La fille de la rivière avait senti son cœur s'arrêter face à toute cette horreur, face au sang poisseux de Plume de Mésange qui trempait l'herbe à présent aussi carmin que glissante dans la lumière de la lune sanglante - une lune qui, ce soir-là, hantait le ciel comme un sinistre présage, baignant la clairière d'un éclat funeste, tandis que dans la brise du soir, qui d'ordinaire fraîche, se faisait glacée pour figer jusqu'aux os les félins dispersés, les branches des arbres dansaient, et les chênes gémissaient. À travers tout cela, c'était presque le Clan des Étoiles qui pleurait, ces étoiles à peine visibles, voilées par une brume presque surnaturelle s'ajoutant à la voix de l'ennemie, aux bruits du combat et au chaos entourant leur danse macabre. Les cris, les coups de griffes, les gémissements, les menaces et les pleurs emplissaient tout l'espace, en une chape de plomb qui semblait bloquer la respiration de la vétérane; Museau Bleu retint ses sanglots, son désespoir, sa rage, jugula la tempête, respira une seconde, effectuant chaque pas avec une grâce protectrice et une agilité qui deviendrait mortelle. Elle devait continuer, ou l'autre risquait de gagner. De la tuer. De vivre. De vivre avec sa fourrure tachée du sang de l'amie qu'elle avait échoué à protéger. De vivre pour assassiner d'autres de ses camarades, d'autres des personnes à qui elle tenait, puisque telle était sa volonté. Et la clanique ne la laisserait pas y arriver. La meurtrière de lune à l'éclat de neige, de perle et d'argent devait payer. Pour les meurtres, les enlèvements, la paix brisée. Pour Plume de Mésange, pour Petit Blaireau, pour Aigue Marine. Pour le deuil qui avait bouleversé leur monde, et les torrents de larmes versées par leur chef, les petits de l'ancienne lieutenante, ou encore Petite Hyène, qui se sentait coupable. Et la voix de cette ennemie, susurrant, mélodie morbide, tentatrice, provocante, en un chant de mort qui promettait mille tortures de l'esprit et du cœur.
« Ma petite surprise t'a plu? J'en ai plein d'autres dans ce rayon. Et si c'était toi qui piétinait ce cadavre encore chaud mmh? Oooh, et si je te plaquais par-dessus.... Je suis sûre que ton pelage soyeux serait ravi de se gorger du sang d'un mort... »
Une cascade de rage pure se dégageait à présent de l'âme blessée de cette guerrière de l'eau et des étoiles, mais elle savait bien, aguerrie, ce que l'autre tentait de faire, et elle construisit, quoique avec peine, un barrage à ses sentiments, ne voulant se permettre d'en faire une faiblesse. Elle ne les niait pas, ne les oubliait pas; ces émotions étaient sa force, dirigeaient sa vie, soulevaient des montagnes et l'emplissaient d'une énergie qui, pour l'heure, lui semblait inépuisable; malgré la peine, malgré la fureur; mais elle pouvait encore entendre la voix de son mentor lui chuchoter à l'oreille, comme quand elle était jeune apprentie voulant faire ses preuves. À cet instant, il lui sembla également sentir la fourrure du félin se presser contre la sienne, et celle d'Étoile du Corbeau, plus proche encore. Oh, ce n'était qu'un souvenir, mais il lui donnait la force d'avancer. Et le sourire empreint de fierté de son père, hochant la tête comme lorsqu'il lui avait signifié, en lui donnant son nom de guerrière, qu'elle avait prouvé sa place, malgré une tare de naissance - être née fille. Museau Bleu n'avait pas été si forte et rejoint le Conseil de son Clan en ignorant ses ressentis; elle n'avait pas conservé un corps aux minimes cicatrices en fonçant tête baissée; et la sous-estimer, clairement, était une erreur. Ne laisse jamais ta colère prendre le pas sur ton discernement, jeune apprentie. Tu as un cœur pour ressentir, mais c'est avec ton esprit que tu penses et ton corps que tu te bats; celui qui ignore l'un des trois a perdu. Elle eut un étrange sourire. Tout n'avait duré que quelques secondes et déjà, l'autre bondissait. Ses crocs claquèrent dans le vide. Museau Bleu en profita, sans une hésitation, sans une respiration, et sa patte s'abattit, ses griffes déchirant la fourrure pour frapper la chair, sur le flanc d'une Lunar Pod moins rieuse. La guerrière inspira enfin, recula d'un bond. Pas le choix. Pas le temps. Et à cette instant, une brève seconde, malgré la tension, elle ressentit un petit moment d'apaisement. Elle souffla, à l'adversaire, d'un ton presque doux et parfaitement posé :
« Si ce mort, c'est toi, alors me parer de ce sang sera la plus douce des merveilles. »
Eos : 140/200 Museau Bleu : 130/200
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La référence de Vague :
Merci Lou d'avoir immortalisé ma jolie muse :
Autre Mumuse :
Cuuuuute :
L'adorable bébé qui aurait pu naître de Matin Embrasé et sa Muse (Merci à Rui pour la réalisation du délire)
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Porte-Bonheur
Messages : 2680 Date d'inscription : 16/05/2016
Carte d'identité Âge: Description du personnage: Mentor/apprenti: Nom du professeur ou de l'élève.
Le chat noir se rapprocha de moi avec une vitesse surprenante et, derrière l'éclat vert de son regard, je pouvais ressentir sa haine et sa colère. Il avait décidé de s'en prendre à moi. Je n'allais pas passer mon temps à en chercher les raisons : déjà, il se jeta presque sur moi et faillit planter ses crocs dans ma patte arrière. Cette fois, je fus plus agile que lui, et me retirais en un rien de temps, malgré ma blessure handicapante. Elle continuait de couler rouge et de se déchirer un peu plus. J’espérais que ce n'est rien de trop grave. Je me remis en retraite, un peu plus et le mâle noir revient à la charge. Autour de moi, j'avais perdu le fil de la bataille. Je ne savais même pas qui se battait contre qui, qui venait d'avoir la gorge ou le ventre tranché. Est ce que nous gagnions ? Ou mon Clan avait il finalement décidé de prendre la fuite devant tant d'ennemis ? Mon adversaire me toucha encore une fois : il agrippa à l'arrière de mon dot et me lacéra la nuque. Je hurlais. Je décidais de sauter de toute mes forces et de l'écraser avec mon poids, pour pouvoir lui lacérer sa gorge. Mais comme mon harceleur s'échappa, ce fut encore un cuisant échec, ce qui me mit au bord de la crise de nerfs. J'avais envie d'hurler ma rage aux quatre chênes, au Clan des Etoiles, à ma cheffe... Puis je vit Brise de Glace arriver en force vers nous. Plutôt ; il roula sur nous, et je fut écrasée sur le dos durant une seconde. Mais son arrivée me permit de me dégager de l'emprise de l'Ombreux. J'avais des estafilades sanglantes le long du dos et j'haletais. " Brise de Glace ! Ton arrivée va peut être me faire du bien."
Guêpe Sauvage : 150/200 Feuille de Houx : 200/200 Brise de Glace : 200/200
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WASP WASP WASP *gros crédit à Muguet*
Spoiler:
Guêpe Sauvage vous maudit en cc3333 Uwny !
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Porte-Bonheur
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La guerrière traça une longue estafilade le long de mon flanc, m'arrachant une grimace de douleur. La blessure restait superficielle, mais douloureuse. Et ce mince faisceau s'empourprait déjà du carmin rouge, et laissait se tracer des sillons de sang à travers mon doux pelage gris. J'avais remarqué son air satisfait. Mon adversaire commençait à prendre plaisir à me faire mal. Cela me faisait d'autant plus sourire.
« Si ce mort, c'est toi, alors me parer de ce sang sera la plus douce des merveilles. »
Je susurrai tel un serpent
"Je t'attends ma douce..."
Et notre danse macabre reprit. Les mécanismes de combat si longuement appris et mis en pratique se révelaient indispensables, au vu de la vitesse à laquelle nous enchaînions nos coups. Notre lutte acharnée avait repris, et nous ripostions autant que nous attaquions. Nos griffes s'entrechoquaient, nos crocs grinçaient dans notre machoire crispée. Une ride de concentration s'était tracée le long de mon front. Et enfin, la faille. Après ces longues minutes d'échange où nos deux niveaux s'étaient retrouvés équivalents, je pus fondre sur ma proie, afin de tenter de la faire tomber dans le but de lui lacérer son ventre si tendre et fragile, et puis même plonger mes crocs dans son cou frêle...
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Nix the best
Éos vous provoque en #330000
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La jolie garce ennemie avait presque l'air amusé, comme si toute cette histoire la faisait rire, la distrayait, figure fantomatique à la pelisse tachée de sang carmin, encore chaud dans la brise froide de cette saison qui, quoique se faisant plus clémente, n'était pas encore des plus douces. Du côté de Museau Bleu, en revanche, seule la concentration dominait: elle reconnaissait en son opposante une talentueuse adversaire, puisque nombreux auraient été ceux à peiner face à elle au combat - cette Lunar Pod, elle, l'égalait et au moindre relâchement, tout pouvait basculer. La moindre petite ouverture, la moindre erreur, pouvaient lui coûter la vie. Quel gâchis ! Avec les bonnes allégeances, les bonnes valeurs, cette féline aurait fait une merveilleuse guerrière. Le genre de guerrière dont un Clan a besoin à la mauvaise saison. Elle aurait appris à créer le renouveau, plutôt qu'à se faire messagère de la mort, semant désolation et destruction... La forêt souffrait, tous le savaient. Il ne tenait qu'à eux, Clans unis, de la défendre et de veiller les uns sur les autres pour vivre. Même si pour cela, ils devraient tuer - en pareilles circonstances, on prenait un peu moins à la lettre le Code du Guerrier. En tout cas la fille de la rivière, qui avait très bien compris que seule la mort mettrait fin à pareil combat. Il n'y avait pas d'abandon ou de fuite possible, et jusqu'à la mort, jusqu'à la dernière goutte de pourpre et d'exquise agonie dans son corps, jusqu'au dernier battement d'un cœur glacé par l'existence, jusqu'au dernier éclat de lune illuminant son regard émeraude, celle qui lui faisait face se battrait. Jusqu'à s'effondrer à ses pattes dans l'herbe écarlate, poupée brisée, morte. Il le fallait. La vétérane aux yeux jade n'avait pas le droit de mourir, pour ses camarades, elle devait rester...
Les coups s'échangeaient toujours, rapides, précis, tous dangereux, tous calculés. Comme une danse, une danse macabre. Quelle étrange sensation, que de valser avec la mort dans la pénombre d'une clairière baignée de la lumière de la lune, quand les étoiles vous entourent et que les griffes scintillent au milieu du chaos. Quel étrange spectacle devaient-ils offrir, Museau Bleu s'éloignant peu à peu de la dépouille de Plume de Mésange jusqu'à une étendue juste un peu plus sèche d'herbe tendre. Enfin, plus sèche que là où sa camarade s'était vidée de son sang, ce n'était pas compliqué... La riveuse ne put que remarquer qu'elle était revenue à l'endroit exact quitté pour entamer le combat: là où elle avait vu Brasier Glacial pour la dernière fois. Étoiles, pardonnez-moi de rompre le Code. Étoiles, je vous en prie, protégez mes camarades. C'est tout ce que j'ai toujours voulu... Le froid était réel, la patte blessée de la clanique ne l'avantageait pas; elle eut une seconde de retard qui permit à son opposante de bondir droit sur elle. La riveuse tomba au sol, roula sur le côté et évita de justesse le coup qui aurait du s'abattre droit sur son ventre: il ne toucha que son flanc, en une griffure douloureuse mais légère ; elle se releva, sa fourrure de sable et d'écume devenue rosée et brunâtre ça et là, là où de l'eau se mêlait au sang, un peu de terre, malgré l'épais coussin d'herbe, et se replaça. Elle ne tiendrait pas éternellement. Pas comme ça. Pas toute seule. Museau Bleu ne privilégiait pas son orgueil, au combat : elle savait bien qu'à cet instant, elle aurait voulu de l'aide. Juste un peu. Parce qu'elle savait admettre le niveau d'une combattante, et avec ses blessures, elle finirait par perdre. Son attitude n'en trahit rien; son cœur qui pleurait et chantait appelait à l'aide. Et le silence au milieu de la tourmente. Et les coups de reprendre.
Eos : 140/200 Museau Bleu : 110/200
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Cuuuuute :
L'adorable bébé qui aurait pu naître de Matin Embrasé et sa Muse (Merci à Rui pour la réalisation du délire)
Dernière édition par Museau Bleu le 14.06.18 21:08, édité 4 fois
Porte-Bonheur
Messages : 2680 Date d'inscription : 16/05/2016
Carte d'identité Âge: Description du personnage: Mentor/apprenti: Nom du professeur ou de l'élève.
La guérisseuse toussa légèrement lorsqu'un nuage de poussière vint lui brouiller la vue. Des feulements résonnaient autour d’elle comme une mélodie infernale... même aveuglée, elle pouvait sentir les ondes concentrées de haine produites par les guerriers. Accablée et impuissante, elle se tapit au sol, baissant ses oreilles et se recroquevillant comme un chaton terrifié. Que pouvait-elle faire à présent ? Elle serait incapable de soigner les blessés dans un tel état... fallait-il s’enfuir ? Non... le clan la considèrerait comme une traîtresse... mais qu’était-elle donc, au final ? Elle ne savait plus, ne comprenait plus. La panique la gagnait petit à petit. Vous êtes fous... TOUS AUTANT QUE VOUS ÊTES ! se hurla-t-elle, tremblante. Mais ses oreilles se dressèrent lorsqu’elle sentit, malgré le brouhaha, la puissante odeur du sang. D’un geste de tête, elle entrouvrit ses yeux et aperçut non loin une silhouette. Cette dernière lui sembla particulièrement familière... Car, avec une énergie soudaine, elle poussa sur ses pattes arrières et se faufila entre les guerriers, encaissant plusieurs coups. Son instinct de guérisseuse lui donnait des ailes. Elle ne pouvait laisser un innocent, pantin d’un chef corrompu, mourir ainsi...
Sans hésiter, elle saisit le mâle gris par le cou et commença à le tirer. S’il s’était levé, elle essayait au mieux de le soutenir.
— Tiens bon, Raton-Laveur. Je vais te sortir de là !
Ils atteignirent rapidement les buissons. Elle en profita, lorsqu’ils longèrent le sentier de la sortie pour attraper quelques toiles d’araignées. Son apprentie était restée au camp... il fallait qu’elle le prenne en charge. Une infection et le mâle perdrait aisément l’usage de son odorat. Mais alors qu’elle étalait les quelques toiles sur ses blessures, dont le sang jaillissait abondamment, une jolie femelle surgit. Fleur d’Or. Une récente guerrière du Clan du Tonnerre. Trop jeune et trop fragile pour participer à cette guerre.
Fleur d’Or:
— Nuit Hivernale ! Le reste du Clan du Tonnerre a été informé, des guerriers sont venus en renfort. Que dois-je faire ?
Son regard passa d’elle à Raton-Laveur, puis, sans hésiter, elle donna ses ordres. La Suie morte et le Fauve se battant, elle devait prendre ses responsabilités et faire en sorte qu’il y ait le moins de morts possibles.
— Apporte-le à Nuage du Firmament. Elle doit le soigner en urgence.
Puis, posant ses yeux sur lui, son regard se fit inquiet.
Esprit Lent accusa le coup, repoussée violemment par le félin bicolore. La griffure brûlait son épaule gauche.
« Tu te trompes d’ennemi Esprit Lent. »
Elle fixait l’étranger, s’arrêtant quelques instants pour le contempler et se demander si elle, elle connaissait son nom. Son sang battait au rythme des idées d’Etoile du Serpentaire qui pesaient toujours dans son esprit : la toute-puissance de l'Ombre, leur supériorité, le refus des traîtres. Le seul discours qu’elle avait sur tout ce qui avait frappé son Clan et auquel elle se raccrochait était une litanie négative à l’égard des étrangers, qui flottait sans cesse dans son esprit, une psalmodie pour se convaincre que ce qu'elle faisait était juste …
Et aujourd’hui plus que jamais, la détresse, les combats, le sang faisaient remonter les souvenirs de la mort de trop nombreux proches en rafales et elle se voyait telle qu’elle était : une guerrière souffrant de vivre sans eux. Ce sentiment insupportable la poussait vers la haine de l’Autre, cette entité démoniaque palpable, qu’elle pouvait éliminer, éradiquer, dans l’espoir sans doute de corriger ce sentiment d’injustice qui l’habitait, et aussi de soulager sa culpabilité d’être toujours en vie.
« Me prends pas pour une enfant ou une demeurée. Je sais ce que vous êtes. »
Elle se dressa sur ses pattes, se servant de son grand corps tigré pour repousser le guerrier en arrière et lui griffer plusieurs fois le visage. Elle recula ensuite, dos arqué et voix grondante. Elle attendait la suite.
Esprit Lent : 160/200 Patte Noire : 180/200
HRP :
J’aimerais aller jusque 50/200 maximum pour Esprit Lent, on ne voudrait pas qu’elle meure par inadvertance Mais si tu veux arrêter le combat avant pcq t'en as d'autres en prévision, pas de souci ! A priori tu vas me défoncer
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Esprit Lent rit bêtement en #cc6633
(c) Rui, merciii
Merci à tous pour vos dessins :
Awards 2k17 du chat qu'on voudrait en ami et de l'amour hétéro much incestueux + 2k18 de l'amour incestueux (again)
(c) Cataries/Top
(c) Uwny
(c) Uwny
(c) Nixouille
Dernière édition par Esprit Lent le 14.06.18 11:22, édité 2 fois