Les histoires de mon papa ft. Cobra Royal - end

Le soleil était bientôt à son zénith, et dans le Camp du Clan du Vent fourmillaient de nombreux félins en pleine activité. Depuis le seuil de la pouponnière, Petit Épervier veillait au grain. Du haut de ses quelques semaines, le petit mâle aux nombreuses nuances brunes n'était pas encore autorisé à sortir de l'antre, mais déjà son envie d'aventure le poussait toujours plus près de la sortie. Récemment, il s'était mis à observer ses futurs camarades depuis la voûte de végétation, comme pour anticiper une éventuelle escapade. De son poste d'espion, le mâle aux yeux jaunes semblait guetter les novices d'en face qui s'attelaient au changement de litière, non sans une ou deux grimaces dont Petit Épervier se délecta; quelque part, il jouissait de savoir que ses aînés, à qui on autorisait non seulement d'explorer le Camp, mais aussi le territoire trouvaient tout de même leurs lots de malheur. Moi, quand je serai novice, et ben même que je grimacerai même pas et tellement je serai fort de toute façon je serai fait guerrier en moins de temps qu'il le faut pour dire rat !

Plus loin, le chaton aperçut la patrouille de chasse du matin qui ramenait deux beaux lapins et un oiseau qu'il ne sut reconnaître et ailleurs encore, Petit Épervier repéra deux jeunes félins qui partageaient une conversation étrange; la femelle semblait se tordre alors qu'elle offrait à son camarade un clin d’œil sulfureux -le chaton, bien loin du jeu de séduction pensa qu'elle avait reçu une mouche en plein dans l’œil- et alors le matou se frotta à elle. Il la réconforte sûrement, c'est très gentil. Moi, je serai super gentil quand je serai grand, comme mon papa !

D'ailleurs, en parlant de Cobra Royal, l'animal bicolore apparut soudain à la vue de son second-né, lequel piailla depuis l'entrée de la pouponnière, résigné à ne pas franchir la limite imposée.

« Papa, papa ! Viens voir papa ! » criait-il en sautillant sur le pas de la tanière.

Cobra Royal, nouvelle sentinelle, n'avait pas beaucoup de temps à consacrer à sa nouvelle famille. Pourtant, il passait souvent voir la portée qu'il partageait avec Œil de Biche et sa venue était toujours un événement spécial pour son premier fils, qui s'ennuyait de la présence paternelle du matou aux yeux bleus. Grand fan du chat haut-sur-pattes, Petit Épervier n'hésitait jamais lorsqu'il fallait souligner que son papa était une sentinelle, un héro qui veillait sur le Camp depuis très très loin, depuis les frontières même ! Forcément, si son père avait était affublé de telles fonctions, il était un guerrier hors du commun, épique ! Et Petit Épervier espérait bien qu'il accepte de lui livrer ses histoires et secrets.

Les histoires de mon papa

Sentinelle, le mot sonnait comme une gloire et pourtant, ce nouveau rang, ce nouveau grade était un moyen, peut-être le seul, que Tâche d'If avait trouver pour le mettre autant que possible à l'écart. Une punition, mal choisis pourtant. Peut-être ne pouvait elle pas le voir, le comprendre mais Cobra Royal gagnait ainsi bien davantage de poids au près de ses camarades. La traversée du soleil sur la plaine dictée sa journée mais ce faisant, elle offrait au beau bicolore l'occasion de fomenter ses plans, d'y réfléchir, et d'envisager le pire. Mais voilà, à présent, il avait aussi une famille et il avait ainsi la possibilité de suivre l'évolutions de ses trois petites filles et des enfants de la lieutenante, même si il leur adressait un simple regard, un clin d’œil parfois, se résignant à rejoindre Biche et à ronronner à l'oreille de la reine. tendre parole qui masquait ses projets ténébreux.

Mais il avait à peine franchis la barrière qui protégeait sommairement le camp, que c'est son fils, Petit Épervier qui se mit à l'appeler, faisant tant d'effort pour attirer son attention que le guerrier ronronna. Ses enfants, il devaient pouvoir les façonner à sa guise, en faire de brave petit fan de sa propre personne, des suiveurs du Cobra quoi qu'il advienne. Des atouts en plus dans son jeu déjà bien fourni. Même si certain avait réussi à contrecarrer un tant sois peu ses plans. Mais pas suffisamment pour qu'il y renonce, loin de là. Il se dirigea donc vers le chaton aux pattes tachetés et dont la sombre fourrure lui évoquait le dos du rapace du même nom. L'épervier, un animal rarement visible, préférant voler haut pour ne piquer sur sa proie qu'au dernier moment. En ce sens là, son fils était porteur d'un certain espoir. Avec de la chance, il deviendrait un suiveur parfait, maître dans l'art d'aider son père à accomplir les plus basses besognes au besoin. Un jour, peut-être ...

Car pour l'heure, le Cobra se demandait bien ce que son fils lui voulait. Il le rejoignit pourtant sans guère tarder, trottinant, ne s'arrêtant que pour donner une lèche sur la tête de son rejeton avant de s'asseoir un peu de côté vis à vis de l'entrée. Assez près pour que le chaton puisse sortir sans se faire gronder. Que veux mon fils préférer ? Il parlait ainsi à chacun des chatons, voullant éviter à l'un où l'autre de se sentir moins aimer, tentant de passer du temps, autant de temps, avec chacun d'entre eux, sans privilège. Sa façon à lui de leur donner une sorte d'amour, de les inciter à le voir comme l'un des guerriers les plus nobles du clan. Propagande silencieuse en somme.

Lorsque Petit Épervier aperçut son père qui arrivait au petit trot, il sautilla à plusieurs reprises sur place, surexcité à l'idée de passer un moment avec le grand mâle noir et blanc. Le sourire à la gueule, le tout jeune matou brun lança un regard vers la pouponnière pour s'assurer qu'aucun de ses frères et sœurs ne venait lui voler la vedette; c'est ça, d'être dans une famille nombreuse : toujours quelqu'un avec qui il faut partager papa ! Mais pour l'heure, ils n'étaient pas repéré. Et Petit Épervier s'en réjouissait. Et alors qu'il recevait un coup de langue généreux sur le front, le second-né libéra un ronron de bonheur. Ses yeux, d'un jaune foudroyant, s'illuminèrent tandis qu'ils plongeaient dans le bleu clair de leurs aînés. Cobra Royal, très détendu, prit place aux côtés de son fils et fit d'une voix qui se voulait pleine d'amour :

« Que veut mon fils préféré ? »

Sans demander son reste, Petit Épervier quitta le seuil de la pouponnière pour venir se frotter la tête contre les pattes de son père, lâchant ronronnement sur ronronnement. Comme il était sympa, son papa !

« C'est trop trop bien que tu sois là, papa ! » commença-t-il alors en chuchotant -il ne fallait pas que le reste de la troupe débarque pour lui dérober son papa ! « Dis, dis, hein oui que c'est vrai que tu surveilles dur dur le Clan depuis la frontière, hein oui papa c'est vrai ?! »

Ses petites prunelles aux couleurs vives cherchèrent celle de son paternel, comme implorant une réponse positive. Mais Petit Épervier ne laissa pas plus de répit au guerrier bicolore puisqu'il enchaîna rapidement, d'un ton transpirant la joie et l'excitation :

« Dis, papa ! » héla-t-il comme si l'adulte n'était pas encore assez prêt pour qu'il s'y frotte avec amour. Puis, baissant d'un ton, il demanda : « Tu veux bien me raconter une histoire de guerre ? » d'une voix si faible qu'on aurait pu croire que le chaton réclamait quelque chose d'interdit, ou du moins très confidentiel. Petit Épervier trépignait d'impatience à l'idée d'écouter les récits héroïques de son père.

Les histoires de mon papa

Cobra Royal s'amusait de la réaction de son fils, tout comme il s'amusait de la réactions de ses autres chatons. Tous semblaient avoir ce petit quelque chose de possessif avec lui, voulant des moments solitaires avec leurs pères. Et cela lui permettaient assurément d'en profiter. Ainsi, il pouvait apprendre à les connaître tous, un part un, sereinement. Et voir le chaton aussi joyeux, l'entendre ronronner fit ronronner le guerrier, lequel dressa les oreilles tout en penchant la tête alors que son second né exprimait sa joie tout en essayant d'être discret, chuchotant à peine, faisant murmurer la sentinelle en retour. Ah oui ? Il écouta son fils et se redressa un instant, l'air pensif avant de finalement lui répondre.

- Oui, tu as raison Petit Épervier. Je m'assure que ses vils cœur de renard du clan de l'Ombre ne vienne pas faire de mal à mes petits guerriers. Mais comme vous êtes fort, vous sauriez les chasser, pas vrai ? Il se redressa. Il était toujours ainsi avec ses chatons, les complimentant, prêt à leurs apprendre quelques petites choses. Une façon comme une autre de s'assurer leur sympathie, mieux même, leur amour indéfectible. Mais il eu à peine le temps de répondre ceci dit que le chaton enchaîner, véritable moulin à parole. A celui ci, il devrait inculquer la patience, à moins que le jeune félin ne change d'ici à ce qu'il devienne apprenti ? Il secoua les oreilles, comme si ce flots de questions étaient de trop avant de donner un délicat coup de patte à son fils.

- Holà doucement veux tu. Ceci dit, il rit, comme pour rassurer son aîné, jetant un bref regard vers la pouponnière avant d'ajouter à voix basse. Tu veux une histoire ... de bataille ainsi ... Il attira le jeune chat prêt de lui avec sa queue tout en se levant pour s'écarter un peu de l'antre des reines, et garantir ainsi à Épervier l'assurance de connaître seule une nouvelle histoire.

- Et si je te racontais comment nous avons chasser les Lunar Pod ? Le nom du groupe renégat qui avait envahis cerfblanc servait à présent d'histoires pour faire se tenir tranquille les chatons. Même si, pour certains, il était encore trop tôt pour se rassurer ainsi. Les plaies étaient encore trop vive mais la sentinelle qu'était devenu le bicolore savait que ses histoires là étaient clairement les plus intéressante.

« Oui, tu as raison Petit Épervier. Je m'assure que ses vils cœur de renard du clan de l'Ombre ne vienne pas faire de mal à mes petits guerriers. Mais comme vous êtes fort, vous sauriez les chasser, pas vrai ?, répondit alors le mâle adulte après avoir visiblement réfléchi quelques secondes.
- Ah ça oui, mon papa ! On pourrait même les manger tout crus s'ils sentaient pas la vieille grenouille pourrie, hi hi hi ! » lui fit-il alors, enjoué à l'idée que son père les porte en estime, lui et sa fratrie. Puis soudain, il fronça les sourcils et leva son regard jaune vers le menton immaculé de l'adulte, interrogateur. « Dis, papa... tu me montreras comment c'est une grenouille, quand je serai apprenti, dis ?! Tu veux bieeen ?! »

Béat que Cobra Royal confirme ses pensées à son sujet, Petit Épervier ne savait chasser ce vilain sourire hébété qui restait collé avec ténacité à sa gueule, l'étirant en longueur. Là, ses touts petits crocs se dévoilaient à peine; aussi blancs que la moitié de la fourrure de son paternel. Et lorsque ce dernier le blottit un peu plus contre lui avec la promesse d'une histoire de guerre rien que pour ses petites oreilles de chaton, Petit Épervier ne se retint pas de ronronner le plus discrètement possible. Il débordait d'amour pour son père; il fallait dire qu'Œil de Biche n'était pas une mère très aimante et lorsqu'elle accordait à ses rejetons un mot doux, elle les apparentait toujours à leur père : combien de fois Petit Épervier l'avait entendu complimenter la frimousse de Petit Myosotis, qui n'était autre que le portrait craché de leur géniteur ou encore rappeler à Patte de Renard de qui il tirait ses jolis yeux clairs ? Si sa mère aimait tant le bicolore, c'est qu'il devait être génial, non ? Et puis de toute façon, Petit Épervier aimait Cobra Royal comme un parent et demi, puisque sa mère ne réclamait pas sa part !

« Tu veux une histoire ... de bataille ainsi ...
- Oh oui, ce serait super, s'il te plaiiit..., implorait le petit une dernière fois, persuadé que son père cédait déjà.
- Et si je te racontais comment nous avons chasser les Lunar Pod ? »

Un petit hoquet émerveillé lui échappa : « Oh ! ». Ses yeux, alors soudain grands ouverts suppliaient l'adulte de poursuivre. Les Lunar Pods, il en avait entendu parler beaucoup de fois ! Tantôt en choppant un bout de conversation d'adulte, parfois par une reine en colère qui disait alors aux chatons que s'ils n'étaient pas sages, ces monstres cannibales viendraient les dévorer, une autre fois encore c'était les anciens qui lui avaient interdit d'entendre l'histoire parce qu'il était trop jeune à l'époque. Et aujourd'hui, enfin, on acceptait de tout lui raconter ?! Petit Épervier ne se retint pas et, frottant sa joue contre la patte de son père, il le remerciait déjà à sa manière.

« Alors ça, c'est trop trop cool papa ! Promis promis je serai sage pendant des milliards de lunes ! Et même plus si tu veux mon pôpa d'amour que j'aime ! T'es trop gentil, je t'adore ! » miaulait-il, enchaînant remerciement sur remerciement et louange sur louange. Décidément, son papa il était vraiment trop cool, pas étonnant que les autres chatons soient si jaloux !

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Les histoires de mon papa

Petit Épervier se montrait si prompt a boire chacun de ses mots que le serpent se mit à ronronner. Ses enfants semblaient ne vouloir voir qu'à travers ses yeux à lui par moment et rien qu'à leurs façons de s'assurer que le reste de la fratries ne venaient pas volé ses moments privilégier de tête à tête, il se sentait flatté. Il parvenait à faire d'eux des alliées parfait jusqu'à la et il escompter bien poursuivre ainsi pour ne jamais voir s'éteindre cet éclat dans leurs regards. Nul doute qu'un esprit extérieur lui cracherait que ce qu'il faisait était mal mais manipuler les autres étaient devenus sa seule façon de vivre et pour rien au monde la sentinelle n'aurait cracher là dessus. Il aimait bien trop parvenir à ses fins, aussi abjecte puisent elles être. Un instant pourtant, il se demanda s'il n'avait pas fait, où dit quelques chose mais la question qui s'ensuivit le changement d'expression de son fils le fit doucement rire. Bien sur que je te montrerai si l'occasion se présente, mon grand. Un doux ronronnement s'échappa de la gorge du félin alors qu'il couvait le petit du regard. Il avait beau penser que son attachement pour eux était minime, au fin fond de son être, il savait que chacun de ses petits comptaient et qu'au final, il s'efforçait juste de ne pas y penser. Égoïste certes mais pas aussi insensible qu'il le voulait, au final.

Pour autant, le mâle avait suffisamment de noirceur en lui pour repousser tout ça, le laissant juste transparaître au besoin. Comme en cet instant. La suite, le large sourire de son fils, ses rares mots pour l'inciter à parler firent davantage encore sourire le serpent. Et la déclaration qui devait s'en suivre ne fit que le faire rire légèrement. Il gagner à chaque fois un peu plus de poids aux yeux des petits, et à chaque fois, il se montrait davantage ravi de le découvrir. Aussi, il décida de commencer son effrayante histoire sur un ton neutre, baissant la voix au fur et à mesures de ses paroles.

- Tout a commencer quand une vieille chatte aveugle a réussi a trouver notre camp avec ses acolytes. Nous ne savions pas qui elle était mais nul doute qu'on aller forcément les haïr. Après tout, ils n'avaient rien à faire là et se trouver au cœur même du camp à révéler un immense problème. D'où la création du rang de sentinelle maintenant. Bien volontairement, le compteur du jour moduler ses effets pour son unique public, Voulant donner ce petit frisson léger tout en arrangeant un tant sois peu l'histoire afin que son clan se montre plus fort qu'il ne l'avait été réellement. Tu te doutes bien qu'Étoile Vaillante les a chasser en faisant déjà couler un peu de leurs sang. Sauf que voilà, il y avait la sœur de notre cheffe, et cette traîtresse a râler. Enfin, elle elle ne compte pas vraiment au final. Après tout, les traîtres sont des moins que rien qui n'ont pas leurs places dans nos pensées. Le matou offrir un sourire de connivence, faisant là l'éducation du chaton à sa sauce. Ce qui ne risquer guère de déranger quiconque au final, son clan étant xénophobe au moins autant que lui. Même si lui savait au contraire faire taire un peu cette haine des autres quand il en avait besoin. Mais la vieille chatte avait déjà été voir les autres clans et si l'Ombre et la Rivière n'ont pas été trop bête, on peux pas en dire autant du clan du Tonnerre. Imagine un peu ses cœurs de renard accepter ses étrangers et en faire leurs amis ? Enfin, c'est pas comme si on devaient s'attendre à autre chose de la part de ses cervelles de souris, pas vrai ?

Il guetta la réaction du chatons, attendant de possible question, faisant traîner volontairement son histoire afin d'avoir le temps de l'arranger. Son clan devait absolument avoir le beau rôle au final. Et sur ça, il savait à coup sur y parvenir facilement.

Surexcité, Petit Épervier attendait la suite de l'histoire avec impatience ! Soudain, son père changea d'ambiance. Il était vraiment trop trop fort son papa parce qu'il pouvait passer des rires à la peur comme ça, d'un coup d'un seul !

« Tout a commencé quand une vieille chatte aveugle a réussi à trouver notre camp avec ses acolytes. » commença alors le bicolore sur un ton bien plus neutre qu'auparavant. Friand de ses paroles, le chaton blotti contre le flanc de la sentinelle entrouvrit sa gueule comme pour mieux avaler les sornettes du manipulateur. « Nous ne savions pas qui elle était mais nul doute qu'on allait forcément les haïr. Après tout, ils n'avaient rien à faire là et se trouver au cœur même du camp à révéler un immense problème. D'où la création du rang de sentinelle maintenant. » Le petit hocha la tête, comprenant toute l'importance dudit rang. Le début de l'histoire ne faisait que renforcer l'idée selon laquelle son père avait un rang de sauveur, de protecteur. Une idée déjà bien ancrée dans son esprit, étonnamment plus grâce à Œil de Biche qu'à son compagnon d'ailleurs. « Tu te doutes bien qu'Étoile Vaillante les a chassé en faisant déjà couler un peu de leur sang.
- Mh-Mh ! » acquiesça vivement le petit, agitant sa tête. Il n'osa pas répondre par une phrase correcte, incapable d'interrompre la fameuse histoire, celle qu'il avait tant réclamé ! Elle est vraiment trop forte Étoile Vaillante ! Peut-être même comme papa ! songea-t-il naïvement.

« Sauf que voilà, il y avait la sœur de notre cheffe, et cette traîtresse a râlé. Enfin, elle elle ne compte pas vraiment au final. Après tout, les traîtres sont des moins que rien qui n'ont pas leurs places dans nos pensées.
- Oh j-... » commença-t-il. Mais il se reprit à la vue du sourire entendu de son père; ce qu'il disait était alors un fait connu de tous. Petit Épervier ravala sa remarque docilement, néanmoins il ne put s'empêcher de penser à ses propres sœurs; Petit Mamba et Petit Myosotis. Il espérait qu'elles ne seraient jamais des traîtresses alors ! Mais... dans le cas contraire, serait-il capable de dire qu'elles ne comptent pas et qu'elles sont des moins-que-rien ? La vérité que lui présentait Cobra Royal le blessa vivement. Il n'y avait vraiment pas d'autres solutions, alors ? Trop poli pour couper son père en plein récit, le chaton aux yeux jaunes tenta de garder sa question en tête et se laissa emmener par les mots de la sentinelle dans la suite de l'histoire.

« Mais la vieille chatte avait déjà été voir les autres clans et si l'Ombre et la Rivière n'ont pas été trop bêtes, on peut pas en dire autant du Clan du Tonnerre. Imagine un peu ces cœurs de renard accepter ses étrangers et en faire leurs amis ? Enfin, c'est pas comme si on devait s'attendre à autre chose de la part de ses cervelles de souris, pas vrai ?
- Ah ça non ! Les autres Clans et ben même que c'est des grosses crottes de blaireau, hi hi ! Ça c'est les anciens qui m'ont appris ! » lança-t-il affreusement gaiement avant de se reprendre, songeant qu'il venait de dire une grossièreté devant son paternel. « Pardon pardon ! Je sais que ce n'est pas bien de dire des vilains mots... Ça c'est maman qui l'a dit. » Un petit moment de flottement s'écoula avant que le plus jeune ne saisisse qu'il s'agissait d'une pause dans l'histoire. Aussitôt, il saisit sa chance et demanda à Cobra Royal : « Mais dis papa... » Il regarda ses pattes, comme honteux de demander. A croire qu'il avait plus peur de se faire gronder pour sa question plutôt que pour sa précédente vulgarité. « Si Petit Myosotis et Petit Mamba, et ben si elles faisaient une grosse bêtise comme râler comme la sœur d'Étoile Vaillante... » Il releva ses yeux vers l'adulte, mi-penaud mi-implorant. « ... ben je serai obligé de dire que c'est des moins que rien et des sales traîtresses ? Même si je les aime très fort et que c'est mes sœurs ? » Il détourna le regard, et laissa échapper entre ses babines soudainement toutes flasques. « Bah parce que moi j'ai cru que je devais les protéger... » Sa voix s'était légèrement brisé, trahissant son chagrin du moment.

Il aimait vraiment tout ses frères et sœurs et pour rien au monde aurait souhaité leur causer du tort. Choisir entre la justice, le bien et l'amour inconditionnel qu'il portait à chacun était impossible pour son cœur de chaton. Il espérait secrètement que son père lui fasse une mauvaise blague. Plus terrifié à l'idée de devoir être méchant avec eux plutôt qu'en pensant à la face ridée et nue de la terrible Krov, Petit Épervier se blottit plus profondément dans la fourrure ébène de son paternel, à la recherche d'une chaleur réconfortante, d'un manteau protecteur.

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Les histoires de mon papa

Guettant les réactions de son fils, le matou ronronna faiblement, avant que son regard ne se perde au loin, comme plongeant dans ses souvenirs, poursuivant l'histoire effroyable que les reines refusaient de conter aux chatons - pour la plupart. Le début de réponse de son rejeton le fit sourire, il lui laisserait le temps, plus tard, pour l'heure, il poursuivait doucement, bien décider à donner en même temps une leçon à Petit Épervier. La suite le fit rire et il ajouta doucement. Oui, de sales crotte de blaireau, mais ne va pas le leur dire si un jour tu les croises, je ne suis pas certain que ses cœur de renards à la cervelle de souris le comprendraient. La suite le fit à nouveau rire et il lécha la tête de son protéger avant de chuchoter, si bas que nul autre que le chaton n'aurait pu l'entendre. Alors ne disons rien de ce que je viens de dire à ta mère. Il fit un clin d’œil au chaton avant de s'ébrouer légèrement.

La suite fit réagir le matou qui observa Petit Épervier avec attention, se doutant que dans la tête du chaton, il y avait quelque chose, un petit rien qui le dérangeait dans l'histoire. La suite le fit soupirer, doucement et sans répondre, laissant le chaton finir, il serra sa queue au flanc de son fils, le collant à lui davantage, protecteur. Quand le chaton eu finit, il attendit un instant, l'air grave avant de répondre.

- Si un jour tes sœurs devaient trahir le clan, il serait de ton devoir de servir le clan, de les chasser. Ça ne veux pas dire que tu cesserai de les aimer où que tu ne devrais plus, simplement, il faudrait que tu sois fort, assez pour que le clan survive, tu comprends ? Le bicolore ne savait pas vraiment comment réagir, finalement, après un nouveau flottement, il ajouta. Mais tu veille sur elles alors ... Et puis, nous parlons de Mamba et de Myosotis, tes sœurs sont forte Épervier, et aussi loyal que toi où moi, pas vrai ? Un ronronnement rassura lui échappa, mais au fond de lui, la sentinelle n'était pas en paix, car Cobra le savait, n'importe lequel de ses enfants pouvaient faire une erreur. Crocs Nacrés en avaient déjà fait et ... Il ferma les yeux, songeant à Tempête Sombre, Nuage de Flamme et Nuage de Couleuvre. Les trois félins avaient appris qui Cobra était pour eux, et tout trois l'avaient accepter, gardant le secret de leur père, même si, le mâle s'en doutait, un jour, ce secret pouvait être révélé si Tâche d'If le décider. Secouant la tête, il attendit que le chaton réponde, ne sachant trop quoi ajouter.

Petit Épervier semblait s'animer de nouveau face au sourire complice de son père : décidément, son papa était trop génial. Il ne le grondait même pas quand il disait de vilains mots, et mieux encore il en disait aussi ! Comme il se sentait bien là, blotti contre la fourrure fournie de son père, protégé par le corps musculeux du mâle à qui il devait la vie... Cobra Royal ne devait pas se rendre compte à quel point ses visites illuminaient les journées de son fils, et combien il s'ennuyait de sa propre mère parfois. Mais malgré son jeune âge, Petit Épervier était de toute façon incapable d'évoquer directement devant son père la négligence de sa compagne envers leur portée. Après tout, le bicolore était une sentinelle, une vraie de vrai et sans doute un tas de responsabilités pesaient déjà sur ses épaules. Alors le petit chaton brun devait être fort, au moins autant que son héros et être digne de lui, et de chacune de ses visites. Ainsi, le matou aux yeux dorés fut-il attentif aux mots de son père lorsque ce dernier lui répondit :

« Si un jour tes sœurs devaient trahir le clan, il serait de ton devoir de servir le clan, de les chasser. Ça ne veut pas dire que tu cesserais de les aimer ou que tu ne devrais plus, simplement, il faudrait que tu sois fort, assez pour que le clan survive, tu comprends ? » Il hocha aussitôt la tête, sans même prendre le temps de songer à ce que cette réponse impliquait. « Mais tu veilles sur elles alors ...
- Oui ! miaula-t-il vivement, soudain très fier que Cobra Royal le remarque.
- Et puis, nous parlons de Mamba et de Myosotis, tes sœurs sont fortes Épervier, et aussi loyales que toi ou moi, pas vrai ? lâcha l'adulte dans un ronronnement qui se voulait rassurant.
- Oh, ça oui papa ! Elles sont très très fortes et même que j'ai déjà vu Myosotis botter les fesses à d'autres chatons et même que Mamba, elle, elle est toujours gentille. »

Petit Épervier était rassuré : il n'avait même plus besoin d'y réfléchir puisque ses sœurs à lui étaient loyales, fortes et jamais elles ne pourraient trahir le Clan du Vent. Et de toute façon, même si elles y pensaient, lui serait toujours là pour les guider dans le droit chemin. Elles ne craignaient rien avec lui.

C'est cette idée qui fit éclore un sourire paisible sur les babines du plus jeune, qui fut balayé dans la minute par un appel à l'autre bout du Camp. Comme toujours, son père était invité à patrouiller. Encore, on le lui enlevait. Mais hors de question pour Petit Épervier de faire des caprices à Cobra Royal : le petit s'écarta naturellement du mâle bicolore, et lui fit un sourire triste.

« C'est pas grave papa, le devoir t'appelle ! »

Et alors il resta un moment sur le seuil de la pouponnière, jusqu'à ce que la fourrure noire et blanche de son père disparaisse à l'horizon.

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