[LP] Dis moi ce que j'ai envie d'entendre ... [PV Alcidés] - End

Dis moi ce que j'ai envie d'entendre ...

Le guerrier s'était levé tard, la veille, une des plaies causés quelques couchés de soleil plus tôt s'était encore une fois rouverte sur sa patte avant. De mauvaise grâce, le félin se leva, s'étirant prudemment pour observer sa patte, qui fort heureusement avait bien meilleur mine. Depuis que les étrangers, ses chats de la lune avait mis patte près de leur territoire, il n'avait pas pu suivre autant que voulu les recommandations des guérisseurs et la morsure causé par un blaireau peinait à se refermer entièrement. Fort heureusement, les guérisseurs manquait de place et il dormait toujours auprès des guerriers. Il avait remis l'entrainement martial de Nuage Pâle a quelques jours, se concentrant avec lui sur la chasse, suivant ses progrès de loin et ne lui démontrant que rarement que faire, laissant le jeune chat apprendre par lui-même. Et concernant Nuage Fatigué, dont il s'occupait à de rares occasions, il avait eu de la chance que Cœur Rouillé est mieux à faire. Après de long et paresseux entrainement, il alla se choisir une proie sur le tas de gibier, puis, avisant Cœur Fleurit qui se rendait surement voir son acariâtre de mère, il redressa la queue pour aller voir Nuage d'Alcidés. Sans raison aucune, ou presque - à vrai dire il avait mal digéré que la guérisseuse l'ouvre et détruise ainsi la parole d'Étoile Vaillante face à la vieille sphinx aveugle - il souri légèrement, son petit lapin et un corbeau en gueule rendant la manœuvre plus complexe. Puis, il s'éloigna vers la tanière qui embaumait les plantes. "Bon, j'espère qu'aujourd'hui tu sera plus positif que ta mentor ..." Il songeait à cela tendis qu'il s'arrêter devant l'antre des guérisseurs.

- Nuage d'Alcidés ?

Il venait de déposer ses proies devant lui, passant la tête par l'entrée afin d'en scruter la profondeur. Cobra Royal n'était pas réputé pour aimer beaucoup les guérisseurs, mais pas parce qu'il les jugeaient inutiles, comme certain mais plus car il ne comprenait pas qu'on puisse préférer l'isolement et les herbes en tout genre. A ses yeux, un solitaire n'avait aucun espoir de se faire réellement respecter dans la durée, néanmoins, il reconnaissait aux guérisseurs leurs connaissances et si il ne les aimait pas particulièrement, il les respectés, du moins autant que n'importe quel autre chat ... Enfin, peu importe, pour l'heure le bicolore, qui s'était assis, avait hâte que cette visite se termine. Néanmoins, il venait également de se décidé à faire plus ample connaissance avec l'apprenti - d'où la proie apporter si généreusement - et ceux, dans un but bien moins amical que d'apparence. Il ne fallait pas être sot pour savoir qu'un chef avait souvent tendance à prêter oreille à son guérisseur et qu'un duo de tel sorte paraissant uni avait de plus grande chance d'avoir un camp calme. Quand a en comprendre toute les subtilités, il y songerait plus tard. Pour l'heure, il avait tout intérêt à se lié à l'apprenti d'une façon relativement positive. En grande partie parce qu'il avait vu, comme tous, que Cœur Fleuri avait perdu en crédibilité aux yeux de leur cheffe. La rumeur d'une disputes entre les sœurs planant encore. Le guerrier baillât paresseusement, ses yeux bleus observant le camp alors qu'il guettait les pas du novice gris et blanc.

Encore heureux que Cobra Royal ait choisi une heure plus tardive - il devait connaître son horaire.

Passé le zénith et la Cérémonie du Partage, le petit chat blanc et noir s'étira dans sa couche en mousse, avant de se hisser avec lassitude sur ses courtes pattes et de bâiller. De la même lenteur, il se traîna vers son herbier pour compter le stock. Il l'avait déjà fait la veille à vrai-dire, la nuit, puisqu'il ne dormait pas, mais il y avait toujours un temps de latence à chaque réveil où il n'était pas vraiment en possession de tout ses sens.

Plus beaucoup de bouillon blanc pour la saison blanche. Et sinon des plantes pour prévenir les infections - Acerola, Bruyère - ou celles pour soigner les maux - Cassis, Menthe sauvage -, il n'avait rien ou presque pour les plaies. Il lui fallait des Tiges, du jus d'Aloès, des Graines de Pavot et encore. Ses oreilles se pivotèrent sur sa tête en grommelant. Oui mais, pour avoir ces plantes, il lui fallait aller lui-même en cueillir, c'est à dire, sortir de la tanière, marcher le territoire, traverser le chemin du Tonnerre - un gros frisson de dégoût le prit au dos - ...et aller mettre ses sales pattes chez Soucieux. Nuage d'Alcidés prit cette moue ennuyée.

Tante Coeur Fleuri ne pouvait pas y aller? Ou mieux, tante Coeur Fleuri ne pouvait pas venir avec lui? Car si jamais un guerrier se blessait gravement ils n'avaient pas--

— « Nuage d'Alcidés ?

Son cœur rata un battement. Son souffle se coupa dans sa poitrine qu'il sentit brûler à la stupeur, au choc de la stupeur, et à l'affolement qui s'ensuivit presque aussitôt. Calme-toi. Pense à du thym.

La mine consternée, Alcidé s'éloigna lentement de l'herbier pour se tourner sur ses pattes, fixant de ses grand yeux d'or l'entrée de la tanière, baignée de soleil, où se tenait Cobra Royal qui tenait lui-même son repas dans sa gueule. Nuage d'Alcidés serra ses dents ensemble, recourba sa queue contre ses pattes et s'avança vers le guerrier, craignant qu'il ne vienne le voir pour cette exacte raison.

— « Cobra Royal, il lui dit en arrivant tout près, tâchant de se faire le plus droit possible et du moins possible fuir son regard. Il ne tenta pas de sourire, il aurait eu l'air faux. Quel vent t'amènes ici aujourd'hui?

Il espérait un bon. Un bon vent serait mieux qu'un mauvais.

Dis moi ce que j'ai envie d'entendre ...

Enfin le novice surgit de son antre, sous le regard quelque peu amusé de Cobra Royal. " Alors quoi, on est pas heureux d'avoir un patient ?" Le beau mâle leva sa patte blessée, sur laquelle une toile d'araignée avait collée, protégeant les traces du aux crocs d'un blaireau des salissures. Il poussa un long soupir théâtrale avant de répondre à la question du félin qui avait son âge. Toujours cette satanée plaie. Enfin, ça a l'air de s'améliorer, et vivement que ça soit fini, non pas que j'aime pas venir ici, mais j'ai surtout hâte de reprendre appuis dessus. Le guerrier redressa la tête d'une manière arrogante qui n'appartenait qu'à lui tout en affichant un visage qui au contraire, était mi-amusé, mi-lasse. Drôle de mélange à vrai dire mais le manipulateur avait appris de ien des manière à se faire aimer. Et il savait en usé. rester à espérer que le félin aux yeux jaune le verrait comme un camarade aimable, voilà tout. Le guerrier remua ensuite les moustaches avant de reporter sa pleine attention sur le petit lapin et le corbeau entre ses pattes.

- Mais si tu estime que ça peut attendre un peu, alors j'ai amener de quoi manger.
C'est pas grand-chose, les proies sont maigre mais comme le tas de gibier est bien garni malgré tout. Un fait extraordinaire en mauvaise saison à vrai dire. Oh certes ça ne valait pas la belle saison des feuilles vertes, loin de là mais l'arrivée des Lunar pod, étrangement avait, aux yeux du guerrier un aspect bénéfique. Les proies avaient eu l'air de fuir les abords du territoires pour se cacher dans les terres, mais paradoxalement, elle étaient plus méfiante également. Le guerrier bicolore pencha légèrement la tête de côté, attendant une réponse du matou. En parallèle, il observait ce dernier, essayant de voir davantage que ce que les yeux, fatigué, du guérisseur trahissait. Tout le monde savait que Nuage d'Alcidés dormait peu, en revanche, en voyant la queue du mâle plaqué entre ses pattes, Cobra sus qu'il avait un angle d'approche si il savait y jouer. A moins qu'il ne se méprenne et croit à tord que le grand novice soit quelque peu intimidé ? Peu importait finalement. Comme par habitude, le guerrier dévoilé son plus beau visage, mais la zone d'ombre qui se cachait derrière son regard joueur avait une étendu bien plus vaste. Il remua d'ailleurs fébrilement la queue, signe qu'il réfléchissait à tout ses petits détails qu'il tâchait de déceler chez son vis à vis.

Bien sûr qu'il aurait pu baisser les yeux et voir le bandage de toile mais ça lui impliquait de baisser les yeux ! Cobra Royal parut le deviner et leva sa patte pour la lui tendre, détournant la tête, échappant tout son air d'une longue exhalation.

— « Toujours cette satanée plaie. Alcidés remua les oreilles, hochant du chef. Oui, le coup du blaireau. Ça lui revenait maintenant.

Enfin, ça a l'air de s'améliorer, et vivement que ça soit fini, non pas que j'aime pas venir ici, mais j'ai surtout hâte de reprendre appuis dessus.

Alcidés se tut, pivotant une oreille vers l'arrière comme il approchait le nez de la toile pour l'inspecter d'abord, puis entreprit de retirer le bandage de ses dents. Il lui en ferait un neuf - c'était bien tout ce qu'il pouvait faire dans ces conditions.

— Mais si tu estimes que ça peut attendre un peu, enchaîna Cobra Royal, alors j'ai amené de quoi manger.

Alcidés s'éloignait déjà, faisant volte face pour se débarrasser du vieux bandage et remonter à son herbier, ramassant de la toile et une feuille de souci, blâmant une infection quant à la raison pourquoi la plaie ne guérissait pas. Il revint sur ses pas, s'asseyant pour se mettre au travail, prenant la patte du guerrier de la sienne pour la hisser à la hauteur de ses yeux creusés par ses cernes.

— C'est pas grand-chose, (pour lui non plus) les proies sont maigres mais comme le tas de gibier est bien garni malgré tout. »

Alcidés se pencha pour entourer la patte de la feuille, extractant l'eau directement dans la plaie pour la nettoyer dans le même ordre.

— « Ne t'en fais pas pour moi, Cobra Royal. C'est plutôt à toi de reprendre des forces. ... Un, deux... trois.

Il tira dessus de ses dents, grimaçant légèrement à la montée de douleur que la désinfection causerait chez son pair. Sa queue eut un mouvement nerveux, qui se ressentit dans son dos, créant un frisson à ses côtes qui se voyaient au travers des ombres de sa bien courte fourrure malgré l'hiver. Lui et le Guerrier avaient le même âge et pourtant il faisait bien deux têtes de moins que ce-dernier, coincé à une taille de novice pour le restant de ses jours. Au moins il pouvait contrôler sa forme - c'était bien la dernière chose qu'il pouvait contrôler.

Dis moi ce que j'ai envie d'entendre ...

Le guerrier frémit, et sa queue elle, trembla alors que la feuille que Nuage d'Alcidés avait appliquée sur sa patte se changeait en une masse verte sombre informe et que le jus qui en découlait se glisser dans la plaie, tel une créature insidieuse bien décidé à mordre. La brûlure ressentie était vive, néanmoins, tellement moins que les crocs qui avaient causés la plaie. Et pourtant, si le bicolore ne cria pas, il ne cacha pas sa grimace. "Pourquoi faut il que ça fasse aussi mal de se faire soigner que de se faire blesser ..." Le guerrier pourtant, n'aurait avouer pour rien au monde avoir mal, et même si ça se voyait, il n'était pas l'un de ses chatons qui dramatiser pour rien. Il ne l'avait jamais été, lui semblait il. Cobra Royal attendit pourtant, sa seule queue trahissant son état d'esprit et surtout, la douleur. Néanmoins, cela fini par diminuer, fort heureusement d'ailleurs et le matou approcha son museau pour sentir sa patte, avant de regarder le novice, presque par en dessous, chose difficile compte tenue de leur différence de taille, Cobra étant plutôt grand parmi l'ensemble des chat du clan du Vent.

- La seule chose qui m'inquiète c'est cette patte. Ça et ses maudits chat de la lune.
Ils n'ont rien à faire par ici et je t'avouerai que j'ai hâte de me mesurer à l'un d'eux. Mais pas avant que ça - il désigna sa plaie d'un regard dédaigneux - ça ne soit remis. Il attendit que le félin gris et blanc en termine avant de reposer très précautionneusement sa patte, ne prenant qu'un appuie superficielle dessus. Il observa ensuite les environs, les herbes, rares, entassé par les guérisseurs, leurs odeurs au contraire forte, le semblant de nid des deux chats qui vivaient ici, puis, le silence froid qui les entouraient. Oh certes, dans les landes, l'ont entendait que rarement les oiseaux, au contraire de la forêt, mais ici, la rumeur des insectes lors de la belle saison était généralement forte. Le guerrier coucha les oreilles un bref instant, avant de les redresser, à l’affût. Le clan tout entier était sous tension depuis un moment déjà et il régnait sur le campement un calme presque inhabituel. L'heure jouait également beaucoup, les patrouilles de surveillance et de chasse devait toutes être de sorti. Il enviait autant qu'il plaignait ses camarades. Si eux pouvaient sortir à leur guise, lui devait restreindre ses activités et surtout, le pire, supporter que ses amis le plaignent. Oh certes, il jouait volontiers la victime avec eux, en rajoutant quand à la douleur afin que les autres aille généreusement lui chercher son repas, où pour qu'il se colle davantage à lui la nuit, le protégeant du froid. Finalement, même blesser, le félin savait encore tirer parti de son charisme. Malgré tout, c'est sur un chat presque deux fois plus petit que lui que ses yeux bleu se posèrent de nouveau.

- Et toi, tes journées ne te paraisse pas trop longue ?

Il prit volontairement un ton apitoyé, prouvant une fois de plus son talent de comédien mais surtout, appuyant parfaitement ses dires précédents quand à son envie d'entendre le guérisseur lui dire que s'était fini, qu'il n'aurait plus besoin de venir les voir pour cette foutu plaie qui peinait tant à se remettre. Volontairement, il usa de sa patte blessée pour doucement retourner le corbeau devant lui, se demandant déjà quel proie l'autre félin voudrait. Lui préférait étrangement les grands oiseaux noirs, mauvais augure pour certain, signe au contraire pour lui d'intelligence. Un corbeau seul représenter rarement un danger mais un couple et ses jeunes, et il l'avait appris à ses dépends lorsqu'il était novice - pouvait causé de sérieuses blessures à un félin inconscient. Ses oiseaux noirs-proies se comportait presque comme de petits clan, chassant les intrus vigoureusement et prenant soin les uns des autres, quand bien même de petites disputes pouvait éclater. Il avait pris du temps à les observer, lors de ses cession de chasse notamment. Et depuis, il s'estimer plutôt bon dans la chasse aux corbeaux. Délaissant sa proie, il scruta les prunelles du novice une fois encore, tâchant de savoir ce que l'autre pouvait penser.

S'il n'entendit pas le cobra crier, (ni siffler d'ailleurs!), il put toutefois assister à son expression d'ordinaire imperturbable se modifier, ne serait-ce qu'un tout petit peu : ses sourcils se froncèrent, relevant sa paupière qui se plissa faute du durcissement de ses mâchoires tendues, à ses dents qui se serraient en silence derrière ses babines tordues en grimace, blindant sa face à retenir le moindre son de douleur. Les chats sont des animaux qui souffrent en silence, mais Nuage d'Alcidés ne put retenir cette satisfaction malsaine de voir ce chat-là, de son âge, du temps où il était apprenti, qui a toujours été plus grand que lui, retenir une plainte à ses manœuvres.

La douleur se résorba tandis que l'apprenti-guérisseur observait au compte-goutte chaque seconde où la tension dans la patte qu'il tenait s'allégeait, jusqu'à se relâcher complètement. C'est à ce moment qu'il jugea bon de retirer la feuille de souci, la jetant par-terre de l'autre côté de lui, là où se trouvait le tas de toile souillée. Cobra sembla retrouver l'usage de sa parole, penchant sa tête -- et soudain son nez était si près du sien qu'Alcy dut couper discrètement sa respiration, ne s'étant pas attendu à un tel rapprochement. Ses pupilles prirent une seconde pour que l'image floue de Cobra Royal ne s'ajuste.

— « La seule chose qui m'inquiète c'est cette patte. Ça et ces maudits chat de la lune. »

À vrai dire, Nuage d'Alcidés n'était jamais suffisamment sorti de la tanière des guérisseurs pour apprendre ce qui se passait avec les Lunar Pods dans les Clans. La plus à même de lui en faire part aurait été sa tante Cœur Fleuri mais depuis l'incident, elle s'était fermée comme une huître...

— « Ils n'ont rien à faire par ici et je t'avouerai que j'ai hâte de me mesurer à l'un d'eux. Mais pas avant que ça - (et il désigna sa patte, celle qu'il n'avait toujours pas lâchée) ça ne soit remis.
— Mmh, en effet, acquiesça le chat d'arlequin en écartant sa tête de celle du guerrier, non sans pivoter une oreille vers l'arrière.

Il se pencha pour ramasser la toile qui reposait de l'autre, la toile neuve, encore souple, pour la soulever délicatement entre ses dents par un fil et la porter à la patte du guerrier, où il fit un premier tour, recouvrant la plaie. Pas de tressaut dans les lèvres de la plaie, c'était bon signe.

— « Rechte immobile--
Le ton de Cobra avait changé, remontant d'une octave comme pour se mettre sur sa note. Alcidés redressa ses oreilles:
— --Et toi, tes journées ne te paraissent pas trop longues ? »

Sans lever les yeux sur le guerrier, Alcidés tourna intérieurement la langue dans sa bouche, réfléchissant aux conséquences qui se passeraient s'il révélait ses faiblesses à un membre du Clan. Ils n'avaient pas besoin de savoir - il n'avait ni besoin de lui faire part de son inquiétude pour Cœur Fleuri, ni n'avait besoin de lui révéler qu'il ne savait rien du conflit des Lunar Pods, ni de lui expliquer en détails à quel point il avait besoin de sortir pour ramasser au moins quelques plantes, par pitié, car si la guerre venait à frapper--

Un corbeau.

Sous sous nez, dessous la patte qu'il pansait avec soin, Cobra Royal venait de lui glisser le corbeau comme en gageure de paix. Alcidés plissa les paupières et termina son tour - puis, un coup de la tête pour ramener chaque bouts et les nouer ensemble et voilà : autrefois une toile ajourée de trous, maintenant un bandage qui permettrait aux propriétés astringentes du souci d'aider à refermer cette vilaine plaie.

Après un long silence à nouer le bandage, Alcidés dut se résoudre à répondre:

— « ... ... ... Ça va. »

C'était le Golden Boy de la famille. Ça allait tout le temps. Il ne dormait plus, mangeait très peu, son stock s'épuisait, sa patience aussi mais bon. Ça allait.

Dis moi ce que j'ai envie d'entendre ...

Tout en Nuage d'Alcidés lui inspirait le manque de confiance en soi, ce qui amusait particulièrement le guerrier, à qui il n'avait pas échapper le calme du novice face à sa douleur en revanche. Il ne savait guère ce que ce dernier penser et curieusement, pour le manipulateur qu'il était, ne pas parvenir à percer à jour un autre chat était des plus frustrant. Fort heureusement, cela changea alors que l'autre mâle en finissait de bander sa patte avant, au grand soulagement du guerrier. L'hésitation était l'ennemi de la spontanéité et souvent, elle en révéler davantage à qui sait observer que les mots. Nuage d'Alcidés cachait quelque chose au félin et les yeux bleu de ce dernier s'animèrent, les iris devenant fente fine alors que le bleu de ses pupilles s'éclaircissait légèrement, apte a capter le moindre frétillement de moustache de son camarade. Rester a savoir quoi. Or si il y avait une chose que Cobra Royal aimait plus que tout, s'était percer à jour les secrets de ses camarades car plus l'on en sait sur les autres, plus l'oiseaux chanteur devient bon dans son domaine. Il réalisa qu'en cela, le corbeau était un message plus que parfait et surtout, qui ne se comprenait pas au premier degré. Un sourire en coin se dessina alors sur le visage du félin qui pencha volontairement la tête de côté "tu as déjà perdu ..."

Le jeune guerrier afficha un regard moqueur à la réponse du novice, guère certain de le croire, songeant même tout le contraire. Nuage d'Alcidés aller bien ? Avec la tête qu'il tirait ? " Tu penses que je vais te croire ?" Non, Cobra Royal ne pouvait pas gober les deux mots du guérisseur. Le mensonge était trop gros cette fois, trop décelable. Peut-être que ça marchait avec les autres, mais pas avec lui. En temps normal, il n'en aurait rien eu à faire des états d'âme du matou aux yeux jaune, mais pas cette fois. Non, il avait senti que quelque chose était faux. Peut-être étais-ce du aux réactions corporelle de son vis à vis, à ses oreilles qui réagissait aux moindres paroles depuis le début, où à son regard qu'il jugeait fuyant ? Oh certes, le guerrier pouvait se tromper, mais il était trop sur de lui pour admettre une chose pareil. Il soupçonnait que son camarade n'était pas en confiance "Pas encore, mais ça viendra, tu verras ..." Oui, les autres se mettait forcément à l'aimere, à le suivre depuis qu'il avait fini son apprentissage et compris comment se jouer des autres. Le jeune chat rebelle avait sus afficher un visage amical, digne de certain de ses ancêtres afin de taire ses pensées les plus sombres. Son ambition n'avait fait que grandir, elle avait même décupler lorsque, à la surprise générale, Étoile de Sable était morte subitement, laissant Étoile Vaillante prendre sa place. Et cela ne risquer pas de changer lorsque Tâche d'If, à la surprise générale, était devenue lieutenante. Elle en avait si peu l'étoffe ! Enfin, il remua la queue avant de soupirer doucement.

- Si tu le dis, moi je dis que j'ai bien fait de ramener ce corbeau et ce lapin, on a tout deux besoin de manger et quitte a devoir venir te voir pour mes soins, autant qu'on mange ensemble non ?

La proposition avait quelque chose de terriblement innocent dans la bouche du guerrier mais un œil terriblement attentif aurait pu voir les poils sur sa nuque ce hérisser très faiblement. Ce qu'il ne fallait pas faire tout de même pour obtenir du pouvoir sur les autres ? Néanmoins, le guerrier se rattrapa par un sourire charmeur qui, s'il avait été adresser à une femelle aurait immédiatement mis Œil de biche en rogne. Mais sa compagne n'était pas là et aux dernières nouvelles, l'apprenti de Cœur Fleuri était loin d'avoir la capacité de donner un jour la vie. Pas de la façon auquel une mère le faisait. Il plissa légèrement les paupières pour sonder son partenaire. Oui, il y avait quelques choses, assurément.

Une crise ça n'arrive pas tout le temps tout en même temps. Ça peut arriver spontanément, ça peut être progressif. Parfois c'est le cœur qui s'affole. Parfois c'est le cœur qui s'arrête ; parfois c'est une surexcitation, parfois c'est d'être flagada. Parfois, les sens sont tellement affûtés qu'il est capable de tout ressentir autour de lui dans un rayon très proche ; d'autres, il est tellement engourdi qu'il ne se rend plus compte de rien.

Et cette crise, à ce moment, se manifesta de la sorte. Là où Cobra était en train d'analyser Alcidés comme s'il eut s'agit de son prochain repas, l'apprenti-guérisseur se sentait devenir lourd et perdre pied comme un fourmillement remontait dans le bout de ses coussinets. Il ne se rendit pas compte de le propension de son malaise - ni ne s'en rendrait compte avant la fin, lorsqu'il aurait l'occasion de faire un recul. Cobra avait eu sa plaie désinfecté et son bandage renouvelé, il n'avait donc plus de raison de rester, il lâcha la patte, se hissa sur les siennes en étirant son dos, prêt à retourner aller se coucher. On aurait dit que cette seule interaction avec le guerrier l'avait assommé. Mais à peine il poussa un soupir de satisfaction à s'être étiré verticalement que le guerrier l'interpella, voyant clair dans ses méthodes d'esquive (pas toujours fructueuses, à vrai dire) :

— Si tu le dis, moi je dis que j'ai bien fait de ramener ce corbeau et ce lapin, on a tout deux besoin de manger et quitte à devoir venir te voir pour mes soins, autant qu'on mange ensemble non ?

Alcidés leva son regard cafardeux sur le guerrier, qui répondit à son effort d'un superbe sourire qui lui fit aussitôt reculer la tête et froncer les sourcils sur cet air interdit. Il? Alcy s'entendit reprendre son souffle, tiquant d'une oreille, fermant ses paupières avec plus de force pour les rouvrir et permettre à sa vision de se réajuster. Venait de rêver?...

— ...

Il baissa les yeux sur le corbeau, car c'était le corbeau que Cobra Royal tenait tant à ce qu'il mange.

Il les remonta sur le Guerrier, s'asseyant sur ses quatre pattes, obliquant le dos et étirant le cou pour se pencher et arracher au corbeau quelques plumes, puis une petite bouchée, à peine plus grosse qu'une boule de poils, pour mâcher, sans grande volonté, plissant une paupière à la douleur sourde de son ventre qui l'invectivait de l'affamer de la sorte.

— Merci pour le repas.

Dis moi ce que j'ai envie d'entendre ...

Cobra Royal avait harponner sa proie avec la précision d'un aigle qui referme ses serres assassines sur un lapin pas assez vif pour lui fuir. Voir le visage de Nuage d'Alcidés se décomposait de la sorte était un aveux quand au malaise du chat plus puissant que tout les discourt du monde, plus flagrant que tout. Le silence que l'autre lui apporta pour toute réponse était peut-être superflue mais peu importait au guerrier. Son angle d'approche, il l'avait et si il voulait le garder, il ne lui rester plus qu'à couper la retraite au guérisseur à la manière d'un groupe de chasseur encerclant les multiples sortis d'un terrier. Déjà, le petit mâle avaler une bouchée, tout juste digne d'un chaton qui goûte à la viande, le remerciant dans une tentative qui serait veine pour prendre la fuite. "Pas si vite ..." Le guerrier souri, tirant à lui son petit lapin maigrichons pour y goûter, laissant le fumet se répandre volontairement avant de fixer ses mirettes observatrices sur le novice de Cœur Fleuri.

- Tu es sur que ça va ? T'as rien avaler. Tu sais, tu ne vas privée personne, je te l'ai dit, le tas était suffisamment remplit pour se permettre d'avaler une proie entière aussi maigrichonne que ses deux là.

Bon comédien, le matou avait pencher la tête et employé un ton inquiet digne d'une reine avec ses petits. Oh oui, il transpirer l'anxiété face au peu que son comparse avait avalé. Un chat en forme mangeait davantage, surtout en cette mauvaise saison. Nuage d'Alcidés était pris au piège, il ne pourrait fuir sans craindre que le matou n'alarme le clan, où du moins, sa mentor, sur son état, non ? Du moins c'est ce que tout chats de clan se devait de faire afin que tous reste uni. S'était ce que la meneuse rousse tentait de faire passer comme valeur. Et Cobra Royal comptait bien usé de toutes ses possibilités pour parvenir à tirer les vers du museau du mâle aux yeux jaune. S'était retord et vil mais le guerrier n'aimait guère la douceur et la naïveté, laissant ça aux faibles d'esprits. Il se redressa et s'approcha jusqu'à coller son museau à la fourrure de l'autre félin, sentant presque immédiatement ses côtes, confirmant déjà ce qui était de toute façon visible. Il se recula et scruta le visage de Nuage d'Alcidés, s'efforçant d'afficher toujours cet air des plus inquiet. Et pourtant, au fond de lui, s'était le rire qui avait envie de surgir. Il avait envie de se moquer de ce tas de fourrure qui devait prendre soin du clan mais n'était visiblement pas capable de prendre soin de lui-même, confirmant quelques choses que n'importe quel chats observateurs aurait pu voir. Étoile Vaillante avait engendrer des chats non seulement différent mais qui plus est, dans le mauvais sens du terme. Mais le guerrier avait déjà des lunes de pratique et il garda cet air de reine sur la face, observant, décortiquant chaque longueur de queue de souris qui composait son camarade. Il en était certain, Nuage d'Alcidés ne se défilerait pas. Après tout, qui délaisserait une reine inquiète sans agir ? Aucun félins honorable ne ferait ça. Et puis, le secret que le matou tentait de lui cacher avait attirer son attention, oui, le novice avait capter, pour son malheur, l'attention de l’arrogant bicolore, se jetant tel une mouche dans la toile d'une araignée affamée.

À la première bouchée de Cobra dans son lapin, l'odeur qui s'en dégagea fit grouiller la peau de l'apprenti sur ses petits os. Il sentit la douleur de son ventre s'affûter comme des griffes , et il dut retenir un sursaut à sa tête en se statufiant, parfaitement immobile, même la queue, même les oreilles. L'odeur envahissait les Landes de son esprit et là où les arômes étaient normalement celles de la raison et des hypothèses, il n'y avait plus que le fumet du lapin et du corbeau et de la viande sous son nez qui cherchait à le séduire. Et ce jeu de séduction, et cette douleur qu'il se bornait à ignorer... Ça ne lui déplaisait pas complètement. Nuage d'Alcidés se rendit droit devant la tentation comme un parfait petit garçon, mais une part de lui trouvait risible que l'élu de leurs "Étoiles", celui qu'ils avaient voulu garder enfant à tout prix, était aussi à deux doigts de se laisser succomber à ses vices - quoique vice, ici, était tout simplement de se nourrir. De reprendre la forme. De marcher leur pas.

— « Tu es sur que ça va ? T'as rien avalé. »

Faux : Nuage d'Alcidés avala sa toute petite bouchée et déglutit bruyamment tout de suite ensuite, avant de peser cet air de désabusement sur le guerrier. Là, content?

Mais le ton de Cobra Royal changea encore, montant plus haut que le sien sur la note, mais plus doux à la percussion:

— « Tu sais, tu ne vas priver personne, je te l'ai dit, le tas était suffisamment rempli pour se permettre d'avaler une proie entière aussi maigrichonne que ces deux là. »

Alcidés redressa ses épaules comme il s'était laissé s'affaisser vers l'avant, s'asseyant plus droit, faisant face à un guerrier qui se souciait de lui. Son esprit, engourdi par l'anxiété, ne lui fit sonner aucune alarme encore comme quoi toute ces mondanités étaient un subterfuge pour lui faire révéler ses faiblesses. Son esprit, engourdi par le fumet de la nourriture, ne se rendit pas non plus compte de l'attention soutenue que lui portait l'autre félin. Il ne pensa pas non plus aux conséquences à long-terme de l'inquiéter de la sorte, de lui faire propager le mot, qu'une rumeur parte sur lui et ses désordres alimentaires - rien de tout ça ne lui effleura l'esprit.

En fait tout ce qu'Alcidés put répondre à ce souci fut de vaciller vers l'avant, car les carences, l'anxiété, le manque de sommeil et la faim avaient finis par le rattraper. Son front se cogna à la patte (saine) du guerrier, et il poussa un petit soupir pincé par le nez, fermant ses paupières, profitant du silence, du contact, du soutien, de l'odeur de la nourriture. Il mangerait après. Il avait juste envie de, de rester comme ça un moment, de fermer les yeux, de laisser l'engourdissement se propager depuis ses extrémités jusqu'au reste de son corps, comme les racines d'une feuille de menthe puisant toute l'eau des nappes. Il laisserait la douleur lui faire mal juste encore un peu, quelques secondes de plus, avant de répondre au joug de son corps qui décidait tout pour lui.

Mais en attendant Nuage d'Alcidés frotta son front pour imprégner son odeur de thym. Voilà comment il réagissait à une reine aussi inquiète : en se blottissant contre elle.

HRP: