Retour en enfance [PV Petit Champignon]

Le soleil se lève doucement sur le camp du Tonnerre. Pour le moment, personne ne bouge. Tous dorment encore, à part les gardes qui surveillent l’entrée du campement. Ils ont fière allure dans la lumière du soleil levant. Des oiseaux commencent à chuchoter dans les arbres alentours, le monde sort de sa torpeur petit à petit. Un large sourire fleurit sur tes lèvres. Tu es si fière de ce clan dont tu as hérité. Il est beau, il est puissant, il est chaleureux et juste. Le meilleur qui soit. Dommage que tu n’es plus vraiment personne pour parler de cette fierté si grande. Enfin, tu pourrais en parler avec Matin de Givre, mais il doit encore dormir à cette heure matinale.

Toi, tu n’as pas réussi à dormir longtemps. Encore ces cauchemars éternels. Pas moyen de passer une bonne nuit avec eux. Un coup c’est la bataille contre les blaireaux, un coup c’est le combat contre le Clan du Vent. Mais au final, c’est toujours la même chose. Du sang, de la douleur et des cris partout. Et toi pauvre petite, tu te réveilles en sanglot à chaque fois. Tu peux le revivre des millions de fois, ça fait toujours aussi mal à ton petit cœur brisé. Heureusement qu’il y a le Tonnerre pour t’aider, sinon tu aurais déjà sauté pour rejoindre les ancêtres, c’est sûr. Bref. Tu secoues la tête vivement. Pas question de repenser à cela ! Tu as aujourd’hui un devoir à remplir, tu n’as plus à te lamenter sur toi-même.

Tu restes pendant plusieurs heures à l’entrée de ta grotte, le regard tournait soit vers l’horizon, soit sur le camp. Les Guerriers se lèvent petit à petit, de même que les Apprentis. Bientôt, les Chatons font leur entrée également. Tu souris tendrement. Ils sont si mignons. Les voir jouer ainsi te rappelles des souvenirs. Toi aussi quand tu étais plus jeune, tu t’amusais comme ça. Avec Petite Ecaille à cette époque. Et tous les autres biens sûrs. Maintenant, Ecaille de Vipère n’est plus, beaucoup des Guerriers sont morts à cause de maladies, de combats ou d’escapades durant leur apprentissage. Vous n’êtes qu’une poignée de survivant, pour votre génération. Mais le Clan se porte bien malgré tout. D’autres ont pris leurs places.

Te voilà maintenant près de la pouponnière. Tu regardes ces petits chatons joué tranquillement, insouciants des problèmes du vaste monde autour d’eux. Que tu envies leur innocence.