Repentez-vous, mortels | W/ Adam Kadamon

Et là, la chose la plus bizarre de toute ma vie m'arrive, limite au même niveau de gêne que ma première branlette - pardonnez moi Seigneur j'ai pêché - que mes pensées quand je regarde parfois Kitty, que mes pulsions animales ; Juliette m'embrasse. Je m'écarte prestement, tout perdu. Je ne sais pas quoi faire, alors je la fixe. Une minute, deux minutes, personne ne parle. C'est gênant. Je ferme les yeux. Je recommence.

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Écran blanc dans mon esprit, goût de café sur mes lèvres, rougeurs sur mes joues. Je ne sais plus quoi faire, et apparemment Juliette non plus, avec ses petits bégaiements. Je pose ma main droite sur son épaule gauche, passe mon bras dans son dos et cale ma tête à la gauche de la sienne, le nez dans ses cheveux roux. Je la serre comme ça, espérant pouvoir me passer de mots assez longtemps pour les retrouver.

Je... Oui je euh... Oui on reste là, enfin, je pense ?

Je la serre encore, sens son parfum. Je suis perdu, je n'ai jamais fait ça, jamais embrassé une fille, j'aimais tenu une fille comme ça - à part Kitty mais c'est pas pareil, c'est ma sœur - et surtout, surtout, je ne suis jamais tombé amoureux. Alors je suis perdu. Qu'est-ce que je ressens ? De l'amour ? De l'excitation ? Le frisson de la nouveauté ? Un souffle mystique ?

J'en sais rien.
Et là, ça me va de ne pas savoir.
Je ferme les yeux, Juliette au creux de mon corps, le sourire aux lèvres.

Quand elle touche mon visage, je sens de l'électricité passer de ses doigts fins à ma peau presque translucide, et se nicher au creux de mes veines, shoot de je-ne-sais-quoi.

La Création fait un travail parfait en tout voyons...

Elle m'embrasse, encore, je peux goûter le café sur ses lèvres, mais là, ça commence à faire beaucoup d'un coup pour ma petite tête. Je me décroche d'elle, et vais prendre une chaise. Je me sers une tasse. Sans sucre.

Je, je... Je ne sais pas quoi dire. Je n'ai jamais fait ça et je, je, heu... Je suis, aaah, je, je suis perdu, oui, perdu, c'est le mot... Enfin, je pense ?

Je rougis, elle rougit, on a pas l'air con comme ça. Elle me demande si on est en couple, j'en sais foutrement rien, mais je me dis que, eh, il faut bien commencer quelque part non ? Et puis je ne fais pas ça avec tout le monde oh, t'as cru. Donc je pense que oui ? Je rougis encore.

Je... Eh bien je pense que oui ? Peut-être ? Enfin... je, je... tu veux ?