Le Cycle de la Vie |LP[ pv Cyanure (puis Pluie) -end

Le Cycle de la Vie. 20 & Last

Ronronnement, bonheur complet même s'il y avait des chances qu'il soit éphémère. Je ne savais pas m'arrêter de regarder mes deux petites merveilles tout juste nées, grâce à cette ancienne Ombreuse et ce solitaire. Il sentait peut - être la croquette mais un domestique avec trois grosses estafilades me semblait impossible. Surtout avec une gentille tête comme la sienne, un vieux domestique qui cherchait la bagarre pourquoi pas, mais lui... enfin bref. Je leur étais reconnaissante. Qui sait ce qu'il serait arrivé à mon Petit Croc et ma Petite Muguet sans eux ? Une nouvelle fois, je donnai un coup de langue sur le crâne de ces deux petits gourmands. Qu'ils prennent des forces, une vie peu facile les attendra, à chasser pour soi. Sauf si par miracle un clan les accepte mais je n'y croyais pas trop. Je ronronnai mais j'étais sur le vif, prête à me battre si un chat moins sympa en voulait à nos vies juste car nous n'étions pas de leur clan. Je n'étais plus une clanique ennemie, je n'étais plus une Lunar Pod. J'étais juste une maman qui voulait voir grandir ses petits en paix. Mais il manquait une personne sur cette image familiale. Cyanure. Où était - il ? Etait - il même encore en vie avec cette bataille ? Mon coeur battait fort, il me manquait au fond. Nous nous aimions du coup, pour de vrai ? Je ne le savais pas mais je voulais y croire.

Peut - être comme ma mère, je croyais à la famille parfaite du papa, de la maman et des enfants qui jouaient sous leur regard attendris. Elle s'est tuée à la disparition de notre père. Me tuerais - je si Cyanure ne revenait pas ? Je ne pense pas non. Contrairement à maman, je savais que mes petits avaient besoin de moi. Enfin, nous étions déjà grands à ce moment, nous étions sevrés. Et nous avions le clan. Se serait - elle suicidée si elle avait été totalement seule ? C'était la première fois que je me posais et que j'osais me poser ces questions, face à mon nouveau statut. J'étais sûre d'une chose, moi je ne partirais pas.

Puis un bruit au loin attira mon attention. Il faut dire que je sursautai à chaque bruit. Mais là, le bruit était constant, un chat venait près de nous. Je me levai directement, faisant couiner mes enfants soudainement détachés de leur mamelles. Je posai ma truffe sur leurs têtes respectives avant de voir ce qui se passait. Je marchais à pas feutrés, pour pouvoir évaluer le danger. Doucement, doucement j'avançais et... Mon cœur fit un bond. Cyanure ! Cyanure était en vie ! Toute discrétion éliminée, je m'élançais vers lui pour annoncer la bonne nouvelle et le supplier qu'il fallait partir loin de cet avenir plein de sang et de brutes.

Taupe
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Le Cycle de la Vie

* Avant la mort de Krov *

Tendues, tous. Je souri légèrement, observant les autres, guettant comme eux un signe. Krov ne tardera plus à nous laisser partir, à nous laisser arracher des vies à ses misérables des clans. A répandre sang et terreur et à faire croître nos rang des plus fort et jeunes alors que les faible périrons, certain Lunar aussi, sans doute. Oui, le moment approche, lentement. Mais il y a un autre moment qui ne tardera et je sais que la chatte à qui je pense doit se terrer dans notre coin. Taupe, petite et ronde, ronde au possible d'ailleurs, mais aussi inquiète. Comme toute les futures reines. Elle attend que nos petits voient le jour, mais elle sait que s'ils ne sont pas fort dès le début. Je secoue la tête, ils le seront, ils seront mes chatons. D'ailleurs, il est plus que temps que j'aille la retrouver, que je m'assure qu'elle restera là au moment venu, lorsque le sang des claniques se versera. Car je ne veux pas que nos chatons perdent la vie par son courage à elle à se battre et qu'importe si les autres Lunar voient cela d'un mauvais œil. Qu'ils m'affrontent ...

Je me fige, elle n'est pas là, son odeur est tiède, presque froide, mais elle n'est pas sous notre arbre, sous ce couvert d'épine dont j'ai fait un nid pratiquement dès la première nuit passé ensemble. Ma queue s'agite dans mon dos alors que mon regard se perd vers le lieu préférée des reines, un endroit que je n'aime approcher sans raison. Et pour cause, le feulement de la plus proche lorsque je m'y diriges met toutes ses chattes sur le qui-vive. Mais ma compagne n'est guère davantage présente en ce lieu où je ne ressent que la haine des femelles. Bien méritée d'ailleurs, je suis le bourreau des mal-formés, des chatons sans espoirs ... Guère de chatons ici d'ailleurs, tous devant se préparer pour le grand moment, pour montrer leur valeur devant la mère lune. Se préparer pour la bataille qui signera la fin des misérables de ses terres. Mais il en est un dont l'absence est anormal. Et je m'hérisse en comprenant. Notre prisonnier et la chatte née dans le même camp, femelle écaille et pleine, introuvable. Ce n'est pas une coïncidence, c'est une trahison ...

* A quelques minutes de la mort de Krov *

Les autres s'agitent, mais peu m'importe, je ne suis que fureur et j'espère me tromper. Mais son parfum à elle a bel et bien rejoint celui du chaton et tout deux s'éloignent du camp, piste que je remonte alors qu'elle est fraîche, pas autant que je ne le voudrais pourtant. D'ailleurs, une fois le camp hors d'entente, je ralentis guettant sa trace. Est il seulement possible que Taupe, ma Taupe, la seule qui ... Je secoue la tête, tentant sans plus de succès de la chasser de mon esprit, de me persuadés que ce n'est qu'un cauchemars, un de ses moments de sommeil agités et que je vais ouvrir les yeux dans notre nid, sous notre arbres, protéger par ses épines, attendant que la femelle ouvre un œil et que ... Mais ce n'est pas un de ses rêves sombres qui me hante, la terre sous mes pattes et bien trop réel, autant que le chant discret des insectes. Et le parfum que mon museau perçoit est plus réel que jamais alors que j'avance à pas prudent, évitant de suivre tout à fait la voie qu'elle même à suivis. Hors de question que j'arrive chez ses chats-poissons, car elle y était, y est peut-être toujours. La route qu'elle a suivis me le démontre. Elle m'as trahis et elle s'enfuit, portant mes chatons elle ...

* Alors que l'assemblée se voile de sombres nuages *

Le silence est pesant et mes pattes s'engourdissent, mais aucune trace d'elle, et je me suis approchés suffisamment pour en être certain, il est plus que temps que je parte de nouveau, que je la trouve, que je l'écoute. C'est forcément un malentendus ... Il faut que ça soit ça. Mais je le sais, les chats dans ce camp au milieux des eaux sont heureux et cette nuit plus que tout autres, c'est des cris de terreur que j'aurai du percevoir, même d'aussi loin que je l'étais de leur camp à proprement parler. Trahis. Je secoue une fois encore ma tête, comme si ce geste que je répète depuis le début pouvait alléger la vérité, l'effacer et faire taire cette terreur sourdre qui me tord les entrailles, cette boules qui me serre la gorge alors que je sais pertinemment ce que je vais devoir faire. Car il n'y a qu'une chose à faire. L'effacer elle, la faire disparaître et l'offrir à la lune. C'est la seule et unique solution ... Mais voilà, mes pattes tremblent devant ce qui se profiles dans mon esprit et la question que je repousse se pose bel et bien. En suis-je encore capable ?

* La bataille fait échos à la naissance des chatons ... *

Les premiers feulements, si lointain, étouffer par le vrombissements des boites de feu qui s'élancent, leur yeux solaire m'aveuglant sans cesse. Perdu, je suis perdu, je ne sais où elle est, mais je sais qu'elle n'est plus avec le chaton, elle a trahis la lune, m'as trahis, abandonner. Je ressens pour la première fois ce poids que j'ai toujours porté, mais il est plus lourd. La solitude. Au loin, les nôtres sont guidés par Krov, raisonnent la douce mélodie de la bataille auquel je ne suis pas. Auquel j'aurai du être. Feulement lointain, échos d'un moment funeste pour les faibles, glorieux pour les autres, pour la lune, pour les Lunar, pour nous. Enfant de Krov obéissant. Mais voilà, elle est partie, Taupe est partie et je le sais, je l'ai sus de suite tant son absence à créer un vide immense, impossible à combler. C'est ma responsabilités. Pour plaire à la lune à ... Je secoue la tête, tic nerveux qui ne cesse pas alors que je le sais, je me mens à moi-même. Elle n'est pas là, elle est partie, sans moi, me laissant seul, mais ... sans doute aurai-je plus de chance de l'autre côté ? Nouveau monstre de métal à l'odeur de feu, je recule, juste assez pour qu'il ne me voit pas. Mais au lieu du silence qui devrait suivre sa course, je n'entend que cet appel au loin, cette bataille qui devrait faire vibrer mon cœur et qui au lieu de ça, me l'arrache par lambeau comme on arrache des morceaux de peau sur le dos d'un traître à la Lune.

* Un peu plus tard *

Quand ai-je traverser ? Je me fige, guettant un bruit différent, mais c'est son odeur qui est là, la sienne et celle de ce chemin noire et chaud qui brûle les coussinets. Je m'avance, voulant la voir, une dernière fois. Je dois le faire, je dois lui montrer ce qu'il arrive aux traîtres. Parce que je refuse qu'un autre le fasse car je le sais, cette douleur, je suis seul à pouvoir la faire disparaître. Et je veux la faire souffrir, la voir paniquée en pensant que je vais lui ôter la vie. Je veux croiser son regard horrifiée et l'entendre se soumettre pleinement. Cesser ce jeu où j'ai cru que j'étais davantage pour elle. Qu'elle me montre enfin son vrai visage. Mais elle ne mérite même pas que je pose à nouveau les yeux dans les siens, dans ses perles d'or si tendre dans ... je secoue la tête, relevant une babines, retenant un feulement de rage, fourrure hirsute. Ce mouvement qui s'avance vers moi ... D'où sort elle ? Je m'en moque, je veux juste qu'elle voit comme j'ai mal, qu'elle souffre tout autant ... Je veux que cette douleur qu'elle à fait naître, elle la connaisse.

* Moment M *

Alors qu'elle m'arrive dessus, je la pousse de mon épaule et plonge mes crocs directement vers son cou, serrant de toute mes forces pour l'entendre jaillir, cette douleur qui m'étouffe, qui fait naître des larmes dans mes yeux si sec. Cette brûlure qui m'aveugle et dont j'ignorais jusque là l’existence. C'est SA FAUTE ! Tout est sa faute si aujourd'hui j'ai mal. Et c'est une plaie qui ne se fermera pas avec quelques plantes et à grand coup de langue. Et plus je serre plus j'ai mal, plus je sens que cette brûlure croit, à tel point que mes pattes arrières plongent à leur tour, que je m'effondre tout en me raccrochant, instable. Non, cette blessure là, elle est à l'intérieur de moi, elle me brise quelque chose dans le poitrail. Je sens mes griffes qui plongent, s’enfoncent toujours plus dans la terre. Une terre qui saigne, une terre dont la fourrure se débat, un sol aussi instable que moi et qui tombe, roule, miaule même. Et mes dents se resserrent d'autant plus pour ne pas la laisser me fuir, m'échapper. Mes pattes sortent leur griffes, frappent, s'accrochent, déchirent ... Je secoue la tête, mouvement rageur qui impose une torsion à ma nuque tant je suis ancrée sur place et qui me donne envie d'arracher davantage à cette .... J'ai les yeux clos, depuis quand ? Et ce parfum de sang, ce fumet ce ... Je rouvre les yeux et je découvre les siens, j'y lis la peur puis ... Le trouble. Je la relâche alors, ce que j'avais pris pour ... Je ne sais plus ...je ... je tremble de, de fureur de ... Tout devient noire, rouge, tout devient ...

* Avant le grand final *

Elle est là, immobile, figée, poisseuse, moins ronde, moins douce, moins ... Je feule, je crache, je ... Taupe ! TAUPE ! Non ... ce ... TAUPE ! Moi ... C'est moi, je le sais, j'ai fais ça, je lui ai pris la vie, je l'ai arracher je ... Je secoue la tête, encore et toujours, encore et davantage. Je la voie, mais c'est impossible et mes pattes tremblent, mon corps tremble, ma voix se brise ... Mais elle reste là, elle ne parle pas, elle ne bouge pas. Elle ne pourra plus jamais ... Je plonge mon museau dans son cou, je la pousse, mais elle ne reviendra pas et seul l'éclat de cette lune rouge me révèle l'horrible vérité. Je l'ai tuée sans même lui laisser le temps de me parler. Je l'ai tuée ... Mon monde tombe, vacille, bascule et je sombre avec lui. Même si mes yeux se perdent dans le ciel, vers cette putain de saloperie de lune, c'est Taupe que je vois devant moi. Une Taupe qui plus jamais ne m'apprendra à nager, à attraper des poissons, à ... A sourire ... Plus jamais ... jamais ... jamais.

* La course finale ...*

Depuis quand est ce que je cours, mes pattes me brûlent, mon corps entier me brûle. Mais je le sais à présent. Elle m'a mentis, m'as trahis, depuis le début. Et je vais le lui faire payer. Cette nuit, Krov va connaître le même sort que ma petite et ronde compagne. Que ma douce et tendre Taupe que ... Que ce corps sans vie que j'ai abandonner derrière moi, pitoyable chose trop douce, trop ... Et la bataille est proche. Ensuite, une fois que Krov ne sera plus ... Alors enfin ... Je pourrai m'abandonner à la nuit, aux ténèbres, à l'oublis. Mais cette vieille folle doit mourir, rejoindre à jamais cette maudite lune et s'éteindre à l'aube avec elle dans le feu qui me consume. Parce qu'il le faut. Parce que cette nuit, par sa faute à elle, à sa lune maudite ... Parce que je viens de tout perdre ... Parce que ... Parce qu'il faut en finir et que la nuit m'avale, moi aussi, dans une mare de sang croissante ...

Le Cycle de la Vie. 20 & Last

Je me voyais déjà enfuir mon museau dans son épaisse fourrure à la douce odeur de plantes. Je le voyais déjà me dire à quel point il trouvait que nos petits étaient beaux, forts, magnifiques, deux fiertés. Je nous voyais déjà les emporter loin, dans un nouveau nid douillet, pour former une belle famille. Je les voyais déjà grandir avec les deux parents aimants, loin des brutes, loin des tourments...

" Cyan- "

Mais au moment où j'avais vu les yeux de Cyanure, je sus que rien de tout ça allait arriver. Je le regardais dans les yeux, les miens grand ouverts de frayeur. Lui me regarda comme sa prochaine victime, sa prochaine proie, ses yeux verts brillants à la lumière de cette satanée Lune. Au son de son feulement, je freinai avec toutes la force que j'avais. Je n'avais pas été assez vigilante. C'était ce que je leur avais promis pourtant, aux petits, que je surveillerai pour que l'on puisse tous rester en vie. Mais c'était raté, foutu. Le grand et hargneux guerrier, non, machine à tuer se jeta vers moi et m'empêcha de fuir d'avantage avec un puissant coup d'épaule, comme à notre première rencontre au final... Sauf que là, j'avais eu le clan. Sauf que là, il n'avait pas voulu pas me tuer. Étalée par terre, je pédalai avec mes pattes pour revenir à une position ou je pouvais courir, cependant il a été plus rapide. Ses crocs plongent dans mon cou, violemment, assassins. Un son sorti de ma gorge sous le choc de la prise. Le dernier qui sait ? Après ce moment là, tout était si flou. Il me secoue comme un bête objet. J'étais donc si petite et lui si grand ? Tout tourne autour de moi, et pas juste parce qu'il me tordait la nuque dans tous les sens comme lorsqu'on voulait tuer un poisson, mais aussi car.. l'air.. commençait à .. manqu-

Noir, juste du noir. Et, la douleur, l'étau sur ma gorge s'en été allés. Par contre, je me sentais faible, très faible. Où me trouvais - je ? Pas d'Etoiles, pas de Lune, personne. La Forêt Sombre ? Avoir quitté mon clan pour les Lunar Pods était un assez grand crime pour finir parmi les vilains ? Des larmes montèrent à mes yeux, et encore plus lorsque je vins de comprendre ce qu'il s'était passé. Cyanure m'a tuée. Dire que je l'avais aimé, et que je pensais qu'il m'avait aimée. Non, non bien sûr. La Lune était la seule chose qui l'importait. J'étais presque heureuse de me retrouver ici. La Lune, je détestais la Lune ! En plus de m'avoir détaché de ma famille et de mon clan pour de mièvres promesses, elle a été la plus grande amante que je n'aurais pu égaliser ou même écraser. Les larmes ruisselaient sous mon menton, sur mon gorge ouverte, même dans cette sorte d'après vie. Je criai ma haine à cette sale voleuse de compagnon, celle qui avait détourné des esprits en leur promettant des réponses pour ensuite leur apporter que des malheurs. Sale Lune, sale Lune, SALE LUNE ! Et les pleurs n'en finissaient pas, m'épuisant une nouvelle fois. Je me recouchai, en boule, les pattes repliées sous moi, ma plaie les rougissant. Je voulais mourir. Super, j'étais morte. Je fermai donc les yeux en calmant les sanglots, espérant que si je m’endormais, je me réveillerai jamais...

Et pourtant mes yeux se rouvrirent, dans un monde que je voyais flou. Je repris une goulée d'air. Je n'étais pas morte ? J'ai voulu bouger, impossible. Je n'avais aucune force, je n'allais sûrement pas survivre malgré mon retour dans le monde réel. Mais avais - je été morte ? Non, non je compris à ce moment que j'étais seulement tombée dans les pommes. Mourir aurait été une meilleure chose n'empêche, me réveiller dans la douleur et en perdant continuellement du sang, j'aurais voulu ne pas m'être sentie mourir.. Dans ma vision floue, je vis quand même la grosse fourrure de Cyanure repartir vers les bruits lointains des Monstres, donc loin des chatons. Les avait - il tués aussi ? Les enfants d'une traîtresse ? Je tendis l'oreille pour entendre leurs miaulements, mais rien. Morts ? Endormis ? Je laissai tomber ma tête que j'avais péniblement relevée pour tenter de regarder aux alentours. Je crois qu'il ne les avait pas touchés. Le buisson que j'avais soigneusement transformé en cachette n'avait pas été écrasé par un chat de l'envergure de Cyanure. Une larme de joie coula. Mes enfants, mes trésors, vous au moins vous n'aviez rien. Et cela voulait aussi dire qu'il ne les avait pas emmenés pour en faire des guerriers de la Lune. Hors de question qu'ils soient des griffes sans âme pour cette peste.

Respirant lentement, toujours incapable de bouger par la force qui m'échappait, j'étais tout de même contente du ciel qui s'offrait à moi. Les Etoiles. La Lune était dans un angle que je ne voyais pas, tant mieux. Je pouvais admirer mes ancêtres, ma soeur, ma mère... Tout ceux qui comptaient pour moi étaient là haut.

" Clan des Etoiles, par pitié, pleurais - je dans un murmure, ne sachant plus utiliser mes cordes vocales sans souffrir. laissez moi vous rejoindre. Je me rends compte comme j'ai eu tord et .. "

Je toussai et gémis de douleur suite à ça. Mes yeux papillonnaient. Je voulais fixer les Etoiles en m'éteignant, dans l'espoir de les rejoindre.

Puis, un bruit. Même mourante, je voulais protéger mes petits. Avec mes dernières forces et ma volonté, je lâchai un feulement vers le nouveau venu pour l'attirer à moi, et non à mes petits. Que je vois si c'était un Lunar Pod ou non. Peu importe le reste, clan de la Rivière ou non. Eux pouvaientt s'occuper de mes petits, qu'ils puissent être élevés tels de bons claniques. C'était tout ce que je souhaitais.

Je feulais, mais mes yeux voulaient se fermer...

Taupe
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Le Cycle de la Vie. 20 & Last

Entre mes paupières que je peinais à maintenir ouvertes, j'entrevu le pelage bleu de Pluie Battante. Mes yeux s'ouvrirent et mon coeur se serra. Mon ami ! Que faisait -il ici ? Non, je ne voulais pas qu'il me voit dans cet horrible état. J'aurais préféré que ses derniers souvenirs soient nos joyeuses retrouvailles, le retour de Blaireau, les beaux espoirs d'avenir pour les chatons. Le guerrier couru vers moi, brisé, paniqué. Il voit ma blessure et me promet de me guérir. Il tenta de réduire la perte de sang, mais je savais que j'en avais déjà trop perdu. Impuissant, il se mit en tête d'aller chercher Nuage des Ruisseaux, mais je le retins faiblement avec ma patte, secouant légèrement ma tête de gauche à droite.

" Non, murmurais - je. Il a sûrement des vies plus importantes à sauver... Pas la peine de vouloir sauver ce qui ne peut pas l'être.. "

Je laissai tomber ma patte sur le sol. D'autres fiers guerriers de la Rivière avaient besoin de soins, et ils ne devaient pas être accaparés par une espionne ratée comme moi, par une déchue de la Rivière. Pluie Battante devait sûrement pleurer près de moi. Mais au - delà de ses larmes, je voyais autre chose qui brillait. Les Etoiles. Elles brillaient si fort que j'avais l'impression de voir une silhouette de chat. Hallucinais - je dans mes derniers moments ? La silhouette devint plus nette, plus.. reconnaissable. Cette fourrure crème avec ses taches rousses et noires... Mon sourire s'esquissa autant qu'il le pouvait. Plume d'Effraie ? M.. maman ?? Elle sourit, des larmes de joie s'échappèrent. Son pelage parsemé de poussières d'Etoile m'apprit ce que j'avais espéré. Les Etoiles m'ont pardonnée et m'acceptèrent parmi elles. J'étais certes triste de partir aussi vite, mais ma destination était le meilleur des réconforts. Je reverrai Nuage de Groseille là - haut, peut - être même papa qui sait ? Heureuse, je détachai mon regard de la guerrière étoilée pour rassurer mon ami.

" Je ne pars pas si loin, murmurais - je encore, seule façon de parler sans douleur. je pars dans la Toison Argentée ! J'y serais bien, promis. Maman est venue me.. "

Maman, maman maman maman. Ces mots résonnèrent dans ma tête. Maman ! J'étais maman ! Mes petits ! Pluie Battante ! Il pourra les ramener au Clan de la Rivière ! Ils n'avaient plus ce fardeau qu'était une mère exilée et un père d'une tribu ennemie. Ils pourront s'épanouir auprès de ce qui leur restait de famille. J'avais l'impression que Plume d'Effraie voulait m'emmener avec elle mais je tentais de la supplier du regard. Deux, deux petites secondes je.. Ah. C'était pas elle qui était pressée, c'était mon temps qui était fini. Vite, le prévenir.. !

" Pluie, j'ai.. Petits Crocs, Petit Muguet ils.. "

* ..sont nés, ils sont dans le buisson derrière. Prends les s'il - te - plait ! * Mais trop tard, mon corps ne me suivait déjà plus. Je voyais, mais par mes yeux d'esprit. Légère, je me sentais mieux et je marchai, ou flottai ? vers ma mère qui m'accueillit avec plein d'affection avant de me montrer le chemin vers le Clan des Etoiles. Je donnai un dernier regard peiné vers mon ami à qui je ne pus pas dire mes adieux. Enfin, adieux, on se reverra une jour dans les Etoiles, mais ne soyons pas trop pressés. Je lui souhaitais de vivre plus de lunes que moi et d'avoir des chatons, vu que ces derniers le passionnaient tant.

Arrivée dans les plaines étoilées, c'était sans surprise et avec grande joie que je revis Nuage de Groseille. Ma petite Grogro, si pleine de joie et de bonne humeur. Elle brillait encore plus avec les étoiles dans sa fourrure. Toute contente, elle m'apprit que son super grand frère Chant du Merle était là lui aussi. Qu- comment ? Il était aussi décédé ? Je réprimai un cri triste pour le saluer également. Juste après je cherchais la fourrure grise de mon père, et maman rigola doucement avant de me proposer d'aller le retrouver. Ma famille, de nouveau complète, ou presque. Nuage du Hibou était encore tout seul en bas. Le pauvre. Les Mordant l'attendront et l'accueilleront comme il se doit. Qu'il ne déprime pas trop d'ici là. Je trottinai entre Plume d'Effraie et Nuage de Groseille, avec l'impression d'être redevenue enfant, alors que sur terre j'étais déjà adulte et mère. Mes petits, vivez bien, je vous souhaite tout le bonheur peu importe quel clan vous adopte. Et mes amis. On se reverra oui, mais pas trop vite s'il - vous - plait, je préférerai amplement vous regardez d'ici pour vous voir épanouis. Oui, ne vous inquiétez pas pour moi...



Je veillerai sur vous.

Taupe
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