[Lunar] Watch Yourself - end

Watch Yourself

Le brouillard, voilà dans quoi Nuage du Firmament avait la sensation d'avancer quoi qu'elle fasse. Elle essayait de chasser le chaton mort de ses songes, sans succès. Pas plus qu'elle ne parvenait à oublier le parfum qui avait flotter dans l'air lors de la bataille dans le camp même de la rivière, une odeur métallique de sang et plus pernicieuse, de mort. L'odeur lui semblait coller à la peau depuis. Elle redressa un instant la tête, on l'appelait pour une patrouille. La siamoise se figea un instant en reconnaissant la chatte qui en prenait la tête et elle se pressa à rejoindre le groupe. La chatte écaille boitait et par conséquent, le groupe avançait doucement, ce qui convenait parfaitement à la novice qui, un peu en retrait du groupe, laissait son esprit vagabonder. Petit Ver se succédait ainsi à l'image de son père puis à celle de Nuit Hivernale. Parfois, dans un bref éclat, la chatte calico du Vent qu'elle avait rencontrée apparaissez et l'espace d'un instant, la siamoise se sentait de nouveau une élue. Mais le silence pesant du matin où le chaton blanc, fils d'Étoile de Suie, avait rendu son dernier souffle s'abattait alors sur elle. Depuis son décès, elle ne parvenait pas à oublier la chenille prisonnière de la sève découverte bien plus tôt avec Petite Mouche. Un signe, un simple signe qu'elle n'avait pas compris. La culpabilité l'abrutissait alors. Aussi, quand le groupe fit halte, elle s'assit, fixant la rivière. La novice venait de relever la tête quand elle remarqua sur elle le regard de sa meneuse et elle se raidis faiblement. La chatte écaille savait elle que Nuage de Silex l'avait reconduite à la frontière le jour de la bataille ? Était elle au courant de la paralysie de la siamoise ce jour là ? Et pis, qu'elle s'était inquiétée pour une novice adverse ? La boule qui lui obstruait la gorge sembla grossir et la jeune chatte détourna légèrement le regard. Pas assez vite pour louper le signe de la grosse femelle boiteuse. De mauvaise grâce, elle se leva et trottina vers elle, tentant de ne pas dévoiler son malaise.

- Oh ... Un bref instant, le soulagement aurait pu se lire sur son visage mais la siamoise avait baisser la tête. Étoile de Suie ne voulait pas lui parler d'elle mais de sa mère. La siamoise senti son cœur se serrer dans sa poitrine. Parviendrait elle à parler à la chatte qui lui avait donné la vie ? La menace de la meneuse était clair et Nuage du Firmament plongea ses yeux saphirs dans ceux de la calico, se sentant si petite pourtant. Je lui parlerai pour qu'elle se taise ... Que pouvait elle dire de plus ? Cœur de Serpent l'enverrait sans doute bouler à moins qu'elle ne se mette à pleurer et face comprendre à la guerrière siamoise, ainsi, combien elle avait peur d'en être séparer. Mais était-ce vraiment le cas ? La jeune seal point gratta un instant le sol du bout de la patte. Oui, elle aimait l'ancienne reine et même si elle lui en voulait de lui avoir menti, à présent persuadés de ne jamais avoir été une "élue", elle ne pouvait l'effacer de sa vie. Aussi trouva t'elle parole à rajouter. Elle ne te gênera plus ... Elle fixa la patte enflée de la chatte un instant, avant de remuer les moustaches, doucement. Une tel blessure devait faire souffrir Étoile de Suie et malgré son aversion pour la maine coon, Firmament ne put se retenir. Nuit Hivernale devrait examiner ta patte non ?

Elle se figea, réalisant les mots qui venaient de sortir de sa gueule d'une faible voix à mesure qu'il raisonner à ses oreilles. Avait elle osé parler ainsi à la cheffe ? Il n'y avait rien de mal à ses paroles, si ce n'est que Suie n'était pas réputé pour apprécier ni même écouté les conseils. La novice se recula doucement d'un pas, tête baisser. Non, cela ne la regarder pas même si la patte enflée de l'écaille éveiller en elle une sorte d'empathie. Elle aurait néanmoins aimer avoir un lieu ou se terrer, quelque chose qui occuperait l'esprit de la meneuse et la détournerait d'elle. Mais non, en plus d'avoir l'esprit perdu dans un brouillard de douleur, elle avait clairement le don de parler trop vite.

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Tout aurait pu en rester là, un simple "bonjour, oui d'accord" mais non. Il avait fallu qu'elle pose le regard sur la patte de la chatte, qu'elle observe la plaie, et qu'elle parle. Pourquoi ne pouvait elle rien faire de bien ? Au moins juste une fois dans sa vie. Oh bien sur, elle aurait tout autant pu répondre à l'imposante boiteuse que sa mère avait raison. Que son alliance avec les Lunar Pod était une erreur aussi grosse qu'elle. Mais Firmament n'était simplement pas du genre à répondre aussi effrontément et cela était encore pire depuis cette alliance désastreuse et les morts et disparitions qui avaient eu lieu depuis. Et que dire du kidnapping des chatons ? Sur ce point, elle en voulait à sa meneuse. Mais la novice e pouvait rien dire, en grande partie parce qu'elle ne sentait pas l'envie et surtout, elle ne s'en sentait pas la force. La réponse fuit presque cinglante finalement face à l'empathie de la jeune qui se recroquevilla en marmonnant des excuses inéligible. Pour autant cela lui confirmer presque ce qu'elle pensait. Étoile de Suie se voilait la face et sa patte irait de mal en pis puisqu'elle refusait d'aller voir Nuit Hivernale. Elle aurait pu en penser quelques choses ressemblant à "tant mieux" mais dans sa déprime, la siamoise ne parvint qu'à hocher la tête tout en se persuadant que non, la calico n'irait pas pour le mieux et que sa patte blessé lui offrirait une souffrance qu'elle même n'était pas sure de vouloir connaître précisément. A moins qu'elle ne le vive déjà ? Elle semblait si abattu qu'elle y croyait presque en réalité. Mais elle avait compris la leçon et si elle désirer ne plus parler à la Maine Coon de sa blessure, elle ne put s'empêcher d'ouvrir la gueule, une fois de plus. Une fois de trop sans doute.

- Tu finiras par te retrouver toute seule ... Puisque tu chasses même ceux qui s'inquiète pour toi ...

Sa voix était fluette, faible au possible. Peut-être même, avec de la chance, la chatte énorme face à elle n'entendrait pas tout, ne comprendrait pas pleinement. S'était dit certes mais l'apprentie se surprenait à vraiment s'en faire pour celle qu'elle n'avait jamais aimer. Doux paradoxe en vérité. Nuage du Firmament se découvrait au travers de son voile pesant de tristesse une empathie pour ses camarades, une faiblesse vis à vis de ses pairs. Les chats étaient tous semblables et cela l'avait d'autant plus marquer pendant la bataille. Assez pour créer une tornade au cœur de ses croyances et de ses sentiments. Tout s'étaient mélanger, briser, fracasser pour finir sans dessus-dessous et la laissant dans une masse de brouillard si épaisse qu'elle ne distinguait que rarement un semblant de lumière. Si seulement elle en eu fini là, mais non, une fois encore elle scruta le visage de sa cheffe, pour laquelle elle ne semblait pas avoir de respect, juste de l'antipathie, et peut-être tout de même, une pointe, assez grosse tout de même - de peur.

- Les Étoiles où, la Lune ?

Elle aurait pu sourire, mais non, elle se retrouver là, petite, ramassée, presque tremblante et aussi vacillante qu'une flamme de bougie. La siamoise ne pouvait rejeter pleinement son caractère passé mais le nouveau, celui qui se forger sur les ruines des mensonges et autres découvertes de sa vie, ce caractère là prenait place. Elle s'efforçait de paraître innocente, consciente du danger qui planait au dessus d'elle. Mais elle ne parvenait pas à détourner avantageusement la discussion. Tôt ou tard, une patte s'abattrait sur elle et aussi étrange que cela soit, elle ne la redoutait même pas. Non. Elle espérait juste avoir encore un peu de temps, mais pour quoi au juste ? Elle n'en était même pas sure.

hrp:

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La réponse d'Étoile de Suie suffit à l'apprentie qui décida de ne rien ajouter. La meneuse courrait à sa perte alors si elle comptait sur leurs ancêtres pour soigner sa patte. Comme elle-même courrait à la sienne. Elle avait cru en les paroles de sa mère, s'y été accrocher avant de découvrir le mensonge et de croire enfin ceux qui lui disaient que la guerrière n'avait plus toute sa tête depuis l'accident qu'elle avait eu bien avant la naissance de sa fille. La siamoise avait alors cru possible que leurs ancêtres la guide quand même, mais là encore, la désillusion était dure et cruelle. Et à présent, elle attendait que les abîmes s'ouvrent afin de plonger dedans pour les laisser se refermer dans son dos. Le silence froid et solitaire de la mort serait la seule compagnie qu'elle aurait alors puisque tout paraissait n'être que mensonges et tromperie, une comédie fourbe et hypocrite. Sa place dans le clan, elle doutait de l'avoir un jour jamais eu réellement. Et la meneuse était en train de le lui faire comprendre. Ne lui rester qu'à essayer de s'accrocher, de suivre le mouvement ou se laisser tomber, s'effondrer et laisser la neige la recouvrir doucement dans son manteau de silence. Fort heureusement, la torture prenait fin, pour un temps surement. La Maine-Coon se détourna d'elle et annonça la reprise de la patrouille aux autres. La siamoise resta là un instant, immobile, ses pensées noires et sinistres tourbillonnant dans son esprit jusqu'à ce que le froid la ramène à la réalité. Doucement elle se releva puis, elle trottina jusqu'à rejoindre la troupe. Nul ne semblait avoir remarquer son retard , aussi, l'apprentie resta de nouveau un peu en retrait. Ainsi elle avait le temps de souffrir sa peine en silence, elle pouvait éviter d'attirer l'attention, réfléchir sereinement ou presque. Car elle était tout sauf sereine sur ce fichu rafiot qu'étais le clan. Les rats quittent le navire dit-on lorsque plus rien ne va, mais ici, des rats il n'y en avait pas. Tous semblaient ignorer l'eau qui s'engouffrait par les brèches des décisions prise par la calico boiteuse. Une alliance contre-nature, l'exil d'une guérisseuse, l'enlèvement de chatons, tant et plus de choix qui peu à peu faisait que la siamoise regretter amèrement d'avoir vu le jour au sein de cette tribu de chat.