Petit Merle ~ « Regardez et admirez. »

Petit Merle est encore trop jeune pour juger. Mais en sachant qu’il admirait la façon qu’Etoile du Corbeau avait de diriger, pour lui, tout ce qu’il avait pu créé ou envisagé lui convenait. Je vais cependant vous donner un aperçu de ce qu’il pourra penser.

Militaire : Pff ! Que des bêtises. Petit Merle refuse de se faire flanquer d’un crétin... à ses yeux, il est inutile de mêler un chaton à un guerrier peu expérimenté juste parce qu’ils... se complètent. C’est pas poneyland ici ! Il faut être entraîné avec rigueur et apprendre aux apprentis à se battre, griffes sorties ! Alors on va pas se mentir hein. Si Petit Merle se retrouve avec une femelle ou un handicapé du cerveau, il risque de provoquer un scandale. Croyez-le ou non, ce bestiau est capable de s’affirmer avec clarté. Ne l’imaginez pas capable de fermer les yeux là-dessus.
Néanmoins, l’idée de la cérémonie lui donne envie. Ça serait une occasion pour lui de prouver aux autres chatons et aux vétérans qu’il est géniallissime et incroyable !

Sociale : Enfin quelque chose qui lui semble familier. Il est intelligent de la part du meneur actuel d’avoir gardé le bon sens du Corbeau. S’il trouve une femelle, il veut qu’elle lui soit loyale et qu’elle lui obéisse au doigt et à l’œil. Ce règlement l’y obligera, et ainsi il pourra être tranquille !
Un bon point pour l’homosexualité. Rien qu’à l’idée de s’imaginer avec un autre mâle, des frissons lui parcourent l’échine.
De plus, l’idée de favoriser les chatons prometteurs ne lui déplaît guère. Même fort intéressé. Il tentera par tous les moyens de se faire remarquer en tant que chaton d’exception !

Étrangère : La chasse ne l’intéresse pas. Cependant, si une patrouille à la frontière venait à se présenter, il sauterait sur l’occasion. En espérant pouvoir planter ses griffes dans la chair ennemie ! Les autres guerriers le remarqueraient pour sûr !

✧ Pour ce qui est du pouvoir, ces mesures lui conviennent. Néanmoins, en ce qui concerne les sanctions... on va dire qu’il aurait été dix fois plus rude qu’Étoile de Pierre. Les erreurs ne sont pas pardonnables, quelle que soit leur nature. Un traitre doit être frappé et un égoïste flanqué aux corvées des apprentis et ridiculisé pendant plusieurs lunes. Ah et, j’oubliais. Pas de nourriture jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus combattre contre un jeune guerrier. Il en rirait la gueule grande ouverte !
Que les poissons pouilleux aillent en enfer ! Il ne faudrait garder que ceux dont les écailles brillent au soleil. Les véritables guerriers ! Les guerriers purs !

Depuis sa plus tendre enfance, Petit Merle est difficile. Il demande beaucoup d’attention de la part de ses compagnons, se décrivant au passage comme étant « digne » de succéder au trône. Cela semble logique à ses yeux. D’autant plus que son oncle n’était autre que le précédent meneur. Une bonne raison pour se vanter et hurler à tue-tête que cette place lui revient de droit.
Fier et dominateur, il tente de s’approprier les regards des chatons de la pouponnière, haussant constamment la voix, de sorte à donner l’impression d’être plus... puissant ? Même lorsque les reines lui ordonnent de baisser d’un ton, il n’en a que faire et se contente de leur tirer la langue. Ce qui bien évidemment, les font devenir rouges de colère ! Seulement... elles n’ont pas le courage ni l’autorisation de lever la patte sur lui. Il reste le neveu d’un meneur qui fut autrefois des plus tyranniques et haïssables. Et cela, Petit Merle le sait. Il le sent et en profite pour faire sa loi.

✧ Ce bestiau aura hérité des défauts peu charitables de son oncle. Mais également des fantasmes et idéaux que ce monstre imposait à son Clan. Comme si chaque être sous son règne devait penser comme lui et obéir, quels que soient les ordres donnés.
Petit Merle l’admirait et avait toujours souhaité lui ressembler. Cette haine et ce manque de respect pour ces ridicules guérisseurs ! Oh vous n’imaginez pas à quel point il peut raffoler du jour où il aura l’occasion de tous les écrabouiller ! Leur montrer qu’ils ne sont rien de plus que de simples mangeurs d’herbe, destinés à lui obéir. Comme tous les autres d’ailleurs !
Et ne parlons pas de ces regards lancés aux femelles. À ses yeux elles ne sont rien de plus que des objets. Alors pourquoi y avait-il donc une guerrière au rang de lieutenant ? Une reine même ! Que faisait-elle en haut de ce podium ? Elle qui aurait dû passer ses journées entières au fond de la tanière. Petit Merle trouvait cela impensable, inadmissible... Si ça n’avait tenu qu’à lui, il l’aurait exilée du camp pour avoir osé faire honte au Clan de la Rivière.

✧ Violent, blessant mais rusé... il n’hésite pas à s’en prendre à ceux qui le sous-estiment. Ses paroles sont brutales et destinées à faire souffrir ses interlocuteurs. Il ne tolère pas les erreurs et refuse d’admettre un échec. Si quelqu’un se moque de lui, il fera appel à la violence. Dès lors, une longue dispute peut éclater. Sachez qu’il tient avant tout à l’image qu’il renvoie. Un chef incapable de se défendre ou de prendre une décision est digne de croupir en enfer. Et ce chaton bouille de colère à l’idée d’être rabaissé ! Donc... en résumé, personne d’autre (mis à part le chef et le lieutenant) n’a le droit de ridiculiser ou de donner un ordre au neveu d’Étoile du Corbeau. Sans quoi le provocateur sera défié et combattu jusqu’à ce leurs corps ne puissent plus se soulever du sol.
Cependant... lui, il en a le droit. Si quelqu’un trébuche, il le regardera de haut et lui fera comprendre qu’il n’est rien d’autre qu’un... déchet ?
Voilà là sa vision des choses. Un roi dirige son peuple comme Petit Merle dirige la pouponnière. Avec courage et mépris.... En espérant qu’il sera plus tard capable de diriger un Clan.

✧ Parlons maintenant du Clan des Étoiles. Là où sont censés vivre les chats des Clans après la mort... c’est... possible. Mais Petit Merle n’y prête pas forcément attention. Disons plutôt qu’il a du mal à y croire. Pour lui ce ne sont que des balivernes arrangées pour plaire aux beaux yeux des chats... Néanmoins, pourquoi pas ? Y croire pourrait lui apporter quelques avantages divers. Ne vous méprenez pas cependant. Il croit en ce lieu après la mort. Mais leur protection n’est qu’illusion. Si les Clans venaient à être en danger... que feraient les étoiles ?... rien. Sauf si la magie existe en ce monde.
Faites donc attention. Même s’il n’a l’air que d’un enfant innocent et faible aux premiers abords, il est rusé. Mais trop émotionnel. La colère l’emportera avant qu’il n’ait pu aborder un plan plus... stratégique.
Et je n’oublie pas. Gare à vous, enfants d’Étoile du Corbeau, vous êtes toisés. Vous êtes haïs et jalousés par cette boule de poil noire. Et dès qu’il en aura l’occasion, il vous réduira en charpie. Vous serez ridiculisés !

Mauvais perdant – Arrogant - Susceptible – Violent - Vantard – Courageux – Ambitieux – Grande-gueule – Cassant – Dominateur – Rancunier – Xénophobe – Intolérant – Manipulateur - Rusé – Sous-estime les femelles – Pas de respect pour les guérisseurs.

Petit Merle n’a pour l’instant que peu l’étoffe d’un grand guerrier. Disons même qu’il est assez petit comparé aux autres chatons. Alors, histoire de compenser, ses pattes courtes sont particulièrement vives et puissantes. Et je n’oublie pas ces jolies griffes qu’il entretient avec soin, de sorte à ce qu’elles tranchent facilement la peau de ses proies/ennemis. Cette rapidité et cette agilité sont dues à la forme de son corps. Il est fin, long et assez souple. Ses os sont légers, lui permettant de facilement enchaîner des attaques, mais néanmoins capables de se fracturer. Ne vous égarez pas. Le choc devra être puissant pour espérer le briser.
Ses sens ne sont pas forcément plus aiguisés que la majorité. Il a simplement une très bonne ouïe. Ce qui explique la taille de ces oreilles. D’ailleurs, on lui dit souvent : « Ta gueule est aussi grande que tes oreilles ». Il le prend très mal... mais cet atout lui permet de constamment surveiller ce qui l’entoure et d’entendre clairement chaque détail.

Force ; 110
Vigueur ; 50
Prestesse ; 50
Furtivité ; 90
Agilité ; 200


✧ Son pelage est aussi noir que les plumes d’un merle. Du bout de ses oreilles jusqu’aux extrémités de son corps, les poils sont courts et soyeux, constamment entretenus par la langue râpeuse de sa mère. On ne peut pas dire qu’il soit irrésistible avec cette apparence. Mais la faute revient à cette expression emplie de mépris et de colère. Pourtant, ses yeux sont d’un magnifique bleu, regroupant les nuances des océans. Dommage qu’il soit gâché par cet esprit malveillant.
Il y a néanmoins quelque chose qui correspond à son caractère pourri. Cette belle cicatrice au dessus de son museau offerte par les étoiles comme punition pour son irrespect. Mais il s’en vante encore... comme quoi. Chaque occasion de se mettre en avant est bonne.

✧ Je finirai en vous prévenant de certaines faces cachées de son physique. Prenez garde aux griffes mais également aux crocs. Il serait capable de vous les planter dans la peau. Et souvenons-nous que l’habit ne fait pas le moine. Un chaton qui donne l’impression d’être frêle et faible en temps normal pourrait très bien s’avérer être féroce et vif lorsqu’il doit se défendre ou en venir à la violence. Restez vigilants !

Né sous un doux soleil d’été, Petit Merle fut mis au monde par Rivière Azur. Son frère Petit Lynx et lui furent chaleureusement accueillis par le reste du Clan. Seulement... et malheureusement... ils se rendirent vite compte que les gènes donnés à l’un d’eux n’étaient autres que ceux de son oncle. Un héritage cruel et horripilant. « Quel enfant raté »... murmuraient certains guerriers. Car il fallait l’avouer, à peine eut-il ouvert les yeux qu’il haussait la voix et désobéissait volontairement aux ordres donnés par sa mère. Devant les autres chatons, il répétait bêtement les paroles de son oncle et hurlait sans retenue qu’il serait le prochain roi. Mais ces paroles étaient cruelles et insultantes. Les reines ne pouvaient laisser un tel idiot influencer leurs chatons. Seulement... elles eurent beau essayer, Petit Merle n’en écouta pas une seule. Il leur grimaçait au visage et se vantait d’être invincible et intouchable pour elles. De plus, il savait pertinemment qu’il était protégé par le meneur. Si jamais les reines n’avaient pas engloutit leur colère, elles auraient été sérieusement réprimandées...

✧ Ainsi, plus les lunes passèrent, plus le chaton acquit de l’assurance. Il emmenait les autres chatons dans ses jeux dangereux et leur criait au museau dès qu’ils refusaient de le suivre. En gros, à chaque fois qu’il était contrarié, il devenait brutal et désagréable.
Un jour, une des reines craqua et se mit à méchamment le disputer. Alors qu’ils hurlaient tous les deux, Petit Merle finit par lui cracher au museau alors qu’elle venait de violemment le gifler, griffes rentrées : « De toute manière vous êtes tous bêtes et inutiles ! J’veux plus vous voir ! » avant de s’enfuir du camp à toute vitesse. Tout seul il fonçait sur une colline descendante, hurlant des insultes à propos de la reine. Mais il ne regardait absolument pas où il se dirigeait. Alors, dans un bel élan, sa patte s’accrocha à une racine, le faisant trébucher juste au moment où le sol se durcissait. Avec un cri de stupeur, il dévala la pente, roulant dans tous les sens et tentant de s’aggriper au sol... mais alors qu’il pensait pouvoir retomber sur ses pattes après avoir vu au loin la pente disparaître, un creux apparu. Ce creux cachait un immense rocher aux bords fin et tranchants... vous vous en doutez bien évidemment... il tomba à une extrémité de ce dernier, taillant littéralement le haut de son museau. Incapable de hurler, il tenta de se débattre alors que le pente raide l’emmenait encore plus loin. Et heureusement, il finit enfin par s’écraser en bas du toboggan. Des larmes de douleur dégoulinant sur ses joues sales. Il voyait rouge, il souffrait le martyr... prenant alors une grande respiration, il se mit à hurler, encore et encore, de plus en plus fort... jusqu’à ce qu’une patrouille le ramène au camp...

✧ Il passa quelques temps dans la tanière du guérisseur sans bouger à attendre que sa plaie cicatrise. Mais il refusa les visites et envoya balader sa mère et son frère, refusant d’être aperçu dans un tel état. Tous les jours il pleurait, se sentant humilié et seul. Un roi chez un brouteur d’herbe... rien de pire...
Néanmoins, durant son séjour, il trouva une idée plutôt bonne, qui semblait toute en son honneur bien évidemment. Futé le petit monstre. Et vu qu’il n’y avait personne pour témoigner de ses propos, après sept jours de repos et de soins intensifs, il se ramena au milieu de la pouponnière et pointa sa cicatrice de la griffe.

— Je vous présente ma première marque de guerre ! C’est un héron qui m’a attaqué ! Je lui ai abîmé une aile et mordu une patte... mais il a fuit en comprenant que j’étais trop fort... et en retour, il m’a laissé ça !

✧ Les chatons semblaient y croire. Petit Merle se mit à sourire, fier. Voici les regards qu’il recherchait. Cette admiration... cette reconnaissance ! Il était certain qu’à présent, tous ses futurs sujets aspireraient à lui ressembler ! Il sera adoré et regardé d’en bas, il les dominera tous !
Du moins. Il en avait l’intention. Puisse sa volonté le porter, il mettra tout en œuvre pour grandir et devenir puissant. Gare à vous, un renard noir veut infecter le Clan de sa magnificence !

...

✧ Tragique destin. Pourritures. Démons. Puisse la mort vous emporter. Pourquoi riez-vous. Il était votre meneur, votre roi ! Pourquoi ne pleurez-vous pas ? Étoile du Corbeau vous a menés avec honneur, soyez reconnaissants !
Petit Merle se tenait là au milieu de la foule, un regard de peur mélangé à de la haine. Ses grands yeux bleus parcouraient le camp à une folle allure jusqu’à ce qu’il comprenne. Tout son monde semblait maintenant renversé. Celui qu’il avait admiré comme jamais s’était... envolé ? Évaporé ? Et tout cela... à cause d’une certaine personne ? Le lieutenant n’était-il pas le seul à s’être tenu aux côtés du meneur ?... alors voilà donc le véritable visage du Clan de la Rivière ! Assassins ! Si vous résonnez ainsi, alors moi aussi ! Lapis Lazuli hein ? Tu mourras pour avoir tué ton chef ! C’est toi, je le sais, je le sens ! Tueur, monstre ! Assassin ! se répétait-il en feulant de rage devant le regard apeuré de sa mère. Elle ne comprenait pas... que lui arrivait-il ? Pourquoi réagir de la sorte ?
Dans un bref moment de réflexion, elle le prit par le cou et l’emporta dans la pouponnière. Ce dernier eut beau se débattre, il n’arriva guère à la blesser...
Ce spectacle dura la nuit entière... il ne faisait que feuler et griffer les parois de l’abris...
son oncle... mort... il devrait le venger coûte que coûte. Lapis Lazuli va mourir ! Dans la douleur je veux qu’il agonise ! Avec plaisir je le regarderais... avec grand plaisir ! se dit-il en s’immobilisant, plantant ses griffes dans le sol et affichant un doux sourire...
Le roi est mort.
Les traîtres descendront en enfer.