[Inondation] Le sang est d'or

Orage n'avait pas fermé l'oeil depuis que le soleil c'était coucher... Pourtant, la présence réconfortante et la douce chaleur émanant de Grassette près de lui, avait toujours eu le don de l'apaiser et de l'emmener dans des rêves paisible. Mais, pas cette fois... Orage se leva discrètement... Bien que le mot discret n'était pas un mot pour le décrire. Pour une fois ,il sortis de la tanière des guerriers sans écraser quelqu'un au passage et même réveiller qui que ce soit.
Il s'en alla jusqu'au cèdre calciné, il aimait bien cette endroit au ciel assez dégager.
Dans les profondeurs de la nuit, lorsque les étoiles semblaient les seules confidentes, Orage d'Or plutot taciturne, se retirait souvent pour parler à l'ombre de son passé... à son défunt père. C'était là qu'il se sentait le plus libre de laisser son cœur s'ouvrir, loin des regards accusateurs et curieux.


Orage d'Or: Père... Guide moi... J'aimerais savoir comment faire, pour me rapprocher de mes enfants? Je les sens s'éloigner de moi au fil du temps... J'espère que tu veille bien sur Nuit d'Orage d'ailleurs... Je n'étais pas assez présent pour elle, j'ai échouer. Suis-je une chochotte moi aussi ? Je ne sais plus quoi penser.. Grassette attend mes petits et je ne me sens toujours pas prêt...


Ce soir-là, alors qu'Orage d'Or murmurait dans le clair obscur ses doutes et ses faiblesses, il remarqua soudain une silhouette familière près de lui. C'était son fils, Nuage de Chacal, le jeune chat au pelage doré et au tempérament rebelle. Orage sentit une pointe de surprise et d'embarras. Il ne s'était jamais attendu à ce que son fils le surprenne dans un moment si intime.

Orage d'Or resta silencieux un instant, cherchant ses mots. Qu'allait-il pouvoir lui dire ? Et que faisait-il là en plein nuit ? Son fils aussi n'arrivait pas à dormir ?

Orage d'Or: euh... bon.. soir ? Qu'est-ce qu'tu fait la ? Tu devrais pas sortir seul la nuit...

Orage d’Or fixa son fils avec une intensité qu’il peinait à masquer. Les mots de Chacal avaient frappé juste. L’idée que son fils le voyait comme un père distant, peut-être même indigne, le dérangeait plus qu’il ne le montrait. Il avait toujours voulu être le père qu'il n'as jamais eu, mais sans jamais savoir comment le faire.

Il soupira, ses muscles tendus et ses griffes s’enfonçant dans la terre, cherchant des réponses qu’il n’avait jamais vraiment eues. Comment expliquer à son fils qu'il ne savait pas être père ? Qu’il avait été formé pour être un guerrier, pour défendre son clan et affronter des ennemis, mais pas pour nouer des liens ou parler de ses émotions ?

Orage d'Or:  Chacal...  Sa voix était plus douce cette fois, presque hésitante. Il avait toujours été froid, distant, brute. Mais face à son fils, à ce regard de défi mêlé de douleur, il sentait qu’il ne pouvait plus se cacher derrière ce masque.

Orage d'Or : Je ne t’ai jamais caché ça... pour te blesser. Ce n’est pas... ce n’est pas facile pour moi, ces histoires de famille... Je ne suis pas bon pour ça... Et pour tout te dire, la grossesse de Grassette vient de me tomber dessus.. Je pensais pas que j'allais de nouveau être père...

Il s'interrompit, cherchant ses mots. Parler de lui n’avait jamais été son fort, et encore moins de ses faiblesses.
Je ne sais pas comment être un bon père, Chacal. Je n’ai jamais su. J’ai fait des erreurs, beaucoup, et celle de ne pas t’annoncer l’arrivée de nouveaux petits en est une. Mais je ne veux pas te perdre. Je ne veux pas être comme ma mère a été avec moi... distant, incapable de comprendre.. 

Orage d’Or se rapprocha de Chacal, ses yeux dorés se plantant dans ceux de son fils. L’air était lourd, chargé d’une tension qu’il avait toujours fui, préférant l’action au dialogue. Mais cette nuit-là, il ne pouvait plus reculer. Sa queue battait l’air avec nervosité. Il se sentait terriblement vulnérable, mais il savait que la situation l’exigeait.

Orage d'Or : Je te demande pardon pour ça. Je ne veux pas de secrets entre nous. Peut-être que je ne sais pas toujours comment te parler, mais sache que je suis fier de toi. Et que, malgré tout, je serai toujours là, même si je ne le montre pas comme tu le voudrais. 

Le silence qui suivit fut écrasant. Orage d’Or, d’habitude si sûr de lui en tant que guerrier, se sentait terriblement maladroit en tant que père. Il espérait que Chacal puisse lire, quelque part dans ses mots, la sincérité qu’il avait tant de mal à exprimer.
Il grogna un peu frustrer du trop plein d'émotions exprimés.

Orage d'Or écouta attentivement son fils, le regard dur mais doux à la fois presque imperceptible. Il ne s'attendait pas à de telles confidences de la part de Chacal, mais il savait que les mots étaient lourds, qu'ils portaient une vérité qui venait de loin.. Enfouie sous l'armure d'orgueil et de défi qui faisait souvent surface chez son fils. Ce n'était pas facile pour Orage d'Or de parler de ses propres faiblesses ni même d'écouter celles des autres, mais il n'était pas du genre à détourner le regard.

Le silence s'étira entre eux pesant... Il sentait une étrange chaleur dans la poitrine, quelque chose qu'il n'avait pas ressentie depuis longtemps, une sorte de... fierté paternelle, mélangée à de l'inquiétude.

Il se laissa tomber sur le sol posant ses pattes avant sur le sol humide, son corps imposant se repliant avec une lourdeur tranquille, comme un roc qui accepte de s'effondrer un peu pour laisser place à quelque chose de plus léger. Orage d'Or baissa les yeux, un instant perdu dans ses pensées. Il avait été distant, froid, parce que c'était plus facile de garder cette distance. Moins de douleur à ressentir, moins de risques de se faire briser. Mais en écoutant son fils, il commençait à comprendre, à réaliser que les choses n’étaient pas aussi simples. Qu’il ne devait pas seulement avoir un rôle de père dans la vie de Chacal. Il avait aussi celui de mentor.. celui de guide. Et dans ce rôle-là, il n’avait pas été à la hauteur... Luciole si...
Il resta un moment sans rien dire, comme s’il cherchait les mots. C'était difficile pour lui, d'exprimer ses pensées, ses émotions. Il n'avait jamais su faire ça, et pourtant… il se sentait obligé de répondre à son fils, pour cette fois-ci, pour ce moment qu'ils partageaient.

Orage d'Or: La femelle là.. Euh... je veut dire.. Luciole ! elle n’attend rien de toi. Elle te forme et elle le fait parce qu’elle croit en toi. Elle veut te voir réussir. Et moi aussi Chacal ! je veux ça pour toi!
Mais pas pour que tu sois parfait. Juste… pour que tu sois toi-même. Et un jour quand tu seras prêt, tu sera celui qui guide à ton tour.. On fait tous des erreurs mon fils.
Il n’y a pas de retour en arrière possible quand on fait une erreur, mais il faut l’accepter et aller de l’avant. C’est ça être un guerrier. C'est ça d'être fort... Tu ne veut pas ressembler à une chochotte sans tripes comme l'imbécile de Queue de Ragondin quand même ? Alors ne regarde pas derrière toi, regarde devant !

Il soupira un souffle profond qui sembla libérer une partie de la tension accumulée en lui.
Il se leva lentement, les muscles encore un peu engourdis par le temps qu'il avait passé à s'ouvrir, mais une certaine paix semblait s’installer dans son cœur.

Orage d'Or: Si tu veux faire partie de la vie de ces petits, tu es le bienvenue. Je sais trop bien ce que c'est d'être abandonner... Je ne t'abandonnerais pas mon fils. Nous sommes une famille... tous ensemble...

Un long silence s’installa alors entre eux. Orage d'Or savait qu'il n’était pas celui qui imposerait une marque physique de son affection, mais qu’il ferait tout pour que son fils sache, au fond de lui qu’il avait sa place.