Thème X - Terres Inondées |
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| LP ◊ Look at my smile. Look how well I can fake it. (ft Matin Embrasé) - end | |
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Auteur | Message |
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Nuage de Vague♪ Apprentie
Messages : 285 Date d'inscription : 06/01/2018 Age : 22
Carte d'identité Âge: 9 lunes (juin 2020) Description du personnage: Mentor/apprenti: Étoile Tropicale | Sujet: Re: LP ◊ Look at my smile. Look how well I can fake it. (ft Matin Embrasé) - end 01.05.18 16:27 | |
| « C'est dur de faire comme si tout allait bien quand un gamin aussi adorable que Petit Blaireau est loin de sa mère et de sa sœur à cause de moi. »
Museau Bleu se figea, submergée par un flot d'émotion qui se cachait à grand peine sous son masque, comme le tumulte de la rivière sous une fine couche de glace; la glace pouvant se briser à tout instant, en cas d'audace trop grande, de maladresse, d'inconscience...La guerrière savait bien qu'elle dansait sur un fil, funambule fragile, en posant sa question: elle savait cependant aussi qu'elle voulait sa réponse, une vraie réponse, sincère, sans faux-semblants, sans masques. Elle voulait savoir ce qui tourmentait son ami, quoique consciente qu'à trop jouer avec les remous et le courant, on pouvait facilement se noyer. La première vague l'avait frappée, et elle peinait à conserver sa tête à la surface... Mais elle y arriverait. N'était-elle pas la fille de l'eau ? Calmant le sanglot qui enflait en elle, elle suivit Matin Embrasé, le voyant au passage déposer le poisson entamé pour Nuage des Ruisseaux, le duo s'éloignant du camp, d'un pas lent, presque brisé, pour le félin à la pelisse flamboyante, de son pas léger, mesuré mais empreint de lassitude pour la guerrière beige et grise.
« J'ai promis à sa mère que je le lui rendrai. C'est tout ce que j'ai pu faire. »
Sa mère. Eau Turquoise, bien sûr. Ce mensonge était le prix de l'honneur d’Étoile du Corbeau, les deux femelles ayant fait cet accord afin de ne pas entacher la réputation de l'ancien chef. Mais ces mots ramenèrent Museau Bleu très loin, quand elle était toute jeune guerrière et amoureuse de son meilleur ami, puis quelques lunes auparavant, quand ils s'étaient unis, la vétérane donnant ensuite naissance à trois petits qu'elle chérissait plus que tout: méduse, blaireau et ambroisie. A bien y réfléchir... Le Clan des Étoiles la punissait-il pour son mensonge ?
« Je crois que tant qu'il ne sera pas rentré... Je n'aurais plus rien à faire ici. Mais quand on a suivi la piste... On a bien été forcés d'abandonner. On ne sait même pas où chercher... »
C'était vrai, et cela anéantissait la belle riveuse, qui sentait que la glace, prête à craquer, fondait aussi en mille gouttelettes étoilées. Ne pas pleurer. Ne pas pleurer. Pas maintenant, pas ici. Ni devant Matin Embrasé, qui s'en voulait bien assez, ni devant quiconque. Ne pas augmenter la douleur des autres par la sienne. Quelle ironie... Elle qui avait toujours savouré la vie, errait à présent au milieu de celle-ci comme une âme en peine quand elle était seule, mentait gentiment, d'un sourire ou de mots, quand elle était entourée, pour que personne ne devine qu'elle en avait assez. Elle était fissurée. Bien trop brisée. Mais la voix de son ami s'était arrêtée, et elle lut sur son visage de la culpabilité face à ce qu'il jugeait sans doute être un monologue égoïste, en plus de ses promesses. Abandonnant la nage contre le courant, Museau Bleu se laissa alors porter par le flot en elle, et répondit, simplement, quand le félin de flammes l'invita à prendre la parole.
« Je crois que toi non plus, tu n'as plus besoin de faire semblant d'aller bien. Enfin, pas devant moi. »
Lui dire ? Tout lui dire ? La guerrière à la fourrure de sable et d'écume inspira profondément, calmant les battements de son cœur qui assourdissaient le tumulte du monde comme l'eau l'aurait fait, et, ignorant la cascade de larmes qui menaçait, souffla:
« J'ai pris un peu trop l'habitude de faire semblant, je suppose. J'ai simplement l'impression d'avoir été déchirée, depuis que Petit Blaireau a disparu. C'est celui des chatons de qui j'étais la plus proche, je l'aime beaucoup et même en dehors de ça, il est important à mes yeux. Mais pour que tu comprennes... Il y a quelque chose que tu ignores, Matin Embrasé. Que même les petits ne savent pas, ne sauront sans doute jamais. Tu as promis à Eau Turquoise, c'est vrai. Pauvre Eau Turquoise. Elle fait une merveilleuse maman adoptive, et doit souffrir de cette séparation. »
Mais elle n'est pas la seule. Museau Bleu n'avait pas su dire la seule phrase qui aurait tout éclairé, alors elle avait utilisé les termes de maman adoptive, espérant, peut-être, que les choses soient comprises malgré tout. Évitant de s’appesantir sur le sujet, elle enchaîna malgré tout en murmurant:
« Et je me sens coupable de ne rien pouvoir faire pour Petit Blaireau, de ne pas savoir où il est. Il me manque. »
Il restait malgré tout une chose à dire. D'un petit sourire triste et amical, appuyant doucement son museau bleuté contre la fourrure orangée de son ami en un geste tendre et compatissant, elle lui offrit quelques mots. Juste quelques mots.
« Ce n'est pas ta faute. C'est tombé sur toi, mais on était sans doute plusieurs guerriers à vouloir les distraire, les mener à l'extérieur... Tu n'as simplement pas eu de chance, et les Lunar Pods ont frappé. Mais on le retrouvera, je te le promets. »
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: LP ◊ Look at my smile. Look how well I can fake it. (ft Matin Embrasé) - end 01.05.18 17:56 | |
| De toute évidence, Museau Bleu se sentait bien lourde, elle aussi. Bien tendue. Le rouquin avait peur de la colère, du ressentiment qu'elle cachait peut-être. Si c'était pour elle un effort de simplement accepter son amitié, si c'était le dégoût qu'elle essayait de taire en elle... Si elle n'était qu'une orchidée capable de se contenir un peu... Le Clan de la Rivière serait bientôt vide. Avançant légèrement, doucement, Mat continuait de regarder loin devant lui. Ce n'était pas une glorieuse patrouille de l'aube. Il ne voulait pas la retenir, l'empêcher d'être dure. A un certain point, de toute façon, peut-être que l'on pouvait avoir le sentiment d'avoir déjà tout perdu. A quoi bon, alors, s'attacher à quelque chose ou à quelqu'un ? « J'ai pris un peu trop l'habitude de faire semblant, je suppose. J'ai simplement l'impression d'avoir été déchirée, depuis que Petit Blaireau a disparu. C'est celui des chatons de qui j'étais la plus proche, je l'aime beaucoup et même en dehors de ça, il est important à mes yeux. Mais pour que tu comprennes... Il y a quelque chose que tu ignores, Matin Embrasé. Que même les petits ne savent pas, ne sauront sans doute jamais. Tu as promis à Eau Turquoise, c'est vrai. Pauvre Eau Turquoise. Elle fait une merveilleuse maman adoptive, et doit souffrir de cette séparation. »Il restait silencieux, et il lui fallut un certain temps pour comprendre qu'il avait déchiré non pas une, mais deux mères. Joli travail, faisait une petite voix acerbe, quelque part dans un coin de sa tête. Mais il n'avait même plus le goût à l'ironie, et baissa ses oreilles, lointain, gelé, plus seul que jamais. Lui demander pardon, à elle aussi. C'était à peu près tout ce qu'il devrait faire, avant de renoncer à attendre la fin de l'hiver. Difficile pour lui d'imaginer comment elle souffrait. Il ne savait pas vraiment ce qu'une mère ressentait pour ses petits, et ignorait encore plus comment et pourquoi celle-ci avait pu se séparer d'eux. « Et je me sens coupable de ne rien pouvoir faire pour Petit Blaireau, de ne pas savoir où il est. Il me manque. »Mat avait l'impression de la comprendre mieux que quiconque, lui, l'arrogant clown qui n'avait pourtant jamais eu de petits. Il ne parvint plus à garder les yeux ouverts et s'arrêta de marcher. Il était la plus méprisable créature que le monde ait jamais pu imaginer. Il lui sembla revoir, dans le noir, son père et sa sœur qui le regardaient avec honte et dégoût. C'était impossible de demander pardon pour tout, et assez. Le museau fatigué de son amie lui toucha le flanc, le faisant frissonner. La tête basse, il pensait quelque chose comme "Tuez-moi". Mais elle semblait assez forte, même maintenant, pour essayer de le rassurer. C'était incompréhensible. « Ce n'est pas ta faute. C'est tombé sur toi, mais on était sans doute plusieurs guerriers à vouloir les distraire, les mener à l'extérieur... Tu n'as simplement pas eu de chance, et les Lunar Pods ont frappé. Mais on le retrouvera, je te le promets.- On le retrouvera, oui. » répéta-t-il tant bien que mal, dans le vide, comme pour se convaincre qu'il pouvait être aussi courageux qu'elle. Puis, avec davantage de conviction : « On le retrouvera. ». Et enfin, les yeux ouverts, la tête haute : « J'ai même hâte de le revoir. »Leur patrouille commençait. Il fallait rester attentif, concentré. Peut-être trouveraient-ils une piste. « Et qui sait, Joyeuse Muse... C'est peut-être pour aujourd'hui ! »Mat était refait. Il souriait presque. Avaient-ils vraiment le choix ? - Spoiler:
Je pense que c'est fini pour moi tu RP vraiment très très bien, merci beaucoup !
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| | | Nuage de Vague♪ Apprentie
Messages : 285 Date d'inscription : 06/01/2018 Age : 22
Carte d'identité Âge: 9 lunes (juin 2020) Description du personnage: Mentor/apprenti: Étoile Tropicale | Sujet: Re: LP ◊ Look at my smile. Look how well I can fake it. (ft Matin Embrasé) - end 01.05.18 22:44 | |
| « On le retrouvera, oui. »
Museau Bleu sentit une petite lueur d'espoir se montrer timidement à nouveau, frêle mais bien présente, vive et lumineuse. L'espoir était ce qui leur restait: l'espoir, les rêves de se retrouver, le courage, l'esprit et la force de réaliser ces derniers. Son ami à la pelisse de flammes sembla rougeoyer davantage, se défaisant peu à peu de la prison de cendres qui enserrait ses pensées et son cœur; pour la guerrière beige et grise, à la fourrure de sable et d'écume, c'était le signe d'un renouveau bien plus criant que les fleurs éclosant au printemps, que la rivière se séparant de sa gangue de glace; Matin Embrasé avait répété sa phrase, comme pour se convaincre et c'était, elle voulait y croire, le signe des prémices de la guérison. Ils y arriveraient. De son côté, la vétérane aux prunelles de jade sentait qu'en elle, le flot de ses émotions s'était apaisé. La glace des secrets avait fondu, disparue, et le torrent de tristesse, de douleur, de colère contre elle-même et d'angoisse qu'elle réprimait depuis trop longtemps avait lâché ses vagues, qui l'avaient submergée puis laissée. Émotionnellement, elle était épuisée, mais elle ne s'était pas noyée, et l'onde redevenait plus douce, précieuse amie, guérisseuse, merveilleuse; elle avait espoir, elle aussi, de se remettre, de panser ses blessures de l'âme et de retrouver son fils. Quoiqu'il arrive. Ils y arriveraient.
« On le retrouvera. »
La guerrière au nez bleuté inspira profondément le parfum de son territoire, des arbres et de l'eau, souriant gentiment, posément, au ton plus ferme et convaincu, plus brillant aussi, que son camarade venait d'employer. La même phrase, mais si douloureusement emplie d'espoir qu'elle ne pouvait qu'annoncer la vérité. A cet instant, elle réalisa à quel point s'ouvrir à son ami lui avait fait du bien, tandis que son monde semblait retrouver ses couleurs, ses fragrances, ses mélodies, sa vie; elle avait beau sembler forte, auparavant, à l'intérieur, elle se brisait. Maintenant, elle savait que malgré les chutes, elle aurait la force de se relever, et malgré les remous, celle de nager. Il fallait simplement arrêter de se mentir, de faire semblant de ne rien ressentir: aucun masque ne peut durer éternellement, et certains masques, en se brisant, peuvent être très coupants, faisant couler et les larmes, et le sang... Rouvrant les yeux et la tête haute, Matin Embrasé lui adressa une nouvelle phrase.
« J'ai même hâte de le revoir. »
Elle aussi. Elle voulait le revoir, veiller sur lui, ronronner en le voyant faire des bêtises, s'entraîner, se faire rétamer, gronder, féliciter... Elle voulait jouer avec lui, lui donner des conseils, aussi, l'observer dans ses victoires comme ses échecs, et s'assurer qu'il soit de retour pour toujours. Elle voulait, plus que tout, qu'il soit en sécurité et heureux. A présent, leur patrouille commençait et... Qui sait ?
« Et qui sait, Joyeuse Muse... C'est peut-être pour aujourd'hui ! »
Elle adressa au félin roux un sourire, sincère et lumineux, le premier vrai sourire depuis des jours. Un sourire qui lui fit mal aux muscles du visage, lui faisant prendre pleinement conscience qu'elle n'avait plus pour habitude de rire. Un sourire qui n'avait rien de forcé, et qui portait espoir, bonheur et plénitude. L'intéressée, appréciant son surnom, avait bien vu que "son" clown s'en était voulu, en comprenant qu'elle était la maman de Petit Blaireau; mais elle ne lui en voulait pas, au contraire: son cœur débordait de reconnaissance pour sa présence. Elle hocha simplement la tête pour approuver, et le jour vit s'éloigner deux chats, côte à côte, un peu plus droits, la tête plus haute, et dans leurs yeux, un nouvel éclat. Une nouvelle patrouille commençait... Et un nouvel espoir s'embrasait.
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