[LP] Terre d’Écureuil ~ Patte Noire -end

Ayant piqué ma curiosité, le guerrier blanc et noir me faisait signe de le suivre. Les yeux toujours ronds de la curiosité qui me collait si bien, je marchais à sa suite. Il se dirigeait vers le grand et majestueux arbre. Busard Cendré m’avait dit qu’il m’apprendrait bientôt à grimper aux arbres. Avait-il demandé à Patte Noire de m’enseigner la technique ? Etait-il meilleur grimpeur ? Ou alors il allait me parler de tout autre chose ? Je ne faisais que me poser des questions, mon esprit vagabondait sur ce qui se tramait, il essayait deviner ce qui allait suivre. Cette curieuse manie de tout vouloir savoir. Je le regardais intensément, essayant de deviner ces prochains gestes. On était au pied de l’arbre. Le guerrier s’étire un coup et commence à grimper. Les oreilles droites, les yeux aussi ronds que des billes, je le fixais, impressionnée. Et je vais savoir faire ça moi aussi ! Trop cool ! Il avance avec confiance sur l’arbre jusqu’à arriver à la première branche. Ma queue frétillait, signe de mon impatience, je voulais impérativement essayer, et surtout réussir !

D’une patte agile, il monte sur la première branche pour ensuite redescendre dans un saut majestueux. J’étais sur le bout de mes pattes, voulant à tout prix essayer, j’attendais cependant un signe du guerrier, je devais savoir s’il avait quelque chose à me dire avant, un conseil.

« Tu veux essayer ? Tu verras, c’est très instinctif. N’oublie pas de bien loger tes griffes dans l’écorce avec chacune de tes pattes, c’est ce qui te permettra de tenir à la verticale et ce qui assurera ta sécurité pendant l’ascension. Après, tout est une question de sensation et d’habitude. Je vais rester en bas, au cas où, mais tu devrais y arriver. »

Je hochai énergiquement la tête et commençai mon ascension. Maman sera si fière de moi si je réussi !! Je posai mes pattes avant sur l’écorce pour bien regarder ce qui se présentait en face de moi. Je dois bien planter mes griffes, ok.J’enfonçai celles de mes pattes avant pour prendre de l’élan. Et là je commençais à grimper ! Je prenais bien soin de mettre mes pattes au bon endroit et de planter mes griffes correctement pour ne pas tomber. J’y arrivais ! Je restai cependant concentrée pour ne pas me rater, c’était important et je devais faire mes preuves face au guerrier. J’avançais doucement mais sûrement. Sentant cependant mes forces partir petit à petit, je décide de redescendre d’un petit saut sûr. Je n’étais pas très haut mais s’était déjà beaucoup pour moi et mes petites pattes !

« C’était pas grand-chose, je crois que je dois prendre l’habitude et prendre des forces. Tu en a pensé quoi Patte Noire ? C’était bien ? »

Je posais sur lui mon regard irrésistible, je n’étais qu’un petit ange innocent qui attendait qu’on la félicite pour qu’elle gagne confiance en elle. Alors je le fixais intensément, de mes grands yeux bleus.

« Pas mal oui, surtout pour une première fois. Tu verras, plus le temps passera, plus tu répéteras l’exercice et plus facile, ce sera. Il faut laisser à ton corps le temps de grandir et de prendre en force, mais moi, j’y crois. Un jour, tu seras peut-être plus habile que moi, qui sais. »

Les paroles du matou me réchauffèrent le cœur. J’avais réussi et c’était même bien qu’il disait ! Je lui offris mon grand sourire, mes yeux bleus pétillaient de joie. J’étais vraiment fière de moi, contente d’avoir réussi quelque chose et surtout, qu’un guerrier expérimenté me complimente ainsi. Je retiens même un ronronnement. Mais de nouveau décidée à faire mes preuves, je laissai passer de la malice dans mon regard et m’accroupi dans la position du chasseur. Je devais impérativement attraper une proie, et j’allais l’avoir la prochaine c’est sûr. J’attendis quelques instant, histoire que la forêt redevienne calme, silencieuse. Je ne voulais entendre que le bruissement des feuilles provoqué par le vent léger. Et c’est effectivement ce que je finissais par entendre. Je me concentrais du mieux que je pouvais, il fallait que Maman soit fière de moi aujourd’hui, je voulais lui rapporter ma propre proie ! J’écoutais chaque petit bruit, je tentais de deviner à quoi correspondait chaque son. Jusqu’à ce qu’un petit grattement me venait aux oreilles. Ça venait du pied de l’arbre. Un écureuil ? Le même que tout à l’heure ? Je n’en savais pas grand-chose à vrai dire, mais penser que c’était le même me motivait plus encore. Je devais prendre ma vengeance. Alors j’avançais en douceur, prenant soin de poser mes pattes où il le fallait. Et je pouvais enfin voir la bête. C’était bien un petit écureuil. J’avançais encore tout doucement, veillant à ne faire aucun faux-mouvement. Une fois assez proche je me repliais un peu plus sur moi-même et… Tel un ressort de dépliai mes pattes en vitesse et bondi sur l’animal, qui n’avait rien vu. Sans lui laisser le temps de faire un bruit, je lui brisais le cou pour le tuer. Enfin ! Je l’avais eu ! Mais avant… Merci clan des étoiles pour cette vie donnée. J’étais très respectueuse des coutumes, et je savais que c’était important de remercier les étoiles. Je reviens vrs le guerrier, ma proie dans la gueule, fière comme tout. Sans faire trop de bruit, je prenais la parole :

« Ah ha ! Je l’ai eu cette fois. Merci Patte Noire de ta confiance. »

« Eh bien. Tu t’es bien rattrapée, Busard Cendré sera probablement fier de toi. »

Pétillante de joie, je regardais le guerrier qui me félicitait avec un immense sourire. En rentrant j’allais tout raconter à Busard Cendrée pour qu’il voie mes progrès, et à Maman aussi, elle serait si fière de moi ! Je gardais mon écureuil entre mes pattes pendant que Patte Noire finissait de parler.

« Tu veux rentrer ? Je veux dire, tu te sens encore d’attaque pour essayer d’en attraper une nouvelle ou on en reste là ? »

Je voulais impérativement essayer d’en attraper une autre. J’aimais beaucoup participer à la vie du clan en apportant ma contribution, donner à manger aux autres, comme ils l’avaient fait pour nous quand on était petit… Ce n’est que la bonne manière de remercier tout le monde, alors si j’attrapais une autre proie, ça ferait une bouche de plus nourrie !

« Oh juste une dernière, je veux essayer, et puis si j’attrape quelque chose, ça pourra en nourrir du monde ! »

Sans vraiment attendre la réponse du guerrier, je m’accroupis, à l’affut, espérant vite trouver une petite proie supplémentaire. Et mon souhait fût exhaussé. J’entendais dans les buissons un petit grignotement nerveux, et je sentais des tous petits pas. Et mon flair m’indiqua rapidement qu’il s’agissait d’une souris. J’avançais en douceur, faisant en sorte de ne pas me faire repérer. Une patte après l’autre, veillant à ce que ma queue ne touche pas le sol, mais qu’elle reste proche, j’avais les muscles tendus, prêts à bondir. Et là… Je sautais sur l’animal que j’avais en vu et elle atterrie entre mes griffes. D’un coup de crocs je mis fin à ses jours. Merci pour cette vie donnée., disais-je mentalement. Je revenais alors vers le guerrier, mon butin dans la gueule avec l’air radieux.

« Hop ! Je crois que j’aurais bien aidé le clan aujourd’hui ! »