Perd pas courage [LP] (avec Pluie Battante) - end

Je sais pas ce qu’il a Matin Embrasé ce soir, mais, il est en forme. Mais je rougis sous mon pelage lorsqu’il imite Papillon Blanc. Il me propose même des conseils mais je ne vois pas ce qu’il veut dire par là. Papillon Blanc n’est qu’une amie et mon ancien mentor. Je l’apprécie beaucoup, ça s’arrête là !

- Il n’y a rien entre Papillon Blanc et moi. C’est juste une amie et mon ancienne mentor ! Je lui dois beaucoup !

Mais pas le temps d’en discuter plus. Une odeur nauséabonde, un grognement, un bruissement me fait me retourner. Un mammifère roux et blanc terriblement féroce : Un renard ! Ils peuvent faire des dégâts dans une pouponnière. Et elle a l’air affamé. Elle aussi, elle une famille à nourrir. Mais hors de question que l’on finisse en dîner de renardeaux. Et Matin Embrasé pense comme moi. Je suis prêt à me battre pour protéger mon Clan, mais le guerrier roux ne l’entend pas de cette oreille

" ON FOUT LE CAMP ! DANS LA RIVIÈRE ! PERD PAS DE TEMPS ! "

Ok, j’ai pas le choix. D’un autre côté, la femelle à l’air vraiment sauvage et affamée. Peut-être que l’on aurait pas fait le poids. Je saute dans l’eau sans me poser plus de questions et misère ! Je ne touche pas le fond. Ma fourrure finit très vite engorgé et je coule, disparaissant sous l’eau. Vous voyez ? C’est pour ça que je n’aime pas l’eau. Elle me veut du mal !

Mes pattes finissent par toucher le fond, mais je me sens bien trop lourd pour remonter ! Et pourtant, je ne veux pas finir ainsi ! Pas alors que mon ami se bat dehors ! Je prends appuie sur mes pattes arrière et je remonte, du moins, j’essaye mais mon pelage est toujours aussi lourd et très vite, je coule au fond. Je commence à manquer d’air dans mes poumons. Alors ainsi, l’eau aura eût raison de moi. C’est pathétique quand, on s’appelle Pluie Battante…

Et pourtant ! L’eau m’apporte un bruit que je n’aimerais pas entendre. Un cri de douleur. Pas celui du renard, celui de Matin Embrasé. Ça me donne du courage et pour remonter, j’ai l’idée d’utilise mes pattes et ça marche je nage. Bon, c’est pas ça, il me faudra des cours, mais je nage.

Je sors la tête de l’eau et je prends une goulée d’air pour voir Matin Embrasé, la gueule en sang afce au renard.

- Matin Embrasé, ça va ? Je viens t’aider !

Avec difficulté, je m’approche de la berge et prends appuie dessus pour commencer à remonter.

Le rouquin comprit qu'ils avaient trop traîné lorsqu'il comprit que la renarde affamée les rattraperait sans mal. Il faudrait arriver à la ralentir un peu pour qu'elle s'éloigne au moins du jeunot. C'était à Mat de le faire. Immobile, il défiait la renarde qui se précipitait vers lui. Non, elle ne le prenait pas pour un renard, c'était sûr. On voyait un filet de bave couler, et elle était maigre. Elle avait faim. La bête essaya de lui attraper une patte sournoisement, mais agile, il parvint à reculer à temps pour ne pas se laisser mordre. Et à son tour, comme elle s'avançait, il balaya la tête de son ennemie pour lui mordre une patte.

Une patte sale, qui lui laissa dans la bouche un goût infect, et qui parvint tout de même à lui infliger une petite griffure, au-dessus des crocs. Mat n'avait pas mordu fort, mais ses efforts pour intimider la renarde et pour ne pas la laisser lui faire de mal finissaient par payer. Elle hésita assez longtemps pour qu'il recule, discrètement d'abord, puis très vite ensuite. Vers la Rivière. Là-bas l'attendait Pluie Battante qui essayait de remonter, tant bien que mal.

" Matin Embrasé, ça va ? Je viens t’aider !
- Non, non, faut descendre le courant, elle arrive ! " réagit-il, sans perdre de temps. Lui, il rentra dans l'eau immédiatement, et en s'assurant que son jeune camarade faisait de même, il s'éloigna de la zone dangereuse, tandis que la renarde hésitait à les poursuivre. La Rivière était froide, mais elle leur permettrait de s'en tirer tous les deux sans la moindre blessure. Et de ne pas attirer la renarde vers le camp.

Il saignait un peu dans sa bouche, mais ce genre de plaies, il en avait l'habitude, ça se refermait toujours très rapidement. Un peu plus loin, à une zone où le courant était calme, Mat quitta la Rivière et monta sur un banc de sable ou il s'ébroua. Le soleil réchaufferait rapidement ses courts poils mouillés.

" Ça faisait longtemps que j'en avais pas vu. " soupira-t-il, vaguement préoccupé, quand Pluie Battante put l'entendre.

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#1 'Attaque Clan' :


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#2 'Attaque Autre' :

Je suis presque remonté sur la rive, quand je vois Matin Embrasé sauter dans l’eau. Qu’est-ce qu’il fait ? Il dit qu’on doit descendre la rivière, et je le suis, bon an mal an, parfois, je disparais de la surface de l’eau quelques secondes avant de remonter et de me diriger du mieux que je peux. J’ai beaucoup de mal à rester à la surface, mon pelage lourd, gorgé d’eau, m’attire au fond de la rivière. Mes oreilles et ma truffe sont pleines d’eau, il n’est pas rare de m’entendre tousser parce que je bois la tasse à intervalle régulier. C’est vraiment l’horreur cette eau.

Puis enfin, je fini par sentir le sable sous mes pattes et je fais quelques pas avant de m’allonger par terre, souillant mon pelage. Je suis terriblement épuisé par nage. Mais Matin Embrasé à l’air de c’en être bien sortit, je suis impressionné. Il est blessé et il nage bien mieux que moi. En parlant de sa blessure. Je m’ébroue et je m’approche pour renifler son haleine, ça ne sent pas mauvais, donc pas d’infection, pour le moment.

- Nuage des Ruisseaux m’a appris deux-trois trucs en soins, si tu permets, j’aimerais examiner ta plaie et pratiquer les gestes de premiers soins si nécessaire. Nuage des Ruisseaux te soignera à son retour. Retrousse les babines et ouvre la gueule, Matin Embrasé.

Le guerrier roux s’exécute, et l’obscurité ne m’aide pas vraiment à apprécier la gravité ou la profondeur de la plaie. Quelle idée d’être borgne ! Autodérision, ça va. Au final, je vois que ça saigne, mais ça n’a pas l’air si grave que ça et Matin Embrasé peut marcher et nager alors, bon. D’un geste de la queue, j’intime au mâle de me suivre.

- Ça n’a pas l’air grave, ça pourra sans doute attendre le retour de Nuage des Ruisseaux. Pour autant, j’aimerais arrêter ce saignement. Rentrons au camp, si tu le veux bien.

HRP:

" Nuage des Ruisseaux m’a appris deux-trois trucs en soins, si tu permets, j’aimerais examiner ta plaie et pratiquer les gestes de premiers soins si nécessaire. Nuage des Ruisseaux te soignera à son retour. Retrousse les babines et ouvre la gueule, Matin Embrasé. "

Le gamin trempé avait bu la tasse et au lieu de se sécher, il se préoccupait d'un petit bobo ridicule. Mat lui fit une jolie grimace pour montrer ses crocs. La plaie ne lui ferait pas mal du tout, et c'était d'ailleurs le dernier de ses soucis. Il s'ébroua plutôt, pour ne pas attraper froid, en songeant que Pluie Battante faisait un guerrier très mignon, par rapport à lui. Peut-être que ça plairait bien à Papillon Blanc...

" Ça n’a pas l’air grave, ça pourra sans doute attendre le retour de Nuage des Ruisseaux. Pour autant, j’aimerais arrêter ce saignement. Rentrons au camp, si tu le veux bien.
- Oh lala, je souufffffre, je vais mouriiiiiiiir ! Tu diras à Perche Farouche qu'ils étaient quarante-et-onze et qu'on les a vaincus ! " pouffa-t-il en jouant aux mourants. Puis il referma la bouche assez sèchement, l'air de dire " Qui y touche y perdra ses griffes ".

Ensuite, le guerrier roux entreprit de rejoindre la berge, d'un petit bond. " Tiens je te montre comment on fait pour le saignement. Paraît qu'en plus ça attire les gros poissons. "

Sans regarder l'autre, il abaissa sa gueule entrouverte dans le courant d'eau, pour nettoyer sa plaie du sang, qui forma rapidement un mince filet rouge et pâle. Puis il se redressa, le museau ruisselant et reprit, avec un clin d’œil :

" C'est fini maintenant. Elle retrouvera pas mon Petit Renard ! "

Comment fait ce guerrier pour faire le rigolo ? Je l’ai vu la patte de ce renard ! Elle était pleine de boue. Cœur de Bruine dit que la boue, c’est du caca de poisson ! Le caca, c’est cracra ! La mâle roux fait l’idiot, ce qui me fait lâcher un soupir d’agacement. Et pourtant, quand je le vois se rincer la gueule dans la rivière, j’ai bien envie de lui faire un sale coup.

Je m’approche doucement, à petit pas de lui et je m’apprête à m’élancer au moment où il se retourne. Tant pis pour lui ! Je m’élance, mon épaule contre son poitrail, et je le pousse de toute la force que je possède pour le voir chuter dans l’eau. Du bord de la berge, je le regarde de haut, de mon œil unique, prenant un ton très sérieux.

- Si un guerrier handicapé, affaibli et sous-entraîné tel que moi ait pu pousser un grand guerrier tel que toi, c’est que tu as besoin de soin. On a tous besoin d’aide à un moment où un autre de notre vie. Allez, viens-là, que je t’aide à remonter et qu’on rentre au camp, que je puisse te soigner. Et ne t’en fais pas, tu le verra demain, ton Petit Renard, tout comme ta Boule Orangée, ton Petit Goujon et ta Patte Grise. Ils ne vont pas s’envoler.

Il faudra que je leur rende visite un jour, à ces petits, mais j’ai tellement peur de les traumatisés avec les plaies sur mon visage. Peut-être quand Nuage des Ruisseaux me jugera plus présentable. Pour l’instant, beaucoup de membres du Clan me regardent encore avec de la peine au fond du regard, mais je m’y ferait un jour. Et eux aussi, ils s’y feront. Et j’assumerais ma bêtise. Je ne récupérerais jamais ce que j’ai perdu. Ce qui est perdu l’est pour de bon.

Je me couche au bord de la Rivière et je chope le maton par la peau du cou, essayant de le remonter, mais, je n’y arrive pas et je glisse même un peu. Je grogne et je tremble sous l’effort, demande un coup de patte à Matin Embrasé entre mes dents serrées. Quand même, il pourrait y mettre du sien !

Une fois le matou sur la terre ferme, je lui ordonne le retour au camp. De toute façon, j’ai besoin de rentrer, je me sens un peu étourdit avec tout ça. J’ai un peu mal. Si Nuage des Ruisseaux apprends que j’ai fait un trop gros effort, il serait capable de s’assoir sur moi pour me dire rester coucher sur ma litière.

POUF ! Matin Embrasé comprit rapidement que son jeune ami l'avait pris en traître, mais il n'eut pas le temps de se rattraper. Il devenait sacrément moins habile avec l'âge, sans doute ! Agitant d'abord ses pattes pour contrôler sa trajectoire, le rouquin se hissa de nouveau sur le banc de sable, trempé et plus ou moins frigorifié par l'eau et le vent. Il s'ébrouait tandis que Pluie Battante reprenait :

" Si un guerrier handicapé, affaibli et sous-entraîné tel que moi ait pu pousser un grand guerrier tel que toi, c’est que tu as besoin de soin. On a tous besoin d’aide à un moment où un autre de notre vie. Allez, viens-là, que je t’aide à remonter et qu’on rentre au camp, que je puisse te soigner. Et ne t’en fais pas, tu le verra demain, ton Petit Renard, tout comme ta Boule Orangée, ton Petit Goujon et ta Patte Grise. Ils ne vont pas s’envoler. "

Il songea que le jeunot désespérait sans doute de servir à quelque chose, ce qui n'était pas étonnant, puisqu'il passait son temps à se faire apporter à manger, à boire, et à se faire nettoyer sa tanière. Même si Matin Embrasé doutait de l'utilité d'un "soin", il songea qu'il pourrait peut-être apporter un peu plus de réconfort au gamin en passant davantage de temps avec lui.

" D'accord m'dame " fit-il, comme un enfant tout penaud. Puis il reprit ses airs habituels de fanfarons ironiques : " Ce serait triste que je ne puisse plus faire de bisous de toute ma vie ! "

Ils regagnèrent rapidement la tanière du guérisseur, lui pas très sérieux, essayant d'alléger sans cesse la gravité des pensées qu'il devinait chez son acolyte. Puis, soucieux que ce "soin" aille vite, il désigna l'extérieur de sa plaie : " Elle ma juste griffé là, tu vois ? "

Sa babine et le bas de sa mâchoire saignaient en effet toujours un peu à cause de la griffure. Lui-même avait toujours le goût de son propre sang dans la bouche, à cause de la partie interne de la griffure, mais il s'arrangeait pour ne rien en montrer, en évacuant régulièrement le sang avec sa salive et en gardant la tête assez haute pour qu'on ne puisse pas vraiment regarder à l'intérieur de sa bouche.

Toujours à faire le plaisantais, mais à voir l’air soucieux de Nuage des Ruisseaux à chaque blessé, et aussi un peu à mon état et ceux à quoi j’ai échappé, je sais qu’une plaie peut-être grave et doit être prise au sérieux, légère ou pas. Personne n’est à l’abri d’une mauvaise évolution d’une blessure, le plus jeune des chatons au plus âgé des anciens. Nous marchons en silence, jusqu’à la tanière de Nuage des Ruisseaux. Je ne vois plus très bien et mon œil valide commence à me piquer un peu. Je crois qu’il fatigue. Ou alors c’est moi qui suis fatigué ? Peu importe, il y a un blessé à soigner.

" Elle m’a juste griffé là, tu vois ? "
- Oui, je vois, ça semblait plus impressionnant à cause de la grosse perte de sang, mais ça ne semble pas être grave au final. Désolé de m’être inquiété pour rien. Laisse-moi juste arrêter le saignement et tu seras tranquille. Peux-tu juste te mettre dans le rayon de la lune, s’il te plaît, je ne vois pas très très bien dans l’obscurité.

Je me détourne du chat bicolore pour fouiller dans la réserve de l’apprenti-guérisseur. Je me repère plus au flair qu’à la vue pour dégoter les toiles d’araignée. J’en roule une autour de ma patte et je retourne auprès du guerrier pour appliquer la toile sur sa gueule et pressé jusqu’à ce que le sang cesse de couler.

- Si je te fais mal, signale-le, hein ?

Dès que le sang cesse, je jette la toile avec les ordures et je vais renifler la plaie de Matin Embrasé, pas de signe d’infection visiblement, ça sent pas foncièrement mauvais. Y-a-t ’il besoin d’une désinfection ? Après tout, Nuage des Ruisseaux n’a plus beaucoup de plantes et en gaspiller une pour une aussi petite plaie me hérisse un peu le poil. Matin Embrasé peut s’en passer non ? Si j’explique à Nuage des Ruisseaux pourquoi j’ai pas user de plante, il comprendra, je pense, non ? Oui, il comprendra. J’ai la sensation qu’il risque d’avoir besoin de plante bientôt.

- Ça à l’air bon. Tu peux aller te reposer dans ta tanière, mais viens te faire examiner demain matin par Nuage des Ruisseaux, je n’ai pas son savoir et encore moins ses compétences. Je ne voudrais qu’il t’arrive bêtement quelque chose.

Mat suivait vaguement les instruction de son jeune ami. Il ne prenait absolument pas ses gestes au sérieux, mais ne voulait pas non plus risquer de trop blesser l'amour-propre d'un jeune déjà blessé aux yeux. Mais tout de même, la toile d'araignée... C'était très désagréable !

" Si je te fais mal, signale-le, hein ? "

Le visage du rouquin se tordit en une imitation de douleur si grotesque et exagérée qu'il semblait presque rire. Il était devenu un malade imaginaire plutôt moins finaud que l'original, et grogna ou s'esclaffa, difficile de savoir, tandis que l'autre le reniflait :
" Ah quelle terrible souffrance je ne puis en supporter d'avantage
- Ça à l’air bon. Tu peux aller te reposer dans ta tanière, mais viens te faire examiner demain matin par Nuage des Ruisseaux, je n’ai pas son savoir et encore moins ses compétences. Je ne voudrais qu’il t’arrive bêtement quelque chose.
- Oh t'inquiète pas j'irai bien voir le ruisseau, comme tous les matins ! " pouffa-t-il avec un clin d’œil malicieux. " On a fait du bon boulot en tout cas, je vais rester près d'ici, au cas où. "

Ce serait idiot de perdre des chatons à cause d'une renarde pendant que les autres étaient partis en Assemblée. Comme si les Lunar Pods n'étaient déjà pas assez effrayants !

Spoiler:

Matin Embrasé fait l’idiot, mais au lieu de m’énerver, je rigole. S’il a l’énergie de faire le pitre, c’est que je me suis vraiment inquiété pour rien, alors je ronronne, la queue enroulée autour des pattes. Je rappelle une dernière fois Matin Embrasé histoire de lui mettre une compresse sur la babine, en espérant qu’elle tienne. Nuage des Ruisseaux arrive bien à en faire tenir une sur mon œil alors une babine, ça doit pas être bien dur, je ne pense pas être si demeuré que ça. Une fois mise, je libère vraiment Matin Embrasé, lui redonnant mes recommandations.

- Oh t'inquiète pas j'irai bien voir le ruisseau, comme tous les matins ! On a fait du bon boulot en tout cas, je vais rester près d'ici, au cas où. "
- Ne fais pas le fou. Repose-toi un peu quand même. Je viendrais te remplacer pour surveiller le camp. Et je ne te permets pas de protester. Je ne pense pas que Ruisseaux m’en veuille pour protéger le camp alors qu’il n’y a presque personne pour le faire. A tout à l’heure et n’oublie pas de m’appeler au moindre problème. Je suis peut-être borgne, mais je peux encore être utile.

Quel pitre, ce chat. En tout cas, il me fait bien rire.