[LP] Nothing else matters ~ Naissance, rp libre - end

Les griffes plantées dans le sol, les yeux fermés par la douleur, le grondement extériorisant ce qu’il se passait en moi. Voilà tout ce que je faisais actuellement. Oui, je donnais naissance. Le plus beau miracle de la vie hein ? Ce que disent les autres mais en attendant ça fait un mal de chien ! Je ne voulais personne autour de moi. Personne. Pas même un guérisseur, pas même une reine et ses petits, pas même le père des gamins qui arrivent. Je voulais garder ma souffrance en privé, pour moi seul. Rythme cardiaque accéléré, respiration rapide… J’avais mal et je faisais le plus d’effort possible pour que tout s’arrête vite. Je haïssais ces chatons parce qu’ils me faisaient super mal. Et en réalité, ils étaient la seule chose qui à présent pouvait compter pour moi. Des enfants que je couverais parce que je suis leur mère, mais que je ne pourrais pas aimer. Je ne pourrais jamais leur montrer. Je vais devoir vivre en espérant que mes enfants me haïssent. Pourquoi ? Cette question est sur toutes les lèvres je sais. Hé bien, si je dois mourir bientôt, si je dois mourir alors qu’ils sont tout petit, ou simplement lorsque je vais mourir, je préfère qu’ils ne me pleurent pas. Ils n’ont pas à avoir cette souffrance. Alors autant les aimer en secret. Si je dois les protéger d’un danger, je refuse qu’ils souffrent de la même manière que moi quand j’ai perdu ma mère. Cependant je restais partager. Il vaut mieux avoir une mère aimante vivante qu’une mère indigne vivante ? Trop d’idées se bousculaient. Je n’étais peut-être simplement pas prête d’avoir ce rôle.

Plus le temps d’y penser, le premier arrive. L’instinct me prend, je veux qu’il vive. Je l’attrape en douceur après l’avoir débarrassé de tout ce qui était encombrant, et je le lèche activement pour qu’il respire. Ce n’était pas il, mais elle. Une petite femelle à la robe gris perle avec des oreilles, le bout des pattes et le bout de la queue noirs.. En la voyant mon cœur explose presque, des larmes coulent sur mon visage. Alors c’est ça… L’amour d’une mère ? Je sentais la petite prendre vie, piaillant, réclamant du lait. Je l’approche de mon ventre, mais bien vite, je sens une autre contraction qui me rappelle qu’il y en a encore. J’ai à peine le temps d’installer correctement la première, qu’un deuxième fait son entrée dans le monde. Même chose, je le débarrasse et l’amène contre moi. Même chose, chose, je lèche la toute petite chatonne pour qu’elle respire. Elle ressemblait à son père, grise tigrée. Au fond, si je n’avais pas été aussi infecte avec lui, quelque chose aurait peut-être pu se construire réellement. Je suis contente en réalité qu’un de nos petits soient comme lui, c’était un être bon. Comme sa sœur, elle réclame le lait, me rassurant par sa vivacité. Je sentais bien qu’il en restait un mais il prenait plus de temps. Au moins je pouvais respirer un peu, profiter de cette petite pause. Je sentais bien que certains semblaient impatients dehors et voulaient entrer, mais si je voyais juste une seule patte à l’entrait, je m’empressais de cracher prête à sauter à la gorge de n’importe qui. Bon, en vérité, j’en étais incapable, j’avais trop mal et j’étais épuisée. J’avais hâte que ça se termine. Je serais mes deux petites contre moi, attendant le dernier. Du moins je pense, je l’espère même. Et comme en réponse à mes pensées, une dernière contraction me prévient de l’arrivée du petit, plus douloureuse que les autres, pour évacuer tout le reste, je savais que c’était terminé. Encore une fois, je nettoie le chaton et l’attrape pour le poser entre mes pattes avant. Je lèche activement pour qu’il respire, c'était aussi une femelle. Lorsqu’elle émet son premier cri, je l’apporte contre mon ventre près de ses sœurs. C’était terminé. Soulagée, je regarde plus attentivement le dernier chaton. C’était une femelle et elle me rappelait étrangement quelqu’un… C’était impossible, je veux dire… Il ne s’est rien passé avec ce chat. Seul Crocs Nacrés peut être le père de ces petits. Comment ça se fait que cette petite femme soit exactement comme Cobra Royal ? J’étais inquiète et ne comprenait pas ce qu’il se passait. C’était une coïncidence ? J’en doute. En attendant les autres vont penser qu’il est le père biologique des petits et que Nacrés n’est qu’une couverture. Je sais pourtant bien ce que j’ai fais. Mais je n’avais plus vraiment la tête à réfléchir.

J’étais fatiguée, épuisée. Il n’y a pas eu de complication, tout s’est bien passé, mais ça restait éreintant. Malgré ça, mes questions à propos de cette petite femelle me préoccupaient trop pour que je m’endorme. Sentant les autres impatients dehors, je les autorise enfin à entrer. Mais pas trop à la fois. Quoi qu’il en soit, se sont mes enfants, et ils sont du clan du Vent, au sang pur. Par fierté, et honneur d’appartenir à cette tribu, ils auront des noms en rapport avec le vent. Manque d’originalité ? Peut-être, moi je ne trouvais pas. Je serre mes petits un peu plus contre moi, pour pas que les sales pattes des autres les touche. J’ignorais les paroles des autres, mon regard fixait l’entrée. Vide, sans émotions, sans même une once de provocation, je ne bougeais plus attendant simplement que le sommeil m’attrape dans son filet. Je ne suis pas prête pour ce rôle. Loin de là. Je sentais les petits corps chaud des chatons contre mon ventre, s’accrochant tant bien que mal pour téter, pour se nourrir. Je ne suis pas prête pour être mère. Mais plus rien ne comptait, seules ces petites boules de poils avaient de l’importance. Arriverai-je à leur faire comprendre plus tard ? J’en doute, je fais souffrir tous ceux autour de moi. Eux aussi vont probablement subir cette ‘’malédiction’’. Enfin, toujours en ignorant royalement les intrus dans la pouponnière, j’accorde un dernier regard à mes petits. Un regard plein d’affection mais aussi de peine. Mes pauvres enfants, je suis désolée d’être votre mère.

Spoiler:

Le père et l’oncle étaient entrés, se charriant avec leurs nouveaux titres. Je les laissais faire écoutant leur conversation d’une oreille. Enjoué, heureux, joyeux, et tous les synonymes possibles pouvaient qualifier le Guépard face à mes trois petites. Je savais que je n’avais rien à craindre de ce guerrier, il montrerait plus d’amour à mes filles que moi, leur mère, j’en serais capable et c’était une bonne chose. Elles ne seraient pas trop délaissées. Je laissais les autres approcher à distance respectable, restant calme comme une bête de foire qui venait de mettre bas. J’avoue que je n’avais nullement la force de les chasser d’ici. Tous les regards qui se tournaient vers moi, curieux de voir les chatons, curieux de voir si j’allais bien, parce que j’avais refusé toute aide extérieur, voulant rester seule. J’étais mal à l’aise mais bon. J’étais trop fatiguée pour m’occuper de ça.

Crocs Nacrés, le père, s’approcha un peu plus. Je ne lui disais rien, il avait le droit, elles sont aussi ses enfants. Mais il s’adressa plutôt à moi, ce qui me surprenait, j’avoue. Nous n’étions plus dans de très bons termes à présent.

« Tu les appelleras comment ? »

Se sentait-il trop loin d’elles ? Pensait-il qu’il n’avait aucun droit sur ses enfants ? J’allais peut-être trop loin dans ma réflexion, je savais le matou assez maladroit et surtout incapable de s’imposer. Je pensais seulement qu’il aurait aimé s’impliquer pour elles. Finalement, son frère sera peut-être le plus présent de nous trois. Enfin, quoi qu’il en soit, j’avais déjà des idées. Je suis fière d’être née dans le clan du Vent, et ces trois là sont ma fierté. En toute logique elle méritait un nom en rapport avec leur clan. Des synonymes de vent, de toute sorte. Tempête, Zéphyr, Vent, Foehn, Cyclone, Brise, Ouragan, Alizé…

« Je pensais des noms en rapport avec le vent. Par exemple, elle, Petit Foehn, la petite grise tigrée, comme toi, Petit Alizé et enfin, la gris pâle, Patte Venteuse. »

Je n’arrêtais pas de fixer mes petites. Elles étaient tellement petites, tellement faible. Enfin, je finis par regarder Crocs Nacrés, posant sur lui qu’un regard neutre, sans grande chaleur, mais sans pour autant être glacial.

« Qu’en penses-tu ? »

C’était plus une question de politesse. Je savais bien qu’il ne tenterait pas de s’impliquer plus que ça.

hrp:

HRP pour Cobra:

Nothing else matters

Pour la seconde fois, la tanière allouée aux chatons étaient pleine d'agitation, une reine, et pas n'importe laquelle, Brise Argentée était en pleine mise bas. Pourtant, le guerrier, si il était curieux, faisait mine de n'en avoir cure, où du moins, de ne pas être plus intéresser que nécessaire. La vérité était tout autre car les chatons à qui la femelle était en train de donner la vie n'était autres que ceux de Crocs Nacrés, son propre fils. Et si leur parenté était un secret, le félin craignait pourtant que pour une raison où une autre, elle ne finisse par s'éventer, se révélant sous la lumière cru du soleil. Le temps s'écoula donc dans le clan, tous attendant qu'enfin, le père ose entrer dans la pouponnière. Mais pour Cobra Royal, hors de question d'aller découvrir ses petits-enfants de suite. Il avait le temps afin que ça ne paraisse étrange.

Et pourtant, bien vite la voix horripilante de la lieutenante l'appela, sèche comme une brise d'été sous le soleil cuisant. Il souri avant de lui emboîter le pas, d'un air parfaitement naturel, comme si le saut-d'humeur de la chatte était imputable à ses hormones. Pourtant, il avait parfaitement compris, quelques chose n'allait pas et sans doute Brise Argentée avait elle comprit, fait le liens, à moins tout bonnement que l'un des chatons ne trahisse son secret. Il saurait bien assez vite, la démarche de la calico le lui assurer.

hrp: