(lunar pod) C'est une tentative. - end

Busard Cendré était venu le voir durant la journée, lui demandant de venir le rejoindre au crépuscule. Vautour Fauve avait alors haussé les sourcils, nageant dans l'incompréhension. Mais il avait finit par accepter, ne voulant pas passer à côté d'une nouvelle occasion de se rapprocher de son frère. Bien qu'il ne comprenne pas vraiment pourquoi le guerrier ne lui avait pas parlé sur le moment.. à moins qu'il en ai pour longtemps et qu'il préfère être certain d'avoir le temps pour lui parler. Au final, le reste de la journée c'était déroulée normalement. Il était parti en patrouille avec Brise de Glace et Guêpe Sauvage. Profitant de la jeunesse de ces deux guerriers pour les faire travailler un peu tout en gardant un oeil sur eux.

Il avait inspecté avec attention la frontière que son clan partageait avec celui de la Rivière. Il voulait être certain que ces idiots de gueules de poissons ne viennent pas tenter la mort pour venir récupérer leurs enfants voler. Bien que le Vautour aurait préféré qu'ils les gardent chez eux. Mais les ordres de la meneuse faisait office de loi. Hors, Etoile de Suie avait ordonné que ses guerriers enlèvent les chatons des ennemis, alors ses guerriers c'étaient exécutés. Mais rien à signaler. Tant mieux. Il fallait croire que la raclée que ces idiots c'étaient pris avait suffit.

L'heure du rendez vous avec son frère était arrivée. D'un pas rapide, le lieutenant rejoignit le point de rendez vous. Busard Cendré était déjà présent. Cependant, Vautour Fauve se figea en apercevant la siamoise qui se dirigeait vers le guerrier gris également. Poussant un grondement, le Vautour se tourna vers son jumeau et grogna :

— Qu'est-ce que ca signifie Busard Cendré ?

Il détourna son regard pour plonger son regard ambré dans celui bleu de sa fille. Il avait serrer les crocs et restait à présent immobile, attendant une réponse de son frère.

C'est une tentative.

Lorsque Busard Cendré lui avait demander de venir le rejoindre le soir même, Nuage du Firmament s'était simplement imaginer qu'il voulait lui parler discrètement. Après tout ils avaient eu une grande conversation, enfin pas si grande que ça mais importante pour elle. Et depuis, elle était certes parti voir Nuit Hivernale mais elle n'avait parler de ce qui s'était dit à personne encore. Et elle ne comptait de toute façon pas le faire ce soir. Elle n'était clairement pas prête. Elle avait donc attendu le soir, s’entraînant avec sa mentor, sa cousine, s'échinant à la chasse le matin avant de s’entraîner au combat, tâche qu'elle avait détester de tout son être. Non clairement, elle n'aimait pas se battre. Oh elle n'était pas pour autant mauvaise, ni excellente. Elle ne donnait clairement pas du sien, pas assez en tout cas et la siamoise le lui avait, lui semblait il reproché. Mais elle avait déjà oublier cela. De toute façon Nuage du Firmament le savait, elle n'était clairement pas à ce qu'elle faisait.

L'heure enfin de retrouver son oncle arriva et la siamoise s'empressa de finir ce qu'elle faisait, à savoir la très ragoutante tâche de retirer les tiques des anciens. Fort heureusement, il lui semblaient qu'avec le froid qui arrivait, les parasites étaient moins nombreux qu'aux cours de ses débuts d'apprentie. A moins que ce ne soit qu'elle qui s'améliore ? Finalement elle senti l'odeur de son oncle et la fourrure grise lui apparu, en même temps que la brune de Vautour Fauve. La novice s'assit, laissant généreusement son père ouvrir les hostilités, se contentant de le toiser, sans un seul éclat dans le regard. Elle était lasse, fatiguée des batailles, épuisée après la mort tragique de Petit Ver et celle de Nuage des Reflets. Elle en avait assez et voir les deux mâles se chamailler ne lui faisait étrangement, ni chaud, ni froid.

Apparemment Nuage du Firmament ne semblait pas plus enthousiaste face au rendez vous piégé de Busard Cendré. Vautour Fauve avait hérissé sa fourrure, se tournant à présent vers son frère qu'il foudroya du regard. Ce dernier se contenta par ailleurs de simplement hausser les épaules en lui répondant d'une voix toujours aussi neutre. Le silence prit de nouveau place, faisant monter la tension dans le corps du lieutenant. Finalement le guerrier gris repris la parole, selon lui le père et la fille avait de nombreuse chose à se dire. Suite à sa phrase, Busard lança à un regard dur au guerrier brun, l'avertissant de ne pas faire n'importe quoi.

— Je n'ai rien à dire.

Sa voix était sèche, et elle avait claquer froidement. Il refusait de dire quoi que ce soit à Nuage du Firmament. Il ne voyait pas à quoi le petit jeu de son frère servait réellement. Il lui rendit son regard, tâchant de faire passer son mécontentement. Pourtant, Busard Cendré avait raison d'un côté. Il y avait de nombreuse chose qu'il aimerait dire à sa fille, mais sa fierté et son côté têtu n'allait pas aider. Et encore furieux de s'être ainsi fait tromper par son propre frère, il avait encore moins envie de faire avancer la chose.

C'est une tentative.

Si Vautour Fauve se montrait d'entrée de jeu froid, son frère lui semblait plus las et la siamoise toisa les deux félins qui se faisaient face avec une pointe d’appréhension et de fatigue mêlée. Ce qu'elle pouvait en avoir marre de leurs chamailleries, quand bien même elle y assistait au plus près pour la première fois seulement, n'ayant, dans ses premières lunes, que pu entendre leurs échos. Busard pris de nouveau les devants, au grand soulagement de l'apprentie qui n'avait clairement pas envie de participer. Trop triste, trop perdue pour cela. Aussi, elle ne fut pas surprise de voir le matou brun répliquer le premier, sans même lui laisser le temps. De toute façon, elle n'aurait pas sus par où commencer alors que là ... Elle poussa un long soupir, presque théâtrale et riva ses prunelles sur son géniteurs, ses iris semblant être de fins cercles bleus sombres au vu de la clarté ambiante.

- Le contraire m'aurais surprise. T'as jamais sus te comporter en père, ni même en frère visiblement, t'es pas prêt de commencer...

La siamoise se releva, elle se surprenait elle-même. D'où venait cette froideur dans sa voix, ce calme glacial et cette tranquillité ? Elle esquissa un sourire en coin qui disparu presque aussitôt. Elle avait simplement pris exemple sur les félins qui l'entouraient. Sa mère, parfois si distante lorsque le sujet lui déplaisait, son père, si froid. Son oncle et sa cousine semblait adopter une part de ce comportement aussi. Et puis, peut-être sa future mentor également. Nuit Hivernale était une chatte froide de ce qu'elle avait pu en juger, et terriblement calme aussi. L'apprentie agita dans son dos, bien haut, sa longue queue noire, ne lâchant pas le lieutenant du regard. Plus jeune, elle lui aurait craché au visage, mais elle avait grandis et son expression n'accordait au félin que l'indifférence. Disparu la haine et le mépris, elle était bien trop lasse des dernier événements pour cela. Sans bouger davantage, elle ajouta sur un ton davantage neutre.

- Il n'y a que ta petite personne qui t'intéresses de toutes façon ...

La tristesse acheva pourtant ses paroles, surgissant au fond d'elle comme une vague géante. Oui, elle tenait à lui, malgré le mal qu'il pouvait lui infliger en l'ignorant quasi-constamment. Et même si elle refusait de le dire vraiment, elle savait, avait parfaitement senti que son corps, sa voix la trahissait.

Ce fut Nuage du Firmament qui enchaîna après un long soupir. Sa voix était froide, et si sa réplique blessa le lieutenant, il fit en sorte que rien ne se voit. Il n'était pas totalement idiot. Il avait conscience que ce que sa fille disait était ce que Busard Cendré devait penser également. Elle ne faisait que dire tout haut ce que d'autre pensait tout bas. S'il avait été un bon frère, il n'aurait jamais levé la patte sur le guerrier gris, et s'il était un bon père, il n'aurait pas totalement abandonné sa fille. Mais ce qui était fait était fait, et s'il ne pouvait que regretter son attitude envers Busard Cendré, il ne savait comment réagir face à la siamoise. Elle avait sut faire ses preuves. Elle était une bonne combattante et cela ne faisait aucun doute qu'elle ferait une guerrière admirable. Surement passerait-elle pupille. Elle était destinée à un rang important. Mais cela n'effaçait pas son histoire avec Coeur de Serpent. Peut être était-ce ça qui l'empêchait de faire des efforts.

La siamoise c'était relevée, et empruntant un ton bien plus neutre, elle lui balança que de toute manière seul lui contait. Vautour Fauve laissa sortir un court grognement. Signifiant son mécontentement. Peut être plus pour la forme qu'autre chose. Juste à côté, son jumeau esquissait un sourire, semblant ravi de pouvoir leur dire qu'ils se ressemblaient. Le lieutenant se permit alors de lui lancer un nouveau regard noir, son sourire avait cependant déjà disparut pour laisser place à une mine sérieuse. Le vétéran reprit donc la parole, affirmant que quand bien il essayait de le cacher, le Vautour souffrait de cette situation. Nouveau grognement. Cependant il ne dit rien pour le contredire. Il laissa le silence s'installer entre eux, se contentant de fixer les prunelles glacées de Nuage du Firmament.

— Ce que tu dis est absurdes. Et quand bien même ce sera le cas, qu'est-ce que ça changerais hein ? les choses sont comme elles sont.

C'est une tentative.

Le grognement de son père, les paroles de son oncle. Rien n'avait plus d'importance, elle ignora tant l'un que l'autre, n'attendant que l'occasion de leurs dire qu'elle en avait assez entendu pour retourner se morfondre dans sa tanière où mieux, quelques part sur le territoire. Peu importait réellement de toute façon. Que ce soit aux entraînements où bien même ors de ses tâches ici même, au sein du clan, elle n'avait plus la tête à ce qu'elle faisait. Si Busard Cendré repris parole, la siamoise se sentait étrangère à ses dires et elle riva ses prunelles sombres sur son père, ses iris prenant de plus en plus de place, offrant deux grands rond bleus à peine coupé en leur milieu par une fine fente à son père. Ce mâle qui n'avait jamais sus l’approcher, n'avais même jamais chercher à le faire. Elle était, malgré son état, curieuse de savoir ce qu'il trouverait à répondre. Elle esquissa un sourire méprisant lorsque son géniteur pris enfin la parole.

- Si seulement t'étais pas un cœur de renard stupide ...

Elle secoua doucement la tête. Jamais il n'essaierait de rattraper le temps perdu, s'était peine perdu de vouloir faire de lui son père. Il ne l'avait jamais été et ne le serait jamais. De guerre lasse, la jeune chatte leur tourne dos à tout deux, hésitant pourtant, un instant à s'éloigner, malgré tout elle fit quelques pas dans la direction d'où elle était venu. Mais le froid, la déprime et un faible espoir la firent s'asseoir sur le sol gelée. Elle frissonna, néanmoins ce n'est pas ça qui secoua le plus son jeune corps amaigris mais un sanglot silencieux. Elle en voulait à son père d'être celui qu'il était, à son oncle de les avoirs rassembler. Elle en voulait aux étoiles de ne pas l'aider, à Nuit Hivernale, à Étoile de Suie et même, à sa mère. La novice souffrait et si cela se voyait surtout dans son regard, souvent hagard, son corps suivait peu à peu le chemin. Elle secoua la tête, chassant rageusement les larmes avant de se retourner. Même si elle voulait que cette discussion se termine, elle doutait que le vétéran et le lieutenant la laisse partir si facilement. Enfin elle doutait du premier, pour le cas du second, elle voulait juste que son regard se détourne d'elle, histoire de s'offrir la certitude qu'il n'avait aucune place dans sa misérable vie.