The Hunter hunted - Pv. Trash - abandon

Fierté du Cerf avait passer une journée comme une autre. L'après-midi allait bientôt toucher à sa fin. Le lieutenant s'activait pour désigner des chats pour la patrouille. Personne ne vint le chercher pour faire quoique ce soit. Un sourire satisfait se dessina sur son doux visage aux traits fins. Il se vautra de tout son long sur la pierre grise chauffée toute la journée par le soleil qui s'était montré clément. Les dernières neiges avaient fondues, laissant derrière elles le souvenir amer d'un blizzard dur qui avait fait des ravages. La patrouille partit, et le jeune félin resta un petit moment sous les doux rayons

Les oreilles du mâle se dressèrent sur sa tête. La patrouille de chasse revenait, a priori alarmée. Un chat du lot n'arrêtait pas de vomir. Cœur Fleuri vint aussitôt à son secours. Fierté du Cerf se leva et d'un bond il passa derrière son rocher pour se cacher afin d'éviter d'être appelé. Une femelle l'interpella pour les accompagner, et ne voulant pas briser le cœur de cette dernière, il accepta, lui rendant un sourire charmeur au passage.
Au bout de quelques minutes passées à marcher aux côtés de la patrouille, il regretta vite sa réponse. Il aurait dû dire non, il le savait. La femelle qui l'avait gentiment invité à cette chasse commune s'appelait Dent de Tigre. C'était une toute jeune guerrière plutôt jolie à vrai dire. Elle devait avoir dans les 20 lunes approximativement. Bien loin de ressembler au tigre, elle était petite, fine. Elle lui parlait un peu, mais il s'en foutait royalement, bien plus intéressé par ses courbes félines qui glissaient tant elles semblaient gracieuses. Il hochait bêtement la tête, presque bouche-bée. La patrouille s'arrêta net, et obnubilé, il continuait d'avancer. Quelqu'un le tira par la queue pour le ramener sur terre. Le chef de patrouille désigna un petit coin dans les landes pour terrain de chasse de félin. Penaud, Fierté du Cerf s'y rendit loin de sa nouvelle « amie ».
Il se mit en hauteur pour repérer une proie potentielle. Il huma longuement l'air dans l'espoir de trouver quelque chose. Un vent lui vint, avec une odeur de grive. Il zieuta la zone alentour. Rien. Il avança, tapit dans l'herbe. Son pelage était une terrible faiblesse, il devait se faire discret. Dans de la bruyère, elle était là. La grive marron picorait, elle ne se rendait pas compte que la cage tombait lentement sur elle. Agilement il se jeta sur elle et l'acheva de quelques coups de crocs. Il était tout fier de sa ridicule prise. Il l'avait attrapé, et cela tenait plus à de la chance qu'à un réel talent pour la traque et la chasse.

« Putain, c'est dégueulasse. » Feula t-il avant de retirer les plumes qui s'étaient logées sans la gueule de matou. Du bout des pattes, il creusa un petit trou dans le sol avant d'y déposer sa proie, la mine dégoûtée. Il s'éloigna de quelques pas, et huma à nouveau l'air, même si cette fois-ci c'était une tout autre odeur qui lui chatouillait le museau.

♪ I'm the Mountain - Stoned Jesus

J'arpente pas cette putain de lande.
Je marche pas parmi ces hautes herbes qui te gifflent la peau.
Je fuis pas la morsure du soleil qu'à rien pour l'arrêter de brûler la lande.
Non.

Juste je suis assis dans la prairie. Le soleil peut bien taper autant qu'il veut je bougerai pas.
A cause que je réfléchis.
Elle a dit que je devais pas venir. Mais elle a dit aussi que j'étais son ami. Alors c'est normal entre amis de se rendre visite. De penser à l'autre. De la chercher même si elle veut pas vous voir.

Et ça fait tellement longtemps que je suis là que j'ai l'impression de faire partie du décor. Je suis une haute herbe qui se plie au vent, qui tend sa petite tête d'herbe pour avoir du soleil et de l'eau.
Bordel je suis pas une putain de fleur. J'ai besoin de rien de tout ça pour rester en vie.

Alors je lève mon imposant derrière et je mâche un peu dans le vide. Ca fait longtemps que j'ai pas bougé. J'ai mes muscles endoloris et j'ai faim.
Une bonne odeur de grive flotte dans l'air.
Je suis l'odeur dans un état un peu second et je vois un tas de terre fraichement retourné. Et un chat quelques pas devant aussi.

Salut. je dis. Je m'appelle Trash.

Et pendant que je me présente je gratte le sol et je vois l'oiseau à moitié dévoré. Il est encore chaud et même ça me dérange pas de manger des charognes.

Ch'é toi qui l'a attrapée ? Huphh, ché très bon !

Fierté du Cerf se retourna d'un bond. Il vit un chat noir énorme. Il déglutit, effrayé par cette bête immense qui se dressait face à lui.

- Salut. Je m'appelle Trash. Fit-il.

Le matou commença à gratter la terre retournée qu'il sortit. Le calico était incapable de bouger, comme si ses pattes étaient des racines. Trash croqua dans la grive fraîchement attrapée. La gueule du beau toucha presque le sol. Comment ce solitaire avait-il osé ? Déjà que le guerrier avait des difficultés à chasser, si on lui volait son précieux butin ça n'allait pas arranger sa situation.

Ch'é toi qui l'a attrapée ? Huphh, ché très bon !

Fierté du Cerf n'en revenait pas. Dans les mots de Trash il entendait de l'insolence, presque de la provocation. Tant d'irrespect envers lui, le magnifique et incroyable Fierté du Cerf. Celui dont on n'osait même pas prononcer le nom tant il était fabuleux. Mais il n'était capable de rien faire, trop lâche pour bouger. Même son poil ne bougeait pas. Il était immobile face à l'autre qui dévorait avec appétit sa proie. Son cœur battait à vive allure, comme s'il était face à un monstre et que le moindre geste l'aurait rendu fou de rage. S'il avait pu il se serrait terré dans la terre comme le lâche animal qu'il était.

Pris d'un élan de courage (ou de témérité), le poil du calico gonfla et il feula à l'intention de Trash, ce vil matou qui avait volé sa petite grive ;

- Rends-moi ce que tu m'as volé ! Espèce de sale … Sale … Euh bref !

Pris d'un héroïsme digne des plus grands lions, Fierté du Cerf se jeta maladroitement sur le mâle sombre. Il tenta de lui griffer l'épaule avec rage (ou ce qu'il pensait être de la rage). Ce que le beau ne savait pas, c'est qu'il allait très certainement être dépassé par cet ennemi qui semblait bien plus fort et vigoureux que lui.

HRP:

Je le regarde en mâchant et en bavant. C'est bon. Ca me remplit bien l'estomac les grives j'en attrape pas souvent.
Les oiseaux c'est pas des proies faciles à cause qu'ils volent et t'as même pas le temps de ramper vers eux que ça y est ce connard est là haut dans les nuages.
Ca me rappelle Toucan.
Le Toucan c'est un oiseau méprisant qui te regarde de haut sur une branche en se croyant mieux que tout le monde du fait de ses couleurs d'arc-en-ciel.
Ouais j'aime les oiseaux que à manger.

Et pendant mon repas l'autre me regarde. Je connais bien cet air maintenant.
C'est l'air de quand vous êtes pas désirez. De quand vous surprenez et de quand vous faites peur à cause que vous êtes noir, moche et plein de cicatrices.
Et je vois l'hésitation et arrive la décision.

Je crache un peu de mon repas alors que le petit chat me griffe l'épaule.

Mais t'es con ??? je gueule en crachant plein de morceau de grive sur ce demeuré. SI C'EST ENTERRÉ CA VEUT DIRE QUE T'EN VEUX PLUS, CONNARD.

Je me lèche les babines. Ca m'a énervé et y'a des bouts de bonne grive mâchée partout maintenant.

T'enterres tes cacas hein ? j'explique Eh bah c'est pas pour les manger après.

Les demeurés comprennent mieux avec des exemples.

Spoiler: