Et ça fait plif plaf plouf (libre)

hrp:

Gnagnagna. Elle écoute les autres apprentis pavaner pendant leur cession d'entrainement commune en essayant de masquer son agacement. Tout le reste du groupe est plus âgé qu'elle. Plus expérimenté. Et donc super agaçant. Non elle ne sait pas ce qu'il faut faire pour attraper une grenouille. Evidemment ! Elle vient de débuter son apprentissage ! Elle darde un regard noir vers le novice qui vient de lui faire la réflexion. C'est un gros bouleversement pour elle. se retrouver de vedette absolue pour les reines de la pouponnière à... apprentie banale du clan de l'Ombre. Pas un rabais de statut social qu'elle apprécie.

Saperlipopette ! S'écrie-t-elle quand sa patte vient plonger par mégarde dans une flaque de boue.

Les autres ricanent se qui renfoncent sa mauvaise humeur. Si elle était en mesure de prendre du recul elle se rendrait compte que ce ne sont pas des chamailleries méchantes, juste des taquineries bon enfant. Mais elle est extrêmement vexée et mal à l'aise par la remise en cause complète de son quotidien de chaton gâté. Elle s'était attendue à devenir le star de la tanière des apprentis, la réalité est un peu plus dure à avaler que ça. il faut qu'elle fasse ses preuves pour que les autres novices l'apprécient et lui montrent le même intérêt que les reines lui vouaient. Et ce n'est pas gagner. Elle va devoir travailler dur.

Elle annonce qu'elle va passer se laver les pattes à la rivière avant de rentrer au camp. Le chargé d'entrainement hésite mais son regard piteux suite aux humiliations consécutives de la journée semble jouer en sa faveur et il la laisse finalement se rendre en autonomie au ruisseau qui borde le bois de l'Ombre. Elle s'y rend en trainant les pattes, appréhendant le retour au camp. Il faut qu'elle prenne le temps de parler avec les autres, de s'intéresser à eux. Peut-être qu'après ils s'intéresseront à elle. Nuage du Corbeau frotte ses pattes dans l'eau, absorbée par ses pensées inquiètes, ne faisant pas attention à ce qui se passe autour d'elle. Et ce qui se passe c'est une vague venue de nul part qui l'emporte par surprise totale en un coup dans la rivière.

Elle accueillit cette grande douche glacée avec un hoquet de surprise. ses yeux se fermèrent par automatisme alors qu'elle chutait à la verticale. De l'eau, toujours plus d'eau. La panique prit immédiatement le dessus, lui donnant néanmoins l'occasion de ne pas se laisser bêtement mourir. Ses pattes s'agitèrent en tout sens afin de contrer le courant. Elle n'avait pas la moindre idée de la profondeur de la rivière ni de la vivacité du courant. Et encore moins envie de le découvrir. Elle avait envie de hurler à l'aide, au secours, d'appeler quelqu'un mais qui ? Probablement que les chats dans sa situation appelaient leur maman. Mais elle...

GNMFHGNFPFFF!!!!! S'égosille-t-elle avant d'avaler la grande tasse. Un classique.

Mais aussi vite qu'elle a chuté tête la première dans la rivière un félin inconnu apparait pour voler, enfin plutôt nager, à son secours. Pas la moindre idée de qui c'est. Déjà parce qu'elle a les yeux fermés. Ensuite parce qu'avec la peur et les odeurs de l'eau bouillonnante elle sent pas grand chose. Elle tousse, crache, ravale de l'eau. Mais quel enfer. Elle finit par rouvrir les yeux, se prend des éclaboussures dans la pupille. Aaaaah mais ça fait MAL en plus ?! Tousse et crache à nouveau, sa tête monte et redescends de manière hasardeuse sous la surface. Seulement quelques instants ont passé depuis sa dégringolade mais elle est déjà épuisé de lutter contre l'élément aquatique.

"Agrippe toi à moi. On va reculer jusqu'à la berge.

Elle prend le premier mot au pieds de la lettre et se plaque aussitôt contre le large félin, les griffes plantés dans son pelage de terreur. Elle a les yeux plissés, l'intégralité du pelage trempé et la truffe qui coule. Probablement le pire look qu'elle est pu proposé depuis sa naissance. en plus à un parfait inconnu. Mais sur le moment ce n'est pas sa préoccupation principale. elle a de l'eau plein la gorge, les poumons et les yeux. Elle veut juste sortir de là. Elle fera tout ce qu'il lui dira de faire. Elle a trop mal pour répondre de vive voix alors elle hoche la tête misérablement.

Elle sent sa fourrure hérissée trempée d'eau qui se plaque au rythme des vagues sur son corps grelottant. Rien de rassurant. Même la chaleur émise par le corps du matou ne la réchauffe pas et ne la fait pas se sentir mieux. Elle regrette d'être venue jusqu'ici, son manque d'attention, sa journée, son existence. Elle a envie de se mettre à pleurer à chaudes larmes parce qu'elle a vraiment eut très très peur, et a toujours peur même si la situation semble s'arranger, mais elle n'a pas envie de rajouter à son humiliation auprès de l'inconnu.

"Doucement. On y est presque."

Elle dessert un peu son emprise, embarrassée par sa remarque. Vu la vitesse et l'aisance à laquelle il progresse vers le rivage elle suppose que c'est un guerrier du Clan de la Rivière. C'est à la fois rassérénant et inquiétant car certes il est doué pour la nage, d'où son intervention, mais cela signifie aussi qu'elle a franchit la frontière, contre son, gré hélas tout le monde ne sera peut-être pas du même avis dans le clan adverse. Il l'a sauvé donc il doit logiquement ne pas vouloir lui croquer la tête mais il n'empêche qu'elle lui a créé des problèmes et se retrouve par mégarde du mauvais côté de la rivière. Encore un peu plus d'humiliation pour ma malheureuse apprentie mouillée et reniflante qu'elle est. Ils finissent enfin par arriver sur la berge et il la laisse glisser au sol.

"Hm... Ça va aller...? Crache, si t'as avalé de l'eau."

Elle écoute à peine, sa joue collée contre le sol. La terre ferme. Quel soulagement. Elle doit retenir très fort les larmes qui lui montent aux yeux. Le début de sanglots dans sa gorge lui fait néanmoins prendre conscience de toute l'eau qu'elle a avalé. Elle se redresse et vomit aussitôt une partie de la tasse qu'elle a bu. la sensation est horrible. Elle a l'impression d'en avoir encore dans son corps et ça doit être dans sa tête. D'ailleurs avec tout son stress, sa peur et sa mésaventure elle a les méninges qui tournent un peu. elle titube pour se rasseoir et tâche de retrouver au mieux ses esprits.

Merci de m'avoir sauvé, chouine-t-elle en jetant un coup d'œil gêné vers l'imposant mâle qui la fixe avec un air indéfinissable. Je suis désolée que tu sois tout mouillé aussi.

"Rien de grave. Je préfère être trempé que de voir une apprentie se noyer dans notre rivière."

Elle frissonna à ces mots. C'est vrai qu'elle aurait pu se noyer . Quelle horreur. Elle n'était pas prêt de se rapprocher d'une rivière aussi profonde. elle avait bien retenu la leçon. Désormais elle garderait toujours au moins deux queues de renard de distance avec les flots tumultueux. Pas envie de renouveler et encore moins d'approfondir sa mauvaise expérience. Elle hocha timidement la tête. Malgré son poil humide il était impressionnant ce grand matou. elle se demande ce qu'il comptait faire d'elle.

"Tu es du Clan de l'Ombre, c'est ça? Ton mentor ne t'as pas appris à te méfier de l'eau?"

Elle se sent piquée par la question. il pense quoi, qu'elle a plongé volontairement ? Histoire de savoir ça faisait quoi d'être un chat de la Rivière ? ses vibrisses s'agitent mais elle retient sa réponse cinglante. pas besoin d'en rajouter, et puis elle lui est redevable. Si elle cause d'autres problèmes elle préfère ne pas imaginer l'accueil qu'elle recevra. et le regard de sa mère... Non vraiment mieux vaut se taire.

Si mais la berge a cédé sous mes pattes, je n'ai rien pu faire.

Bon ce n'est pas exactement ce qu'il s'est passé. mais à vrai dire elle ne se souvient pas très bien. Juste d'avoir reçu une masse d'eau en pleine tête et après : le chaos. Dans l'idée en tout cas ce n'est pas sa faute. Elle est la malheureuse victime des éléments de la nature. Elle se rend alors compte qu'elle n'a pas répondu à la première question du matou.

Je- oui, je m'appelle Nuage du Corbeau. toi tu es de la Rivière c'est ça ? Si les chats du tonnerre nageaient aussi bien elle voulait bien manger ses oreilles.