Trouver le mode d'emploi // Kurt, Olaf et Sum - Coco, Ghost et Éty

Elle lui murmura qu’elle savait. Ils restèrent un moment comment ça. Ôl ferma les yeux, il était bien comme ça. Il aurait pu y rester toute sa vie, si Kurt n’avait pas débarqué en trombe, explosant limite la porte à son passage. Summer sursauta, Ôl grogna. Il releva la tête, sans pour autant briser l’étreinte qu’il partageait avec sa douce.


« Summer bordel tu pourrais au moins prévenir avant deee- »


Kurt les regarde. Il cherche à comprendre, comprendre qu’il arrive au mauvais moment pour foutre sa merde. Ôl lève les yeux vers lui, un regard assassin, le genre de regard qui pourrait le tuer sur place. Il se passe la main dans les cheveux, il est essoufflé, il a couru pour la rattraper. Désolé mon vieux, j’ai peut-être été le pire des connards, mais c’est moi qu’elle a choisi. Il claque la porte, manquant de faire tomber le verre de la vitrine. Kurt pas content.


« La moindre des choses, quand tu quittes le lit de quelqu’un, c’est de prévenir la personne que tu te barres. »


Les paroles sortent. Ôl les entend pas. Enfin si. Mais ça siffle dans sa tête. Comme une bombe à retardement. Il va lui sauter à la gorge, il va le faire saigner, il va tâcher son parquet. Et le sang, c’est chiant à nettoyer. Alors Ôl inspire un bon coup. Et il se met à rigoler. Putain, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas fait ça. Comme quoi, l’alcool ça fait des miracles parfois. Il rigole un bon coup, les larmes lui montent aux yeux, il s’essuie du revers de la main et respire un bon coup. Il attrape la tête de Summer, et d’un geste doux, la ramène contre lui. Est-ce que vous saviez qu’Ôl était un fouteur de merde ?


« T’as trente secondes pour m’expliquer ce qui se passe avant que je ne sorte toute l’artillerie qu'il y a sous tes pieds pour te la mettre dans la gueule. Tu piges mon vieux ou tu veux que te fasse un dessin ? »


Il le défit. Plante ses yeux dans les prunelles de Kurt, le défiant de faire quoi que ce soit. Et puis il lâche l’affaire. Au final, il a juste envie de dormir. Ou d’un nouveau verre de whisky. Il attrape la bouteille la fait tourner d’un geste circulaire. Elle est vide. Quand est-ce qu’il l’avait fini déjà ? Il soupire, rejette la tête en arrière. Il en a marre. Putain barrez-vous de ma vie.

HRP:

Kurt regarde Ôl. Ôl sait que ces menaces vont énerver le pauvre Kurt. Ouai il sait qu’il va certainement s’en prendre une, mais Ôl s’en branle. Ôl, il a juste envie d’être seul. Sans personne, même pas Summer. Ôl a l’impression qu’on se fout de sa gueule depuis un moment, tout le monde le prend pour un homme fort, un homme incassable, qui se prend tout dans la gueule sans jamais faillir. Mais Ôl est une raclure. Voilà ce qu’il est. Il ne veut pas, il tente de s’échapper, mais ça le rattrape toujours. Ouai il est pourri jusqu’à la moelle Ôl. Fils d’une prostituée, père inconnu, oncle tueur à gages. Ôl n’est pas le rêve que ça mère aurait voulu. La vie lui a pris celle qu’il considérait comme sa sœur, la vie lui a pris son meilleur ami, son conseiller, son frère, son double. Kurt veut lui prendre celle qu’il a toujours aimée, à la première seconde où il a croisé sa route. Il ne se laisserait pas faire cette fois. Peu importe ce qui arrive, il sortira les armes. Et s’enfoncera encore un peu plus dans les ténèbres pour que elle, elle puisse rester dans la lumière.


« Ce qu’il se passe, c’est qu’au lieu que tu cours derrière elle pour t’excuser, c’est moi qui l’ai fait. Au lieu de me soûler, je m’occupe des autres. Au lieu de tourner en rond et de rester assis par terre, je suis allé chercher un plaid dans mon placard. Au lieu de la laisser se tirer seule dans la nuit, où tout aurait pu arriver, je l’ai laissé dormir dans mon lit. Je sais mieux que personne comment c’est la Fraternité, de nuit. Pendant que tu te morfondais, elle pensait tranquillement dans mes vêtements, dans mon lit. Et moi, pendant ce temps là, je dormais sur le canapé. Lorsque la porte s’est ouvert puis fermée, j’ai pensé que c’était toi qui venait la chercher. J’ai aussi pensé que c’était un gars de la Fraternité, qui l’avait vu entrer. Qui la pensait sur le canapé entrain de pioncer. Mais non, c’était elle, qui fuyait ce que je venais de lui donner pour venir ici. Vous avez toujours fait comme ça, n’est-ce pas ? Pleurer pour qu’on vous donne, puis partir comme des voleurs. Vous entrez dans le cœur des gens et en amants terribles, vous partagez le meilleur butin. Vous vous délectez de l’impuissance de vos victimes. Personne ne dort jamais dans ma chambre, Summer. A part moi. Je pensais pouvoir te faire confiance. Je pensais que tu n’allais pas jeter à la poubelle… Quant à toi, Ôl, Je te pensais plus grand que ça. Je te pensais plus… »


Il s’arrête, cherche ses mots. Ôl se lève, se dégageant de l’étreinte de Summer. Il fait craquer sa nuque, étire ses muscles endoloris. Il savait qu’il avait déconné. Il savait qu’il n’était qu’un connard fini. Il n’avait pas besoin d’entendre sa morale de mec jaloux. Il n’avait pas besoin de l’entendre juger, sans même connaître, ce qui avait forgé la nature d’Ôl et de Summer. Il n’avait besoin de rien. Il ne dit rien. Il n’a rien envie de dire. S’excuser ne servirait probablement à rien. Kurt avait mal. Kurt avait donné, il avait choisi les mauvaises personnes. Ôl s’avance jusqu’à la cuisine, attrape un balai, revient. Il a vu son reflet sur la vitre de la fenêtre. Comment a-t-il fait pour en arriver là ? Il regarde Kurt, pose le balai par terre, s’appuie dessus. Summer n’a rien dit, elle ne sait pas vraiment où se mettre.


« Tu me pensais plus quoi ? Tu me prends pour qui, Kurt ? Ca fait quoi, un an que tu me connais ? Deux ans ? T’as toujours rien vu ? Je suis un connard. Une pourriture. Un poison, un fléau. Tout le monde meurt autour de moi et moi je reste. Tu veux une médaille pour avoir ouvert ne serait-ce qu’un peu ton cœur ? Putain Kurt c’est quoi cette morale que tu nous fais là ? Tu nous accuses de tellement de trucs que même une pipe suffirait pas à me faire pardonner. Putain je sais même plus ce que je dis. Summer et moi, on a déjà vu pire. On allait se relever. On allait en ressortir plus fort. Je pourrais jamais assez te remercier d’avoir rattrapé ma connerie. Alors je te jure que, je te jure que ta morale tu peux te la foutre au cul. J’ai pas besoin qu’on me rappelle ce que je suis. J’ai pas besoin qu’on me rappelle que je serais jamais un type bien. C’est qu’un putain de rêve tout ça, un rêve. »


Ôl baille, ses yeux se ferment. Il n’en peut plus, il craque, il lâche l’affaire. Il a tout perdu, alors un ami de moins, ça ne lui fait rien. Il se retourne, se dirige vers le canapé et s’arrête. Il retourne juste la tête, pour regarder une dernière fois Kurt dans les yeux.


« Ta jalousie. J’ai la même en moi quand je te regarde. »


Il s’avance et s’étale sur le canapé de tout son long.

HRP: