(lunar pod) Amour fraternel. - end

Le clan du Tonnerre était souillé. S'il avait déjà commencé à l'être avant la bataille qui avait eu lieu contre le clan de la Rivière, il l'était d'avantage maintenant. En plus de Graine de Tournesol, il y avait à présent tout ces chatons qui venaient tout droit du clan des gueules de poissons. Mais le Vautour ne pouvait rien y faire. Quand bien même il était à présent le lieutenant du clan du Tonnerre, cela ne signifiait pas qu'il pouvait changer quoi que ce soit. Etoile de Suie avait prit cette décision, donné l'ordre. Il c'était exécuté, comme les autres guerriers du clan. Les paroles du chef doivent être respectées. C'était ainsi.

Le soleil était en train de se coucher, disparaissant peu à peu derrière la ligne d'horizon. Vautour Fauve était l'un des rares félins à être présent dans la clairière. Il avait formé les patrouilles qui auraient lieux jusqu'au petit matin, puis il recommencerait le lendemain. Tout comme il l'avait fait à l'aube de cette même journée. Un travail lourd, répétitif et important. Qu'il ne pouvait négliger. Profondément perdu dans son esprit, il ne se rendit pas compte de la silhouette grise qui était apparut juste devant lui. C'est sa voix qui le sorti de cette absence. Il fronça les sourcils. Après son geste lors de la bataille contre la Rivière, il ne pensait pas le revoir de sitôt, pourtant il lui avait bien fait comprendre que cette discussion n'était pas terminée, mais intérieurement, il pensait que son frère resterait silencieux, se contentant de lui lancer des regards désapprobateurs ou encore déçus peut être. Pourtant, c'était bien lui qui était là, devant lui. Lui annonçant qu'il n'avait en effet pas terminé la dernière fois. Poussant un soupir pour la forme, le Vautour lui répondit simplement :

— La fois où tu m'as frappé ?

Il le regarda droit dans les yeux, se remémorant ce fameux coup qui n'était même pas des plus douloureux - bien qu'il soit mérité, laissant planer le silence quelques instants avant de lâcher :

— Vas-y, je t'écoutes.

Le guerrier gris hocha simplement la tête, donnant ainsi raison à son frère attendant que le Vautour lui donne finalement son attention. Profitant du temps que le lieutenant lui accordait, Busard Cendré s'assit, restant encore quelques secondes silencieux avant de commencer par s'excuser pour la gifle qu'il lui avait mit lors de la bataille contre les poissons. Vautour Fauve se contenta de balayer l'excuse d'un léger mouvement de la patte. Il avait déjà fait pire, n'est-ce pas ? Il souhaitait surtout entendre la suite. Le guerrier avait baissé la tête, comme pour accentuer les excuses qu'il venait d'offrir à son frère. Une grimace se dessina sur ses lèvres avant qu'il n'avance une de ses pattes avant et ne poursuive en lui demandant s'il était vraiment sérieux a propos de Coeur de Serpent, Nuage du Firmament et également de lui même. Il avait achevé ses paroles en désignant du bout de la patte la vieille blessure qui se trouvait près de son oeil.

Vautour Fauve grimaça en repensant au jour où il lui avait infligé ce coup. Non il n'avait pas pensé ce qu'il avait dit lors de la bataille. Du moins en ce qui concernait la blessure de son frère. Il le regrettait d'ailleurs. Ce jour maudit où seulement guidé par la colère et la fierté, il c'était senti insulté par son jumeau.

— Tu penses vraiment que j'ai blessé Coeur de Serpent ? Elle s'en foutait totalement si tu veux mon avis, tout comme elle se fichait totalement de moi. Tout ce qu'elle voulait, c'était des enfants. Elle a eut Nuage du Firmament et lui a transmis sa folie. C'est comme ça.

Il poussa un soupir agacé. Non, cela l'étonnerait que son ancien mentor l'ai un jour aimé comme lui il l'aimait à une époque. Tout ce qui était important c'était les étoiles et les enfants. Puis Petit Firmament est arrivée, seule survivante de la portée. Le Vautour avait été énervé à ce moment là, décidant de tourner le dos aux deux siamoises, puis lorsque sa fille eut grandi, elle se montrait aussi folle que sa mère. Peut être que s'il avait été là pour elle, cela n'aurait pas été le cas... peu importait de toute façon.

— Et pour toi... J'étais qu'un gamin, nous étions que des gamins, j'étais en colère, blessé dans ma fierté. Je ne me suis pas contrôlé. Je suis désolé.

Il avait mis du temps à prononcer ces trois petits mots. Ces mots d'excuses si simple et si important. Pourtant, cela lui paraissait être bien peu pour ce qu'il avait fait. Mais il se contenterait de ça pour l'instant. Peut être cela évoluerait plus tard... ?

Un silence de plomb avait suivit ses excuses. Busard Cendré semblait surprit. Ou du moins, il resta silencieux, mettant un temps phénoménal à répondre. Il finit par se racler la gorge. Répondant simplement que cela faisait trente-cinq lunes qu'il avait attendu qu'il lui demande pardon. Trente-cinq longue lunes à attendre que son frère à la fierté immense viennent s'excuser pour son acte. Une attente interminable. Vautour Fauve se contenta de regarder un point invisible se trouvant derrière son frère. Ne souhaitant pas croiser son regard. Il avait conscience d'être en tord mais ne souhaitait pas aller plus loin que ces trois petits mots. Sa fierté étant de retour. Finalement le sujet dévia de nouveau sur le sujet Coeur de Serpent et Nuage du Firmament ce qui arracha un soupir au lieutenant.

Busard sembla essayer d'être compatissant, prétendant comprendre que la découverte du fanatisme de son ancienne compagne avait dû être dur mais que Firmament n'y était pour rien et que la folie n'était pas héréditaire. Puis il termina sur un sujet sensible... Malgré le nombre de lune, il s'agissait encore d'un point délicat. Son fils perdu. Qui jamais ne le connaîtra. Vautour Fauve serra les crocs.

— Tu prétends qu'elle n'est pas folle, mais il suffit de la regarder pour voir qu'elle croit dur comme fer être l'élue du clan des Etoiles. Et jamais, jamais je n'aurais laissé la folie de Coeur de Serpent toucher mon fils.

Il jeta un regard noir à son frère. Comme s'il avait totalement oublié les excuses qu'il lui avait faite quelques secondes auparavant. La douleur qu'il ressentait toujours face à la perte de cet chaton était toujours vive et il ne souhaitait pas y penser. Mais à présent qu'il était lancé là dedans, il ne pouvait s'empêcher d'y songer. Nuage du Firmament aurait-elle été comme ça si son frère avait survécu ? Aurait-elle seulement portée le même nom ? Aurait-elle été moins croyante ? Tant de questions pour aucunes réponses.

Busard Cendré semblait n'en avoir que faire de son regard d'avertissement. Finissant par lâcher qu'il était inutile de faire cette tête ci en sa présence, cela ne l'effrayant plus depuis bien longtemps. Il retourna dans le silence. Cela n'étonna même pas le lieutenant, il avait l'habitude. Bien que cela faisait plusieurs lunes qu'ils n'avaient pas eu une vrai discussion, c'était dans la nature du guerrier gris. Finalement, il finit par sortir trois mots qui firent froncer les sourcils au Vautour. Ce dernier resta immobile et silencieux. Se refusant de demander une explication plus précise de lui même. Son frère devrait bien finir par reprendre de lui même. Et en effet il le fit. Expliquant que Nuage du Firmament subissait du bourrage de crâne depuis sa naissance et que c'était cela qui expliquait sa soit disant folie.

Vautour Fauve souffla. Ce n'était là qu'une excuse. Et quand bien même cela était vrai, le résultat était bel et bien présent. Busard Cendré reprit une nouvelle fois, apprenant à son frère qu'il avait essayé de s'approcher de Firmament mais que Coeur de Serpent l'avait protégée. Le Vautour leva les yeux au ciel. Cela ne l'étonnait guère. Tout ce qui était important aux yeux de son ancienne compagne était sa descendance... et les étoiles. Etant donné qu'elle était persuadée que Nuage du Firmament était l'élue des cieux, cela revenait donc au même. Au final, son frère semblait simplement vouloir qu'il est une vie plus simple.. plus saine peut être également.

— Elle me déteste, je la déteste et c'est très bien comme ça.

Vautour Fauve était buté. Il refusait tout simplement d'entendre la voix de la raison, pourtant, elle venait de son frère. Et dieu savait que ce qu'il disait avait de l'importance. Mais une part de ce qu'il avait dit était tout de même juste. Nuage du Firmament le haïssait. C'était ainsi depuis bien des lunes maintenant.

Il semblait que Busard Cendré n'était pas du tout de l'avis de son frère. Ce qui fit rouler des yeux le guerrier brun. D'après lui, sa fille avait fait la même chose. Prétendant que son père la détestait. Ce qui avait sûrement une explication. Il fallait dire que le lieutenant n'aidait pas pour la détromper. Le guerrier gris lui demanda s'il n'était pas tant de cesser cette comédie. Trouvant cette situations idiote. Vautour Fauve souffla d'agacement. Cette discussion commençait très sérieusement à l'ennuyer. Il n'y avait aucun intérêt à cette dernière. La relation qu'il entretenait avec Nuage du Firmament n'était pas simple, elle était même plutôt difficile pour être honnête, mais elle était comme elle était. Et cela ne changerait pas. Aucun des deux ne faisant vraiment d'effort... enfin la jeune siamoise en avait fait il y a de cela quelque lunes, lorsqu'elle était venu le voir, mais on ne pouvait pas dire que cela c'était très bien passé.

— Il n'y a rien à faire, c'est comme ça, et ça me convient très bien.

Nouvelle preuve de son entêtement. Il ne souhaitait pas faire d'effort, préférant utiliser ce temps qui serait à ses yeux gaspillé en faisant une telle chose pour aider son clan et assumer son nouveau rang. Ce qui était bien plus utile et important pour lui que d'essayer de se rapprocher de la fille de la folle du clan.