Oups ... [ PV: Fernie :D]

Le soleil est déjà haut dans le ciel lorsque j’ouvre les yeux. Ces derniers refusant encore un peu de s’ouvrir je me fais violence et me redresse légèrement. Le regarde encore embrumé par ma trop longue nuit je bâille à m’en décrocher la mâchoire avant de me lever. Je me passe un rapide coup de langue pour que ma belle fourrure blanche ne soit pas trop ébouriffée, je dois être présentable à tout moment de la journée pour mes fidèles sujets. Les muscles ankylosés par mes multiples patrouilles et parties de chasse d’hier je décide de me dégourdir rapidement les pattes. Pas question de rester au camp comme un garde mômes, ils sont bien capable de se débrouiller seul mes chers guerriers et guerrières !

Je viens de sortir du camp sans avoir rien pris à manger. J’ai jeté un regard furtif vers la pile de gibier et j’ai trouvé qu’il n’y en avait plus assez pour tous les miens. J’ai donc organisé deux patrouille de chasse composé d’un apprenti et de trois guerriers chacune. Je remue les oreilles et les moustaches. Je me sens d’un coup beaucoup mieux et surexcitée comme à mon habitude. Je commence à trottiner sans trop savoir où je vais. Mon défit du jour sera de ramener au moins un lapin et une sourie ! Le nez au vent j’attends donc de repérer ce fumet si particulier. Je me dirige sciemment vers la frontière avec le clan du vent. J’ai encore une petite trotte alors je m’arrête en quête d’un gibier pouvant me faire patienter et réussir mon défit.

Les crocs planté dans la nuque d’une sourie plutôt dodue je me relève, le corps chaud de mon déjeuné dans la bouche. C’est là ma deuxième proie de la matinée. Fière de mon dons de chasseuse j’enterre ma proie et me dit qu’un petit crapaud pas très dodu m’aiderait à continuer avec un peu moins de mal. Je me mets donc en quête de celui qui va finir dans mon estomac incessamment sous peu ! Je peine néanmoins à localiser avec précision mon petit déjeuné. Le soleil est haut dans le ciel et mon excitation a atteint son paroxysme. Je m’élance donc avec une vitesse peu commune en direction de ce vague fumet. Je me précipite sur ma proie que je tue rapidement. Soudain, alors que j’allais me délecter du mort je remarque une effluve peu habituelle. Mes yeux écarlate posé avec ardeur sur le lapin mort devant moi je lève la tête pour observer son bourreau.

Un chat se tient devant moi avec son gibier entre les pattes. Il ne fait pas parti de mon clan et empeste la lande. Là où n’importe quel chef l’aurait agressé immédiatement je décide de m’amuser un peu de cet intrus. Il est chez moi, je suis avantagé, autant en profiter non ? Une patte posé sur mon crapaud comme pour l’empêcher de s’enfuir je plonge mon regard sans dans les yeux bleus glace du mâle qui se tient devant moi.

« Bah alors mon grand, on se serait pas trompé de territoire ? Tu es ici chez moi, quelle bonne excuse vas-tu me sortir ? D’ailleurs si je ne m’abuse tu es le lieutenant du tonnerre ! Matin de Givre. »

Je profite de cette expression dans ces yeux qui veux dire « oh non pas elle ». J’adore inspirer ce sentiment aux gens ! Je suis toujours là quand les autres ne veulent pas me croiser. Il est grand, je dirais même plus haut sur patte comparé à moi. Je n’aime pas qu’on me dépasse, le fait d’être sa supérieure hiérarchique m’aide néanmoins à maîtriser mes pulsions. Je m’assois, l’air presque sereine et calme malgré l’ironie que n’importe qui aurait pu isoler de ma voix. Je l’observe, que va-t-il me répondre ?

Je continue d’observer ce freluquet de lieutenant du tonnerre. Il est bien plus grand que moi et cela à pour effet de légèrement m’irriter. Je souris néanmoins. Je sais que j’ai la réputation d’être la pire chatte de la forêt, celle sur qui il ne faut tomber sous aucun prétexte, la méchante meneuse qui tyrannise les chatons et mange les intrus. Mais bon, j’aimerais bien remédier à cette image, elle est certes très réaliste mais tout de même un peu exagérée vous ne trouvez pas ? Il y a encore des chatons dans mon clan, et non ce n’est pas parce que ces temps ci le gibier est abondant !

Je l’observe donc de long en large et en travers. Il y a un lapin à son côté et le parfum si écœurant de la frontière entre mon clan et le sien emplit l’air jusqu’ici. Amusée par la pétrification du lieutenant me faisant face je souris de ce sourire sadique qui me caractérise. Pourquoi n’ose-t-il pas bouger ? Aurait-il peur de moi ? Comme c’est mignon ! Je le mangerais… Presque. J’espère qu’il n’a pas aussi arrêté de respirer, un vivant c’est amusant mais un cadavre ce n’est pas distrayant du tout. Il lança finalement sa fameuse excuse, qui étira encore un peu mon sourire :

-Bonjour Etoile Infernale. Je crains m'être laissé emporté dans une poursuite avec ce fichu lapin. Je te prie d'excuser cette intrusion infime et non volontaire. Si tu le permet, je vais de suite rejoindre les terres de mon clan ...

Je souris. En effet les preuves sont pour lui, je n’ais décemment pas le droit de le pas le croire. Mais le fait qu’il veuille déjà me quitter ne me plait guère. On a tellement peu de jouet intéressant dans les environs ! Les proies sont divertissantes, mais le plus drôle, c’est le gibier adverse. Et ce beau chat là m’avait l’air plutôt amical. Avide de conversation je le contourne donc. Il n’est pas question qu’il rentre chez lui. Ou tout du moins, pas tout de suite. Peut être même pas en un seul morceau. J’ai envie de m’amuser, c’est donc avec lui que je vais jouer. Je lui fait un sourire mielleux et reprend avec une voix douce et sympathique :

« Je comprend tout à fait Matin de Givre, pour tout te dire il m’est arrivé la même chose il y a quelques jours. Me retrouvant ainsi sur le territoire du clan du vent. Or je n’y ai croisé que Cœur d’Epine, toi tu n’as vraiment pas de chance de tomber sur le chef du clan adverse. LA cheffe, pardon. Mais je n’ai pas envie que tu repartes tout de suite, je manque de compagnie… Amusante ces temps ci. J’ai envie de me distraire. Enfin, comment se porte le clan du tonnerre dis-moi ? »

Je plonge mon regard sang dans le sien mais l’observe encore un peu tout de même. Il est grand avec les pattes rayées. Sinon sa fourrure semble immaculée. Il est beau, ça je ne peux pas le nier.