(lunar pod) T'FROTTE PAS AU CROU OU ON T'FRACASSE LA CRUCHE // Suie & clan entier - end

Ça parle beaucoup pour pas dire grand chose, même blabla que d'habitude, et grosse cheffe a pas l'air contente, mais pas trop contre non plus, j'ai espoir. Lune va m'aider. Sareth et Éther bons petits aussi, calmes, froids, comme notre déesse. Fière je suis.

La Lune semble perturber les chats des Bois. Ils ne comprennent pas. C'est elle qui guide nos pas, qui montre campement, qui est mes yeux aveugles. Lune c'est lumière. Lune c'est grand guide. Je secoue la tête, et j'entends petite voix de petit chat. Je feule un peu, bébé doit pas pouvoir parler dans grandes discussions. Mais bébé aide.

Lune tue pas pour plaisir. Lune donne pas visions peu claires, Lune très nette : elle m'indique les emplacements de vos Familles et fait mes yeux. Joindre nous, Lunar Pod, c'est entrer sous sa bénédiction. Et avoir guerriers oui, aide pour conquête, nous pas vouloir terres juste pour nous. Vouloir entente, mais pas tout le monde peut être chef de l'entente. A toi de voir si tu veux être chef.

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hrp:

La guérisseuse du clan était restée silencieuse mais Vautour Fauve n'y fit à peine attention, la vieille femelle avait déjà repris la parole, étalant sa croyance mais proposant une offre par la même occasion à l'imposante meneuse du clan. Elle promettait une aide pour des batailles. Mais ses guerriers étaient-ils si fiables que ça ? Ils n'étaient qu'une troupe de chat errant après tout, comment pouvaient-ils se montrer si puissant que ça ? Plus fort que les clans... sûrement pas. Cela semblait impossible. La voix d'Etoile de Suie claqua, elle ordonna à un petit groupe de guerrier de surveiller les trois inconnus avant de se tourner vers Nuit Hivernale. Elle lui fit un signe de la tête, lui demandant de la suivre, signe qu'elle reproduit également dans la direction du Vautour. S'il fronça les sourcils d'abord étonné par la demande de la cheftaine, le guerrier sorti des rangs félins et suivit les deux femelles.

Une fois dans l'antre de la cheffe, cette dernière leur demanda leurs avis, donnant le sien par la même occasion. Comme il s'en était douté, elle songeait également à l'aide que ces Lunar Pod pouvaient offrir pour d'éventuelles conquêtes, et notamment contre la Rivière. Mais d'un autre côté, ces chats n'étaient pas du clan, ils ne pouvaient par leur faire confiance, tout comme il n'avait pas confiance en Graine de Tournesol.

─ On ne sait rien d'eux. Qui nous dit qu'ils sont de bons combattants, ils ne peuvent pas être plus fort que les guerriers des clans, nous nous sommes entraînés toute notre vie pour ça. Sans oublier qu'on ne peut pas avoir confiance, qui nous dit qu'ils vont pas nous trahir ?

Sa fourrure était toujours légèrement hérissée. Il n'avait pas confiance en ce groupe. Il n'avait pas évoqué leur fameuse Lune. Trop prit par l'importance de cette proposition d'alliance. Et puis, il y avait Nuit Hivernale, elle parlerait bien assez de cette croyance pour deux non ? Elle qui devait se sentir proche des étoiles. Lune, Etoiles. Cela n'avait aucune importance aux yeux de Vautour Fauve. Des conneries, dans les deux cas. Peut être légèrement moins pour les secondes, mais, dans tous les cas, ces dernières n'étaient pas bienveillantes. Pas avec le nombre de guerres et de morts qui avaient eut.

T'FROTTE PAS AU CROU OU ON T'FRACASSE LA CRUCHE

Etoile de Suie entraînât à sa suite leur guérisseuse et un guerrier que la novice suivit des yeux. Son père avait il donc gagné en estime chez leur meneuse pour que Vipère Audacieuse, sa mentor et Pupille ne soit pas appeler à venir donner son avis en privée ? Cela lui déplaisait mais elle se garda bien de le faire savoir, ayant comprit que cela ne lui entraînerait que des ennuis, elle préférait de loin garder le refuge de leur anciens, prête à se battre pour eux si nécessaire. Le temps lui sembla s’égrainer lentement et Nuage du Firmament s'efforça de ne pas quitter sa position, de rester droite, fière. Aussi, lors qu’enfin la grosse cheffe revint, s'approchant de la meneuse adverse décharnée, la surprise passa sur les traits de l'apprentie qui s'assit, ouvrit la gueule et la referma comme le ferait une carpe avant de murmurer pour elle-même. -Elle a accepter ... Pour battre ... Les poissons ?!

La siamoise secoua la tête, comme pour chasser une eau imaginaire de ses oreilles, puis elle détourna le regard. La décision prise ne lui convenait pas, où trop peu mais elle n'avait nul droit de le dire en public. Un peu perdue, elle chercha sa mère du regard avant de se résignée. Son avis n'importait pas pour ceux qui avait le pouvoir, le dire ne lui attirerait que des ennuies et elle en avait eu la preuve en voyant Feuille Urticante se faire exiler trois jours. Un goût amer lui emplit la gueule et elle poussa de la patte la boule de mousse dont l'odeur de bile devenait écœurante. D'un pas traînant, elle se retourna et retourna dans l'antre des anciens, tête basse. Elle leur expliqua brièvement la situation avant de finir d'installer quelques plumes de duvet de grive dans la litière de l'un d'eux. Avec de la chance, Etoile de Suie et ses proches ne verraient pas sa réaction, ni les larmes qui lui montaient aux yeux. Son clan venait de la décevoir de nouveau, non seulement en acceptant un solitaire par le passé mais cette fois en acceptant un groupe étranger. Étaient ils tombés si bas ? Devrait elle partir ? Mais seule, avait elle seulement une chance. Toute ses questions se bousculaient dans sa tête triangulaire et elle eu presque envie de s'allonger là. mais elle avait des tâches à accomplir et elle s'efforça de les suivre, bien que, de mauvaises grâce.

Vent du Désert s'en était allée pour une petite balade matinale. Ses enfants étaient désormais assez fort pour rester seuls dans la pouponnière quelque temps, et elle leur faisait totalement confiance. Bien sûr, elle s'inquiétait encore pour eux. Elle ne pouvait pas s'en empêcher depuis la mort de Petite Aubépine. Mais elle essayait de passer à autre chose. Elle savait sa fille chez les Étoiles, leurs ancêtres. La femelle était très croyante. Elle leur faisait confiance, et les remerciait chaque jour, chaque nuit, chaque instant pour tout les soins qu'ils lui prodiguaient.
Bien sûr, elle n'était pas guérisseuse. Depuis la mort de sa fille, elle ne l'avait jamais revue. Elle n'avait même jamais vu ce à quoi ressemblait le Clan des Étoiles. Mais elle connaissait les contes, les histoires et les descriptions rapportées par les chefs et les guérisseurs. Une vie sans peine, sans douleur, où le gibier ne manquait jamais. Imaginer sa petite heureuse la rendait elle-même heureuse. Elle espérait que Petite Pénombre pensait de la même façon. Cette perte avait été très dure pour elle, comme pour les petits de Suie.

Déjà une heure qu'elle s'était éclipsée. Il fallait maintenant rentrer. La vie de Reine était plus chargée qu'elle n'en avait l'air. Avant d'en devenir une, elle imaginait que ce rang ne consistait qu'à dormir, nourrir des petits et manger. C'était bien plus compliqué, mais c'était une vie qui lui plaisait.
Ses yeux se posèrent sur une jolie fleur aux pétales jaunes qu'elle s'empressa de cueillir. Elle pourrait l'offrir à ses enfants et l'utiliser pour jouer avec eux. C'était quelque chose de simple, mais parfois il ne fallait pas grand chose pour s'amuser. Joyeuse, elle retourna à son Clan en trottinant.

Mais elle s'arrêta plus vite que prévu. Une odeur étrange planait dans l'air. Une odeur d'intrus. Sans plus y prêter attention, elle lâcha sa fleur et se mit à courir à toute allure vers le camp. Elle couru à en perdre haleine, mais fut rassurée lorsqu'elle atteignit son Clan. Il n'y avait pas d'agitation qui pouvait trahir un combat.

- Étoile de Suie, essaya-t-elle de crier, la voix brisée par l'essoufflement. Elle avait perdu son endurance de guerrière. Il y a des intr...!

Ses pupilles - sans mauvais jeu de mot - se posèrent sur les inconnus. Elle s'étrangla au beau milieu de sa phrase. Les intrus, c'était eux.

- On accepte l'alliance. Pour l'instant. Vous pourrez rester en bordure du territoire, à condition d'avoir votre aide pour combattre le clan de la Rivière.

À ces mots, son univers paisible et toute sa confiance s'effondrèrent en un souffle.

Éther n'écoutait que d'une oreille les interruptions intempestives des félins autres que celles de la cheffe, jusqu'à l'intervention d'un tout-petit, qui capta également l'attention de Krov. Un sourire en coin apparut quelques secondes sur le visage de la féline grise, puis disparut instantanément. Les Étoiles qui volaient des vies ... Comment cela fonctionnait-il ? Éther avait entendu des histoires de visions, mais ces histoires de vies étaient restées au statut de mythe. Mais, à entendre la cheffe et l'enfant, ces récits étaient bien réels. Les Etoiles leur donnait donc des vies mortelles ... A tous ? Ou seulement à la dirigeante ? Ou à tous ceux appartenant à la haute sphère de ces Clans ? Elle demanderait à Krov, ou enverrait des sous-fifres glaner des informations. Quoiqu'elle irait bien elle-même : ces crétins réussissaient trop souvent à lui colporter des mensonges ou des insanités.

La dirigeante s’écarta du troupeau avec deux subalternes. Éther prit le temps de retenir leurs visages, cela pourrait leur être utile plus tard. Elle avait saisi la principale trame des Clans : un chef, un bras-droit, et un messager de leurs Étoiles. Le reste ressemblait aux insectes de la Famille, avec bien trop d’éclopés à son goût cependant. Elle voyait de vieux visages et des corps traînant jusqu’à eux, cette vision la dégoûtait. Mais qu’on les tue, ils font peine à voir ! Les priver de leur résurrection par volonté de les garder près des vivants, quel égoïsme … Elle fit la moue, puis elle entendit la voix de la grosse écaille résonner à nouveau :

« On accepte l'alliance. Pour l'instant. Vous pourrez rester en bordure du territoire, à condition d'avoir votre aide pour combattre le clan de la Rivière. »

Ce « pour l’instant » était déjà bien plus prometteur que ce qu’ils avaient pu obtenir jusqu'à présent. Éther apprécia d’autant plus le regard féroce de la cheffe. Ils allaient bien s’entendre. Puis, elle s’autorisa à rire du désespoir d’une féline arrivée un peu plus tôt, visiblement atterrée par l’annonce qui lui avait coupé la parole. La féline grise observa cette curieuse chose, et lui sourit, puis elle promena avec satisfaction son regard sur le reste de la foule. Énormément de consternation, principalement. Elle espérait que la cheffe saurait ramener sa troupe à se rassembler plutôt qu’à la renverser, car cela ne les arrangerait guère. Elle dirigea ensuite son regard à nouveau sur la cheffe, et, avec un nouveau sourire, plus chaleureux et calibré que le précédent, elle dit simplement :

« Merci de votre confiance. »

HRP :