait calme. Le ciel était grisâtre par moment, mais affichait la plupart du temps un joli soleil qui perçait au travers de la couche cotonneuse. Les plaies du jeune Tempête commençaient à se refermer, elles s'était affinées, ne suintait plus de cette croute jaunâtre qui était un mélange de pue et d'on ne sait quoi. Brune, rugueuse, la peau abîmée se reconstruisait à son rythme.

Et le chaton grandissait un peu, pas beaucoup. Il avait cette démarche dégingandé qu'ont tous les petits, à son âge, et sa haute stature n'arrangeait pas son équilibre.

Cela ne l'empêchait pas de sortir de la pouponnière. Quand on a six frères et sœurs, ce n'est pas difficile d'échapper à la vigilance des parents- Et même si ce n'était pas spécifique le but de Petite Tempête, chaton très sage qu'il était, il parvenait tout de même à le faire de temps à autre.
C'est comme ça que Glycine avait put lui refaire le museau.

Mais aujourd'hui, Petite Tempête n'y pensait plus. Toute son attention s'était fixée sur un objet en particulier. Ou plutôt, sur une proie...
La coccinelle n'avait strictement rien demander. Ni à lui, ni à personne. Elle coulait des jours heureux, profitant de sa courte vie sans se douter du prédateur qui rôdait derrière elle.

Le cul relevé, la queue droite et le poitrail contre le sol, le chaton fixait la bestiole. Il était tellement concentré qu'on aurait put croire qu'il se prenait au sérieux. Il l'aurait, cette chose rouge et noir ! C'est sûr.

Et d'un bond maladroit, il se jeta sur elle, toutes griffes dehors. Il tenta de la saisir, de l'écraser sous ses coussinets. Il les aplatît au sol et se redressa, un sourire timide - mais fier - au visage.
Il l'avait eut ! Et il releva la patte, tout heureux de sa prise, s'attendant à la voir contre la poussière du camp. Mais rien, il n'y avait rien sous ses pattes que quelques brins d'herbe et de la terre. Il fronça les sourcils, perplexe et, lorsqu'il releva les yeux, son air stupide ce heurta à l'insecte qui volait, non loin, comme s'il le narguait.

Oh. OH !

« ......... Je vais t'écraser, toi. »

L'insecte sur la Fleur.

Les corvées. Ah voilà bien une chose dont elle se serait passé si elle avait eu le choix ! Quoi de plus désagréable que de devoir changer des litières souillés où pis ! Retiré les tiques des anciens ! Rester un point positif, une fois les corvées finis, vous aviez temps de vous prélassez jusqu'à la prochaine leçon. Et puis bon, Nuage de Bourgeon aimait entendre les anciens lui conter leur glorieux passé, comme tout était mieux avant mais surtout, comme eux-mêmes avaient été de formidable guerrier. Même si la jeune apprentie se doutait que dans tout ça, il ne devait pas y avoir plus de deux où trois vérités, le reste étant plus gros que le plus gros des monstres qui traversaient le chemin du Tonnerre.

Elle avait donc fini et venait de se débarrasser de la boule de mousse imbibée de bile de souris quand elle aperçu un des derniers nés du clan. C'est que, entre Louve des Bois et Source de Secret, il y en avait des nouvelles têtes ! Et si les petits de la première étaient confié à la seconde, ça rendait le tout plus complexe encore. En effet, Queue de Lézard, le compagnon de Source n'était autre que son cousin. Ce qui faisaient des enfants de ce dernier ses petit(e)s cousin(e)s. Or comment savoir qui était qui si on ajoutait les deux enfants de Louve des Bois et Masque de Serpent à une portée déjà bien vaste ? Ajouter à cela son entrainement et vous comprendrez donc que Nuage de Bourgeon était loin d'avoir retenu et surtout associé les noms des petits avec leurs visages. Elle s'avança pourtant vers le chaton quand elle l'entendis miauler.

- Qui veux tu écraser Petit heu ... Île ?

Elle pencha la tête de côté, clairement ce n'était pas Petite Bécasse ni Petite Mésange, les deux là étaient brune, de ça, elle était sure. Ce n'était pas non plus Petite Nuit ni Petite Feuille et pas plus Petite Glycine. Ca avait bien réduits les possibilités non ?

« Qui veux tu écraser Petit heu ... Île ? » La voix le fit sursauter. Il se détourna de l'insecte au vol lourd pour se tourner vers celle qui l'avait interpeler.

Petite Tempête n'était en vie que depuis quelque trois lunes. Il ignorait encore les noms de tous et peinait à comprendre les rapports de famille qui le liait lui, ainsi que les autres, au reste du clan. Alors, lorsque son regard se posa sur la féline plus vieille que lui, il peina à reconnaître de qui il s'agissait précisément.

Il l'avait vu, quelque fois, savait qu'elle était une apprenti, mais il n'avait pas souvenir de son nom. En revanche, il avait conscience qu'elle était de sa famille- Par quel biais ? Ca, il l'ignorait.

« Presque. » Dit-il sans se vexer. Il ne savait plus son nom, à elle, alors il ne lui en voudrait pas d'avoir manger le sien. Puis, il était toujours fiché avec Petite Île, ça devait jouer. « Petite Tempête. Mais Etoile Foudroyante dit que les noms, c'et pas très important, alors appelle moi comme tu veux. »

Il n'avait pas vraiment comprit ce qu'Etoile Foudroyante avait voulu dire, mais il aimait à faire comme son grand-père, parce que le chef de clan éveillait en lui admiration et curiosité.

« Je parlais à ma proie- Cet insecte, là. Tu sais ce que c'est ? Parce que je m'entraîne à chasser, mais j'imagine qu'on ne la mangera pas, ma proie. » Et, d'un geste calme, il indiqua l'insecte du bout du museau. Le rond rouge à pois s'était posé sur une nouvelle fleur, attendant patiemment qu'on lui fiche la paix.

Petite Tempête l'observait à présent sans animosité. Sa vexation était passée et il avait reprit son air simple et attentif.

L'insecte sur la Fleur.

Raté. Mais il ne se fâcha pas alors elle était contente malgré tout. Elle aurait eu l'air bien bêta de se faire enguirlander par un chaton non ? La suite la fit doucement rire, elle commençait à bien le connaître le chef, enfin, assez pour pas être totalement surprise des propos de Petite Tempête. Enfin, sans encore lui répondre, elle observa ce qu'il lui désignait puis elle souri.

- Oh ça, c'est une coccinelle et tu sais, il a un peu tord le patron. Les noms ça importe. Parce que si on avait tous le même, personne saurait jamais si c'est lui qu'on appel. Tu imagines un peu ? Elle éclata de rire avant d'approcher de la coccinelle, de tendre son museau vers la bête et de souffler, faisant frémir le perchoir que l'insecte s'était choisis. Ravie, elle se tourna à demi pour ajouter à l'adresse du chaton.

- Chaque chose à un nom même si on le connaît pas toujours. Et si j'ai bien compris, ça évite aussi d'avaler de la chair à corbeau. Un peu comme le fait d'avoir sa propre odeur ?

Bon les leçons c'est vrai, elle ne les écouter pas toutes et elle était incapable de dire qui lui avait appris que certaines plantes pouvaient tués. Qu'en avait elle à faire des plantes après tout ? S'était un truc de guérisseurs ! Restait qu'elle évitait depuis de mâchonner n'importe quoi. La mort, très peu pour elle. Tout à sa réflexion, elle tendis la patte vers la coccinelle, mais elle s'arrêta dans sa geste, réalisant qu'elle n'avait peut-être pas été assez précise dans ses explications.

- Imagine, on te dis de débarrasser le tas de gibier d'une proie plus bonne, toi tu vois, tu sens mais si ça s voit pas où que tu sent rien, ça peut-être pratique de connaître le nom de la proie. Au pire tu gâches plusieurs écureuils mais au moins tu jette pas le tas de gibier tout entier. Ce qui, à coup sur, rendrait les guerriers et surtout les anciens fou furieux. Les premiers car ils prenaient souvent un temps fou pour chasser, les seconds car ils avaient toujours à y redire.

« Oh ça, c'est une coccinelle et tu sais, il a un peu tord le patron. Les noms ça importe. Parce que si on avait tous le même, personne saurait jamais si c'est lui qu'on appel. Tu imagines un peu ? » Une coccinelle, hein ?

Petite Tempête s'asseya dans l'herbe verte et humide du camp, posant les yeux sur sa cousine. Il avait de grands yeux bleus, trop grand pour sa petite tête et son expression calme, presque ingénu, donnait toujours l'impression de ne pas vraiment savoir ce qu'il pensait. C'était la curiosité, évidemment, qui régnait en lui la plupart du temps et ce bien qu'il ait une certitude absolu en ce qui concernait ses croyances.
Il observa Nuage de Bourgeon souffler sur l'insecte, le faire s'agripper de toutes ses forces à son perchoir.

« Chaque chose à un nom même si on le connaît pas toujours. Et si j'ai bien compris, ça évite aussi d'avaler de la chair à corbeau. Un peu comme le fait d'avoir sa propre odeur ? » Il l'écouta avec attention, se gardant de l'interrompre. Il avait, évidemment, des choses à dire, mais il était calme et patient la plupart du temps.
Bien sûr, elle amenait là de nouveaux questionnements, d'autant qu'il n'avait pas tout à fait saisit la pensée de son grand-père. Mais, tout de même.

« Imagine, on te dis de débarrasser le tas de gibier d'une proie plus bonne, toi tu vois, tu sens mais si ça s voit pas où que tu sent rien, ça peut-être pratique de connaître le nom de la proie. Au pire tu gâches plusieurs écureuils mais au moins tu jette pas le tas de gibier tout entier. » Il hocha la tête.

Effectivement, tout cela avait son importance.
Il prit le temps de la réflexion pour ne pas répondre trop vite. Il se fit songeur, un instant, tâchant de digérer ces informations nouvelles, de les malaxer dans sa petite tête, dans son petit esprit étroit de chaton, à celles qu'on lui avait donner précédemment.

« Oui mais, on change de nom au fur et à mesure qu'on grandit, non ? Toi, quand tu étais petite, tu devais t'appeler Petit Bourgeon ou quelque chose comme ça. On nous apprend qu'il faut accepter un nouveau nom, du coup. Je pense que c'est par là qu'au final, le nom c'est juste important pour la pratique, quoi. » Il avait bien du mal à synthétiser sa pensée, le pauvre petit. L'exercice était difficile et s'il avait l'habitude de converser avec Petite Nuit et Petite Île, ces derniers étaient rarement en désaccord avec lui.

« Tu sais chasser, toi ? »

L'insecte sur la Fleur.

S'était rare, qu'elle passe du temps avec les chatons. Pas qu'elle ne voulait pas, simplement elle avait bien trop hâte d'être nommée guerrière, de pouvoir partager réellement tout ce qu'elle aurait appris mais surtout qu'elle saurait parfaitement faire alors. Ainsi aucun risque de mal apprendre aux plus jeunes. Parce que si Bourgeon n'était pas une adepte des leçon où on parlait juste, elle avait compris une chose très importante et très vite. Tout ce qu'elle avait pu tester chaton n'était pas forcément bon en pratique. Ainsi attraper une boule de mousse permettait une certaine négligence de posture là où face à une souris, de tel erreur valait de laisser filer un repas. Autrement dit, elle n'avait pas droit à l'erreur et s'était ça qu'elle voulait pouvoir transmettre plus tard. Pas qu'elle y est réfléchis en soit, elle le sentait juste au fin fond. C'est ce qu'elle voulait, apprendre correctement, faire de vrai belle démonstration et non pas d'approximative tentative.

Et pour une fois elle tombait pas sur une boule de poil qui tiens pas en place et veux aller trop vite. Une boule de poil qui lui aurait ressembler au final. Non, celui là était du genre calme, à attendre qu'elle est fini. Le genre que la plupart des mentors apprécierait en fait. Si par derrière il appliquait ce qu'il entendait. Enfin il avait bien le temps. Et penser à ça la fit se sentir vieille, ce qui l'agaça un brin car elle était loin de l'être puisqu'elle était une Nuage ! Nuage sur qui on comptait pour montrer que les réformes du Patron valait la peine. Enfin des dires de son propre père, sa mère l'encourageant un brin à continuer sans se prendre la tête. Néanmoins, les discours alentours avaient un impact et ça, s'était pas tout les jours facile à supporter.

Et la réflexion était visiblement le fort du chaton puisqu'il la fit sursauter quand il miaula. Elle était tellement concentrer sur, elle ne savait quoi au juste. Les yeux sur la coccinelle oui mais le reste. Perdu dans un avenir incertain ? Petit Bouton, s'était Petit Bouton ... Mais oui, le nom avançait, évoluer. Un peu comme eux-mêmes grandissait non ? Vu sous cet angle ceci dit, le changement était il tellement nécessaire ? Elle grimaça, elle n'aurait pas aimer rester Petit Bouton pour autant, elle aimait cette idée de grandir et de changer de nom et ... Et voilà qu'elle redevenait comme ceux qui voulait absolument préserver leur traditions non ? A vous en donner un mal de crâne ...

- Chasser hein ? Bien sur que je sais ! Bon pas parfaitement encore mais ... Tu voudrais t'y essayer c'set ça ?

Bien sur, tous les chatons voulaient faire l'expérience non ? En tout cas voilà qui la fit sourire et redonna un éclat à ses yeux vert. Le sujet était quelque peu plus, maîtrisé ? Même si elle ne voulait toujours pas être la professeur, quelque ^part, lui donner deux trois astuces sûre, s'était faisable non ? Ca l'entrainerait aussi à son rôle future de potentielle mentor ? Quand à songer devenir carrément référent d'un chaton, Pouah !

« Petit Bouton, s'était Petit Bouton ... » Avança-t-elle distraitement. Petite Tempête l'observa, un peu troublé. Il ne comprenait pas réellement cet air pensif qu'elle avait subitement, ni même ce qui avait put le provoquer. Il l'avait déjà vu, ce visage, mais jamais dans ce genre de contexte, encore moins après qu'il ait parlé.

Mais Nuage de Bourgeon ne mit pas long à se ressaisir, à sa seconde question, elle sortit de ses pensées. Elle posa les yeux sur lui, soudainement intéressée.

« Chasser hein ? Bien sur que je sais ! Bon pas parfaitement encore mais ... Tu voudrais t'y essayer c'set ça ? » Il acquiesça largement. Les discussions sérieuses, c'était intéressant, mais il préférait tout de même aiguiser ses griffes que son esprit. Et puis, à présent, il voulait devenir un grand guerrier, du genre efficace, du genre utile au clan, pour éventuellement rendre son père, sa mère, mais aussi Etoile Foudroyante fiers.
Mais ça, c'était un secret bien gardé, parce qu'au fond, il se sentait un peu ridicule. Et puis, la fierté n'était pas nécessaire pour qu'il soit utile.

« Oui ! J'adorerai apprendre ! Parce qu'une feuille et une cossinelle, c'est pas forcément dur à attraper. » Un sourire, miroir de sa naïveté de chaton, se glissa sur ses lèvres. « Moi, je veux être aussi utile que possible pour le clan ! Alors chasser, c'est primordial ! » Il avait eut du mal à dire le dernier mot, l'avait trop articulé. Visiblement, il l'avait apprit très récemment.

Toujours est-il que, la queue droite et les oreilles dressées, il observait sa cousine en attente d'une réponse, d'un conseil. Qu'il avait hâte !

L'insecte sur la Fleur.

Et comme prévu, c'est du positif, de l'intérêt qui naquit sur la bouille de Petite Tempête, ce qui, même si Bourgeon affirmerait peut-être le contraire à certains, lui plaisait. Elle même n'avait pas forcément eu grand monde pour jouer, s'entrainer, apprendre, tester. Et si cela ne lui avait pas particulièrement manquer pour autant, être plus âgée et pouvoir jouer un peu les tuteurs pouvaient avoir du bon. A condition qu'elle se limite à ce dont elle était sûre. Or de question que par sa faute un chaton prenne des risques !

- D'accord, d'accord ! Dit elle dans un léger rire avant de faire comme si elle s'en aller puis de s'immobiliser, sa tête seule se tournant vers le chaton. Sa queue en revanche s'agita dans les herbes, doucement, tel le petit corps d'une souris furetant. Et bien tu me montre ce que tu sais faire, grand chasseur ? Elle taquinait Petite Tempête bien évidemment mais qui lui en voudrait d'exercer le chaton, de l'épuiser un peu en lui faisant poursuivre la plus étrange souris qu'il soit ? A moins qu'elle ne relève la queue tel un moineau s'envolant à la première alerte ? Elle verrait. Si déjà il prenait une pose de chasseur, alors peut-être le ferait elle courir tel leur voisin des landes, un peu. Histoire d'oublier l'espace d'un temps qu'elle même était une Nuage. Elle avait un peu de temps libre et aider une reine à se reposer ne serait pas mal vu. Pas quand Source de Secret avait eu autant de chaton. Pas quand Louve de Bois avait ajouter à la portée la sienne.

- Surtout, essaie de poser tes pattes doucement au sol, et relève ta queue, si elle frotte par terre, le gibier t'entendra. Et de là, Nuage de Bourgeon agita plus franchement la queue, tel une proie pas vraiment alerte. Car une proie figée écoute et pour un début autant aider son jeune comparse tout en lui apprenant qu'il valait mieux justement profiter du mouvements d'autrui pour soi-même bouger.

« D'accord, d'accord ! » La chatonne presque adulte se tourna dos à lui. Elle glissa sa queue dans les herbes courtes du camp et l'agita. Immédiatement attiré par le mouvement, le regard de Petite Tempête s'y fixa. « Et bien tu me montre ce que tu sais faire, grand chasseur ? »

Il hocha vivement la tête, le petit félin. Il était d'un naturel calme - un peu trop, certains diraient - mais lorsque son instinct de chasseur mêlé à sa candeur de chaton étaient stimulés, il arborait enfin l'expression que tout bon chat de son âge doit avoir. Cet air épanouit, le regard vivace et plein de jeu.
Il se positionna, arrondit, le dos, et les pattes contre le torse. Il agita ses dernières, impatient, fit roulé ses épaules.

« Surtout, essaie de poser tes pattes doucement au sol, et relève ta queue, si elle frotte par terre, le gibier t'entendra. »

OH ! Il avait oublié. Sa queue était longue, encombrante et il avait du mal à se souvenir de sa présence. Il la releva, redressa aussi l'arrière train. Et comme la proie de fortune semblait peu alerte, bougeait dans les herbes folles, il entreprit de s'approcher. Bondir d'ici, c'était risqué !
Il allongea sa patte avance dans un mouvement ample, souple, entreprit de contourner la proie pour s'en approcher sans éveiller ses soupçons. Quand il posa la patte, son corps tituba gauchement : il était encore trop maladroit.

Mais il ne s'en soucia pas et il poursuivit son œuvre, aussi silencieux qu'il le puisse. Plus grand que la plupart des chatons, il semblait que son corps l'encombrait plus qu'autre chose et que son poids, qu'il mesurait mal, lui faisait exercer plus de pression sur les herbes qu'il ne l'eut cru. Il ne s'en rendait pas spécifiquement compte, mais il n'était certainement pas très discret.

Et pourtant, cela ne l'empêcha pas de bondit dès qu'il le put, pattes écartées, pour tenter de les abattre sur le petit bout de queue.

L'insecte sur la Fleur.

Nuage de Bourgeon aurait presque pu être impressionnée. Presque. Car le Petit qui semblait si calme était devenu un prédateur. Bon imparfait certes mais elle-même avait encore bien du travail alors elle n'allait pas lui en vouloir. S'était son atout à elle. De savoir qu'elle ne valait pas mieux qu'un autre, que tous justement avaient des lacunes. Bon elle était incapable de dire quelle lacune elle avait mais ... Sans doute avoir Arc-En-Ciel en mentor n'aidait pas ? Enfin, le chaton avançait. Bon point non ? Elle même aurait peut-être tenté un saut à son âge. Parce que clairement, elle se souvenait avoir jouer avec Renambre et s'être quelques peu loupé ? Mais à l'époque, le plaisir prit avait bien valu qu'elle se retrouve fesse par terre. Nuage de Bourgeon elle observait la tête à demi tourner, comme si en vérité elle était affairée à sentir autre chose où...

Là !

Petite Tempête ne s'en rendit peut-être pas compte mais avant de bondir, son corps s'était tassé, naturellement. Le signal pour Bourgeon de se tendre, de figée sa queue comme une proie qui sent soudainement quelque chose et qui s'apprête à détaler. Mais voilà, la novice n'avait pas prévu que le petit écarterait tant les pattes et si elle bougea bien sa queue, proie tentant d'échapper à son poursuivant, un peu de poil resta pris sous les coussinets et sa queue glissa au sol.

- Hey ! Pas mal ! S'était même une super approche ! Puis plus bas, comme pour elle même. Enfin, je crois.

C'est que, elle était pas guerrière elle-même alors jugé un camarade ? Et puis, une part d'elle même craignait de lire de la déception sur les visages. Parce qu'elle savait ce que ça faisait d'échouer même si la plupart du temps elle se relançait à l'assaut sans trop y réfléchir.