Cousin au nez fin - avec Fin Brouillard - abandon

« Mais elles sont super méchantes ! Elles tuent les gens comme ça... C'est trop injuste ! » s'indignait la boule de poils.

Elle était à un âge où l'on pouvait penser simplement que la force rimait avec la méchanceté. Il faut dire que quand on fait sa taille, c'est bien commode... Cela laissait Fin Brouillard songeur. La Forêt Sombre ne jouait-elle pas en permanence sur ce que les passions destructrices que la nature insufflait à tout ce qui vivait ?

Et lui qui n'était qu'un petit amas de poussière en mouvement, lui, Fin Brouillard, comment pouvait-il à cet instant faire quoi que ce soit pour servir les Étoiles comme il s'y sentait appelé ?

« Moi j'dis : faut pas leur dire merci ! Elles le méritent pas ! » renchérit Petite Coccinelle.

Quand on faisait face trop ouvertement à des jugements catégoriques, on ne pouvait jamais correctement les questionner. C'était à cela que servait le mystère.

« Je dis merci parce que je suis bien content de pouvoir offrir cette proie à quelqu'un, c'est tout. Je préfère les sentir avec nous que contre nous. Et, sans doute, elles préfèrent aussi. »

Un petit sourire tranquille concluait son intervention. Fin Brouillard était toujours très sûr de ce qu'il disait, même s'il avait très peur d'être compris plus que nécessaire. Il n'aimait pas que les choses aillent vite.

Un petit vent lointain lui rappela que le soir tombait, s'enfonçait, s'éloignait de plus en plus.

« Tu es loin de la pouponnière, au fait ! Tu n'es pas fatiguée ? Tes parents ne sont pas en train de s'inquiéter ? »

Le principal souvenir que gardait le guerrier de sa jeunesse était la crainte quasi-hystérique qu'avaient ses deux parents de les perdre quelque part, lui ou son frère. Et pourtant, depuis son plus jeune âge, il avait toujours détesté qu'on s'interdise pour sa sécurité de jamais lui faire confiance. Ce devait être comparable pour elle, sans doute. Elle se sentait à sa place comme dans une sorte de cage.