ROUGE-GORGE

Je m'appelle Patte Rouge – Nuage Rouge - Rouge-Gorge car lors de mon évaluation pour devenir guerrière j'ai tué un oiseau, ce doit être le seul coup violent que j'ai asséné de ma vie car le sang de la pauvre bête m'a giclé à la gorge, le jeu de mot, et le sort, en étaient jetés ! Et je suis une femelle. J'ai actuellement 24 lunes et je suis résignée à être un membre du Vent . J'y occupe par ailleurs le rang de guerrière depuis 12 lunes. Ma famille se compose de guerriers morts, je n'ai jamais connu le nom de mon père, ma mère Fourrure d'Ambre, est morte un peu après la fin de mon apprentissage, probablement tuée par un renard, mais tous deux étaient du clan du Vent, je suis donc sang pur, encore heureux, j'avais également une demie-soeur Coeur de Rose, nous n'étions pas très proches mais quelque chose de grave est arrivé pendant le blizzard, la dernière fois que je l'ai vue elle était pleine, personne n'a jamais su qui était le père de ces chatons fantômes, mais j'ai mes doutes.

J'aime les idées de notre meneuse, le fait qu'elle veuille rendre le Clan plus fort. 
Non parce que vraiment notre réputation de faiblards habitant une lande déserte que personne ne convoite... disons que ça ne colle pas à l'image que j'aimerais avoir de moi-même. Il est vrai que si j'avais pu choisir un Clan avant de naître, je n'aurais pas choisi le Vent. Le goût du lapin me sort par les yeux et je suis convaincue que si jamais je parviens à atteindre un âge avancé j'aurais des oreilles bien plus longues et je serais allergique à la bruyère. Sans blagues, c'est à croire que rien d'autre ne pousse ici. Je m'égare. J'aimerais avoir un rôle dans tout ça, compter un peu pour une fois, je dois m'imposer, trouver un moyen de gagner en stature, en importance. Mais comment ? J'aurais aimé naître au Tonnerre, j'aurais été plus grande, forcément, et peut-être même que je me serais bien battue. Eux ils sont forts, ils ont des arbres, et on les craint. Je sais que cette liste est étrange. Mais surtout j'admire ce qu'ils font, même s'il paraît que l'autorité est un peu à cheval sur certaines règles chez eux.
Du coup, j'espère qu'elle arrivera à ses fins, notre grande cheffe, et surtout j'espère pouvoir tailler ma part dans cette réussite bien chaude. Me rouler en boule dans la gloire et le pouvoir. Pour l'instant je n'en laisse rien paraître, j'essaie de me rendre indispensable, de trouver un moyen de déployer des ailes pour l'instant invisibles, mais de loin, discrètement. Je ne veux pas trop attirer l'attention sur moi, pas tant que je ne serais pas prête J'écoute, je tisse de liens, j'observe, un jour j'agirai.

Les rêves on les tue ou on meure, ça c'est ce que j'aime dire quand je tombe dans le pessimisme et la fatalité. Ces moments où le monde vaut plus rien et où personne n'a d'importance, pas même moi. J'ai toujours rêvé de plein de trucs, aucun de ces jolis songes ne s'est jamais réalisé. J'imagine que soit je m'y prend vraiment très mal, soit j'ai pas de chance. Je préfère la deuxième option, ça m'enlève un peu de responsabilités. J'aime les responsabilités mais seulement quand les conséquences de mes actes ne peuvent pas revenir m'exploser au visage. Vous avez compris, je ne suis pas une tête-brûlée ni même courageuse, je ne me jetterais jamais à la bataille sans y réfléchir, je ne me lancerais jamais dans les flammes pour sauver de pauvres innocents si je n'ai pas un plan de secours. Je manque probablement de compassion mais personne n'est, et n'a été, assez proche de moi pour que je connaisse cette partie de ma personnalité. Je ne m'attache pas facilement, pour moi tout individu est d'abord un moyen, pas une fin. La survie et le contrôle voilà ce qui m'importe le plus. Je me suis toujours plus ou moins débrouillée seule, alors je veux tout contrôler, ma vie surtout. Pour ça je considère que tous les moyens (et donc les personnes) sont bons, il faut mentir, faire du mal, blesser, imiter, feindre. On a tous un rôle, un masque qui s'agrippe à notre chair quand on se balade en public, quand on veut obtenir quelque chose qu'on n'est pas sûr d'avoir simplement grâce au pouvoir de l'amour (laissez-moi rire). Seulement, ce masque j'ai du mal à le retirer, c'est presque une seconde nature chez moi, je dis rarement ce que je pense. Je suis discrète et pourtant pas timide, silencieuse et pourtant à l'écoute, curieuse avec l'air blasé. J'ai de l'ambition, du moins j'aime croire que j'en ai, je veux pouvoir me nourrir quand j'ai faim et dormir au chaud, et si je dors près de quelqu'un haut placé eh bien tant mieux. Est-ce que je trahirais mon Clan si jamais les choses tournaient mal, en cas d'occupation par exemple, peut-être je ne sais pas moi-même, c'est très possible. Mais ça, je n'en laisse rien paraître et n'en parle pas. Il faut avouer que j'aime jouer, j'aime les premiers temps de la séduction et le frisson qui vous poursuit quelques jours, ensuite j'ai tendance à me lasser. On notera que cette tendance à la collection (j'aime autant voler des caresses que des repas ou de petits objets) marque chez moi un manque de confiance, l'amour me fuit, je fuis l'amour, pour moi il est difficile de croire quelqu'un qui me dira les fameux mots, le fameux serment de cœur, parce qu'au fond je suis sûre que cette personne essaie de se placer, qu'elle aussi veut pouvoir exercer une emprise quelconque. Le monde est ainsi fait. J'ai parfois pensé à fonder une famille, un genre de petit clan qui graviterait autour de sa matriarche et qui pourrait renverser n'importe qui, j'ai pensé à toutes sortes de choses idiotes, juste pour me rassurer quand je suis seule et que le soir étend ses bras froids sur le monde. Parfois une larme indomptable roule sur ma joue et je préfère me mettre un coup de griffe pour me blesser plutôt que d'avouer que j'ai peur, ou que l'angoisse m'étreint. J'ai tendance à me vexer facilement, à tout prendre mal, là aussi certainement par complexe, mais mes crises ne durent jamais longtemps. Je suis le genre insupportable qui revient en ronronnant pour s'excuser une énième fois avant de filer au petit matin. Je suis le genre qui adore jouer, rire, médire, critiquer et louer. Finalement j'ai l'impression que personne ne me connaît vraiment. On me verra souvent plaisanter avec quelqu'un qui m'insupporte et hurler sur quelqu'un qui me plaît simplement parce que je veux le tenir à l'écart. Peut-être suis-je toxique, mais je suis sûre que n'importe qui peut se défendre d'un si petit chat. Une si petite menteuse.
Arriviste – Menteuse – Fausse – Espiègle – Charmeuse – Susceptible – Ambitieuse – Cynique – Désillusionnée – Patiente – Capricieuse – Inventive – Voleuse – Protectrice – Joueuse – Combative – Peureuse – Attentive – Audacieuse – Autoritaire – Curieuse – Critique – Bornée – Fataliste à ses heures.

J'suis minuscule, c'est pas compliqué on peut dire que c'est la honte, la panade, la mouise. Vraiment toute petite, à tel point que si on croise une autre patrouille les guerriers d'en face me prennent pour une novice, une nouvelle novice. Je suis plus petite que la moyenne du Clan du Vent, c'est dire, je ferais pas d'autre commentaire. Pas de longue queue effilée ni de corps taillé pour la course pour moi. Je suis rapide, j'ai un bon équilibre mais c'est uniquement dû à ma petite taille, nanisme selon certains. Mon pelage touffu est ébouriffé en permanence comme si je m'étais battue contre moi-même pendant la nuit. Y a rien à y faire, à ça non plus. Ma fourrure est bicolore, fauve au dessus, blanche en dessous, blanche jusqu'en haut du museau en fait, fauve de la pointe des yeux à la pointe de la queue, une vraie flèche miniature. Des pattes fines sous le pelage d'ours, une petite tête toute « mignonne » à mon grand dam, de petites oreilles rondes dont une coupée à demi, la droite, à cause de quelqu'un plus grand que moi. N'importe qui me direz-vous ? Ben non, je préciserai plus tard. Que dire de ma démarche chaloupée et exagérée au possible pour se donner une prestance, une présence même ! Car comment remarquer un être certes touffu, mais si petit ? Parfois j'ai l'impression que même en sautant sur place on ne me remarquerait pas. Un petit corps furtif, prêt à voler n'importe quoi, une de mes passions. Vous l'aurez compris je ne vaux pas grand chose au combat, imaginer, inventer, mettre au point, mais de loin si possible, courir beaucoup, frapper très peu. Seule fierté particulière dans cet amas de fourrure indécent : des yeux jaunes dorés, immenses, qui scrutent votre âme (c'est ce que j'aime faire croire) et surtout votre repas.

Force ; 50
Vigueur ; 90
Prestesse ; 120
Furtivité ; 150
Agilité ; 90

R O U G E
C'est une histoire tout ce qu'il y a de plus banal, même moi elle m'afflige, elle m'ennuie, et j'aurais préféré vivre un calvaire, ou quelque chose du genre, pour pouvoir avoir quelque chose d'intéressant à raconter.
Je suis née il n'y a pas si longtemps, je ne me rappelle de rien mais j'imagine que j'ai vu le jour, c'était la nuit en fait, au camp du Vent, je me suis probablement tortillée pour ne pas sortir de la caverne chaude qui constituait mon univers de l'époque. Je me rappelle d'un voile rouge, c'est tout. Mais il est des choses que je sais, je devine. Je sais qu'il faisait sombre, le monde se résumait à cette caverne et aux autres petites larves contre moi. Ça soufflait fort ce soir-là, il y avait de l'orage. Les étoiles se cachaient dans la robe de la nuit. La foudre menaçait la lande de ses griffes luminescentes. Fourrure d'Ambre, ma mère, tremblait comme une feuille, pas à cause de la douleur, elle avait peur des coups de tonnerre, ils la faisaient sursauter et elle ne se tenait pas tranquille. Elle s'était terrée dans un coin, elle n'aimait pas les guérisseurs alors elle avait refusé qu'on s'occupe d'elle. Quand le travail commença réellement elle était déjà exténuée, elle ne pensait qu'à ce mâle qui ne resterait pas à ses côtés, qui ne voulait pas être père. Elle aurait préféré qu'il soit mort, c'est ce qu'elle me raconta de nombreuses fois. Moi j'aurais préféré le connaître, pouvoir lui cracher ma rancœur à la figure, car Fourrure d'Ambre n'a pas été une bonne mère, ça non. Du ventre enflé de Fourrure d'Ambre, ne sortirent que trois petits êtres, trop petits. L'un était déjà mort, l'autre s'étouffait déjà, les poumons mal formés, le dernier, moi respirait à peine. Ma mère ne s'occupa pas des deux premiers, mes frères. Ce fut un coup du sort, j'étais simplement plus proche d'elle à ce moment là et je dû lui inspirer une certaine pitié. Elle lécha énergiquement le petit corps plein de sang avant de s'endormir. Mais pas assez pour me laver correctement. Ce qui me revient aujourd'hui c'est le bruit des griffes dans la terre. En fait c'était ma mère qui enterrait les deux petits à l'abri des regards, elle n'aimait pas la pitié, une chose que nous avons en commun. Parfois la nuit, quand je ne parviens pas à dormir, j'entends ce bruit dans ma tête, je me demande si l'autre était toujours vivant quand elle l'a enterré.
Moi, petite chose encore rougeâtre, il fallait bien me nommer. Patte Rouge, voilà ce qui lui vint en premier. Je crois que mon enfance s'est arrêtée là.

G O R G E
Fourrure d'Ambre ne m'a pas maltraitée, elle était dure, mais sans plus. Elle ne s'occupait pas vraiment de moi. Des reines m'ont dit que je me traînais parfois jusqu'à elles, attirée par l'odeur du lait, miaulant de toutes mes forces, parce que ma génitrice n'était pas revenue depuis des heures. J'ai peur d'être mère, peur de refaire les mêmes erreurs. J'imagine qu'un sevrage incomplet a contribué à mon apparence chétive. Mon sort était celui de centaines de chatons, je le sais, mais je n'ai jamais pu l'admettre. On nous regardait comme la mère indigne et la pauvre petite, je détestais ça. Et elle passait son temps à me raconter sa vie, comme elle était belle plus jeune, comment mon père l'avait trahie, comme mes yeux étaient les siens. Un tas de sottises dont je me fichais royalement. Moi, je voulais être quelqu'un, être importante pour elle. Exister. Mais il m'était impossible d'exister pour moi-même. En grandissant des amis me dirent que je devais me moquer du regard des autres, mais comment ? J'avais une demie sœur, probablement du côté de mon père, allez savoir, Cœur de Rose, nous n'étions pas proches, et cela aussi me pesait. Elle disparu dans le blizzard, mais à l'époque, je dois avouer que ça n'avait pas grande importance.
Je commençais mon apprentissage à six lunes, comme tout le monde et comme tout le monde je travaillais dur pour rendre quelqu'un fier. Mais personne n'était là pour me regarder. Le jour de mon évaluation arriva. Je traquais un petit oiseau, une grive peut-être, dans la lande. Je bondis de derrière la bruyère et retombais avec fracas sur monsieur l'emplumé. Et comme si j'avais percé une bulle, le petit corps m'éclata presque à la figure. De nouveau j'avais revêtu mes peintures de guerre, mon poitrail et ma gorge étaient rouge sang. On rit beaucoup au camp lorsque je rentrai. Et lors de ma veillée je décidai d'enfreindre les lois et de parler. Il faut savoir que le bel apprenti qui veillait avec moi me plaisait bien. Il fallait que je le lui dise, nous étions seuls, ma mère (qui refusait que j'entretienne le moindre contact avec les mâles) n'en saurait jamais rien. Évidemment il s'offusqua de ma conduite, évidemment il repoussa mes avances peut-être un peu osées, il ne comprenait pas. Personne ne comprenait. Il me dénonça à Fourrure d'Ambre, seulement à elle, il devait se douter de ce qui se passerait. Pour ma désobéissance et mon « ignominie », voilà le mot qu'elle utilisa, elle décida de me punir. Oh maman j'aurais tant aimé que tu me félicites, moi qui était désormais guerrière. Sans prévenir elle me sauta dessus, me tint sous elle pendant qu'elle mordait sauvagement mon oreille. Comme je ne voulais pas la blesser en ripostant je tirais de toutes mes forces. Je ressortis de là l'oreille déchirée, la pointe partie en fumée. Des larmes brûlantes glissaient dans le pourpre qui commençait vraiment à me caractériser. Une boule glacée dans la gorge, qui m'empêchait de respirer, je repensai à mon frère anonyme. « J'aurais dû te laisser mourir ce soir là, j'aurais dû comprendre que l'orage essayait de me prévenir ».
C'est elle qui mourut quelques jours plus tard, tuée par un renard, par un blaireau ou par une comète, qui sait.
Quel beau cadeau que cette vie Maman.

Salut, moi c'est Mac mais j'imagine qu'on me trouvera facilement plein de surnoms. J'ai 21 ans (des fois j'oublie), cette année je bosse dans le CDI d'un lycée, j'anime un atelier d'écriture, voilà c'était ma vie. Sinon, je viens d'un parto avec LGDC une guerre sans fin, j'ai trouvé votre forum super cool, surtout le travail apporté aux détails, et j'adore aussi le côté axé sur la politique, j'ai toujours trouvé ça important. Quoi d'autre... j'ai hâte de rp avec vous, vlà.