Un peu de courage, mauviette. [FT Tonton] - End

Après avoir été poursuivis et humiliée par ses sœurs, Petite Araignée avait décidé de se prendre en patte. Aucune raison d'avoir peur, le camp était sur, et le monde extérieur trop vaste, qu'elle était la probabilité qu'un accident lui arrive, ou pire qu'un méchant félin, renard, blaireau, ou chien de meute vienne la dévorer ici ? Beaucoup trop grand !
La peur lui tenaillait continuellement le ventre et elle passait ses journées au petits coin ces derniers temps. Tata Alizé avait passer une bonne heure a faire sa toilette après leur retour de chamaillerie entre sœurs. Pie avait sans doute profité de cet instant pour parler du coup qu'elle avait prit sur la tête à leur mère.

Oh non ! Pas maman Vent ! pense la petite chatte apeurée. Qu'est-ce qui était le plus effrayant ? Le monde extérieur, ou leur mère en furie ? Sans aucun doute leur mère en furie ! Il fallait qu'elle fuit loin avant que celle-ci ne la voit. Cette pensée et seulement cette pensée donnait assez de courage à Petite Araignée pour qu'elle pose ses pattes ganté de gris sombre à l'extérieur du camp de la Tribu du Soleil.

Loin ? Non il n'irait peut-être pas si loin finalement... Surtout quand elle sentit le vent frais sur son museau et toutes les odeur que celui-ci rapportait. Il y en avait des centaines que dis-je des milliers, trop d'inconnu à cette équation qui produit chez Petite Araignée une boule dans son estomac d'angoisse. Ses yeux fendus de noir, se posaient sur les alentours proches du camp.
Le Verger ! Mais bien sur c'était un endroit assez proche du camp pour s'y caché un moment, sa mère lui disait parfois que c'était un endroit où il ne faisait jamais vraiment froid. Mais qu'il fallait faire attention aux bipèdes qui y rodaient.

La question se posait à nouveau dans la tête de Petite Araignée: Les Bipèdes ? Ou maman Vent en furie ? .... Les bipèdes pardi ! s'écriait la petite voix dans sa tête ressemblant étrangement à la sienne. Ni une ni deux, la petite chatonne enrobée s'élance de ses petites pattes pas très hautes vers le verger, elle ne prend même pas la peine de se cacher, trop effrayée pour être véritablement consciente du danger qui peut venir d'en haut.
Une fois les branches basses des premières vignes atteintes, elle se décidait à faire une pause pour rependre son souffle. Tous les poils de sont petits corps en bataille, c'est ainsi que Petite Araignée sortie pour la première fois du confort rassurant de son camp.

Mais les vignes étaient loin d'être plus rassurante que le girons de sa mère. Qui commençait déjà à lui manquer. En fait, la peur avait grandit, la voici seule, incapable de chasser, incapable de vivre sans ses proches à tourner sous la vigne dans la plus grand des angoisses.
Qu'ais-je fait ? pense-t-elle avant de se mère à couiner, recroqueviller sur elle même. Elle fini par émettre des petits gémissements aigue:

-Maman...Tata.... Vous êtes là ?

Les sens de Tonton n'étaient pas très affutés, pour un chat. Il n'avait pas énormément de flair, et n'y voyait pas aussi bien que pendant sa jeunesse.

Mais ses oreilles...?

"Maman...Tata.... Vous êtes là ?"

Ses oreilles, elles marchaient bien. Vautré de tout son long dans la cabane de Rusty, à moitié endormi dans le parfait rayon de soleil qui passait par la fenêtre, Tonton se redressa brusquement.

C'était... Un chaton, qu'il venait d'entendre?

Ses camarades de cabane n'étaient pas là, aussi le matou fût le seul à quitter les lieux pour aller à la rencontre de ce petit miaulement paniqué. Comme prévu, il avait été lancé par un chaton, une petite boule de poils noirs et blancs tremblotante au milieu du verge.

Décidément, les chatons perdus, ça commençait à devenir une habitude pour lui. Tonton s'approcha doucement, prenant garde de ne pas effrayer la petite fugueuse.

"Bonjour," dit-il en venant s'assoir près de la petite, histoire de montrer qu'il n'était pas hostile. "Tu es perdue?"

Même si ça ne se faisait pas, de renifler ouvertement une nouvelle tête, Tonton ne put s'empêcher d'inspirer un petit coup. Et... Cette petite, elle sentait un peu la même odeur qu'Écarlate. Si elle venait du même endroit, la Tribu, leurs fameux voisins, alors ça ne devrait pas être trop compliqué de la ramener à bon port. La Tribu avait l'avantage d'être bien plus raisonnable que leurs homologues claniques.

"Tu es... Tu viens de la Tribu? Je m'appelle Tonton, nous sommes voisins."

C'est en se retournant qu'elle comprit qu'elle n'était plus toute seule, enfin elle l'avait comprit un peu avant, quand l'ombre de la tête d'un matou avait fait son apparition au dessus d'elle. Une ombre qui l'avait fait s'aplatir encore plus qu'elle ne l'était déjà, ne ressemblant plus qu'a une boule de mousse hérissé, pendant un instant elle eut une hésitation:

-Maman ?

Petite araignée avait rabattue ses oreilles en arrière, les yeux rond de peur toute tremblante à deux doigts de se mettre à chouiner. Elle se tournait lentement très lentement, en faisant des petits pas, si bien qu'elle mit près de deux minutes complète à se retourner complètement. La petite fixait du bas des pattes en remontant vers le haut des oreilles du matou. Il paraissait très grand pour elle, mais avec un museau des plus attendrit et gentil qu'elle connaisse. Ca eut le don de la rassurer un petit peu, assez pour qu'elle se pose sur ses pattes arrières et qu'elle calle ensuite ses pattes avant sur le bout de sa queue. C'est alors que le matou parla:


"Bonjour,"dit-il en venant s'assoir près de la petite, histoire de montrer qu'il n'était pas hostile. "Tu es perdue? Tu es... Tu viens de la Tribu? Je m'appelle Tonton, nous sommes voisins."

Petite Araignée penchait la tête sur le côté, elle se sentait plutôt en sécurité ici en fait, il avait l'air gentil, et il étaient voisin ? En tout cas son nom était rigolo, ce qui fit sourire de manière niaise Petite Araignée. Tonton, ça sonnait comme quand Pie et Lune lui donner simultanément un coup de patte sur l'oreille: Tong tong. A force de se le répéter dans sa tête, la chatonne ramenait une patte avant à son museau pour cacher un petit rire, avant de répondre d'une voix aigue, mais un brin peureuse.

-C'est rigolo comme nom Tonton ! Moi c'est Petite Araignée, et oui je fais partie de la tribu !

C'est la première fois depuis que Petite Araignée vivait, qu'elle se collait à la patte d'un autre chat que Maman ou Tata Alizé, le tout en ronronnant comme le ferait un chaton heureux, même si la petite gardait un poil hérissé comme le duvet d'un petit hérisson.

Petite Araignée. Un peu comme Grenouille avait un jour été Petite Grenouille. Les noms de la Tribu ressemblaient donc à ceux des Clans... Sauf quand ils n'y ressemblaient pas. Écarlate avait un nom bien à elle, qui ne désignait pas vraiment une proie ou quelque chose dans ce genre là, sans particules et fioritures. Il n'y avait peut-être pas de règles, à la Tribu, chacun s’appelait comme il le voulait...?

Tonton avait du mal à comprendre comment on pouvait appeler un chaton aussi mignon 'Araignée' - ça n'était pas franchement la proie la plus ragoûtante du monde, il n'y avait franchement rien à manger dessus et elles n'étaient pas très belles... Enfin. Lui qui s’appelait juste 'Tonton' n'avait pas vraiment de leçons à faire sur cette question là.

Son nom plaisait à la petite, au moins, et elle le lui fit aussitôt remarquer. Tout en confirmant que oui, elle venait bien de la Tribu. Cette histoire n'allait pas être trop compliquée, alors. Ses parents étaient peut-être même dans le coin, et elle n'avait fait que s'en éloigner un peu trop. Les chatons jugeaient mal les distances, surtout quand ils étaient aussi jeunes. Ça n'allait pas être trop difficile de la ramener à bon port, et avec la Tribu, il ne risquait pas de tomber sur un excité de la baston, pour une fois.

"Alors enchanté, Petite Araignée. Tu es perdue? Je crois que la Tribu ne laisse pas vraiment ses chatons se balader aussi loin, d'habitude..."

Il ne voulait pas l'accuser directement de s'être carapatée - les chatons pouvaient perdre leurs moyens quand on leur faisait remarquer qu'ils avaient fait une bêtise. Elle n'était pas SI loin de sa maison, ce n'était pas si grave... Et puis, il l'avait trouvé avant qu'une bestiole un peu moins amicale ne l'ai fait.

"Alors enchanté, Petite Araignée. Tu es perdue? Je crois que la Tribu ne laisse pas vraiment ses chatons se balader aussi loin, d'habitude..."


Petite Araignée restait concentrée sur ce que disait le matou tricolore, elle ne comprenait pas trop comment le matou pouvait savoir que la Tribu ne laissait pas ses chatons sortir comme ils voulaient, elle eut même un peu peur du fait qu'il la ramène directement sans poser d'autres question. Alors la petite vient se cacher derrière ses pattes avant, juste en dessous de lui. En gémissant les yeux ronds en tentative de charme:

-Tu vas pas me ramener si ? C'est que maman Vent elle fait peur, et elle va me gronder si je rentre. Alors j'ai couru vite vite vite pour me cacher.

Ce que c'était doux le pelage d'un chat adulte, elle était bien au chaud coller ainsi à Tonton, si bien qu'elle ne pouvait retenir le ronronnement qui montait dans sa gorge. C'était dur de garder ce regard en cet instant, elle se roulait en bout aux pattes de Tonton, bien décidé à ne pas bouger de là jusqu'à ce que sa peur prenne le dessus et qu'elle décide de courir vers les jupons de sa mère. Ce n'était pas souvent que Petite Araignée se montrait curieuse, mais au fond d'elle elle restait une chatonne comme les autres. Elle relevait la tête vers Tonton ses petites oreilles haute sur sa tête, sa bouille ronde curieuse en aurait fait craquer plus d'un.

-Au fait tu es quoi toi ? Un chat de clan ? Un solitaire ? T'as un trop drôle de nom pour être un chat de clan.... Quoi que nous on a bien écarlate. Mais du coup tu es quoi ?

Elle ramenait ses pattes sous elle, ressemblant plus à un cailloux désormais qu'à une féline au vue de ses poils, aux couleurs d'argents. Seule ses belles billes bleuté laissait comprendre que c'était bien un petit chaton à peine assez grand pour sortir de son camp.

Ah. En fait, c'était vraiment une fugueuse. Et, comme toutes les fugueuses, Petite Araignée n'avait pas l'intention de se laisser ramener chez elle sans réagir. Elle se frottait contre lui, faisait les yeux doux... Toutes les armes des chatons, pour tourner sa cible en bourrique. Tonton ne put s'empêcher de sourire.

Enfin, il ne pouvait pas non plus faire comme si de rien était. Cette 'Maman Vent', elle devait chercher sa fille. Et Tonton ne pouvait pas laisser une voisine paniquer alors qu'il savait où était son petit. Il chercha les mots pour que ça ne sonne pas comme une punition, aux oreilles du chaton:

"Ah, mais je suis sûr qu'elle sera contente de te retrouver, ta maman. Même si elle s'énerve un peu, tu ne voudrais pas la quitter trop longtemps, pas vrai?"

Avant qu'il ne puisse vraiment obtenir une réponse, Petite Araignée lui posait une colle, en lui demandant... Ce qu'il était?

Interdit, Tonton se demanda ce qu'il devait répondre. Les deux options (Chats des clans ou Solitaire) ne lui correspondaient pas vraiment...

"Heu... Je ne vit pas avec les Clans, mais... Pas tout seul non plus, tu vois? J'habite avec un ami, dans une cabane un peu plus loin."

En langage clanique, c'était sans doute 'Solitaire' qui convenait le mieux, mais Tonton ne pouvait se résoudre à utiliser ce mot là. Seul, il l'avait été. Mais depuis Rusty, il ne l'était plus. Ça sonnerait comme si la compagnie de son ami n'avait aucune valeur à ses yeux, si il se laissait appeler 'Solitaire'. Le mot était si triste...

Le matou semblait aux yeux de Petite Araignée attendrit pas son propre charme, sans se douter qu'il voulait simplement faire en sorte que la petite ne se vexe pas en essayant de la ramener. Il s'adressait à elle avec des mots simples et doux.

"Ah, mais je suis sûr qu'elle sera contente de te retrouver, ta maman. Même si elle s'énerve un peu, tu ne voudrais pas la quitter trop longtemps, pas vrai?"

C'est vrai çà, Araignée n'avait réellement jamais pensées à cette question, est-ce que maman Vent l'aimait vraiment au point de s'inquiéter de sa disparition ? Petite Araignée en doutais un peu, elle avait prit plus de maman au niveau du pelage, et ne connaissait pas son père. Mes sa mère et elle n'avait jamais été trop proche il faut se l'avouer. Et puis est-ce que c'était suffisant de ressembler à son parent pour que celui-ci l'aime ?

Vent du Nord semblait plus proche de cette peste de Pie ou encore de cette bourrin de Lune. Petite Araignée penchait la tête sur le côté pensive, elle n'eut pas réellement le temps de répondre à le question, à force rester là à réfléchir Tonton avait fini par répondre à ses questions précédente.

"Heu... Je ne vit pas avec les Clans, mais... Pas tout seul non plus, tu vois? J'habite avec un ami, dans une cabane un peu plus loin."

Il habite avec un ami dans une cabane, c'est quoi une cabane ? C'est qui son ami ? Mais du coup s'il n'est pas des clans, et qu'il n'est pas solitaire ? Il est Domestique comme lui avait expliqué Tata Alizée ? Elle lui avait raconté une fois où elle avait trop peur de la pluie pour sortir, que des chats préféré vivre avec les bipèdes dans leur nid. Est-ce que c'était un bipède l'ami de Tonton ? Les questions se bousculaient dans sa petit caboche et finissaient par sortir de manière incohérente entre ses babines.

-Tu vis avec une bipèdes ? C'est quoi une cabane ? Ton ami il te nourris ? Du coup t'es un chat domestique ? C'est quoi une cabane ? respiration, puis: Mince j'ai déjà demander çà. Elle en oubliait presque la première question du matou, mais elle fini par lui répondre: Bah je sais pas trop, je sais pas trop si elle m'aime trop ma maman vent.

La tornade de questions fit tourner la tête de Tonton. Petite Araignée était à cette période de la vie où on s'intéressait à tout... Mais pas pendant très longtemps. Dès qu'une question lui passait par la tête, elle la posait, avant même d'avoir eu une réponse à celle qu'elle venait tout juste de poser ! C'était un bel âge, celui de chaton. Tonton se rappela combien Grenouille l'avait bombardé de questions, elle aussi, lors de leur première rencontre. Que le temps passait vite...

Il passait tellement vite, en fait, que la petite avait eu le temps de poser quelque chose comme trois questions supplémentaires pendant qu'il réfléchissait. Tonton se concentra pour répondre plus ou moins dans le bon ordre:

"Non, je vis avec... Mon ami Rusty, c'est un chat. Une cabane, c'est comme une toute petite tanière de bipède, la notre est abandonnée, personne n'y vient à part nous. Et, heu..."

Petite Araignée revenait finalement à penser à celle qui l'attendait, et Tonton fût surpris de l'entendre se demander tout haut si sa maman... L'aimait?

Bon.

Tonton ne savait rien de la vie de cette petite, ou de comment les choses se passaient à la Tribu (les chatons étaient-ils élevés par leurs géniteurs, ou par l'ensemble du groupe?) mais...

"Oh, je suis sûr qu'elle t'aime beaucoup, Petite Araignée, et qu'elle s'inquiétera beaucoup si tu tardes trop à rentrer."

"Non, je vis avec... Mon ami Rusty, c'est un chat. Une cabane, c'est comme une toute petite tanière de bipède, la notre est abandonnée, personne n'y vient à part nous. Et, heu..."

Le vent venait de se lever et fouettait les pelages des deux félins lorsque Tonton apporter des réponses aux questions de la petite chatte. Donc il vivait avec un ami chat, dans une vieille maison de bipède abandonnée. Du coup il N'était pas réellement un domestique ? Ca ne répondait pas à sa première question, qu'est-ce qu'était Tonton. Elle prit la décision de conclure que Tonton était un félin sympathique, ni plus ni moins. Pas vraiment un solitaire, pas vraiment un domestique, pas un clanique. Un chat, tout ce qui a de plus banal, un chat tricolore avec une queue inexistante... INEXISTANTE ?!

"Oh, je suis sûr qu'elle t'aime beaucoup, Petite Araignée, et qu'elle s'inquiétera beaucoup si tu tardes trop à rentrer."

La petite avec le vent s'était décider à faire le tour du félin et en effet, il n'avait qu'un moignon de queue, elle n'avait jamais vu ça jusqu'à maintenant et restait éberluée devant ce phénomène particulier. Elle écoutait encore d'un oreille les réponses de Tonton. Petite Araignée, levait une patte bien haut au dessus de sa tête manquant de tomber en équilibre sur les trois autres, avant de l'abattre sur le petit moignon de queue du matou, avec une force digne d'un faible chaton de son rang.

-Oui peut-être mais maman elle préfère sans doute Lune ou Pie, elles sont toujours fourré ensemble et elles sont méchante avec moi. Moi j'aime bien Tata Alizée, elle fait attention quand je l'appelle.

Elle sursautait à la sensation sous ses coussinets, venant abattre sa seconde pattes avant avec curiosité, pour semble-t-il finir par jouer avec le petit bout inconnu.

Petite Araignée lui tournait autour. Ça aussi, ça faisait partie du deal avec les chatons - d'une oreille, ils vous écoutaient, et de l'autre, ils captaient tout les petits bruits autour d'eux, près à voler leur attention en moins d'une seconde. Comme le vent qui commençait à souffler un peu fort, le gentil pépiement des oiseaux, ou... La queue de Tonton qui remuait légèrement sur son arrière train, et qui avait définitivement captivé la petite. A voir combien ses yeux brillaient, Tonton était convaincu qu'il n'allait pas tarder à sentir un petit coup de patte.

Il fit mine de n'avoir rien vu venir, son petit bout de queue trop raccourcis pour espérer le mettre à l’abri en le hissant haut de toute façon, et Petite Araignée vint lui donner une légère tape. Le matou sourit, prenant tout de même le temps de se tourner histoire d'éviter une autre attaque.

Et puis...

En plein milieu de son jeux, la petite fit un drôle de commentaire. Elle affirmait que sa mère préférait 'Lune' et 'Pie'. Des noms, sans doute. Ceux des membres de sa fratrie, peut-être? Tonton ne voyait que ça. Pour un chaton aussi jeune, qui d'autre pouvait jouer le rôle de 'méchantes qui volent l'amour de maman'?

Ça n'était peut-être rien. Les chatons se chamaillent souvent. Et ce qui du haut de leur quelques lunes sonnait comme la pire des injustices leur semblait bien moins grave en grandissant. Enfin... Tonton n'en savait rien, de la vie de sa jeune interlocutrice. Peut-être que ça se passait vraiment mal, dans sa famille... Il n'avait pas envie d'être un de ces vieux idiots qui nie en bloc tout les problèmes que la jeune génération essaie tant bien que mal de lui confier.

"Ah... Moi aussi, quand j'étais petit, je me bagarrais avec mes frères et sœurs."

C'était une sorte de déformation de la vérité - Orphelin des poubelles, Tonton n'avait pas vraiment eu de 'fratrie'. Mais bon, les quelques chatons avec qui il avait partagé le lait de sa mère adoptive avaient comptés comme des frères et sœurs, à l'époque. Ils n'avaient finalement pas réussi à rester une famille, et s'étaient dispersés aux quatre vents, mais ça... Petite Araignée n'était peut-être pas obligé de le savoir.

"Tu vois, maintenant que je suis grand, je me dit... Qu'ils n'étaient pas bien méchants, finalement? Ils me manquent, même..."

De dire ça tout haut fit un drôle d'effet à Tonton. Il n'avait pas pensé à eux depuis si longtemps...