Soleil voilé, Fleur en Colère [PV Violette] - end

Il était vrai qu'elle s'inquiétait, au point où elle avait finis par se retrouver là, se sentant complètement idiote d'avoir suivi la piste de sa compagne. Elle devrait lui faire confiance, et non douter d'elle en essayant de la chaperonner comme un chaton de 5 lunes ! Elle fit une alte dans ces herbes tendres, s'asseyant pour profiter de cette journée paisible. Elle ne vit pas arriver tout de suite le chat, l'odeur type des félins venteux lui vint d'abord. Elle tourna la tête et tomba sur un mâle bien trop grand pour les gabarits de son clan, parcouru de cicatrice et d'un pelage flamboyant. Étrangement il lui disait quelque chose, mais elle n'arrivait pas à savoir quoi. Elle se releva, mais resta quand même dans l'ombre de cette masse sur pattes. Face à lui elle faisait pâle figure, ce n'était ni sa taille lambda ni les quelques rondeurs de suffisance qui n'arrivait plus à être caché par sa pelisse qui arrangeait ceci.

Roder dis tu, elle n'est pas entrer sur votre territoire de ce que j'ai compris ? Qu'est-ce qui t'amènes alors ? N'es-tu pas celui qui c'est un peu trop éloigné de ces terres ?

Elle était sur la défensive, mais le sarcasme pointait le bout de son museau. Il osait bien pour quelqu'un qui n'était pas dans la meilleure des situations, que dirait-on de l'extérieur hein ? Mais la façon dont il était arrivé et qu'il menaçait à demi-mot soleil ne plaisait guère à Violette. L'odeur de sa compagne était tout autour, elle supposait donc qu'il avait dû la suivre. Hors, au vue de sa manière "d'avertir", il n'étais pas venu pour juste demander poliment à soleil de ne plus s'approcher du territoire du vent.

Que penserait-on de toi ? Futur traître peut-être ? En tout cas pas vers chez nous, dégage avant que je ne perde patience !

Elle montra les crocs, plus pour la forme qu'autre chose. Elle n'était pas delusionale, même si elle avait reçu un entraînement de qualité au début de son apprentissage de l'eau avait coulé sous les ponts et cette masse de muscle qui se tenait face à elle n'arrangeait pas la donne. Elle espérait juste que Soleil ne repasserait pas par là pour rentrer, elle n'avait pas envie qu'aucun des deux ne se voit, ça n'arrangerait en rien la situation.

Ah cela oui elle l'avait bien compris, il était bien répétitif dans ces propos. Est-ce que son attachement pour Soleil se mélangeait à son jugement, surement. Elle n'oubliait pas "la Fameuse", qui lui rappelait toujours son impuissance -même si avec le temps elle se calme- face au passé et leur adolescence. Mais le guerrier avait changé de "positionnement", de ce qu'elle trouvait agressif il était revenu sur quelque chose de plus défensifs. Il lui répondit en montrant à son tour ses crocs mais c'était tout, elle devrait donc choisir ? Fierté ou objectivisme donc, faire un choix entre ces deux possibilités étaient compliquées. Les souvenirs et la haine qui s'était lentement instauré dans son cœur refaisait surface, troublant ses pensées de ce sentiment qui l'insupportait. Avantage ou non cela n'avait plus d'importance, sa colère avait au final choisit. Elle ne voulait plus que Soleil soit mal regardé, tout ça pour avoir un avis différent et voulu faire ce qu'elle souhaitait. Qu'ils s'en aillent, eux ! Qu'ils les laissent tranquilles là où elles étaient, la tribu n'avait pas besoin des claniques pour assombrir ce tableau enfin paisible et lumineux ! Elle passait son poids d'une patte sur l'autre, elle était en train de préparer une belle bêtise, mais elle n'en avait cure maintenant. Qu'il finisse par crever la gueule ouverte en agonissant, elle n'espérait que cela comme mort pour lui.

Va-t-en, oui ! Et laissez-nous tranquilles !

Elle lui sauta dessus, toutes griffes et crocs dehors. En théorie avec un chat plus "classique" ses rondeurs auraient pu permettent -avec de la vitesse- de bousculer un tant soit peu son adversaire, elle n'avait même pas essayé dans cette situation au vu de la masse qui se disait être un chat. Elle priorisait les techniques plus basiques, une morsure et des taillades en guise d'apéritif, avant que le plat de résistance n'arrive, mais pour elle.

Elle avait cru l'entendre dire quelque chose, mais trop concentré sur les petites escarmouches qu'elle pouvait lui faire ça lui avait passé au-dessus de la tête. Comme prévu, elle se prit le revers de sa bêtise, finissant aplatit par une masse de muscle. Il lui avait attrapé l'épaule pour la pousser, avant de l'immobiliser entre les morceaux d'herbes et de terre. Était-elle furieuse ? Absolument. Mais c'était surtout la surprise qui fut comme un électrochoc et qui la fit se débattre rapidement comme un diable. Cette surprise de se retrouver prise au piège, en étant impuissante. Ah cette fameuse impuissance, qui la titillait de nouveau et qui l'insupportait au plus au point. Elle voulait juste la fuir, ne jamais la revoir, mais à chaque fois elle revenait lui susurrer sa présence, son existence. Qu'importe la fin de cette "discussion", tant qu'elle pouvait ne plus y penser, elle s'en fichait pour l'instant bien.

- Tu crois que tu es en position de force ? Le combat n’a pas encore commencé. On peut en rester là. La balle est dans ton camp.

Bien sûr qu'elle n'était pas en position de force, mais elle était trop fière pour faire demi-tour maintenant. Cette fierté qui, quelques lunes plus tôt, était dédié à l'ombre avait fini par évoluer et se tourner vers le soleil, ironiquement elle avait toujours quelque chose de clanique. Toujours plaqué par le guerrier ambre elle avait arrêté de se débattre, en tout cas pour le moment. Le venteux était bien trop lourd pour que la féline puisse se relever et ça la faisait enrager. Certes elle ne se débattait plus, emporté par la surprise de se trouver coincé et sans échappatoire, mais cette rage continuait d'affluer et elle l'intériorisait comme elle le pouvait. Mais ses yeux trahissaient son état intérieur, il n'était que deux fentes comme les brins d'herbes qui les entouraient. C'est les crocs serrés qu'elle siffla sa phrase, sonnant comme un avertissement.

- Que je sois en position ou non ça n'a pas d'importance. Tu n'as rien à faire ici, tu n'es pas chez toi. Déguerpi ! Avant que je ne te chasses !

Peut-être que le proverbe "[...] un jour, [...] toujours" était finalement vrai pour elle. Ombreuse un jour, ombreuse toujours. La fierté, l'orgueil et la territorialité, elle qui avait voulu se défaire de tout ça n'avait au final pas réussi et elle ne s'en rendait absolument pas compte, bercer par des illusions créer par son propre chef. Elle ne faisait que se mentir à elle-même, niant tout ceci pour rester aveugle dans un bonheur pas autant complet qu'il pourrait l'être.

- Je partirais si tu tiens Soleil à l’écart de notre territoire. Restez chez vous. C’est le seul avertissement.

Le guerrier l'avait relâché juste avant de dire cela. Elle se releva après, toujours pleine de méfiance. Sa colère redescendait petit à petit et puis il n'avait toujours pas répliqué. Certes cette attitude la frustrait beaucoup, mais lui permettait de prendre un peu de recul, sur la situation. Elle avait bien compris, mais mettre des freins à Soleil n'était pas dans ses habitudes. Sa compagne était tel le vent, indomptable, libre. Son ancien clan devrait le savoir, puisqu'il portait ce nom. Mais bon, elle ne leur en voulait pas de ne pas avoir cherché à connaître et comprendre la blanche et rousse, elle était unique et bien loin de la mentalité des claniques.

- Très bien. J'essayerais de voir ce que je peux faire, mais Soleil est libre comme l'air, garde le en tête.

Elle commença à faire demi-tour, avant de s'arrêter. Sa fierté toujours présente et bien amoché par cette confrontation bien plus verbale que physique. Elle se tourna une dernière fois vers le rouquin, des éclairs dans les yeux. Elle n'était toujours pas calmée et même si elle prenait sur elle il fallait bien que cela sorte un peu, pour piquer et surtout avoir le dernier mot. C'est donc en le regardant droit dans les yeux qu'elle lui dit dédaigneusement.

-Alors maintenant que tu as finis, dégage !

Et elle fit volte face, s'enfonçant dans les herbes hautes, en direction du verger et du campement. Elle avait eu sa dose de claniques insupportables pour aujourd'hui. Ce n'était qu'un subalterne sans vie, attendant les ordres de son chef. C'était les pires claniques, avec ceux qui en faisaient trop et qui ne jurait que par le code du guerrier et les étoiles, ceux-là était tout aussi insupportable que d'un ennui...

[out pour moi donc !]