Préoccupant [pv Goujon] - end

Alors comme ça, Goujon Tranquille avait été un de ces apprentis... Ben, pas très doués, quoi. Et pourtant, maintenant, il était là, un guerrier tout ce qui a de plus chouette, qui prenait le temps de lui parler en plus. C'était rassurant. Pour la première fois depuis longtemps, Petit Chardon se dit que peut-être, tout allait bien se passer pour lui aussi. Et que si il faisait des erreurs ou galérait trop, il avait peut-être quand même un avenir en tant que guerrier.

Peut-être qu'il n'y avait pas de problème, en fait, et qu'il faisait des montagnes pour rien. Selon Goujon Tranquille, les choses étaient allées mieux pour lui quand il avait eu vraiment envie d'être guerrier. Petit Chardon médita sur ces mots en silence. Et lui, de quoi avait-il vraiment envie? Il ne s'était jamais trop posé la question.

Quand Goujon Tranquille termina ses explications en mentionnant son mentor, qui avait du beaucoup s'énerver alors que lui avait bien vécu la chose, le chaton ne pût s'empêcher de retenir un ronronnement amusé. C'était rigolo d'imaginer le guerrier petit comme lui et se faisant disputer par son mentor. Et si Goujon Tranquille n'avait pas été trop traumatisé par l'expérience, c'était que ça ne devait pas être si terrible, en fait.

Entendre parler de mentors fait renaître légèrement l'anxiété de Chardon. Ça, par contre, il y pensait beaucoup. Qui serait son mentor? C'était à sa mère de choisir qui s'occuperait de son apprentissage et de celui de sa fratrie. Quelque part, Chardon ne savait pas ce qu'il espérait. Il était trop occupé à ronchonner et angoisser pour avoir apprit à bien connaitre tout les guerriers du clan. Et si quelque part il aurait aimé que sa mère s'en occupe, de devenir l'apprenti du chef, ça sonnait déjà trop comme quelque chose de GRAND. Très peu pour lui, il préférait un mentor plus modeste, en fait.

"Je sais pas trop qui sera mon mentor," dit Petit Chardon, à peine conscient de s'être exprimé à haute voix, "Mais bon j'espère qu'il en bavera pas trop !"

Et comme Goujon Tranquille en profita pour le taquiner légèrement sur les prétendues bêtises que lui, son frère et ses sœurs faisaient, le chaton fronça le nez :

"Pff, je fais même pas tant de bêtise que ça, tu devrais voir Petite Morsure !" Ce n'était pas vraiment un mensonge, même si Petit Chardon était rarement loin de sa sœur quand elle jouait à s'échapper de la pouponnière. "Ma mère me dispute presque jamais."

Personnage loué : Goujon Tranquille (il s'exprime en couleur nuage )


" Je sais pas trop qui sera mon mentor. Mais bon j'espère qu'il en bavera pas trop ! "


Le petit semblait s'interroger sur le mentor qu'on lui attribuerait. Cela amusait Goujon Tranquille. Renard et Gris s'en rendaient malades ! Moi, j'étais sûr qu'on s'aimerait bien de toute façon. J'ai été surpris mais finalement, mon mentor ne me détestait pas. Je l'exaspérais, c'est tout. Lui-même à plus de quarante lunes avait bien du mal à laisser tout à fait derrière lui ses plus jeunes années, elles étaient pour lui comme un sanctuaire inviolable.

Il ne s'imaginait pas un instant qu'on pourrait un jour lui confier un petit. Et surtout pas une graine de génie comme ce petit-là, qui ne semblait pas pouvoir en faire baver à qui que ce soit ! Il essayait à l'inverse de l'imaginer découvrir Aube Orangée.

Petit Chardon prit vite la défensive dès que le guerrier évoqua leurs bêtises, à lui et à ses sœurs.

" Pff, je fais même pas tant de bêtise que ça, tu devrais voir Petite Morsure ! Ma mère me dispute presque jamais.
- Tiens donc ! lâcha Goujon Tranquille avec un regard exagérément surpris. Puis, plus taquin : Tu crois qu'elle te disputerait si tu allais boire pendant qu'elle dort ? Elle ne penserait pas, en te voyant là, que tu guettes une seconde d'inattention des reines pour disparaître ? "

Cet échange mettait le Goujon d'humeur à titiller un peu le chaton. Avec son air insouciant et ses yeux pétillants, il avait beau être beaucoup plus massif que le petit, Goujon Tranquille semblait presque plus jeune. Pour peu, il l'inviterait à faire n'importe quoi.

Sauf que lui, les reines lui faisaient à peu près confiance. S'il n'était pas beaucoup plus fin que les chatons, chacun savait parfaitement qu'il ne reculerait devant rien pour les sortir du pétrin où l'Aventure pouvait les plonger.

Décidément, il se payait sa tête, Goujon Tranquille ! Ce genre de réplique, dans la bouche de n'importe quelle autre guerrier, aurait agacé Petit Chardon. Il n'aimait pas trop que les adultes le prennent de haut. Il n'était pas idiot et savait bien quand on se moquait de lui, pour qui se prenaient-ils? C'était différent, avec Goujon. Peut-être parce qu'il ne sonnait pas vraiment comme si il moquait. Il le taquinait, en fait. Certes, ça aussi, ça l'énervait d'habitude, mais parler avec Goujon avait été... Sympa. Alors il pouvait bien tolérer deux trois petites piques.

Ne voulant quand même pas que le guerrier continue à croire que Chardon avait une réputation cachée de fauteur de trouble, le chaton se défendit :

"Je vais pas sortir tout seul, je connais les règles !"

Et puis, en jetant un petit coup d’œil derrière lui, cherchant des yeux en silhouette en particulier dans le tas de fourrure de sa fratrie assoupie :

"Pis je partirais pas sans Petit Poulpe, il s'inquiéterait sinon."

Enfin. Il se demanderait où il était passé, surtout, parce que s'inquiéter, c'était pas franchement le genre de Poulpe. Il n'était pas franchement non plus le genre de chaton qui se plaint quand on fait quelque chose sans lui, bien content d'être laissé en arrière pendant que les autres exploraient ou chahutaient autour de lui. Ça ne voulait pas dire que Chardon acceptait de le laisser à la traine. Quand c'était possible, il aimait bien pousser son frère à participer, même si l'expérience était parfois frustrante tant le petit était mou.

Personnage loué : Goujon Tranquille (il s'exprime en couleur nuage )

L'humeur joueuse du grand ne prit pas chez le petit. Pour peu, Petit Chardon le sermonnerait !

" Je vais pas sortir tout seul, je connais les règles ! Pis je partirais pas sans Petit Poulpe, il s'inquiéterait sinon.
- En effet, le pauvre ! Je t'aurais bien fait prendre l'air un peu, comme j'ai le droit, mais tu as raison, il faudra mieux attendre qu'il se réveille ! "

Il gobait tout. Cela lui aurait fait plaisir de se balader avec quelqu'un, mais il n'insisterait jamais car il n'insistait jamais. Goujon Tranquille avait une de ces volontés flexibles que la moindre objection faisait vaciller. Sa souplesse et sa docilité, on aimait souvent les cultiver dans la Rivière, mais elles aboutissaient neuf fois sur dix à des matinées en solitaire et à des conversations avec soi-même.

Car dans ce monde-là comme dans les autres, on ne happait jamais personne passivement !

Il lécha distraitement le dessus de la tête du petit. Ce dernier sans doute ne s'y était pas attendu.

" Je vais pas traîner, ça m'embêterait de les réveiller, les bébés. Sois bien gentil avec eux à leur réveil, d'accord ? " Il disait ça avec une tendresse bizarre. Pour lui, la reine était une petite comme les autres dès lors qu'elle dormait.

Il l'avait presque vue naître, c'était normal.

Tandis que ce Petit Chardon sortait du lot, puisqu'il était auprès de lui et non auprès des autres.

Sans s'imaginer que cette rencontre pût avoir la moindre conséquence, Goujon Tranquille fit mine de partir. Il ne se demandait même pas si le petit qu'il quittait avait la moindre idée de son nom ou de la raison pour laquelle la descendance de Pluie Battante l'intéressait.

Spoiler:

Zut, Petit Chardon avait raté une occasion de voir ce qui se tramait dans le camp. Il n'avait pas vraiment saisi que Goujon Tranquille n'était pas juste en train de le charrier, mais qu'il lui proposait plus ou moins de le faire quitter la pouponnière. Sans être le plus casse-cou de sa portée, Chardon aimait tout de même bien aller mettre son petit grain de sel dans le clan, et quitter un peu les murs de la pouponnière... Oh, tant pis ! Au moins avec son refus tout raisonnable, il passerait pour un chaton sage. Peut-être même que Goujon en glisserait un mot à sa mère, tiens.

Il se figea quand le guerrier vient lui donner un coup de langue sur la tête. Ce n'était pas si rare, que des chats adultes se montrent affectueux avec lui et le reste de sa portée, alors il se laissa faire. Et puis, la petite remarque sur les 'bébés qu'il ne fallait pas réveiller' fit immédiatement du bien au petit orgueil du chaton, le faisant oublier le geste presque instantanément. Bon, il avait le même âge que les autres chatons de sa portée évidemment, mais quand même ! Il était un GRAND, lui.

Un grand qui ne sera même plus du tout un chaton, bientôt. D'habitude, cette idée lui faisait mal au cœur, mais aujourd'hui, ça piquait un peu moins.

"Oh, ouais, t'inquiète pas, il en faut beaucoup pour réveiller Poulpe, de tout façon !"

Goujon avait l'air d'être sur le départ, aussi le chaton se redressa, la queue en l'air, comme pour le saluer, mais sans délaisser son 'poste' de gardien de la pouponnière. Il ne savait pas trop quoi dire pour dire au revoir au guerrier. Le remercier pour cette conversation, ce serait bizarre, non? Goujon n'avait pas eu l'air de s'être rendu compte de combien le chaton était inquiet pour son futur en tant qu'apprenti. Être remercié pour avoir dissipé quelques peu ces craintes, il ne comprendrait sûrement pas. Et Petit Chardon n'avait pas très envie de montrer qu'il était stressé.

Ne sachant plus très bien comment prendre congé, il se contenta d'un espèce de petit salut de la tête, essayant de s'imaginer comment un apprenti s'y prendrait pour dire au revoir à un guerrier :

"A plus tard, Goujon Tranquille !"

Sur ce, il fit demi-tour pour retourner dans la pouponnière. Toutes ces réflexions et cette parlotte l'avait fatigué, mine de rien.

Il avait beau ne plus être un bébé, une petite sieste s'imposait.

Spoiler:

Personnage loué : Goujon Tranquille (il s'exprime en couleur nuage )

Le morbac n'avait pas du tout peur de lui, et même si les appréhensions ou les méfiances des uns et des autres ne dérangeaient jamais Goujon Tranquille, il s'émouvait facilement lorsqu'il avait l'impression qu'on l'aimait bien.

Cela faisait partie des rares choses qu'il n'oubliait pas.

" Oh, ouais, t'inquiète pas, il en faut beaucoup pour réveiller Poulpe, de tout façon !
- J'imagine ! " rétorqua Goujon Tranquille qui se demandait bien ce qu'on pouvait faire un chaton pour tester la profondeur de son état de sommeil. Lui-même, qui avait toujours été particulièrement bon dormeur, n'avait jamais eu besoin de réveiller grand-monde.

Il s'éloignait déjà lorsque la petite voix de son jeune ami lui fit tourner la tête un instants.

" A plus tard, Goujon Tranquille ! " s'exclamait-il de lui-même.

Sa queue balayant le sol, il enregistra la voix de Petit Chardon. Il y avait un je-ne-sais-quoi dans ce cri qui réconfortait le guerrier.

" Vraiment mignon. " grommela-t-il pour lui-même en traversant le camp. Une guerrière non loin de lui le suivit d'un regard scandalisé tandis qu'il rejoignait le coin où Aube Orangée faisait sa toilette.

Il songeait qu'il avait cette fois une belle histoire à lui raconter.

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