Oiseau blessé, Moineau blasé | ft Foudre - end

— Et quel lieutenant, grommela Moineau Cendré, se détachant pour rouler à ses côtés. Autant ils veulent que je dégage, autant ils veulent que je redore mon blason et celui du Vent. Comme si je n'en faisais pas assez pour eux.
— Jamais-contents.

Le geste d'apposer sa queue contre la sienne apaisa momentanément sa colère, mais tous les coups de langues de Bec Croisé joints à sa saucette dans la Rivière n'avait pas suffi à enlever l'électricité statique qui lui courait dessus.

— Après, continua Moineau Cendré, aucun éclair ne m'a frappé quand j'ai proposé qu'on organise des mariages inter-claniques pour renforcer notre sang. Il se reprit: Enfin, si, plein techniquement ! Tout ceux dans les yeux des autres Venteux qui me pensait fou.

La queue du bengal se remua sous celle du tabby à pois - elle s'articula de sorte à l'entourer.

— Y a de quoi devenir fou de ramasser leurs corps morts, faible de par notre sang, et que personne ne veut me prendre au sérieux quand je veux nous débarrasser de cette santé fragile qui nous colle aux pattes.

Sous son dos commença à naître le début d'un ronron, précurseur d'un Monstre qui s'approchait sur le Chemin du Tonnerre.

Il n'avait pas envie de rester; il n'avait pas envie de bouger.

— La solution que tu proposes est trop lente, Moineau. Tout ce qu'ils veulent chasser, c'est ce qui se trouve à la portée de leurs dents.

En d'autres mots, toujours, toujours, toujours la même histoire. Des Clans portés par la sensation et la réactivité. Des guerres qui n'en finiraient jamais sous prétexte que "mais heuu c'est eux qui ont commencé". Au nom de la vengeance. Au nom de la Gloire. Au nom des Étoiles. Au nom d'il y aurait toujours une putain de raison.

— ... On se fait vraiment du mal pour nos clans respectifs hein, et ils nous le rendent si bien. Parfois je me demande pourquoi je ne me suis pas encore échappé.
— Ha ha hah. En se blotissant, Étoile Foudroyante entortilla une griffe dans le poil de Moineau Cendré, le montant à rebrousse. Tu me ferais un bien meilleur Lieutenant qu'à Petit Serpent, ça c'est sûr ♡

OISEAU BLESSE, MOINEAU BLASE - Lune 12 - Age 72 L.


Quand la queue d’Etoile Foudroyante s’enroula autour de la mienne, je me détendis un peu, sans être tout à fait détendu. Je soupirai quand il souligna que ma solution était trop lente au goût des clans. Boarf, techniquement, c’était une question de deux lunes, qu’une femelle donne naissance à des petits chatons venteux mêlés, au sang moins malade, à la taille plus grande.

Puis quand mon amant glissa une griffe dans mes poils pour jouer dedans, il glissa aussi une parole insensée mais au fond vrai. On ferait un merveilleux duo de chef et de lieutenant. Je ris doucement à cette idée. Une étincelle de malice brillait dans mes yeux bleu foncé.

" Il faudrait que nos clans fusionnent comme ça on serait chef et lieutenant. Tonnerre et Vent, .. ca ferait un Clan de l’Ouragan ! "

Je ronronnais, mes épaules se trémoussant au comique de cette suggestion. On serait toujours haïs par les nôtres mais au moins on aurait l’un et l’autre.

Ma tête se posa tout contre l’herbe, le museau et le regard pointés vers le ciel. Il était vrai qu’au clan, j’étais affreusement seul, au final. Il me restait ma mère, mais qui dormait la majorité du temps dans la tanière des anciens, attendant de rejoindre mon père. Quelques amants, enfin, je ne savais pas si je devais mettre ce mot au pluriel. Cœur de Marbre était toujours fort timide publiquement. Les entrevues secrètes, encore plus secrètes qu’avec Étoile Foudroyante, c’était fatigant. Au début c’était excitant le secret. A la longue, bien moins. Et… c’était tout ? J’admirais Vent du Nord mais de la a dire que nous étions amis…

Étoile Foudroyante était-il aussi seul ? Il parlait de ses enfants, au nombre de quatre, cinq, euuh peut être six ? Je perdais le compte. Il était plus facile de compter les miens, eh. Puis il y avait quelques guerriers à ses côtés non ? Et… et s’il était devenu une Étoile..

" Mais au fait, qui est ton lieutenant, maintenant que tu as enfin libéré la place ? "

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Il ne lui fallait pas fermer les yeux, ou risquer de se perdre dans le reflet d'une nouvelle flaque. Le futur que lui évoquait Moineau Cendré, même sous la forme d'un blague, tira sur son coeur comme s'il avait trouvé une façon de s'y planter les griffes. Les mariages inter-claniques, la fusion d'un Clan, le Clan de l'Ouragan... Qu'est-ce que c'était beau à imaginer.

Moineau Cendré posa sa tête dans l'herbe, songeur. Étoile Foudroyante poursuivit la montée de ses griffes, s'amusant à brosser en épis le poitrail de son amant. Son tranchant approchait sa gorge.

— Mais au fait, la voix de Moineau Cendré vibra sous sa griffe, qui est ton lieutenant, maintenant que tu as enfin libéré la place ?

Étoile Foudroyante sourit malgré lui.

— C'est évident, non?

Il envoya une pichenette sous le menton exposé de son amant. Personne. Puis, songeur, retournant sa patte pour plutôt transformer le geste en quelque chose d'agréable, tricotant dans ses poils: Tout le monde.

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Les griffes montaient le long de ma gorge, essayant de me déstabiliser de la conversation que j’entamais. Quand il dit que c’était évident, j’étais en train de songer à qui pourrait être le bras droit « évident » du marbré. Son fils Bec Croisé du coup ? Cœur de Puma si c’était pour faire plaisir au clan ? La pichenette sous mon menton me sortit des réflexions qui n’aboutissaient à rien. Mais la surprise ne s’arrêta pas au geste soudain, la réponse l’était encore plus.

" Qu-QUOI ? Personne ? "

Je retenais ma respiration, bouche bée, avant d’éclater de rire. Personne ? Tout le monde ? Mais comment le clan a laissé passer ça ?

" Hahaha tu m’étonnes que tu te fasses foudroyer sur ton Promontoire ! Attends, non j’me souviens, t’as parlé de lieutenant APRÈS l’éclair. "

Je gigotais sur mon dos, en proie à des fous rires.

" Tu es totalement fou-droyant. Mais j’adore ça. "

Je fis rouler ma tête vers le charcoal.

" C’est ma petite brise de liberté, je crois que je pourrais pas être fâcher contre toi si tu reviens me dire tes folies d’écureuil. "

Je posai ma patte sur la sienne qui caressait mon menton. Je sorti les griffes et tapota gentiment, piquant du bout de mes tranchants, la main exploratrice de mon amant.

" Tu as d’autres idées brillantes comme ça ? Promis hein, c’est pas pour copier. "

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— Qu-QUOI ? Personne ?

Le bengal sourcilla, gentiment réprobateur, mais surtout gentiment confus car la taille de cette réaction lui semblait démesurée. Moineau Cendré éclata de rire, lui arrachant, malgré lui, un petit ricanement.

— Hahaha tu m’étonnes que tu te fasses foudroyer sur ton Promontoire ! Attends, non j’me souviens, t’as parlé de lieutenant APRÈS l’éclair.

Étoile Foudroyante s'attendrit aux trémoussements de son amant dans l'herbe.

— Tu es totalement fou-droyant. Mais j’adore ça.

Ça lui rappelait Oeil du Tigre, mais sans lui déplaire. Moineau Cendré roula sa tête de sorte à le regarder. L'espièglerie qu'il vit dans ses yeux suffit à rallumer la sienne.

— C’est ma petite brise de liberté, je crois que je pourrais pas être fâché contre toi si tu reviens me dire tes folies d’écureuil.
— Ces "écureuils" n'ont rien à voir avec moi, ricana le bengal.

Sa patte s'immobilisa là où il avait sorti les griffes, près de la jugulaire de l'autre mâle, qui s'amusa à sortir les siennes dans ses tendons.

Le geste lui fit rondir les yeux. Sous l'insistance de Moineau Cendré ses phalanges se crispèrent, et enfoncèrent leurs griffes.

— Fais gaffe -- Ce serait dommage de le blesser ailleurs qu'à la nuque.
— Tu as d’autres idées brillantes comme ça ? Promis hein, c’est pas pour copier.

Le sourire d'Étoile Foudroyante s'aiguisa comme ses griffes.

— Devenir solitaire. Il ne ronronnait plus autant qu'il grognait, quelque part derrière ses mâchoires serrées. Sa queue, enlacée à la sienne, s'agita dans la pente d'herbe. Coeur de Puma adore me la sortir, celle-là.

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Étoile Foudroyante précisa qu’il n’avait rien à voir avec les écureuils. Je lui murmurai vite d’un ton moqueur que " Si, tu grimpes aux arbres et tu commences à roussir comme eux. " Ses griffes s’enfoncèrent d’avantage dans la gorge, comme une menace face à mes griffes et mes comparaisons avec les proies de son clan. Une bataille tacite venait de se lancer. Mon autre patte, libre et disposée entre nos corps blottis, décida de caresser les poils de son ventre. C’était la seule chose à laquelle elle avait accès de toute manière, enfermée par nous deux. La première patte qui était directement en compétition avec celle du Bengal glissa le long de son bras, geste me faisant passer de la position couché sur le dos à couché sur le flanc, miroitant celle de mon amant. Je me rapprochais un peu de lui alors qu’il me dit une autre de ses idées invraisemblables.

Devenir solitaire qu’on lui disait. Un silence s’installa dans ma gorge. Oui, une idée irréalisable. Je profitai que l’on soit couché pour feindre une fausse grandeur par rapport a Étoile Foudroyante qui me dépassait facilement quand nous étions debout. Je me mis en sorte de pouvoir poser ma tête au-dessus de la sienne, le menton mis entre ses deux oreilles, son museau contre ma gorge. Je laissais mes yeux, désormais pourvu d’intimité, tirer une mine plus songeuse et triste.

" Être solitaire et tout claquer derrière soi hein ? Ça faciliterait la vie de certains, j’imagine qu’on doit me le souhaiter aussi. "

Est-ce que je me le souhaiterai à moi-même ?

" Ca me paraît impensable de quitter tout ce que je connais. Même s’ils ne sont pas beaucoup, je-.. je me dis que quelques chats ont encore besoin de moi. Ou moi d’eux. "

Nuage de Souris était une chouette gamine. Et je voulais aussi voir si Vent du Nord arrivera à former Nuage de Lucioles complétement. Il le fallait. Pas seulement pour le clan, mais pour la guérisseuse qui ne pouvait perdre un autre apprenti, au sens littéral et figuré. La guerre qui arrivait contre la rivière devrait leur apporter énormément de pression, j’aimerai qu’elles sachent que je les soutenais dans leur tâche ardue.

" Et toi, t’as pas intérêt à m’annoncer que tu pourrais disparaître comme ça ! Ça ne se fait pas de poser un lapin au lieutenant du vent ! "

Je soulevai ma patte qui pouvait bouger au dessus de nos corps et la posai un peu vivement sur son épaule pour le serrer contre moi.

Un peu de réconfort dans cette vie de chien.

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Prit au dépourvu, Étoile Foudroyante ne fit rien contre la traction qui lui emmêla le nez dans leurs pattes. Son amant posa sa tête sur la sienne, privant le bengal de la totalité du ciel.

— Être solitaire et tout claquer derrière soi hein ? Ça faciliterait la vie de certains, j’imagine qu’on doit me le souhaiter aussi.

Cette position enleva du lest à ses griffes, qu'il s'efforça de recourber malgré la pression que celles de Moineau excerçaient dessus.

— Nono --
— Ca me paraît impensable de quitter tout ce que je connais. Même s’ils ne sont pas beaucoup, je-.. je me dis que quelques chats ont encore besoin de moi. Ou moi d’eux.
— Nono -- Étoile Foudroyante gloussa dans son poil, je peux pas respirer--
— Et toi, Moineau Cendré l'adressa alors, t’as pas intérêt à m’annoncer que tu pourrais disparaître comme ça ! Ça ne se fait pas de poser un lapin au lieutenant du vent !

Moineau Cendré remédia à la tâche, relâchant la pression dans sa patte pour lui sasir l'épaule et l'éteindre contre lui. Étoile Foudroyante se retint de justesse de riposter d'une vigoureuse morsure à sa gorge. Le musc de l'autre mâle commençait à lui monter à la tête — ou bien c'était les endorphines, après que cet éclair lui ai brûlé l'échine...

— Comme si j'allais tourner le dos à mon Oiseau Rare.

Là, couché sur le côté, rendant son étreinte au Lieutenant en repliant ses postérieurs pour se lover en petite boule marbrée dans son ventre pâle, Étoile Foudroyante ne voyait plus la vie par le couvert des arbres, mais par leurs racines. Misérable dans sa douleur et sa position politique, mais confortable et comblé dans sa position physique.

— ...C'est mal me connaître, Moineau Cendré ♡

Comme si Moineau Cendré n'était pas l'un des seuls chats à savoir ce qui se tramait réellement dans sa tête. L'un des seuls chats à partager son esprit xénophile. À mordre à pleines dents dans la vie. À s'en régaler. Peut-être que c'était pour ça qu'il l'attirait autant — non pas à cause de ce qui faisait de Moineau "Moineau", mais bien à cause de tout ces traits dans lesquels Étoile Foudroyante se reconnaissait enfin.

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Je ronronnai quand il me rendit mon étreinte, en boule contre moi. Je devais être le seul chat des quatre clans à voir Etoile Foudroyante, là, dans cet instant précis, comme une chose mignonne que je voulais garder entre mes pattes, et non un chef aux idées controversées qui pourrait en effrayer plus d'un. Etre appelé son Oiseau Rare était agréable aussi. Je passais plus de temps à complimenter les autres qu'à être complimenté. Coeur de Marbre par exemple, je l'appelais mon Bijou, et j'avais au mieux un grommellement satisfait. Bon, je n'allais pas me plaindre, car tel était son caractère et j'aimais le taquiner pour ça. J'avais ma Foudre, tout plein de chaleur, et mon Marbre, froid mais pas désagréable. Deux extrêmes dont j'adorais découvrir leurs milles facettes. Cela rebondit sur la remarque du marbré, que "c'était mal le connaitre". Je lui mordillais gentiment une oreille.

" Oh mais bien sûr, je connais touuus les secrets du grand Etoile Foudroyante. "

Je me relevai pour être debout au dessus de la petite boule qu'il était -toujours un moment rare où j'étais plus grand que lui- et profitai que ma patte ait accès partout.

" Les plus grands secrets que je connais c'est que je peux te toucher là, " ma patte fila dans son cou, " ou alors là, " cette fois-ci, elle couru vers le haut de sa cuisse, passant par son flanc, " ..mais absolument pas là. " miaulais-je en pointant délicatement la marque sur son torse.

Je me recouchai sur lui, la fraicheur du printemps rendant le contact physique plus qu'agréable, à la limite du nécessaire. J'étais maladroitement couché sur son flanc, décidant dorénavant de jouer avec ses moustaches.

" Et ces secrets sont entourés d'autres secrets que j'ignore. Mais ça fait ton charme "

Je jouais plus méchamment avec ses vibrisses, par exemple je tirais sur l'une d'elle. Pas jusqu'à faire mal bien sûr.

" Car bon, révéler tes secrets, ça ne te réussit pas toujours~ "

Gros sous-entendu sur l'Assemblée qui a mis à l'honneur notre relation.

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— Oh mais bien sûr, lui susurra l'autre mâle, les dents dans l'oreille, je connais touuus les secrets du grand Etoile Foudroyante.

Ce-dernier ne put retenir un tressaut dans la courbe de son dos. À ses coussinets remonta une chaleur vive qui s'incrusta entre ses nerfs. Elle venait avec des souvenirs non pas dans la tête, mais à même la peau: s'il fermait les yeux, ces souvenirs se disputaient l'époque, les voix, et parfois même leurs souffles voraces contre lui.

Moineau Cendré s'était relevé. Étoile Foudroyante n'était pas sans deviner qu'il se régalait de son "vol d'oiseau" au-dessus d'un Grand chat.

— Les plus grands secrets que je connais c'est que je peux te toucher là, il toucha le bombé de son grasset, remontant l'échine pour trouver la nuque du bengal — ou alors là — un frisson de délice renvoya le bengal dans l'herbe, sur le ventre, à bien s'étirer les pattes tout en soulevant sa croupe à tout témoin venu jeter un oeil, — mais absolument pas là. — lui dit son amant lorsque le changement de position ouvrit à sa patte une chemin vers la marque indélibile dans le repli à son épaule. Étoile Foudroyante se raidit aussitôt, mais Moineau Cendré lui épargna la douleur d'aller y jouer les griffes.

— Hff...!

Il ne se rejouit pas trop vite: Moineau Cendré n'en avait pas fini avec lui, allant jouer comme d'un fil avec ses moustaches.

— Et ces secrets sont entourés d'autres secrets que j'ignore. Mais ça fait ton charme
— Ha hah. ♡
Moineau Cendré pinça une moustache entre deux griffes. Car bon, il dit alors, révéler tes secrets, ça ne te réussit pas toujours~

Étoile Foudroyante grimaça. Encore cette histoire...!

— Nonooo, tu le fais exprès, je t'ai déjà dit que j'étais désolééé... Il eut le réflexe de sortir la langue pour alléger la douleur d'un coup de langue sur les babines. Ça ne te suffit pas...? Du bout, il taquina les coussinets de son bourreau.

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Soutirer toutes sortes de réactions de la part du marbré était un de mes jeux préférés, entre les rires, les entortillements, les raidissements et les grimaces. Le pauvre jouet se lécha la babine dont j'avais maltraité les moustaches. Il se lamentait qu'il m'avait déjà demandé pardon. Je lui offris un sourire à moitié satisfait. Si je ne pouvais contredire l'honnêtement de ses excuses, je ne pouvais oublier ma vie devenue si difficile au camp suite à son annonce. Ma patte tressauta suite aux chatouilles que me fit sa soudaine attaque à mes coussinets. Je ronronnais un peu.

" Un Oiseau Rare a le droit de se faire gâter un peu, non ? "

Et qui n'aimait pas se faire gâter, surtout par un chat qui lui était cher ? Et en parlant de gâter, c'était le temps, qui se gâtait. De gros nuages gris se profilaient à l'horizon, et ils ne venaient pas seuls. Si je me souvenais bien, il allait bientôt être l'heure d'une patrouille de frontière. Autant ne pas m'attirer plus de foudres, j'en avais déjà une, de Foudre, et ça m'était bien suffisant !

" Je pense malheureusement que ta petite séance d'excuses touche à sa fin, sauf si tu veux en donner à mon clan tout entier. Je suis sûr qu'ils adoreraient te voir te rouler par terre au milieu du camp ! "

Je ris à cette image avant de me pencher pour offrir une étreinte joue contre joue à mon amant interdit mais plus si secret. Je me délogeai ensuite de la proximité avec lui à contre coeur, ça m'avait manqué. Ca n'allait pas être facile mais on arrivera à se revoir, de meilleure humeur aussi pour ma part.

" Tout sera oublié si tu m'apportes hmmm, un bon gros écureuil à notre prochaine rencontre, ça irai ? J'ai jamais gouté de gros roux- ah si une fois ! Enfin, je ne pense pas que Boule d'Argousier soit content que je le surnomme comme ça héhé~ Oops ! " conclus-je avec ma patte sur mon museau. Une conquête qui n'avait pas eu de suite dans la relation, les fameux "juste par curiosité" qui n'assumaient pas ensuite.

Mes oreilles se tinrent bien droite et ma truffe m'affirma l'odeur de chats de mon clan se dirigeant vers la frontière. La direction du vent était de notre côté heureusement, mais il devrait y avoir peu de chances que cette patrouille ne vienne pas vérifier que le meneur du Tonnerre soit parti, Vent du Nord avait peut-être laissé ouïr qu'il était parti récupérer ses vies -information plutôt importante si on peut éviter une guerre avec le Tonnerre car on a senti leur odeur si loin sur nos terres-. Bref, je donnais un coup de museau dans le flanc du nouvellement nommé Etoile Foudroyante pour l'encourager à rentrer.

" Bref, à bientôt autour d'un écureuil ? Aux quatre Chênes cette fois, ça nous attirera moins d'ennuis ! Une simple discussion entre un chef et un lieutenant voyons~ Dans quatre couchers de soleil si ça te va ! "

Petit clin d'oeil alors que je m'éloignais.

" Et là, promis, tu seras tout pardonné. "

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