(lunar pod) CE MONDE N'EST PAS UN HÔPITAL // Vaillant & le Clan du Vent - end

La morsure de sa sœur la faisait affreusement souffrir. Des courbatures, des crampes, de menus défauts physiques, elle en avait. Mais un pareille douleur, elle n'en avait que rarement ressenties. Elle comprenait maintenant le martyr que devaient souffrir tous les félins blessés revenus de combats avec d'autres claniques ou de bêtes sauvages.

« Heureusement pour vous que ce Clan compte au moins une personne censée. Vous avez bien failli sceller votre sort. »

Coeur Fleuri darda son regard sur l'étranger. Elle l'avait défendu, oui. Mais elle ne marquait en aucun cas son accord avec leur présence ici, et les menaces lui semblaient fort peu à propos. Si Etoile Vaillante le décidait, ils finissaient en chair à corbeaux. Ensuite, l'écaille écouta sa nièce avec attention. La parfaite fille de sa mère.

« Nous rentrons, pas par crainte, mais par mépris. Lune nous protège, et rien ne peut nous arriver. Vous avez refusé offre, tant pis pour vous. Sareth. »

Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire de Lune ? La guérisseuse brûlait d'envie de leur en demander plus, mais le geste de sa sœur l'en dissuada. Elle l'écartait de l'affaire. C'était légitime : une guérisseuse qui discréditait son Clan ! Quel déshonneur ! Une pointe de culpabilité commença à naître dans le cœur de l'écaille, mais pour le moment, seule la colère l'animait. Colère de leur attaque, colère de l'ingratitude de ces étrangers, colère, sans doute aussi, contre elle-même. Cependant, Etoile Vaillante semblait bien plus mesurée qu'au début. Les muscles de la guérisseuse se détractèrent sensiblement. Elle n'oserait pas passer sa colère sur des étrangers, elle avait des valeurs. De quoi t'as peur, Vava ?

« On va devoir avoir une discussion toutes les deux. Et t'inquiète j'vais pas les bouffer sur la route, j'ai compris.
- Pas la peine de me parler comme à une enfant capricieuse. Je ne suis pas elle qui a agi comme telle. »

Elle usa d'un ton aussi glacial que celui de son interlocutrice. Son rang ? Elle n'en avait que faire ! Si la rouquine considérait son acte comme normal, elle lui ferait comprendre combien elle n'était pas d'accord. Pourtant, un petit pincement au cœur la prit à nouveau. Était-ce la faute d'Etoile Vaillante de vouloir redorer le blason de leur Clan et de les protéger des menaces ? Sans doute que non. Elle n'avait pas choisi de succéder à Etoile Fauve puis Etoile de Sable. Mais la fin ne justifiait pas les moyens ! Enfin, une petite idée insidieuse se fit sa place dans son esprit. N'était-ce pas elle, Cœur Fleuri, qui ne supportait pas de voir sa sœur à ce poste ? Pourtant, elle avait été comblée de la voir accéder à ce rang ... Mais tout changeait : Nuage d'Alcidés, Nuage Silencieux et Cri des Albatros grandissaient, son cœur était troublé à la vision du compagnon de sa propre sœur, les Etoiles étaient sourdes à ses appels, et elle craignait de projeter sur sa sœur les mêmes attentes que leur mère. Peut-être était-ce, au final, uniquement un caprice d'enfant ...

Troublée par toutes ces pensées qui tourbillonnaient dans sa tête, elle se contenta de retourner en silence vers sa tanière en claudiquant. Elle ne fit signe ni à Nuage d'Alcidés, ni à Nuage Silencieux de la suivre, et elle dit seulement à l'attention des apprentis auparavant occupés avec elle :

« On finira ça un autre jour. »

Aucune indication sur ce qu'ils devaient faire : cela l'importait peu. Elle allait simplement aller panser sa blessure et revenir à ses vastes besognes de guérisseuse. Et attendre un signe des Etoiles. Comme toujours.

Spoiler:

Ce monde n'est pas un hôpital.

Le guerrier était assis, fort occuper à sa propre toilette lorsque la femelle décharnée des Lunar pod avait pénétrée leur camp. Il lui avait suffit d'une demi-seconde pour se redresser, les crocs faiblement dévoilés, le poil hérissé, guettant une réaction de ses camarades pour bondir sur les inconnus. Le mâle paraissait un adversaire plus coriace mais pour Cobra Royal, il n'en serait pas moins mort si on le lui demandait de tuer. Etoile Vaillante réagit vite elle aussi et parfaitement en adéquation avec ce qu'il attendait de sa meneuse. Aucun compromis possible, qu'ils dégagent et à grand coup de griffe si nécessaire. Il s'avança en même temps que d'autre, gonflant sa fourrure autant que faire ce peu histoire de bien montrer à ses mal-appris que le clan du Vent ne tolère aucune intrusion. "Mauvaise idée bande d'imbécile ..." Il ne dit pourtant mot, préférant une bonne bagarre à des paroles. Pour une fois, Tâche d'If fit montre de bon sens et le matou réalisa un peu tard qu'il se trouvait aux côtés de la lieutenante, mais peu lui importait puisque comme lui, elle semblait prête a arracher la fourrure galeuse des os de ses étrangers.

Cœur Fleuri en revanche avait un comportement digne d'un chat domestique et Cobra ne put réprimer un grognement. Néanmoins il savait que ne pas montrer ouvertement le désaccord entre les membres était une priorité et surtout, il préférait amplement garder à vue les inconnus. Le félin plissa les paupières avant de remuer la queue. Son nom faisait parti de ceux qui raccompagnerait ses inconnus et il émit un faible ronronnement de satisfaction.

- Quel bande de cervelle de souris ...

Il siffla ses mots entre ses crocs, à l'intention de ses camarades tout en désignant les Lunar Pod. Il était prêt a sortir les griffes si nécessaire, mais il préférait guetter leur meneuse. Il remuait néanmoins nerveusement la queue. Une bonne bataille, voilà ce qui lui manquait et l'arriver de ses félins menaçant semblait accueillir ses vœux. peut-être quelques uns des leurs y laisserait la vie ? Il coula un œil sur la lieutenante avant de gagner l'entrée du camp, réprimant ses pensées les plus noirs. Si mort il y avait, il faudrait que ce soit chez leur adversaires, histoire de bien démontrer que son clan était un clan fort. Très fort.

Beaucoup de choses se passent, conflit arrive. Et ça parle encore, beaucoup, beaucoup, parlent trop ces chats-qui-courent. Pas assez action.

Quiconque vous trouvera sur nos terres vous chassera quoiqu'il en coûte. Entendez bien cela.

J'agite les vibrisses, prends pas la peine de répondre. Pas gaspiller salive. au moins, chatte chef plus claire que les autres, plus vindicative. Choses claires avec elle, Lune devra nous prêter sa force pour les soumettre, ils ne se feront pas attraper avec la langue. Bruit, bruit, mais je parviens à trouver l trouée de silence qui est forêt, et Maison.

Et je pars, avec Sareth.

a queue fouettant l'air, Sareth se tenait près de l'abesse, près à parer une nouvelle attaque. Il forçait les poils de son échine à s'aplatir, essayant de ne pas avoir l'air agressif.
Car ils étaient submergés par une vague d'histilité, et il tentait d'en bien que mal de garder la tête hors de l'eau, sans se noyer. N'importe quoi aurait pu déclencher une attaque.
La partie semblait perdue.
Le gros chat se triturait les méninges pour faire changer d'avis cette auditoire qui était d'emblée rédhibitoire à tout ce qu'il aurait pu dire.

Krov pensait comme lui car elle ordonna le départ.

Regrettable. lâcha Sareth, parcourant l'Assemblée du regard.

La prochaine fois qu'il les verrait, ce serait sûrement sur le champ de bataille.
Pourtant, tout n'était pas perdu à son avis. La femelle qui s'était interposée semblait vouloir en savoir plus sur eux, il serait peut-être possible de la recruter, ou même de s'en servir pour une division interne, vu qu'elle semblait avoir du pouvoir au sein du Clan. Les potentielles recrues étaient silencieuses, mais existantes selon le matou.

Il se coula finalement derrière sa meneuse, protégeant ses arrières, pas le bon moment pour qu'elle disparaisse.

HRP:

Nous étions restée en arrière Éther et moi. Nous avions eu quelque empêchements, et Krov avait jugé bon de rester seule avec Sareth - comme s'il savait se battre, la bonne blague - pour le dernier clan. Quoiqu'il en soit, je n'avais pas traîné. Pas que j'aimais l'abbesse, mais je tenais à la protéger comme je l'avais toujours fait avec ma soeur. Et la laisser seule ne me plaisait guère.

Quelle ne fut pas ma surprise quand je vis Krov suivie de Sareth les poils HERISSES (nan mais vous vous rendez compte, ça lui arrive), le tout accompagnée d'une véritable escorte de luxe, constituée d'une brute épaisse au pelage de feu, qui respirait la haine et l'énervement, et deux autres guerriers lapins, un noir, et... Une qui était aussi laide que Krov. Clairement, j'ignorais que cela était possible.
On me fit signe de ne rien dire. Soit. Je m'arrêtai, laissant Krov me dépasser ainsi que Sareth afin qu'il prenne la tête du troupeau. Je me plaçai derrière Krov, juste devant celle qui semblait être la chef des lapins. L'albinos semblait bien curieuse, je lui lançai un sourire en disant "hey", les yeux malicieux.
La discussion avait du mal se passer. Le contraste entre chef et cette guerrière était tout de même bien amusant.

Un grognement rauque attira mon attention. C'était la cheftaine qui ne semblait pas apprécier mon interjection. J'haussai les épaules, lui souris d'un sourire bien provocateur et fis un duel de regard avec elle. Ses yeux traduisaient tellement une haine incomensurable, et pourtant contenue. Pupilles tueuses qui venaient se confronter à ma faim insatiable. Faim de violence.

Nous finîmes par arriver à leur frontière tant chérie. Est-ce-que Krov allait dire une dernière chose aux lapins? En tout cas, elle n'en eut pas le temps puisque la rousse prit la parole en premier.

« Chats qui courent ! Nous Lunar Pod, Famille nouvelle ici. Lune nous a guidé jusuqu'à vous pour vous proposer venir avec nous, union. Pour étendre son pouvoir et aussi avoir terres pour vous, et nourriture pour nous. Accord ou mort. »

Dit la vieille peau en entrant dans le camp. D’un, on ne sait pas qui elle est. Deux, sa Lune de bouseux on n’en a absolument rien à foutre. Trois, autant s’allier avec lapin il sera encore plus agressif. Quatre, on court, mais on s’appelle le clan du Vent. J’avais tellement envie de l’ouvrir et de remettre en place l’aveugle et son toutou poilu, mais Etoile Vaillante a fait mieux. Déjà, elle les remet à leur place, mais en plus elle nous fait signe. Oh les pauvres petites choses… Elles vont se faire dessus face à nous. Notre chef se lance et fonce sur la bête qui à parlé. Mais sans prévenir, Cœur Fleuri se retrouve devant elle et reçoit le choc.

J’ai pas tout compris là… La guérisseuse à protégé les intrus ? Qui nous on insulté de surcroit. Je crois rêver. Je crache sur les deux débiles mais aussi sur cette guérisseuse qui semble avoir des papillons dans le crâne.

« Tu attaques deux chats sans défense dans ton propre campement ?! Est-ce que tu as perdu la tête, Etoile Vaillante ?! Tu ne leur laisses pas une seule chance de s'expliquer avant de te jeter sur eux, tu ressembles à un chien enragé ! »

Mais t’es malade princesse ? Va te faire soigner, ça va devenir grave. Oh pardon, c’est toi qui nous soigne… On est mal, c’est moi qui vous le dis. Je n’en reviens pas. Ces chats sont entrés dans le camp – par je ne sais quel miracle d’ailleurs – et cette imbécile les défends. On aura tout vu.
Je suis les échanges entre les félins. En plus elle contredisait la chef devant les p’tites choses. D’ailleurs le gros poilu parle. Sceller notre sort ? Tu rigoles ? Je chuchote presque pour moi-même « pauvre tache ». D’ailleurs, enfin une personne censée – j’aime reprendre le terme de l’autre poilu – du Vent ouvre la gueule. Cri des Albatros, la p’tite blanche exprime sa pensée.

« Vous venez foutre le bordel dans notre Clan et vous venez ensuite chialer quand on vous demande de vous en aller. Vous semez la discorde là où vous passez. Vous êtes les cancers de la forêt, foutez le camp, notre cheffe vous l'a demandé, on a pas besoin de votre accord. »

Que de vulgarité bien placée, je l’aime déjà. La discussion continue, plus lassante qu’autre chose. Je voulais juste que les débiles de la Lune se cassent. Et c’est ce qu’il va se passer.

« Allez, cassez vous les bouseux. »

Je tenais à ajouter mon grain de sel. Je ne sais pas qui sont ces deux loustics, mais j’ai comme l’impression qu’on va les revoir. Mais cette fois, ils vont tellement prendre cher… Une fois les autres partis, je reprends mes habitudes. C’est-à-dire me préparer à aller chasser. L’hiver va être rude, et un bon lapin ou lièvre n’est pas de trop. Mais j’ai comme l’impression que bientôt, j’aurais d’autres priorités.