Belles Paroles ▬ Nuage du Firmament. - end

Belles Paroles

Le geste délicat de son camarade lui fit lever un regard aussi triste qu'accusateur, elle se demandait ce qu'il pouvait bien lui vouloir de plus, tout en espérant que tout cela s'efface, qu'il redevienne ... Qu'il reste son ami le plus proche. La gorge bloquée par la crainte, elle attendit et il ne tarda guère à miauler. Les excuses la soulagèrent autant que de l'eau froide sur une brûlure et elle s'efforça à se calmer, retenant ses tremblements, séchant doucement ses larmes, écoutant son ami, en silence, guettant une parole blessante, mais rien. Au contraire, il se montra rassurant et elle finit par hocher la tête, doucement, espérant qu'il ne lui en veuille plus de passer du temps avec Coup de Foudre, ne comprenant pas vraiment l'animosité entre les deux mâles qui plus est. Après tout, étant guérisseuse, elle était condamné à n'avoir pour seuls but que de prévenir son clan en partageant le message que leurs ancêtres leurs faisaient parfois parvenir, ça et, usé de remède autant que faire ce peut. Même si clairement, s'était parfois loin de suffire. La suite la laissa perplexe et lentement, comme craignant que ses pattes ne s'effondres de nouveaux sous elle, elle se redressa, sans rompre le contact avec Raton Laveur, laissant son museau effleurer la fourrure de son comparse avec douceur, avant de plonger ses yeux saphir dans ceux du félin.

- Je suis heureuse ... Dès que tu es là, dès qu'il es là, dès que ... dès que je ne suis pas seule ... Elle s'arracha un sourire forcée, doux pourtant, espérant vraiment qu'il comprenne que ce dont elle avait besoin, le plus besoin, s'était d'être soutenue. Elle qui avait fait le choix de ne jamais avoir ni compagnons, ni chaton, sans vraiment le comprendre toutefois, avait juste besoin d'avoirs de véritables amis. Plus doucement encore, elle vint frotter son museau au front de Raton Laveur, murmurant das l'oreille de ce dernier. Tu sais bien que je t'écoute. Se reculant un peu, elle pencha la tête de côté, lui laissant le temps dont il avait besoin pour parler. En profitant aussi pour effacer autant que possible la douleur qui rester, tenace, dans son poitrail. Elle ne lui pardonnerait pas complètement, elle le savait, mais elle pouvait faire tout comme, garder cette blessure pour elle, et faire en sorte que ça ne ruine pas leur amitié. Elle n'avait pas le choix, si elle en gardait rancœur alors ... Elle serait seule et cela l'effrayait bien plus que la douleur ne resterait, elle le savait.

Belles Paroles

La siamoise se rendait bien compte que son ami n'était plus aussi sur de lui, qu'il avait un secret lui aussi, lourd, bien plus peut-être que ne pouvait l'être la franche relation de proximité entre l'apprentie guérisseuse et le bengal qui avait fait sujet de leur dispute. Et dès lors qu'il ouvrit la gueule, elle s'efforça à ne pas se raidir, à l'écouter, vraiment, jusqu'au bout. Et dès le début, elle sut, elle comprit. Si Raton-Laveur craignait tant qu'elle ne sombre dans une relation impossible, c'est parce que lui-même s'était épris d'une compagne avec laquelle il ne pouvait y avoir aucun avenir. Jolie Abeille, une ennemie de la Rivière, une étrangère au clan, une ... Mais Nuage du Firmament ne pouvait haïr la femelle, qu'elle ne connaissait d'ailleurs pas. Elle en était presque incapable, tout ce qu'elle savait, sentait, comprenait, s'était le trouble de son ami. Il avait beau lui dire ne pas être amoureux et elle n'avait beau pas savoir réellement ce qu'était aimer, aimer vraiment au point que l'absence de l'autre fasse mal, elle se doutait qu'il aimait cette chatte. Et ce qu'il lui décrivait la mis mal à l'aise car en une fraction de seconde, la jeune chatte vit le récit changer et inconsciemment, elle juxtaposa la description de Raton à ses propres sentiments. Le visage de Coup de Foudre éclaira ses pupilles, comme un flash, rapide et fugace qui s'effaça tout aussi vite.

- Alors tu sais déjà quoi faire ... Je ... Tu ne devrais plus la voir Raton-Laveur. Elle appartient à un autre clan ... Je ne te reproche pas d'être son ami mais ... Mais ce n'est pas bien ... Et tu le sait ...

Autant qu'elle-même ne savait quoi dire pour ne pas lui faire de la peine. Elle ne voulait surtout pas que son camarade soit découvert alors, d'ne voix plus douce, elle ajouta.

- Fais moi au moins la promesse d'être très prudent ... Elle se tut, incapable de lui en dire plus. Elle ne voulait l'empêcher de connaître d'autre félin, mais pour la siamoise dont la loyauté au clan devait primé, cette amitié là n'avait aucun avenir. Pas plus qu'elle même n'avait de droit de devenir réellement amie avec Rusty le domestique, qu'elle relégué au rang de connaissance, consciente que si jamais il mettait un pas dans la forêt, elle ne pourrait rien faire pour lui venir en aide. Elle espérait juste que cela n'arrive jamais ... Oubliant ainsi, en songeant à d'autres, qu'elle-même frôler parfois dangereusement les lois et leur limites.

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La réaction de Raton-Laveur lui était prévisible mais la siamoise savait que ses mots à elle était nécessaire, même si elle détestait faire du mal à son ami. Un léger sourire d'encouragement aux lèvres, elle attendit qu'il parle, qu'il dise quelque chose. Elle ne pouvait le privé de cette femelle, elle le savait, une part d'elle ne le voulait pas car elle voulait qu'il soit heureux. Mais justement, cette amitiés qui devenait davantage ne mènerait qu'à un désastre. Elle pouvait lui en vouloir pour sa réaction avec Coup de Foudre, mais quelque part, tout au fond d'elle-même, cacher sous ses couches d'illusion, elle savait qu'elle-même n'était guère mieux. Que son cœur battait pour quelque chose d'impossible. Alors elle enfouissait tout sous des illusions, ds mirages à elle-même. Elle se mentait et pis, s'était persuadés qu'elle avait raison, que le bengal n'était qu'un ami. RIEN de PLUS.
Sa demande, cette promesse qu'elle voulait lui arracher, à ce guerrier qui le premier, lui avait apporter une touche d'espoir, ce n'était qu'une maigre assurance que, même s'il continuait à voir la riviéreuse, il ferait attention à ce que nul ne le sache. Jamais. Le geste qu'elle reçue en retour fut plus profond que toutes les paroles qu'ils auraient pu s'échanger. Il lui promettait de surveiller ses arrières, de prendre garde à ce que cet amour interdit ne soit jamais connu. Il pouvait se faire surprendre, elle le savait mais s'était à lui et lui seul de prendre ses décisions. Ronronnant doucement en retour, elle inclina les oreilles. Accord tacite de ne jamais parler de cela, de le laisser faire son propre chemin tout en étant là, jamais bien loin, prête à agir, au besoin ...

- Et quelque soit ta décision, je serai là autant que possible.

Elle n'avait pas besoin d'en dire plus. Il comprendrait ce qu'elle voulait dire. Il comprendrait qu'elle ne lui en voulait pas d'aimer, qu'elle voulais juste le protéger elle aussi. Tant qu'elle le pourrait, tant que sa propre place ne serait pas mise en danger, elle serait là. Elle ferait en sorte de le protéger, d'être son bouclier et d'atténuer les vérités aux besoins. Parce que lui-même était à présent prêt à en faire de même, à accepter ce qu'elle-même se refusait. Il le savait, tout deux savaient que l'amour était une chose qu'on ne peut contrôler. Mais le guerrier, au contraire de la siamoise, ne se mentait pas...

HRP:

Belles Paroles

Ils n'avaient pas besoin d'en dire plus, l'un comme l'autre était parvenu à faire entendre tout ce qu'ils avaient sur le cœur, où presque. Leur amitiés, loin d'être affaiblis, s'était renforcer, et cela suffisait à la siamoise qui ronronnait doucement, heureuse d'avoir pour elle un ami si fidèle, même si, elle l'avait compris, ils pouvaient être en désaccord. En l'entendant, elle baissa doucement la tête avant de répondre doucement, dans un souffle léger.

- Oui, j'espère que ça au moins, nous ... ça ne changera jamais.

Un instant, le doute revint mais elle le chassa, souriant à Raton-Laveur. Le chemin jusqu'au camp lui apparu différent, aussi troublant que leur discutions venait de l'être. Mais au fond, la siamoise en avait la certitude à présent, si il n'y avait qu'un seul félin sur lequel elle pourrait compter il se tenait là, prenant les devants, présence rassurante, compatissante et en retour elle se devait de l'écouter, de l'aider. Elle souri en revenant à sa hauteur, le camp avait besoin d'elle, besoin d'eux. Tous avait un rôle à jouer dans la vie et si le guerrier été voué à la protéger par ses griffes, elle s'était promise d'être son soutient, par les mots.

THE END