Une brume poisseuse [LP] (avec Éclat d'Argent) - end

C'était la première fois que j'étais si mal à l'aise.. Moi qui aimait tant la distance mise entre nos corps, là, j'étais coincée dans un abri collé l'un à l'autre. Le jeune guerrier me répondait qu'il n'avait rien avant de faire une pointe d'humour :

"-Au moins, ici, je ne vais sans doute pas m'endormir."

Je faisais un petit sourire, trouvant son humour quelques peu rassurant. Essayant de se rassurer, il disait qu'il y avait qu'à attendre que le rapace s'en aille. Me disant par la suite avec dureté que je pouvais dormir en paix. Je restais silencieuse, ne comprenant pas vraiment cette soudaine agressivité. Si je n'avais pas été coincée dans cette endroit, j'aurais haussé les épaules et continuais mon chemin sans demander d'avantage. Avec plus de douceur, il reprenait :

"-Faut que tu dormes, de toute façon. Moi, on s'en fiche, même si je ne veille qu'à moitié je serai quand même encore bon à rien, demain. Elle est bien la tanière des guerriers ? Ici ça me fait penser à l'endroit où je m'étais caché quand le blaireau a essayé de me courser..."

Je tournais ma tête vers lui, pour la première fois. Me souvenant de cette épisode.. Il était arrivée dans le camp comme une furie, en état de choc. Je pouvais aisément le comprendre. J'avais moi même rencontré un blaireau et l'avait combattu avec Cobra Royal. Quelques temps avant mon baptême. Il me déconseillait ensuite de se cacher dans un terrier. Je faisais un petit sourire, essayant une pointe d'humour à mon tour en lançant :

"-Ne fait pas comme moi aussi.. Ne tente pas de lui sauter dessus quand tu as un filet de sang qui coule de ta tête. Ne l'attaque pas seul. La fuite est toujours mieux qu'être mort, non ?"

Je le remerciais ensuite du conseil en le regardant droit dans les yeux avant de le détourner au profit de la noirceur extérieure. J'étais plus à l'aise qu'à notre arrivée, mais je n'étais pas encore d'attaque à faire un monologue.

HRP:

Je cherchais toujours du regard le volatile sans parvenir à trouver le moindre signe de plumage. Peut être était il déjà parti ? Malgré mon inconfort, je n'allais pas prendre le risque de passer ma truffe à l'extérieur de notre abri de fortune. Dans un même temps, Crocs Nacrés soupirait avant de lâcher :

"-T'es incroyable quand même. Moi si j'avais été tout seul à ce moment-là, je serais mort. Et pourtant c'est sûr que je n'aurais pas essayé de me battre."

Je n'étais pas incroyable.. Si je n'avais pas été seule, je serais sans doute morte. En soi, je devais ma vie à ma collaboration avec Cobra Royal. Nous avions affronté ce blaireau tout les deux. Enfin, plus lui que moi. Mais j'avais essayé de l'épauler un maximum. Le jeune guerrier laissait un rire jaune sortir de sa gueule avant de reprendre :

"-J'ai même essayé de faire le mort, quand j'ai cru qu'il ne me restait plus que ça à faire..."

Je tournais mon regard vers le félin gris sans parvenir à croiser le sien. Avec peine, je déposais ma queue sur son épaule avant de lui répondre avec une sympathie sincère et bien rare venant de moi :

"-Tu sais.. Je n'étais pas seule quand j'ai affronté ce blaireau. Même si tu ne l'as pas combattu. Tu as réussi à survivre. C'est le principal non ? C'est toujours mieux de vivre que de mourir."

Spoiler:

Sans Cobra Royal aurais-je survécu à cette attaque ? Etant encore une apprentie intrépide, j'avais tenté ma chance.. Mais j'en étais ressortie avec un beau mal de crâne et un profond respect envers Cobra Royal. Le jeune guerrier prenait une inspiration avant de bafouiller :

"-Je... Je t'admire. Tu dois t'en douter."

Gênée par sa réplique, je gardais le silence, les oreilles rabaissées sur mon crâne. Je regardais à l'horizon, ne comprenant pas vraiment pourquoi il m'admirait. Qu'avais-je bien pu faire pour mériter son salut ? Avant de trouver un semblant de réponse le guerrier gris reprenait :

"-Bon allez, je pense que je vais tenir, cette veillée."

Il sortait presque immédiatement de notre cachette. Je restais sur place vérifiant deux fois si l'animal volant était parti avant de le suivre à toute vitesse. Paranoïaque, je regardais à plusieurs reprises le ciel tout en me calant sur la vitesse du veilleur. Nous rejoignons bien rapidement le camp, passant devant les autres veilleurs sans m'arrêter. Je faisais un faible signe à Crocs Nacrés avant de rejoindre ma couchette et de faire semblant de dormir avant de véritablement trouver le sommeil.