[LP] Parle-moi des étoiles... ~ Nuit Hivernale - abandon

Je ne sais plus trop quoi penser. Petit Aubépine est partie, tout comme Petit Ver et Boule Brulante. Il était trop petit pour que le clan des étoiles veuille d’eux non ? Pour moi oui. Je voulais devenir apprentie en même temps qu’eux, et être la plus forte de tous ! Devenir même pupille… Mais maintenant qu’ils ne sont plus là, comment y arriver ? C’est sans espoir. Je ne sais même ce que je veux... Sans eux c’est différent. Il y a Petite Mouche encore c’est vrai mais c’est pas pareil. Ce n’est que mon frère de lait, alors que Aubépine bhé… C’était ma vraie sœur ! Elle me manque tellement.

J’ai envie de passer apprentie pour commencer l’entrainement, mais ce ne sera plus pareil. Je suis sortie de la pouponnière, j’essaie de passer le plus de temps dehors possible pour éviter cet endroit sinistre. Maman est triste aussi. Je sais que ce n’est pas de sa faute s’ils sont partis, elle ne pouvait pas nous surveiller comme il faut, tous. On était cinq après tout… C’est difficile. J’aime toujours ma Maman parce qu’elle fait ce qu’elle peut pour nous, elle est toujours là pour P’tite Mouche et moi. Même si elle est triste. J’ai envie de devenir une guerrière pour elle ! Vraiment, mais je sens que je n’y arriverais pas sans ma sœur.

Il fait un peu froid dehors mais c’est pas grave, je sens bien que le temps est un peu plus doux d’au début. Je m’ennuyais, toute seule en marchant dans le camp. Je voyais les guerriers bouger, les apprentis pareils, je les enviais tellement… Je voulais faire la même chose ! D’ailleurs… Je pourrais peut-être aider Nuit Hivernale ? Elle pourrait m’apprendre des trucs… Oh et peut-être me dire pourquoi les étoiles ont appelé Aubépine et P’tit Ver. Elle n’a pas réussi à sauver les deux, mais je ne lui en veux pas trop, elle a fait ce qu’elle pouvait aussi.

Je me dirige donc vers la tanière de la guérisseuse. En arrivant à l’entrée l’odeur des plantes tourne autour de moi. J’aime bien c’est sympa. Après je n’y passerais pas ma vie, être guérisseuse c’est pas pour moi. Je veux être guerrière – si j’y arrive – après, rien ne m’empêche d’être curieuse…

« Euh… Bonjour Nuit Hivernale ! ça va ? »

Je ne la voyais pas encore, mais je sentais bien qu’elle était dans le coin.

« Je euh… Tu as besoin d’aide ? »

J’avais peur de la déranger. Elle est en même temps à l’écoute de tous mais si mystérieuse… Ce n’est peut-être que mon impression, je ne sais pas. En attendant, seul le silence me répond. Elle n’est peut-être pas là, ou alors elle est trop occupée pour donner de l’attention à un chaton comme moi. Penaude, je commence à faire demi-tour pour partir de là.

« Je suis là Petite Pénombre... »

Je tourne la tête, les oreilles droites avec mon immense regard bleu. Mon cœur fait un bond. Elle est là ! J’ai eu peur en entendant sa voix à la place du silence, et en même temps j’étais contente qu’elle soit là. La queue bien haute, je l’écoute.

« Oui tout va bien. Aujourd'hui je me suis chargé de tout ce qu'il fallait faire. Alors ne t'inquiète pas. »

La guérisseuse me montre du museau sa réserve de plante toute ordonnée. « Ah… ». Je ne savais pas trop comment réagir. J’aimerais bien parler un peu avec elle, sans pour autant lui faire perdre son temps. Savoir des choses sur le clan des étoiles… Et la mort ? Du moins, pourquoi ma sœur est partie si tôt. Tout comme P’tit Ver et Boule Brûlante.

« Néanmoins, si tu veux vraiment m'aider, j'ai quelques plantes à ranger par là. Essaie de les ressembler et d'en faire des petits tas, repère-toi à leur odeur et leur forme. Tu vas voir c'est facile. »

Oh cool ! Elle m’encourage à entrer dans sa tanière pour trier les plantes. J’étais toute contente de pouvoir servir à quelque chose. Enfin ! Il était temps. Je m’avance à petit pas n’osant pas trop comme si cet endroit était sacré, autant que la pierre qui brille dont maman m’a parlé déjà. Devant le petit tas, je renifle les plantes. Il y a plusieurs odeurs différentes, et des formes différentes. Wooow ! Je vois une espèce de feuille – en même temps dans la forêt, il y en a pas mal – qui est un peu différente de celles que je vois d’habitude. Je la mets de côté en même temps que j’essaie de trier. Je la désigne de la patte et demande le regard plein de curiosité :

« C’est quoi cette feuille ? »

Je fixais Nuit Hivernal en ouvrant grand les yeux, curieuse de savoir ce que c’est ? Il y a tellement de plante à retenir… Je ne sais pas comment elle fait pour s’en sortir, s’en souvenir et de toutes ! Ainsi que des effets et quand les utiliser. Je suis admirative devant ceux qui choisissent d’être guérisseur, il y a tellement de choses qu’ils doivent faire, qu’ils ne doivent pas faire… Moi qui veut explorer le monde, je ne dois être soigneuse ! Quand elle m’aura répondu, je lui demanderais pour les étoiles… En attendant, je continuais à essayer de trier le petit tas. Je me montrais prudente, on sait jamais avec les plantes.

« Tu dois retenir tellement de chose ! En fait, t’es plus forte que n’importe quel guerrier. »

La force dont faisait preuve Nuit Hivernale était impressionnante. Elle n’est pas la même que celle des guerriers, mais elle à un savoir qui lui permet tout. Alors elle est plus forte que tout le monde.

Nuit Hivernale semblait perdue dans ses pensées. J’ai dis quelque chose qu’il ne fallait pas ? Pourtant, dire qu’elle est plus forte que n’importe quel guerrier du clan, ça devrait lui faire plaisir non ? Je ne sais pas.

« Petite Pénombre... tu te sens seule, n'est-ce pas ? Pardonne-moi... »

Elle était toute triste. Je l’étais un peu aussi, mais c’était comme ça, c’était la vie, alors pourquoi me demandait-elle le pardon. Je m’approche de la grande guérisseuse et me frotte contre elle. C’était un petit câlin pour essayer de la réconforter. Il faut que je lui explique que je ne lui en veux pas. D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi je suis en voudrais.

« Pourquoi tu me demande pardon Nuit Hivernale ? Je ne t’en veux pas du tout ! Bon oui, je suis un peu seule parce qu’Aubépine, P’tit Ver et Boule Brulante ne sont plus là, mais c’est la vie non ? »

Des fois je refaisais ce rêve, où j’étais avec ma sœur. Toutes les deux on chassait dans la forêt, grimpait aux arbres pour attraper les écureuils fuyants, on faisait fuir les ennemis qui entraient sur notre territoire. On était de fières Pupilles, puis ensuite, je revoyais la pouponnière, avec l’odeur de mort et d’étoile. Elle était allongée là dans la mousse, sans plus jamais respirer. C’était un rêve un peu triste, parce que je voyais souvent ma sœur dans cet état. Puis ensuite, je voyais P’tit Ver, tout malade, vomissant, tout triste, pleurant sa douleur. C’était mon frère de Pico. Maintenant il me restait juste P’tite Mouche, mais il n’était pas en forme lui, plutôt secoué par ce qu’il à vu.

Finalement, je me détache doucement de Nuit Hivernale, et plante mon regard bleuté dans le siens, comme deux océans qui se rencontrent. J’avais l’air si… innocente.

« Nuit Hivernale, on finit tous par mourir un jour, c’est comme ça pas vrai ? Et puis après il y a le clan des étoiles. Mais voilà, une vie n’est pas éternelle. A moins que les chats immortels existent ? »