Achètes-toi une vie, une nouvelle vie. (Rp Serp' Ft. Flowey) - abandon

C'est perturbant, impressionnant, écrasant, désagréable. On s'y embourbe et on a du mal à ressortir, on s'y croirait comme absorbé. Volonté de Fer n'avait pas l'habitude de goûter à cette épreuve, avoir ses déplacements altérés par son environnement, il n'en avait pas l'habitude.

Mais il ne s'agissait pas de la boue.

C'est cette aura de son chef, Etoile du Serpentaire. Cette aura qui signifie plus qu'une supériorité hiérarchique, mais masculine, impériale. A cela se rajoute bien entendu la liste interminable des questions que se posent le guerrier vis-à-vis de son chef, de ce qu'il veut de lui, voire de lui-même. La question la plus importante, surtout : Ok, que quelqu'un m'accompagne pour ma première fois au marais je veux bien, mais pourquoi LUI ? Il allait passer le pas,
d'un instant à l'autre. Il analysait le terrain, regardait le paysage,
puis Fleur Noire, loin derrière, les accompagnant. Raison de plus pour remettre en cause la légitimité de la présence de son chef à ses côtés "juste pour la sécurité".

" Dis-moi, Etoile du Serpentaire, on se promène rarement à plusieurs pour une patrouille sur une aussi courte distance, pas besoin si on ne fait que repérer des possibles intrus. Fleur Noire m'accompagne pour que je ne m'embourbe pas à la mort, c'est logique. Mais que tu sortes de ta tanière sans prévenir pour accompagner, ça m'interpelle. Il y a quelque chose dont tu veux me parler, c'est ça ? "

Il avait beau être tricolore, il était pâle. Il imaginait tellement de réponses possibles, mais il ne voulait en entendre aucune.

Maledictio

L’Ombre s’agrandissait, étendant son éclat sombre sur les autres Clans. Les chatons de l’empereur étaient nés. Douce Ancolie avait donné naissance à trois magnifiques chatons, trois chatons à la grande destinée, les premiers fils du souverain. Étoile du Serpentaire était impatient, il voulait faire de Petit Fauve, Petite Griffe et Petit Scorpion de redoutable et puissant guerrier le plus rapidement possible. Mais pour le moment, le chef devait se concentrer sur ces actuels sujets.


Le soleil brillait, commençait lentement sa montée vers son zénith. Le grand mâle, comme à son habitude, observait son Clan, perché sur la branche qui abritait l’entrée de son antre. Jour Pluvieux était là, assis bien droit au pied de l’arbre du chef. Lui aussi observait le camp. Ses yeux étaient plissés, sondant chaque félin présent dans le Clan. Le matou prenait sa tâche de surveillant très à cœur, et il était certainement le seul à avoir acquis la confiance du Serpentaire. Quelle chance il avait. Cela était en partie dû au fait qu’il était le frère de la première dame du Clan.

Lentement, le Serpentaire se laissa glisser de son perchoir, ses griffes contre l’écorce il bondit souplement au sol. Il avança à travers le camp, la queue haute et la démarche d’un fauve, les têtes se retournèrent vers l’empereur, curieuses. Il adressa un signe de tête royal à quelques guerriers qui méritaient son attention et ignora complètement les autres. Il s’approcha de son conseiller qui le salua d’une révérence. Jour Pluvieux fit part à son chef de ses doutes, l’informa des patrouilles qu’avait constituées Éclat d’Obsidienne et lui que Fleur Noire avait été choisit pour emmener Volonté de Fer au marais. Tiens, tiens. Les oreilles du charcoal se dressèrent lorsque le nom du guerrier tricolore fut évoqué. Il n’avait jamais attiré l’attention de l’empereur, et il était pourtant le frère adoptif de Nuage de Vipère. Il allait devoir rattraper son erreur. Quel genre de guerrier était-il ? Il connaissait vaguement son histoire, le mâle était amnésique, souvenir d’une bataille sanglante qu’avait mené le Clan de l’Ombre et Étoile Fumante, peu de temps avant sa mort. Son regard balaya le camp, et il repéra assez aisément la fourrure crème et brune de celle qui partageait son antre. Fleur Noire d’apprêtait à sortir du camp, Volonté de Fer derrière elle. Informant son conseiller d’un battement de queue, Étoile du Serpentaire se leva, et trottina en direction de ses deux guerriers.


« Que diriez-vous d’une petite promenade ? »


Sans même attendre une réponse, il passa devant les deux félins et prit la tête de la patrouille.



Cela faisait un moment qu’il marchait. La patrouille était silencieuse, personne n’osait ouvrir la bouche en présence du chef, ce qui n’était pas réellement surprenant de la part de Fleur Noire. La concubine était loin derrière, toujours perdue dans ses pensées qui semblaient toujours aussi nuageuses. Volonté de Fer quand à lui, se contentait de suivre. L’empereur pouvait sentir jusqu’ici son état de stresse et il ne doutait pas un seul instant de l’effet qu’il pouvait produire sur le tricolore. Il adorait ça.


« Dis-mois, Étoile du Serpentaire, on se promène rarement à plusieurs pour une patrouille sur une aussi courte distance, pas besoin si on ne fait que repérer des possibles intrus. Fleur Noire m’accompagne pour que je ne m’embourbe pas à mort, c’est logique. Mais que tu sortes de ta tanière sans prévenir pour accompagner, ça m’interpelle. Il y a quelque chose dont tu veux me parler, c’est ça ? »


Le grand mâle sortit enfin de son mutisme. Et le souverain pouvait déjà constater qu’il avait quelque chose dans la cervelle, et qu’il savait la faire fonctionner. Le Serpentaire se stoppa, et se retourna et s'assit calmement. Il se mit à détailler chaque parcelle du corps de Volonté de Fer, sondant ses faiblesses et ses forces. Il le mettait à nu devant lui, et il le sentait se décomposer un peu plus à chaque seconde. D’un sourire dont il avait le secret, le genre de sourire qui fait que votre cœur s’arrête une seule seconde, ratant un battement et vous faisant suffoquer, il leva la patte et sortit ses griffes.


« Ton esprit sera-t-il aussi vif lorsque je t’éliminerais de mes griffes ? »

GALLINEA

HRP:

Fleur Noire marchait en regardant ses pattes, ce matin, lever les yeux était trop fatiguant pour elle. Et puis, des gens lui avaient dit bonjour. Elle avait été obligée de répondre, cela l'avait achevée. Plus qu'une envie ne subsistait en elle désormais : retourner se coucher. Mais elle ne pouvait pas, elle avait déjà dormi. La seule tactique restante pour être tranquille était de filer au plus vite dans les marécages.

"Fleur Noire, tu vas accompagner Volonté de Fer dans les marécages." Des fois, la vie vous joue de ces tours. Fleur Noire leva les yeux vers sa lieutenante et accéléra le temps de deux pas pour montrer qu'elle avait compris. Sinon, elle allait la tanner pour avoir une réponse. La mission n'était pas vraiment prenante, elle n'aurait rien à faire. La chatte sombre avait déjà suivi Volonté de Fer plus d'une fois dans les marais, lorsqu'il était tout jeune apprenti. Il alors n'avait jamais vraiment risqué de se noyer, il n'y avait pas de raison qu'il coule subitement à pic aujourd'hui.

« Que diriez-vous d’une petite promenade ? »
Elle ne l’avait pas entendu venir mais n’avait pas sursauté. En voyant son chef filer devant elle, le peu de ce qui s’apparentait à de la motivation disparut. La féline s’assit, regardant les deux mâles s’éloigner. Baissant les oreilles, elle reprit sa marche, cette patrouille risquait d’être longue, au final elle n’avait même pas besoin d’être là. La guerrière crème n’écouta pas le début de la conversation, mais la voix grave d’Etoile du Serpentaire tonna :

« Ton esprit sera-t-il aussi vif lorsque je t’éliminerai de mes griffes ? »
Un méandre de frisson glissa sur la fourrure de Fleur Noire, il ne fut pas suffisamment pour l’inquiéter ou bien lui faire accélérer le pas. Ralentissant d'avantage, elle entendit un subtil crissement qui la fit se tapir de tout son long. Avançant précautionneusement vers l'origine du bruit, elle finit par bondir sans chercher à voir ce qui était dissimulé sous les feuilles vertes et gluantes qui poussaient à la lisière de l'eau. Le sang envahit sa bouche, bonne pioche, c'était une souris. Fatiguée de sa subite hyper activé, la reine brune et crème s'assit de nouveau sans jeter le moindre regard à sa patrouille.

« Ton esprit sera-t-il aussi vif lorsque je t’éliminerais de mes griffes ? »

Esquive. Maintenant. La patte du chef était sortie, prête à s'abattre sur lui, trop près de lui. Oui, trop près de lui pour esquiver. Encaisse. Il sentait le temps comme s'arrêter autour de lui, plus rien ne bouge, ni même Etoile du Serpentaire. Ca devait être un pouvoir qu'il avait développé à cause de cette situation extrême. Oui, ça devait être ça, et il devait s'en servir. Volonté de Fer réfléchissait à comment se sortir de cette situation de manière immédiate, mettant tous ses doutes quand à la pertinence de l'action de son supérieur de côté.

Puis il entendit le cri d'une souris, et un bruit de feuilles mortes au loin, derrière. Il se retourna immédiatement après avoir exécuté un bond en arrière, s'écartant du danger immédiat et prenant connaissance d'un autre potentiel danger à venir.

Mais il s'agissait juste de Fleur Noire au loin, il l'avait oubliée. Elle avait juste attrapé une souris avec la classe qu'il lui connait. Enfin, qu'il a eu le temps de connaitre. Ce qui d'ailleurs ne signifie qu'une chose, le temps ne s'est jamais arrêté, comme l'indique le rictus sur le museau de Serpentaire.
Vieux con.

Si le temps ne s'est pas immobilisé, c'est que le chef a gardé la pose le temps qu'il fallait pour tester l'amnésique. Toutes ces réflexions, préparations physiques et mentales au danger à venir n'ont servi à rien. Il s'est exténué pour une blague pourrie, franchement. Du haut niveau, il aurait pas été capable de faire de même.

"Hah. Bien joué celle-là ! J'aurais du m'en douter,
vous n'aviez rien à y gagner, de m'occire sous les yeux d'un témoin, si près du camp. Plutôt tout à y perdre.

Rien à gagner, tout à perdre. Ces mots résonnent dans la tête du guerrier pour faire resurgir toutes ces interrogations mises de côté. Volonté de Fer se devait de s'entretenir réellement avec son chef. Il avait ses souvenirs perdus, et il voulait en récupérer au moins une partie. Celle sur son père.

"Dites-moi, le monde entier passe son temps à me compter cette fantastique bataille où j'aurais prétendument obtenu mon nom pour mes fantastiques exploits. Cette phrase avait été prononcée avec suffisamment de cynisme que pour en faire une overdose immédiate. Mais il y a un nom qui n'a jamais été cité, au point que je ne le connais même pas. Celui de mon père. C'est à m'en demander si il y a quelque chose qui cloche dans l'histoire. A m'en demander si...J'étais quelqu'un d'autre auparavant."

Il le regardait avec espoir. Avait-il les réponses à ses questions ? Avait-il un chemin à lui faire suivre pour donner un sens à sa vie ?

HRP: