Flower, pretty flower - Pv. Nuage de Groseille - abandon

Le soleil pointait timidement le bout de son nez. Petite Abeille se réveillait en même temps que lui. Qu'elle aimait ça le soleil. Le soleil, la chaleur, alors autant vous dire que quand la Saison des Feuilles Nouvelles venaient d'arriver, elle était folle. Fini le froid et la tanière miteuse, à elle la liberté du Camp ! Elle n'avait vu que sa mère, ses frères et sœurs, et d'autres reines, mais très peu de personnes de l'extérieur, de toute façon, elle s'en souvient à peine, tout ce qu'elle retient c'est qu'elle mourrait de froid. Mais tout ça c'est terminé ! Pour l'Abeille qui s'imaginait, coincée dans sa ruche, des champs fleuris, les oiseaux qui sifflotent, cette saison est une aubaine.
Elle sauta de sa litière, Patte des Ruisseaux était endormi, évi-dem-ment. Elle essaya de le réveiller quand sa mère l'en empêcha en mettant sa queue entre elle et l'autre. Elle poussa un miaulement indigné. Avec qui pourrait-elle bien jouer maintenant ? Elle se dirigea aussi furtivement que possible vers la sortie. Le camp s'activait au rythme solaire lui aussi. L’Abeille faisait des yeux ronds, émerveillée par le spectacle, pourtant quotidien, qui défilait sous ses yeux. Des guerriers partout, des apprentis qui courraient au quatre coins du Camp, des anciens qui grommelaient. Qu'elle aimait ce camp, elle l'aimait autant que le soleil et les fleurs.
Le joyeux chaton galopait partout dans le camp. Elle se roulait, criait gaiement, avant de se prendre contre deux pattes immenses. Un guerrier au visage dur la regarda avec fureur. Elle lui fit son plus beau sourire, et des yeux de chien battu. Le matou ne tombait pas dans le jeu de la Petite et elle recula timidement, les yeux baissés, et sans s'excuser elle décampa aussi vite qu'elle était venue. Elle s'assit dans un coin à l'ombre, et vexée, donnait des coups de patte dans des brins d'herbe. Pourquoi tout le monde était aussi dur avec elle ? Elle qui pourtant, était adorable ! Elle était dans l'incompréhension la plus totale. Et puis elle s'ennuyait, seule, sans son alter-ego de frère.
Elle releva le visage, et vit dans le camp, une jolie chatte qui avait une bonne tête. Elle faisait très gentille, elle voudrait peut-être jouer avec Petite Abeille ?
Elle se dirigea vers la petite femelle aux poils gris.

« Salut ! Tu aimes les fleurs ? Moi j'adore ! Je te trouve très jolie ! » Fit-elle tout naturellement.

Elle sentait qu'elle s'entendrait bien avec cette femelle aux yeux ambrés. Candidement, un grand sourire se dessina sur le juvénile visage de l'Abeille.

HRP:

Social butterfly

Nuage de Groseille n’avait presque pas dormi. Elle n’y arrivait pas. Agacer, son frère lui avait bien soufflé de compter les moutons, mais elle n’arrivait pas à compter sans se tromper. Alors sa sœur le fit pour elle, mais les grognements des autres apprentis l’empêchèrent de continuer. Les autres tombaient de sommeil, pas elle. Peut-être que Cri de la Bécasse ne l’entrainait pas assez, ou peut-être qu’elle devrait arrêter de jouer à Attrape-Feuille pendant que son mentor tentait de lui apprendre quelque chose. Alors au petit matin, lorsque Nuage du Hibou et Nuage de Taupe se réveillèrent, la petite les accueillis, les yeux embués par le sommeil. Ils sortirent tous les trois de la tanière, et s’approchèrent du tas de gibier, qui se remplissait de plus en plus. Le blizzard était terminé, le Clan de la Rivière reprenait du poil de la bête. Les mentors des trois enfants étaient déjà levés, les autorisant ainsi à prendre de quoi déjeuner. Nuage de Groseille se jeta sur un poisson dodu, son repas préféré. Elle n’appartenait pas au Clan de la Rivière pour rien.


« Chespère qu’on va bien chamuser auchourd’hui ! » S’exclama la petite la bouche pleine.


Nuage de Taupe la réprimanda, on ne mange pas la bouche pleine Nuage de Groseille ! Chuchota-t-elle, comme pour ne pas se faire repérer. La petite haussa les épaules, elle n’avait pas le temps d’avaler si elle voulait passer le plus de temps à s’amuser ! Chant du Merle et le mentor de Nuage de Taupe se levèrent, indiquant qu’il était temps de partir, laissa seule la jeune novice. Où était encore passée Cri de la Bécasse ? Était-elle dispensée d’entrainement pour aujourd’hui ? Elle se réjouit d’avance et se leva. Avec qui pouvait-elle jouer ? A qui pouvait-elle donner ses bisous et ses câlins ? Elle se mit à errer dans le camp, à la recherche d’une âme charitable avec qui jouer. Un papillon passa, le premier qu’elle voyait. Il était si beau ! Comme elle. Elle se mit à rire, pensant que ce papillon devait être con. C’était ce que lui avait dit son presque frère. Tout ce qui est beau est con. Et tout ce qui est moche est intelligent. Alors ce papillon était con. Comme elle. Trottinant gaiment, elle suivant l’insecte volant, admirant son doux ballet dans les airs. Un jour, elle aussi elle volerait. Et elle pourrait rendre visite à maman et papa qui sont au ciel. Sans regarder, et sans se soucier d’où elle allait, elle suivait naïvement le papillon esquivant par chance les nombreux guerriers qui se réveillaient à peine. Tout à coup, une voix vint l’interpeller, l’a faisait sortir de son admiration pour le papillon con.


« Salut ! Tu aimes les fleurs ? Moi j’adore ! Je te trouve très jolie ! »


Si elle aimait les fleurs ? Bien sûr qu’elle aimait les fleurs ! Les fleurs c’étaient pour les gentils. Les cailloux pour les méchants. Elle baissa la tête et tomba nez à nez avec une femelle aux beaux poils noir et blanc. Ses yeux bleus fixèrent ceux ambrés de la petite avec un éclat si gentil, que Nuage de Groseille catégorisa immédiatement la chatonne dans ses amis. Et son compliment ne fit que la monter en grade. Enfin une amie ! Elle était si heureuse. Vite, vite une fleur, elle devait trouver une fleur à lui donner !


« Bien sûr que j’aime les fleurs ! Les fleurs c’est pour les gentils, du coup il faut que je te trouve une fleur ! Oh, ou s’est que c’est que je pourrais en trouver ? Toi aussi tu es très jolie ! »


Elle se mit à tourner sur elle-même, à la recherche d’une fleur à donner à sa nouvelle amie. Mais il n’y avait que des roseaux dans le camp de la Rivière.

GALLINEA

HRP:

Petite Abeille aimait déjà bien l'apprentie grise. Elle avait de beaux poils et l'Abeille avait envie de lui faire des gros câlins.

« Bien sûr que j’aime les fleurs ! Les fleurs c’est pour les gentils, du coup il faut que je te trouve une fleur ! Oh, ou s’est que c’est que je pourrais en trouver ? Toi aussi tu es très jolie ! »

Elle commença à tourner sur elle-même. Petite Abeille la regarda, perplexe, puis fit de même pensant que c'était un jeu, avant de comprendre que c'était pour trouver des fleurs. La noire et blanche zieuta le camp rapidement. Il n'y avait rien. Que de l'herbe bien verte et des roseaux. Des roseaux de partout ! L'Abeille colla sa truffe contre le sol, et fit un geste de la patte à l'autre pour lui dire de la suivre. Elle commença à cavaler partout dans le camp, elle allait bien en trouver une de fleur. Même une pâquerette ! Il fallait trouver une fleur. C'était une question de vie ou de mort, presque ! Une fleur, il n'y a rien de plus commun qu'une fleur, il y a des fleurs partout. Petite Abeille se redressa et eut une idée.

« Je crois savoir où en trouver ! Fit-elle, fière comme un paon. On peut aller voir dans la Tanière de la Guérisseuse, elle en a pleins elle ! Elle peut bien nous en donner un peu tu crois pas ? Moi je pense que si, j'en suis même quasiment sûre. Au fait tu t'appelles comment ? Moi c'est Petite Abeille, je suis la fille d'Eau Turquoise et d’Étoile du Corbeau. C'est qui tes parents à toi ? Je sais quelle fleur je vais t'offrir moi ! Un bouton d'or, car elle ressemble à tes yeux. » 

La petite femelle était très contente de parler à une apprentie. Ceux à qui elle parlait l'envoyait toujours dans les roses. Mais bon, elle savait qu'ils avaient autre chose à faire, donc ce n'était pas très grave. Elle fit un grand sourire à sa nouvelle amie. Elle réfléchit quelques instants. Si la guérisseuse n'était pas là ou ne voulait pas en donner, elles pourraient aller dehors ? Après tout, dehors y a pleins de trucs. « Dehors » était une notion bien abstraite pour l'Abeille, jamais sortie de sa ruche natale. Après tout, la tigrée était une apprentie, alors elle pouvait peut-être la faire sortir. Bon, elle verrait après.
Elle ne savait pas réellement où était la Tanière de la guérisseuse alors elle regarda longuement son amie.

« Euh, où est la tanière ? » Balbutia t-elle, honteuse. Ohlala, mais qu'allait penser l'apprentie de Petite Abeille ? Elle allait se moquer très certainement du chaton qui ne connait même pas son propre camp. Non, la féline ne faisait pas méchante, enfin elle n'avait pas l'air en tout cas. Tant pis si elle se moquait, elle aurait raison.

Social butterfly

La Groseille regardait partout, le nez en l’air. Oh allé rien qu’une toute petite fleur ce n’était pas compliquée ! C’était pour sa nouvelle copine ! La petite noire et blanche se mit à tourner sur elle-même, imitant la petite grise rayée. Puis, comme un éclair de génie, elle se mit à sentir le sol, comme si les racines dégageaient une odeur. D’un signe de la patte, la chatonne invita l’apprentie dans une course effrénée à travers le Clan. Elles devaient trouver une fleur. Quittes à faire des bêtises pour en trouver


« Je crois savoir où en trouver ! On peut aller voir dans la Tanière de la Guérisseuse, elle en a pleins elle ! Elle peut bien nous en donner un peu tu crois pas ? Moi je pense que si, j’en suis même quasiment sûre. Au fait tu t’appelles comment ? Moi c’est Petite Abeille, je suis la fille d’Eau Turquoise et d’Étoile du Corbeau. C’est qui tes parents à toi ? Je sais qu’elle fleur je vais t’offrir moi ! Un bouton d’or, car elle ressemble à tes yeux. »


A cette idée, Nuage de Groseille écarquilla les yeux. Petite Abeille était intelligente ! Elle n’aurait jamais eu cette idée, elle. Mais l’apprentie se rappela très vite ce que lui avait dit Nuage du Hibou. Cœur de Neige était sourde. Comment allait-elle comprendre la requête des deux femelles ? La Groseille ne parlait pas la langue des signes, au contraire de son frère et sa sœur, et ils n’étaient même pas dans le camp pour l’aider. Mais ce n’était pas grave. Elles devaient récupérer une fleur. Alors elles se débrouilleraient. Lorsque Petite Abeille prononça le nom de la fleur qu’elle allait lui offrir, la grise se mit à loucher. C’est vrai que ces yeux ressemblaient à des boutons d’or ? Elle n’y avait jamais fait attention. Mais ça lui allait parfaitement. Les boutons d’or, c’était de la même couleur que le soleil, alors si les yeux de Nuage de Groseille pouvaient briller autant que le soleil tout allait bien. A la question du chaton concernant ses parents, la petite eut un léger pincement au cœur. Alors c’était elle, la sœur de Patte des Ruisseaux ? Elle était bien plus gentille que lui !


« Oui tu as raison ! Mais Cœur de Neige, elle entend pas quand on lui parle. C’est à cause de ses oreilles qui marche pas, c’est mon frère qui me l’a dit ! Du coup elle comprendra pas ce qu’on lui demande ! Mais t’inquiète pas je suis hyper forte en mimage ! Moi c’est Nuage de Groseille ! Et mon papa il est plus au camp, et ma maman elle est au ciel alors du coup c’est Fleur de Bruyère ma maman de remplacement. Viens suis moi, je sais où elle est la tanière ! »


Ni une ni deux, la Groseille se mit au trot, direction la tanière de la guérisseuse. Elle espérait sincèrement que Cœur de Neige veuille bien leur donner des fleurs. Encore faudrait-il qu’elle soit dans sa tanière.

GALLINEA

HRP:

Petite Abeille regarda la jolie Groseille faire de grands yeux. Elle ria fort. La tigrée était drôle, ce n'était pas de la moquerie, mais il faut dire que la belle féline était un spectacle à elle-même. L'Abeille l'aimait davantage.

- Oui tu as raison ! Mais Cœur de Neige, elle entend pas quand on lui parle. C’est à cause de ses oreilles qui marche pas, c’est mon frère qui me l’a dit ! Du coup elle comprendra pas ce qu’on lui demande ! Mais t’inquiète pas je suis hyper forte en mimage ! S'exclama t-elle.

Pendant quelques instants, Petite Abeille s'imagina sourde. La vie de la guérisseuse lui sembla soudain bien triste et, elle avait peur d'avoir la même chose qu'elle, que ses oreilles ne marchent plus. Elle les toucha avec ses pattes, la mine inquiète. D'un coup, elle crut ne plus très bien entendre les bruits du camp. Mais c'était passé aussitôt.

Moi c’est Nuage de Groseille ! Et mon papa il est plus au camp, et ma maman elle est au ciel alors du coup c’est Fleur de Bruyère ma maman de remplacement. Viens suis moi, je sais où elle est la tanière !

Nuage de Groseille. J'aime bien. Songea le chaton noir et blanc. Dès qu'elle pensa cela, l'autre partie au grand trot. Petite Abeille peina à la rattraper. L'Abeille n'avait pas trop compris comment la maman de l'apprentie pouvait être au ciel. Elle fronça les sourcils en essayant de trouver une raison plausible à cela, mais elle n'en voyait qu'une.

- Ta maman, c'est un oiseau ? Fit-elle naïvement.

Les deux copines étaient arrivées dans la Tanière de Cœur de Neige. C'était une crevasse entre deux rochers bien gris. Petite Abeille n'hésita pas à y pénétrer. Aussitôt dedans elle fut prise par des éternuements. Pleins d'odeurs différentes avait envahi son petit museau noir. Il n'y avait aucune Cœur de Neige dans les parages. Une multitude de plantes colorées étaient soigneusement rangées. La chatonne les senti toutes une par une. Il y avait parfois des odeurs amères, d'autres plus douces. Certaines lui piquaient même son museau. Soudain, ce fût toute autre chose qui attira son regard bleuté. Il y avait, à l'arrière de l'antre, un tunnel qui menait vers de la lumière. Un grand sourire malicieux se dessina sur le visage de la Petite, qui y galopa, sans trop se soucier de l'avis de son amie. Il menait sur les hauteurs du camp de la Rivière.

- Viens Nuage de Groseille !  L'appela l'Abeille noire et blanche.

HRP:

Social butterfly

Petite Abeille galopa derrière elle, aussi vite qu’elle pouvait, si bien que l’apprentie avait oublié qu’elle était plus rapide qu’un chaton. Elle ralentit alors, laissant la petite bicolore se remettra à sa hauteur.


« Ta maman c’est un oiseau ? » Demanda la petite.


Elle ne laissa pas le temps à la Groseille de répondre qu’elle s’enfonça déjà dans la tanière de Cœur de Neige. La princesse haussa les épaules, et la suivit sans un mot, ce qui n’était pas vraiment habituel pour elle. Elle était simplement heureuse d’avoir enfin une amie avec qui parler et partir à l’aventure. Les yeux de Petite Abeille pétillèrent d’émerveillement lorsqu’elle entra dans la tanière de la guérisseuse. Les odeurs chatouillèrent le nez de la petite, qui n’était probablement jamais venue rendre visite à la femelle blanche, préférant attendre que ce soit elle qui se déplace pour elle, si bien qu’elle se mit à éternuer. Nuage de Groseille rigola, trouvant le petit bruit beaucoup mignon. Devant elles, des dizaines et des dizaines de plantes étaient alignés au sol, dans une explosion de couleur. Il y avait bien des fleurs, mais elles avaient toutes une odeur bien particulière qui semblait dire « pas touche ! » alors la Groseille n’y toucha pas. Petite Abeille continuait à s’avancer, la truffe au sol, elle ne semblait pas se soucier de l’interdiction que lui donnaient les fleurs. Soudain, elle releva la tête, les yeux rivés vers le fond de la tanière. C’était par ce tunnel que Cœur de Neige sortait la plupart du temps, pour voir les malades en quarantaine. Nuage du Hibou lui avait expliqué cela lorsqu’il avait passé quelque temps dans la tanière de la guérisseuse. Hibou était souvent malade, et Groseille n’aimait pas trop ça.


« Viens, Nuage de Groseille ! »


Sans même l’attendre, Petite Abeille fila vers le fond de la tanière, et s’engouffra dans le tunnel. Nuage de Groseille se mit à courir à sa suite, ne voulant pas rester seule ici si la guérisseuse venait à revenir.
Le soleil l’éblouit un instant lorsqu’elle émergea de la cavité. Petite Abeille était déjà là, à contempler le Clan, d’ici elle avait une vue d’ensemble sur le Camp de la Rivière. La Groseille s’installa, s’asseyant tout près de sa nouvelle amie, sa longue queue touffue entourant ses pattes.


« Je sais pas ! Ma maman elle s’appelait Plume d’Effraie, c’est un oiseau l’effraie je crois. Alors peut-être qu’elle s’est transformé ! Tu crois que ça va nous arriver aussi ? J’ai pas envie de devenir une groseille moi ! Faut que jle dise à Nuage de Taupe ! »


A vrai dire, elle ne comprenait pas trop ce qu’elle disait. C’était Chant du Merle et Cri de la Bécasse qui avaient dit aux chatons que leur mère était parti au ciel. Nuage du Hibou et Nuage de Taupe avait semblé comprendre tout de suite, après tout ils étaient les deux plus intelligents de la famille mais ils avaient laissé la petite dans l’incompréhension. Peut-être qu’un jour, elle apprendrait la triste histoire de la mort de sa maman.

GALLINEA

HRP:

Petite Abeille s'installa et regarda le camp, bouche bée, face à ce ballet incessant. Quelque chose vu de haut pour un petit être était complètement fascinant et hors du commun. La jolie Groseille s'installa à ses côtés et enroula délicatement sa queue autour de ses pattes. La bicolore la regarda alors et lui fit un grand sourire en pensant qu'elle voulait être gentille et belle comme elle. En plus belle et Groseille ça rime.

- Je sais pas ! Ma maman elle s’appelait Plume d’Effraie, c’est un oiseau l’effraie je crois. Alors peut-être qu’elle s’est transformé ! Tu crois que ça va nous arriver aussi ? J’ai pas envie de devenir une groseille moi ! Faut que jle dise à Nuage de Taupe ! Fit-elle, sortant Petite Abeille de ces douces pensées.

La chatonne s'imagina alors Nuage de Groseille se transformer en groseille d'un coup. Petite Abeille n'aurait sûrement pas envie de la manger puisque c'est son amie. Elle ricana en pensant à son frère, Patte des Ruisseaux. Se métamorphoserait-il en ruisseaux ? Qui sait ?

- Euh bah, avant d'être une groseille tu seras une fleur non ? Donc tu seras une fleur de groseille avant d'en être une. Et moi une abeille ! Donc je te butinerai et du coup eh bah on sera copines pour toujours !

Petite Abeille se retourna pour regarder derrière elle. Des pâquerettes. De partout. Comment avaient-elles pu oublier leur mission principale ? Sans dire un mot la chatonne fonça se rouler en riant dans les fleurs blanches. Des papillons s'envolèrent au passage, effrayé par la présence bruyante de la petite chatte. Elle invita Nuage de Groseille à se joindre à ses roulades incessantes. Petite Abeille s'amusait comme une petite folle avec l'apprentie. C'était tellement rare qu'elle ne soit pas avec son frère et avec quelqu'un d'autre – qui avait les mêmes centres d'intérêt qui plus est – qu'il fallait en profiter !

HRP:

Social butterfly

La petite était perplexe. Elle avait vraiment du mal à s’imaginer en groseille. Elle en avait vue une fois, près de la ferme avec les grands animaux immenses. Cri de la Bécasse lui avait dit que c’était des chevaux. Et elle avait trouvé ces animaux beaux et majestueux. Elle aurait préféré se transformer en cheval plutôt qu’en groseille. Ou en mésange. Pour pouvoir rejoindre sa maman dans le ciel.
Petite Abeille se mit à ricaner, sortant la petite princesse grise de ses pensées.


« Euh, bah, avant d’être une groseille tu seras une fleur non ? Donc tu seras une fleur de groseille avant d’en être une. Et moi une abeille ! Donc je te butinerais et du coup eh bah on sera copines pour toujours ! »


Nuage de Groseille tourna la tête. Les paroles de la petite lui firent un effet bizarre. Jamais on ne lui avait dit quelque chose comme ça. Il fallait dire que la Groseille avait un côté insupportable que peu de gens appréciaient. La belle était aimée, mais uniquement parce qu’elle était mignonne physiquement. Et que ces propos rappelaient ceux d’un chaton. Les gens n’aimaient pas la petite pour ce qu’elle était. Ils l’aimaient parce qu’elle était encore un chaton dans sa tête. Et qu’elle ne grandirait probablement jamais. Alors les paroles insouciantes réchauffèrent le cœur de la Groseille, elle avait une amie. Une vraie. Souriant de toutes ses dents, la grise regarda sa nouvelle amie courir vers le petit champ de pâquerette. La chatonne noire se roula dans les fleurs blanches en rigolant gorge ouverte et lorsque trois petits papillons s’envolèrent, Nuage de Groseille ne put s’empêcher de bondir. Pattes douces, la novice réalisa un long saut, passant au-dessus de Petite Abeille, elle se contorsionna dans les airs pour faucher le vol d’un papillon aux ailes jaunes. Elle atterrit au sol en roulant, et se mit à rire lorsqu’elle s’arrêta, perdant l’élan de sa chute. Elle se releva, une aile de l’insecte dans sa bouche.


« On chera copines pour touchours hein ? »

GALLINEA

HRP: