(LUNAR POD) Sur les traces du passé | ft. Orchi - end

Petite Émeraude se retrouva bientôt emprisonnée par les crocs de Douce Orchidée, qui s'étaient refermés sur la peau de sa nuque afin de l'éloigner du bord de l'eau. Une fois cela fait, la jeune chatonne s'affaissa au sol, l'air ouvertement ennuyé, et surtout indifférent. La lieutenante s'était lancée dans une longue leçon de morale, qui vous paraîtrait certainement pleine de sens, mais qui en était complètement dépourvu pour la rouquine. Celle-ci ne cessait de lever les yeux au ciel et de remuer la mâchoire, imitant l'air supérieur de la guerrière.
Finalement, qu'elle ait raison ou pas, peu importait. Que Petite Émeraude comprenne ce que lui disait son aînée, là n'était pas la question. L'affaire était que la chatonne avait toujours refusé de se laisser dicter sa vie par les autres, elle avait de ce fait souvent refusé l'autorité et ne perdait pas son temps à vouloir le dissimuler. Elle ne prenait même pas le temps de réfléchir au sens des paroles : elle ne les écoutait même plus, se contentant de rabâcher dans ses pensées à quel point l'air supérieur de son interlocuteur était insupportable.
Alors, son seul moyen de défense - puisqu'on lui reprochait de toute façon constamment son jeune âge - c'était l'insolence. C'était systématique ; cette fois ne ferait pas exception.

« Bla-bla-bla. Je m'en fiche de tes histoires. » Elle fixait Douce Orchidée sans ciller. Elle la provoquait clairement du regard. « T'es pas ma maman. J'fais c'que j'veux d'abord. Et j'veux rentrer au camp. »

Là-dessus, elle se dirigea vers le chemin sablonneux qu'elle avait emprunté à l'aller. Elle s'éloigna de Douce Orchidée l'air digne, la queue haut levée vers le ciel, le poitrail gonflé. Elle n'allait pas se laisser impressionner. Ça non.


Hors RPG:

La leçon de morale de la lieutenante semblait ne pas avoir fait effet. Visiblement, la rouquine ne voulait plus rien entendre, n'en faisant qu'à sa tête. Sur ce point, la petite ne ressemblait en rien à sa mère, ce qui était bien dommage vu le parcours qu'elle a pu réaliser avant sa mort. Petite Émeraude ne cessait de lever les yeux au ciel et remuer sa ridicule mâchoire, ce qui énervait énormément son aînée. Tant pis, après tout, si elle ne voulait rien entendre c'était son problème. En grandissant peut-être qu'elle grandirait également intérieurement. Malgré ses sauts d'humeur désagréable, Douce Orchidée ne pouvait se résigner à oublier sa mère qui était derrière sa naissance. Sa mère devait beaucoup lui manquer pour réagir ainsi et avoir ce genre de comportement. Quand on tient d'une lieutenante aussi formidable qu' Aigue Marine, on ne devrait pas avoir ce genre de comportement envers ses supérieurs.

« Bla-bla-bla. Je m'en fiche de tes histoires. » dit-elle en provoquant la féline blanche « T'es pas ma maman. J'fais c'que j'veux d'abord. Et j'veux rentrer au camp. »

Même si la lieutenante était fatiguée du comportement de la petite, elle n'allait surement pas se laisser faire ainsi par un vulgaire morceau de chair ridicule. Heureusement que la rouquine n'était pas sa fille, jamais elle n'aurait laissé ses chatons lui parler ainsi. Une punition ne serait tout de même pas de refus. La voyant s'éloigner tête haute et fière de son insolence, la lieutenante la rattrapa et la plaqua au sol avec de ses grosses pattes.

« Ta mère aurait honte d'avoir une fille comme toi, qui s'échappes du camp et ne fait que se plaindre sans arrêt. Tu ne mérites même pas d'être la fille d'une si grande personne. » grogna la lieutenante de façon cynique. «  Oh oui, on va rentrer. Une bonne punition t'attend ma petite. Ton père sera ravi de voir que sa fille apprécie quitter le camp alors que tes frères et sœurs viennent de se faire kidnapper. Idiote. »

Sans plus tarder, la lieutenante l'attrapa à l'aide de ses crocs avant de courir en direction du camp. La fête était terminée, la rouquine devait en prendre conscience.

Petite Émeraude ne s'attendait pas vraiment à rentrer au camp sans avoir remporté entre temps une punition. Si elle en avait eu l'espoir au début de sa discussion avec Douce Orchidée, puis que tout s'orientait bien, elle n'y pensait désormais même plus, consciente que la conversation avait tourné au vinaigre et qu'en plus de déplaire à la lieutenante par ses pensées, elle avait été insolente devant elle.
La réaction de Douce Orchidée ne se fit d'ailleurs pas attendre. Bientôt, Petite Émeraude sentit qu'on la soulevait de terre et tandis qu'elle sentait les crocs de la guerrière se fermer sur sa nuque, elle l'entendant la rabrouer sèchement. Des mots durs, très durs, que la chatonne encaissa sans rien montrer - son orgueil était bien trop puissant pour qu'elle digne montrer à Douce Orchidée à quel point ses mots la blessaient - mais qui la touchèrent en plein cœur. Mais Petite Émeraude n'en croyait pas un mot. Elle savait que sa mère n'aurait pas eu honte d'elle. Elle savait qu'elle, au moins, aurait tout fait pour aller sauver les chatons. Pas comme ce ramassis de lâches qui se cherchaient des excuses pour ne pas bouger une griffe.
Petite Émeraude était désormais très remontée contre la lieutenante et ne pensait pas lui pardonner ses mots et son attitude. Si elle avait senti de la tendresse et de l'admiration pour elle quelques minutes plus tôt, c'était terminé à présent. Et elle marmonnait, des paroles inaudibles dont seuls quelques mots se détachaient parfois du reste.

« Idiote... gnagnagna... Pas honte de moi... Fière... Bande de lâches... Que des excuses... Crotte de souris »

Petite Émeraude en avait après Douce Orchidée et elle pensait déjà à ce qu'elle allait faire une fois qu'elle l'aurait ramenée au camp : elle foncerait voir les chatons, et particulièrement Petit Blaireau, pour tout leur raconter comme les grands étaient lâches et idiots et méchants. Elle savait qu'elle trouverait du soutien parmi ses amis de tanière, et elles songeaient désormais que seuls eux avaient assez de courage pour faire quelque chose.
Pour la première fois de sa vie, Petite Émeraude se sentait étrangère à son Clan.

THE EEEEEND