|LP| Spectatrice du monde [Libre] - abandon

Jusqu'il y a quelques jours, sa mère était très peu présente, et se contentait de leur donner sa chaleur corporelle et son lait. Des câlins, ce n'était pas une chose à laquelle Brise Argentée l'avait habituée. Alors quand celle-ci l'attira doucement et tendrement contre elle, la tenant entre ses pattes, son affection connut une montée soudaine, lui étreignant presque la gorge. Sa mère se mit à ronronner à son tour, créant un véritable concert, une battle pour savoir celle qui le ferait le plus fort. Au milieu de cette douce fourrure, Petit Alizé se sentait protégée, comme si rien ne pouvait l'atteindre. Au chaud, elle voulait y rester pour toujours et à jamais. La tête de sa mamoune vint se frotter contre son duvet, accentuant son impression de bien-être. Elle était si bien. Elle s'était imaginée plusieurs fois ce moment, mais jamais à la hauteur de l'instant réel.

« Je t’aime ma toute petite. Toi et tes sœurs. »

C'était si simple. Quelques mots. Mais cela l'emplissait de bonheur. Se savoir aimé était une chose merveilleuse à ses yeux. Cela voulait dire que rien que par sa présence, les gens étaient un peu plus heureux. En tout cas, c'était sa définition d'un être aimé. Et il y en avait! Ses sœurs, ses parents, Tonton Guégué, Tempéton, Toto étaient les plus notables. Pas tous au même degré, mais tous appréciés.

"Nous aussi Mamoune! Beaucoup beaucoup!"

« Tu peux aller chercher Patte Venteuse et Petit Foehn si tu veux qu’elles goutent à la viande aussi. Ou alors plus tard. Dis-moi ce qui te ferait plaisir. »

La découverte d'une si bonne nourriture ne pouvait ne pas être partager avec celles qui faisaient parties d'elle. Elle les avait toujours auprès d'elle. Elle n'osait le dire, mais elle avait peur qu'avec le temps et leur apprentissage, chacune suive son chemin et qu'elles se perdent de vue. Qu'elles ne se parlent que de banalités, sans savoir quoi dire après cela. Mais elle se rassurait bien vite toute seule. C'était impossible. Elles étaient trois et le seraient pour toujours. Liées par le sang et à jamais gravées dans son cœur. Car Ventoutou et Fofo seraient toujours Ventoutou et Fofo, quoiqu'il arrive.

"Je vais les chercher! Je reviens!"

Et elle s'élança vers la pouponnière, leur proposant ce qu'avait dit leur mère avant même de voir si elles étaient présentes ou disponibles.

"Ventoutou! Fofo! Vous voulez venir gouter la viande avec Mamoune? C'est super bon! En plus c'est Tempéton qui a attrapé le lapin, rien que pour nous!"

HRP: