Need help ? || PV. Cœur de Neige. - abandon

Doucement, le soleil montait dans le ciel. L'aube était déjà bien avancée lorsque Fleur Cendrée commença à s'agiter dans sa litière. Elle venait de passer une nuit sans rêve et voilà qu'elle émergeait. Il lui fallut quelques secondes pour réellement avoir conscience de son réveil. Elle commença par entrouvrir ses paupières, laissant la faible lumière pénétrer dans ses pupilles dilatées. Ces dernières s'accommodèrent plutôt rapidement. Tout aussi rapidement, elle se redressa, se hissant à la seule force de ses muscles sur ses longues pattes. Elle s'étira un petit instant avant de faire craquer ses os en s'aventurant vers la sortie de la tanière. Elle prit grand soin d'esquiver tous les félins endormis sur leur litière de mousse. Lorsqu'elle passa l'entrée de la tanière, elle ne fut pas surprise de l'avancer de la matinée. Elle sourit et s'installa dans son coin habituel pour faire sa toilette. Elle retira ainsi les quelques brins de mousses qui traînaient dans son pelage et lissa brièvement son poil mi-long. Lorsqu'elle jugea qu'elle ressemblait à quelque chose, elle arrêta sa toilette au profit d'une nouvelle série d'étirements, plus poussé cette fois. Elle tenta d'évacuer de ses muscles les nœuds qui s'y trouvaient depuis la veille. Elle finit par en dénouer certains et laisser tomber pour les autres. Les muscles moins raides, elle se rendit au tas de gibier. Elle y vit seulement quelques maigres proies. Elle prit alors la décision de ne pas y toucher et d'aller un peu chasser avant que tout le monde soit levé. Elle voulait que tout le monde puisse manger quelque chose et surtout les Anciens. La chasseuse sortit du Camp, saluant le Guerrier qui montait la garde d'un sourire charmeur.

Une fois à l’extérieur du Camp, c’est son côté sérieux qui reprit le dessus. Il n’était pas question de revenir les pattes vides. Elle s’enfonça dans la forêt au petit trot et une fois suffisamment loin du Camp, elle mit ses sens en éveil. Ses yeux se mirent à fouiller les environs alors que son museau se mit à sonder l’air à la recherche de la moindre piste. Elle finit par trouver ce qu’elle cherchait et sans aucunes difficultés, elle remonta cette dernière. Bientôt, un arbre se dressa devant elle. La piste continuait sur ce dernier, il n’y avait plus aucun doute, c’était bien un écureuil. Elle bondit sur l’arbre et planta ses griffes dans l’écorce rigide. Sans plus de difficulté que cela, elle grimpa petit à petit et atteignit les premières branches, celles qui étaient généralement les plus fragiles. Elle poursuivit son ascension, suivant toujours la piste olfactive laissée par l’animal. Elle sauta sur l’arbre suivant, puis encore une fois. Elle répéta l’opération jusqu’à apercevoir la fourrure rousse de sa proie. Elle se lécha les babines et prenant garde de faire le moins de bruit possible, elle se rapprocha encore. Le vent finit malheureusement par tourner et son odeur fut révélée à sa proie. Réagissant en bonne chasseuse, Fleur Cendrée se jeta littéralement sur l'animal qui prenait la fuite. S'en suivi une petite course poursuite. L'écureuil était un excellent grimpeur, mais Fleur Cendrée était une bonne chasseuse. Elle n'eut aucun mal à le rattraper et alors qu'elle l'achevait dans un silence de mort, une odeur imprégna l'air. En reconnaissant l'odeur du Clan de la Rivière, le poil de la Guerrière se hérissa et ses crocs se découvrirent. L'impertinent de ce Clan qui avait osé pénétrer ici allait le payer. Elle décida de suivre l'odeur tout en restant dans les arbres. Elle bondit ainsi d'arbres en arbres, forcé à monter parfois et à descendre également. Elle finit par avoir un visuel plutôt clair sur l'animal en question. L'intrus en question était en fait une intruse et presque immédiatement, la Guerrière se détendit. Elle reconnue le pelage blanc et l'allure bien particulière de la Guérisseuse du Clan de la Rivière, Cœur de Neige. Se rappelant que la chatte était sourde, elle se laissa choir pour descendre de la branche de l'arbre sur laquelle elle se trouvait. Elle atterrit ainsi, juste devant la femelle. Respectueusement, Fleur Cendrée salua la Guérisseuse et articula.

« Salutations Cœur de Neige, qu'est-ce qui t'amène ici ? »

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Le feulement en réaction à sa descente de l'arbre telle une araignée atterrissant soigneusement sur le sol après avoir tissé un long fil de soie, ne toucha pas la Guerrière. Ce dernier reflétait davantage la surprise que la colère ou une envie subite d'agresser. Les yeux rivés sur la femelle au pelage blanc comme neige, Fleur Cendrée espérait que la Guérisseuse avait compris ce qu'elle avait tenté d'articuler le plus possible. Un court instant, la Guerrière grise cendre se mit à penser à ce que l'on devait ressentir lorsqu'on n'entendait pas. Elle s'imagina un instant sans audition, sans pour autant que cette rêvasserie n'approche le réel, mais elle paniquait déjà. Sans audition, impossible d'entendre la moindre proie, la moindre voix, le moindre bruit. Être sourd rendait vulnérable. Il y avait certainement plus de dangers à être sourd. Et puis, en étant sourd, on n'avait pas le droit de prétendre au rang de Guerrière. Fleur Cendrée plaignit alors la Guérisseuse qui n'avait pas eu le choix de la vie qu'elle souhaitait mené. Elle se sentit peinée pour elle et en même temps bien heureuse qu'elle n'ait pas ce handicap. Ne pas choisir sa destinée ? Pas possible pour elle. Et surtout ne pas pouvoir devenir Guerrière. Parce qu'en plus de ne pas jouer le rôle qu'elle aurait toujours voulu jouer, elle n'aurait pu avoir de compagnon et donc elle n'aurait pu être prise au sérieux dans ces petits jeux avec les mâles, hors, c'était la ce qui faisait sa personnalité et sa renommé. Si un mot pouvait bien sortir de la gueule d'un mâle pour la qualifier, c'était « charmeuse » voir « manipulatrice » pour ceux étant tombé dans le panneau.

Un sourire conventionnel se dessinait sur le visage de la Chasseuse qui revint sur Terre. Elle se rendit ainsi compte que la Guérisseuse rivale la saluait d’une manière bien étrange. Une révérence et une patte tendue vers elle. Fleur Cendrée surprise prit cette drôle de démarche comme étant une particularité des chats de la Rivière. Elle resta ainsi un moment à l’observer, sans interagir avec Cœur de Neige. Puis, quand la Guérisseuse releva ses yeux sur elle, elle frétilla des moustaches pour lui montrer son amusement de la situation. Elle ne voulait pas lui manquer de respect, mais cette drôle de façon de faire lui picotait les lèvres. Déjà qu’elle se retenait de rire, elle ne pouvait pas en plus empêcher ses moustaches de vibrer d’amusement. Dans son regard dansait une lueur joviale et amicale. De toute façon, même si autre chose l’avait parcouru, autre chose que de l’amusement, de la bienveillance et de la bonne humeur, elle n’aurait pas été capable de renvoyer la Guérisseuse d’où elle venait. Malheureusement ou heureusement, les Guérisseurs avaient ce droit d’aller et venir sur les territoires des autres Clans puisqu’ils avaient pour règle de rester en dehors de rivalité clanique. Néanmoins, Fleur Cendrée voyait toujours d’un œil suspect les Guérisseurs qui venaient piétiner le territoire du Clan du Tonnerre. C’est vrai, ils pouvaient très bien venir et en profiter pour prendre autre chose ou bien venir et tenter de tirer les vers du nez à un félin à la cervelle de souris ou bien un jeune inconscient de ce que cela pourrait représenter. Toujours est-il qu’après avoir patienté un moment, Fleur Cendrée se rendit compte que Cœur de Neige n’avait pas répondu à sa question. La Guerrière comprit qu’elle devait n’avoir pas tout compris de ce qu’elle disait, elle décida alors de réitérer sa demande.

« Tu as besoin d’aide pour trouver ce que tu es venue chercher ? »

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