[Baptême] La Tanière des Apprentis se Vide

◊ Meneur

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☆ La Tanière des Apprentis se Vide ☆
Lune 39 - [INNONDATION] Saison de LA FLOTTE BORDEL -
BAPTÊME GUERRIER de TEMPÊTE et GLYCINE

HRP:

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Elle s'était déjà vidée après qu'ils aient déclaré la tragique disparition de Souffle des Tornades, ou Nuage Soufflant, qu'il venait tout juste de nommer en son honneur (sous le conseil épineux de Source, Bec, et Coeur de Puma), mais ce n'était pas de la même façon. Ils avaient perdus un apprenti, ils avaient perdus un potentiel guerrier, qui aurait pu contribuer au vivre-ensemble du Clan, mais aujourd'hui la tanière des apprentis se vidait pour plutôt remplir celle des guerriers - d'ailleurs, lui et quelques anciens s'étaient mêmes mis à agrandir la tanière afin d'accueillir toutes ces nouvelles têtes dedans.

Comme il s'agissait des premiers chats entraînés de multi-mentors (avec chacun un référent), ceci signifiait que tous les gamins avaient déjà fait connaissance avec tout ceux qui s'étaient portés volontaires à contribuer à leur entraînement, de loin (prof de la journée) ou de près (les référents). Malgré toutes les plaintes qu'on lui avait faites quant à son nouveau système - comme Serre de Chouette, qui lui avait reproché (?) de lui avoir enlevé (??) son mentor unique (???) - les chiffres ne mentaient pas, et sauf l'irruption d'une terrible inondation que seuls les guérisseurs auraient pu prévoir par une vision nian-nian des Étoiles, le Clan, vraiment, se remettait sur ses pattes, malgré les bouleversements.

C'était peut-être l'âge qui le désensibilisait à elles tous. L'âge, ou la tête cassée - quoiqu'il en soit, l'heure n'était certainement pas au deuil, pas aujourd'hui, alors frais de sa leçon de natation tôt le matin (Tempête l'avait poussé en bas de sa branche!), et frais d'une vigoureuse toilette afin de se donner un air à peu près présentable à tous, Étoile Foudroyante capta l’œil du gamin de Louve et Serpent puis celui de Lézard et Source et les intima tout deux à s'approcher, ainsi qu'à Rafflésie et à Serre de Chouette, pour se faire baptiser.

Du haut pas si haut de son rocher craquelé depuis qu'un Éclair l'avait fissuré, Étoile Foudroyante avait pourtant la patte sûre, se penchant au rebord afin de faire le mieux porter sa voix.

— [...] Tu montreras à tous la taille de ton courage en tant que guerrier pour le Clan, Crinière de Glycine.

Quant à toi, ton sang-froid malgré ta susceptibilité balanceront mes moqueries quand viendra le temps de soigner nos relations inter-clans... en tant que Chanteur.

S’arrachant de son masque, le bengal s'empara du rebord accidenté du rocher, serrant les crocs, se laissant rarement féroce et fier sous les yeux de son propre Clan.

— HA HAAA! CRINIÈRE DE GLYCINE!

Il tapota la roche de ses pattes, trépidant sur place avec l'énergie qui aurait eu l'air impossible dans un corps détenant autant de lunes.

— OEIL DE LA TEMPÊTE!

Sa voix fit écho, autant que son souffle, haut dressé et étiré sur son stupide rocher, le coeur gonflé, gonflé, après observé ces chatons grandir et prendre du coffre jusqu'à devenir les fauves qu'ils scandaient désormais. L'heure était à la fête. Aux réjouissances. Au triomphe! C'était plus fort que lui!

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Merci Volga!!! :keur:

» Chanteur

Tous les chats du clan avaient été appelé à se réunir sous le rocher de leur vénérable chef. Nuage de Tempête savait déjà pourquoi et son corps commençait dors et déjà à se craqueler en centaines de courbatures. Plonger sauver son grand-père d'une noyade pour en suite repartir faire trempette en jouant les mentors n'avait pas épargné ses muscles et il peinait à rejoindre les autres chats.
Il se tint sagement auprès de sa famille qui, depuis le départ de sa soeur et de son frère, lui semblait soudainement bien moindre. Droit et fier, il capta le regard d'Etoile Foudroyante qui lui intima de s'avancer.

Il ne se fit pas prier, ne jeta de regard à personne si ce n'est à son chef lui-même. Nuage de Tempête avait un air de confiance hostile. Il fronçait légèrement les sourcils, craignant les prochains mots de son mentor autant qu'il avait hâte de les entendre.
Glycine était à ses côtés, il ne lui accorda même pas un signe. Il aurait aimé le soutenir, ronronner de fierté avec lui, mais il ne parvenait pas, comme figé par une crainte invisible.

« [...] Tu montreras à tous la taille de ton courage en tant que guerrier pour le Clan, Crinière de Glycine.

Quant à toi, ton sang-froid malgré ta susceptibilité balanceront mes moqueries quand viendra le temps de soigner nos relations inter-clans... en tant que Chanteur. » Oui, chanteur, il serait chanteur. Il le savait déjà.

Glycine avait déjà entendu son nom.

Il voulait entendre le sien.

« HA HAAA! CRINIÈRE DE GLYCINE ! » Les vibrations de la voix d'Etoile Foudroyante se rependirent jusque dans les os du félin couleur taupe qui frémit d'excitation. Il remua le bout de sa queue, impatient. Ses sourcils se détendirent, il ouvrit grand les yeux et s'avança encore d'un pas.

Son.

Nom.

« OEIL DE LA TEMPÊTE ! »

Etrangement, il fut déçu.
Peut-être était-ce naturel au fond. Quand on attendait autant quelque chose, d'en être déçu. Il y avait quelque d'incomplet, de... Naturel, à ce nom. Il comprenait l'image, il la trouvait à la sienne. Elle correspondait à son reflet- Mais cela ne le satisfaisait pas. Il n'en dit rien, cela aurait été irrespectueux, et passé cet instant de désarroi, il se reprit pour afficher un air fier et digne.

Il se retourna vers le clan, les laissant, s'ils le souhaitaient, reprendre en écho ce nom.

Son regard se porta à Glycine, il hésita, puis il se pencha vers lui pour lui confier :

« J'crois bien que mon nom est mieux que le tiens, Crinière de Glycine. » Inconsciemment, Tempête cherchait à se montrer plus doux envers son rival. Il avait beau haïr Nuage de Feuille, lui-même avait été très affecté pour l'incident, alors il n'osait pas imaginé l'état interne de Glycine.
Après tout.

Il ne devait sûrement rien.

N'y avoir de plus.

Horrible ?

Que de perdre.

Un frère ou.

Une sœur.

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(c) Rinkisha

Tempête gronde en SKYBLUE

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TW. Idées suicidaires

Le voilà de nouveau transporté au jour de ses six lunes. A ce moment qu'il avait tant redouté, tant cauchemardé, tant pleuré en son for intérieur.

Il aurait préféré que ça n'arrive jamais, et pourtant, le voilà, debout sur la place public, l'air aussi misérable qu'un condamné à mort. Il fixe le vide, puisqu'il n'a plus que ça pour se raccrocher : le vide, le rien, le néant. Dans sa poitrine, son cœur bat si fort qu'il n'entend plus ce qu'il se passe autour de lui. Il n'entend plus que le boum-boum-boum-boum-boum incessant de l'organe, qui ne lui laisse aucun répit.

La panique est telle qu'il l'a surpassée : il attend que le fatidique moment arrive, désormais. Que sa vie et sa famille s'entredéchire à nouveau. Que tout soit détruit. Qu'il se retrouve à nouveau seul, tandis que sa sœur est en train de mourir et dépérir dans un coin, loin de lui. Désastre face auquel il n'a rien pu faire.

Les choses n'avaient pas tellement changé depuis ses six lunes, finalement.
Peut-être simplement ses rêves et ses espoirs, présents la veille de son premier baptême, et qui n'avaient pas pris la peine de se représenter une nouvelle fois aujourd'hui. C'était inutile.

Un premier mouvement vient briser son immobilité digne d'une statue. Sa nuque le démange, comme tous les jours depuis l'accident. Il se gratte, comme s'il essayait de déloger un rat agrippé furieusement dans son pelage. Et les poils volent, comme une pluie étrange et torrentielle. C'est à nouveau une partie de sa crinière qui vole en éclat.

Il sait que son chef a dit quelque chose - son nom, probablement - car un brouhaha se forme autour de lui. Mais il n'entend rien d'autre que le boum-boum-boum-boum-boum trop fort et trop rapide de son cœur, qui vient couvrir la foule, pour n'en laisser qu'une masse informe et inaudible.

Tempête - peu importe quel est son nom, désormais - lui dit quelque chose. Il hoche la tête, en guise de réponse. Il n'a même pas compris.

Etait-ce vraiment important ? Cette perspective ne lui vient même pas à l'idée.

Et voilà, c'était terminé.

Sa vie à nouveau foutue en l'air, sa famille à nouveau déchirée, sa sœur encore une fois à moitié en train de crever et le monde tout entier qui est chamboulé. Ce soir, il devra à nouveau dormir dans un lieu inconnu, seul, et loin de tout ce qu'il avait pu connaitre.

Il a envie de pleurer, mais n'y arrive pas, et, paradoxalement, à l'impression de ne plus en ressentir le besoin. Il a envie de hurler, mais sa voix est brisée, tant il a crié et crié encore le jour où il a vu Feuille morte.

Il y a une autre chose qui lui traverse l'esprit, mais à laquelle il ne parvient pas à se résoudre.

Il n'a plus envie de vivre.

Mais il ne parvient pas, là non plus, à s'y résoudre.

A-t-il seulement réussi à accomplir une seule putain de chose, dans cette misérable vie qui était la sienne ?

Il ne sait pas. Il ne se pose plus la question. Il continue de fixer le vide, ignorant son propre nom - non pas qu'il en avait quelque chose à faire.

Il est là, debout, seul au milieu de la foule, à regarder cette chose qui lui ressemble le plus, désormais.

Le vide, le rien, le néant.

C'est ainsi qu'il fera sa veillée, ce soir.

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« - HA HAAA ! CRINIÈRE DE GLYCINE ! ŒIL DE LA TEMPÊTE ! »

Bien sur que Nuage de Feuille a écouté, attentivement qui plus est, l'ensemble du discours qui précède ces quelques mots là. Mais ses oreilles ne se sont pleinement dressées qu'à l'entente des nouveaux noms.

Serre de Chouette a accepté de l'amener, un peu à l'écart, pour qu'elle puisse regarder et profiter du baptême elle aussi. C'était gentil de sa part, pourtant l'apprentie se demande si elle à le droit...

Le droit de le regarder.

Étoile Foudroyante n'avait pas encore commencé à parler que Nuage de Feuille avait déjà pressentit – happer – la sombre aura émanant de son frère. Elle n'est pas aveugle. Elle n'est pas non plus si bête, finalement. Soudain, alors que l'heure est aux réjouissances, elle a envie de pleurer. Terriblement envie de vider son corps, de devenir toute petite, minuscule, toute sèche, de s'envoler comme une traînée de poussière.
Mais elle sourit.
Bien sur, qu'elle sourit. Parce qu'elle est aussi heureuse et fière et c'est chose vrai ; parce qu'elle se dit qu'il faut bien que l'un des deux s'en charge. Et puis même si Tempête est Tempête, elle est contente pour lui. Il en jette, son nouveau nom. C'est bien. C'est une bonne chose.
Elle s'attendait à être jalouse de leur baptême – qui aurait pu être le sien aussi, mais qui a été volé, encore – comme lorsque Fleur d'Aubépine a eu le sien. Sauf que non, elle ne sent pas son cœur se flétrir d'envie, se cloquer comme brûlé par l'ardeur âpre.
Qu'est-ce qu'elle aimerait être pleinement heureuse. Qu'est-ce qu'elle désire, passionnément, la joie qui aurait du être la sienne face au baptême de guerrier de son frère. Crinière de Glycine.
Son nom elle le scande avec les autres, comme celui de Tempête. Feuille porte l'espoir, insensé peut-être, qu'il entende sa voix et qu'elle lui fasse du bien. Qu'elle le soigne, au moins un petit peu.

C'est alors que les clameurs se calment qu'une palpitation fait frétiller son cœur ; sans vraiment s'en rendre compte, elle se met à chercher son père du regard. Même sa mère, en cet instant, elle la cherche. Parce qu'il faut que quelqu'un y aille.
Il faut que quelqu'un le touche et lui dise, même s'il n'entend pas, qu'ils sont heureux de ce baptême. Qu'il reste une lueur, aussi infime soit-elle. Si seulement on pouvait lui dire, que c'était possible d'avancer ; un pas, après l'autre.

Parce que elle, elle ne peut pas. Elle sait que ça ne marcherait pas. Au plus profond de son être elle le sait. Et elle se maudit pour ça.

Mais... s'il s'approche... si elle a l'occasion, elle essaiera malgré tout.

♪ Apprenti Administratrice

TW. Idée suicidaires.

Comme un automate.

Ses pattes le guidèrent en dehors du camp, loin de tout, dès l'instant où les chats de son Clan repartirent vaquer à leurs occupations.

Comme un automate.

Il ne contrôlait plus rien. Il voyait le monde se déplacer devant lui, sentait ses pattes se mouvoir, chaque muscle se tendre et se détendre à chaque nouvelle foulée douloureuse. Ses oreilles continuaient de bourdonner si fort qu'il n'entendait toujours rien. Son cœur, lui, battait si fort qu'il ne le sentait plus dans sa poitrine, à la manière des néons des bipèdes qui étaient en réalité une succession de flash lumineux si rapides qu'ils donnaient l'impression de diffuser une lumière continue.

La gueule entrouverte, il ne faisait même plus attention à contenir sa salive. Il bavait, comme un vieillard malade à l'article de la mort. Il ne porta pas davantage attention à sa fourrure qui s'accrocha aux ronces, aux morceaux de crinière déjà fragilisés par ses démangeaisons intempestives qui y restèrent coincés.

Il avança, sans but, sans même vraiment être sur de le vouloir, car [XXXXXX] de Glycine ne désirait plus rien, à cet instant. Pas même la vie.

Il avait besoin de s'éloigner, d'être seul, de partir le plus loin possible de ce brouhaha incessant, de cette tempête de bruits et d'odeurs et de mouvement.

Il ignora combien de temps il marcha, exactement. Il ignora même où il avait fini par atterrir. Il demeura fidèle aux traditions, à sa manière.

Pas un bruit. Pas un geste. Le Clan des Étoiles seul savait combien de temps il avait passé à fixer ce foutu tronc d'arbre. Il avait observé l'écorce si longtemps qu'elle avait fini par en perdre son sens, son essence, son propre concept.

De Glycine, quoiqu'en soit son nom, il ne demeurait qu'une enveloppe vide. Son premier baptême avait précipité sa chute. Son dernier avait marqué sa fin.
Il s'était écrasé, comme Icare, mais, à la différence de ce dernier, sa vie n'avait jamais connu d'ascension.

Juste une longue.

Interminable.

Et douloureuse.

Chute.

Mais à la différence de sa sœur, dont le corps s'était écrasé et avait été repêché, c'était son âme, à lui, qui s'était fracassée. Brisée sur les rochers, sur les ronces, dans un ravin. Déchiquetée en morceau - rien qu'un guérisseur ne pourrait jamais réparer.

S'il avait pu penser à quelque chose, ce soir là, alors il en serait peut-être venu à espérer que la chouette puisse venir finir avec lui le travail qu'elle avait commencé avec sa sœur. Qu'elle achève ce corps qui lui semblait désormais trop lourd à porter, mais pour lequel il était encore trop lâche pour réussir à y mettre fin lui même.

Il retourna au campement lorsque l'aube laissa place au jour.

Comme un automate, encore.

Il s'installa par réflexe dans la tanière des apprentis, sans même réaliser son erreur. Sa mémoire motrice ne reconnaissait aucun autre trajet. Il ignora que son nid avait été défait, se contentant d'en emprunter un libre. La tradition voulait que les guerriers fraichement nommés se reposent après leur veillée. Alors il s'allongea, les yeux rivés vers le plafond, mais perdus dans le vide.

Et il attendit. Que le temps passe, qu'il vienne le cueillir, qu'il vienne faire à sa place ce qu'il était incapable de faire.

Peut-être que le temps, lui, au moins, lui, serait clément.

A défaut de lui arracher la vie, elle lui arracha la conscience, le temps de quelques heures. La fatigue l'avait poussé à l'endormissement.

Et il ne rêva que d'une chose, ce jour là. Il vit le hibou, un sourire féroce et sadique sur le visage, arracher la vie de sa sœur. Il la voyait au sol, dans une mare de sang, la chair ouverte de tous les côtés. Ses pattes étaient figées, comme si elles avaient été changées en pierre. Il était forcé de rester là, immobile, incapable, condamné à regarder. Il la voyait les yeux grands ouverts, pleinement consciente, la gueule ouverte dans un angle impossible.
Et elle hurlait, hurlait, hurlait, hurlait encore de douleur. Ses hurlements étaient en réalité les siens. Mais dans son rêve, c'était Nuage de Feuille qui hurlait, à n'en plus finir, à lui percer les tympans.

Et, quand il se réveilla, il fut accueilli par ce même bourdonnement incessant. Ce cri grave et interminable qui le coupait du reste du monde.

Alors il sut ce qu'il devait faire.

Il devait trouver le hibou, et le tuer.

Et alors, une fois sa tâche accomplie, il avait une certitude : il retrouverait la force. La force de mettre fin à ses jours, ou la force d'avancer et de continuer à vivre.

Il s'étira, se leva, le regard déterminé et aveugle à tout ce qui s'éloignait de peu de son objectif.
Le hibou devait payer. Le hibou devait mourir. Il se jurait de décorer son nid de sa tête en décomposition. Il se jurait de la faire souffrir autant qu'il avait fait souffrir sa sœur. Il se jurait que ce qui était arrivé ce jour là n'arriverait plus jamais.

Bientôt, le hibou serait mort. Et le monde s'en porterait mieux. A commencer par lui-même.

[OUT POUR GLYCINE]

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» Chanteur

Si Glycine envisageait de s'éclipser sans que personne ne le voit, c'était raté. Du moins, ça l'était à moitié. Dans toute son excitation quant à ce Baptême, Nua-... Œil de la Tempête se tenait droit comme une pique, la queue basse et le bout battant l'air avec frénésie. Il observait le clan, devant lui, cherchait des yeux sa mère, le peu de sœurs qui lui restaient. La seule ?

Il laissait Glycine tranquille après lui avoir glisser quelques paroles qui restèrent sans réponse. Du coin de l'œil, il remarqua la rouquine dans la foule, se demanda pourquoi elle n'allait pas féliciter Glycine de plus près, ni même, pourquoi sa famille à lui ne le faisait pas.
Il entreprit d'y aller par lui-même, finalement, alors que les autres félins du clan l'observaient avec fierté et, parfois, indifférence, mais il finit par s'arrêter.

Son regard se porta en arrière, soucieux. Glycine n'était plus là où il devait être, il ne l'avait pas suivit vers la foule.

Comme une ombre, il s'éclipsait face à la lueur réjouissante du soleil. Œil de la Tempête ne comprenait pas. Il n'arrivait pas à saisir son abattement- Oh, il savait que l'accident de Feuille l'avait affecté. Il savait qu'il n'était plus vraiment dans son assiette. Mais c'était un jour de fête, aujourd'hui.

Et puis, ça le mit en colère. Le voir partir, comme ça, sans même le féliciter, sans même faire l'effort d'essayer d'apprécier le moment. Il ne savait vraiment s'il s'agissait de frustration, si son impuissance face à Crinière de Glycine le mettait en colère ou s'il s'agissait simplement d'une pensée purement égoïste.
Au fond, il se posa à peine la question. Un grondement lui échappa, mais il se retint.

C'était son Baptême de guerrier, il n'arrivait qu'une fois dans une vie. Il ne devait pas le gâcher, il n'en avait pas le droit.

Alors, la tête haute, il rejoint sa famille, traversant la foule en se contraignant à un air tranquille. Feindre n'était pas réellement dans sa nature, il n'avait jamais vraiment eut à le faire. Inexpressif, rares étaient ceux qui lisaient ses émotions.
Mais aujourd'hui, il prit la peine d'essayer de le faire.

Il aurait dû être comblé, alors il voulait en donner l'air.

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(c) Rinkisha

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