La dame qui sentait les plantes | feat Fée - end

La dame qui sentait les plantes. (3)

Quand elle me complimenta d'une tape sur le crâne pour mon comportement et rajouta que je ferais une super apprentie, j'avais l'impression de rayonner. L'apprentie de cette grande dame ? Ce serait - si - génial. Elle avait tout appris à Soucieux si je ne me trompais pas. Donc j'aurais autant de savoir que lui si pas plus ! Il ne pourra plus me donner d'ordre si je deviens son égal héhéhé. De suite nous étions parties pour que je puisse me nettoyer la gueule, et je me pavanais derrière elle, fière d'être appréciée par l'ancienne. Une fois devant un arbre normale sur lequel il y avait de la mousse pas en boule, je fis une petite moue triste? Moi j'imaginais un arbuste avec plein de boule de mousse qui pendaient au bout des branches et du coup pour sauter et jouer avec ça aurait été le paradis des chatons ! Du coup je tentais de prendre la mousse moins géniale mais.. elle collait bien à d'arbre bon sang ! L'infime bout que j'avais réussi à arracher tomba dans la flaque au pied de l'arbre. Je la fixai un moment, avant d'avoir l'idée du siècle et de boire directement à la source. Comme ça tous mes poils qui sentaient pas bons étaient lavés ! Entre deux lapements, j'entendis que Madame Fée fit une nouvelle trouvaille. Directement je répondis à l'appel et je me postai à ses côtés, regardant avec des yeux brillants la sublime fleur mauve devant moi. J'allais m'approcher pour renifler ou voir même remettre à jour mon expérience, mais le TOUCHE-LUI PAS sonore de la connaisseuse me figea sur place avant que je file entre ses pattes pour suivre les restes des explications.

" Les bobos du coeur ? " répétais - je simplement.

Le mot "super rare" fit tressaillir mes moustaches d'intérêt, mais je restai sur ma précédente réflexion. Le coeur, le coeur il battait oui, mais il était caché à l'intérieur. Comment se faire bobo au coeur ? Avec une graaaande épine ? Puis je pensais à maman Lenlen qui nous disait qu'elle nous aimait de tout son coeur. Donc le coeur aidait à aimer. Mais l'amour c'était bien, ça ne fait pas mal.. Commençant à vagabonder aux alentours -mais pas trop près de la diditale- j'exposais ma question à ma nouvelle enseignante.

" Les bobos du coeur c'est quoi ? C'est une grosse épine ? Ou- ou c'est à cause de l'amour ? C'est pas possible l'amour c'est bien, j'veux pas que maman Lenlen ait un bobo au coeur parce qu'elle m'aime. "

Je continuai ma petite trotte jusqu'à m'arrêter devant une autre plante, totalement par hasard. Ou presque. Ses grandes feuilles épaisses attiraient l'attention. Je voulu m'approcher renifler, mais au souvenir de la Gigitale, je n'osai même pas pointer ma patte vers cette plante aux contours plutôt piquants.

" Et ça Madame Fée, j'peux en prendre ou j'vais "crever" ? "

Le mot sonnait mal même si la mort était encore un concept flou pour le chaton que j'étais.

hrp:

La dame qui sentait les plantes. (3)

Devant mon énorme feuille épaisse, j'écoutais l'explication des bobos du coeur par Madame Fée. Je fus rassurée de savoir que l'amour n'allait pas faire mal à Maman Lenlen, et que d'ailleurs je devait veiller à ne pas cesser de l'aimer si je ne voulais pas la blesser dans le coeur ! J'y ferai attention. Jamais je n'aurais à utiliser une diditale pour le coeur car j'aime trop ma famille pour ça. Eh, après tout je mets des épines dans le nid de ceux qui disent du mal sur eux, je n'allais pas mettre des épines dans mon propre nid, si ? En parlant d'épines, je posais avec méfiance ma patte sur la feuille dentelée encore inconnue à mon bataillon. Jusqu'à ce que ma super prof de plantes vienne m'apporter la connaissance. L'Aloéverra. Jeee... pfff toutes les plantes ne pouvaient pas avoir un nom qui voulaient dire quelque chose et qui était facile à retenir ? Comme si elles le faisaient exprès pour rendre mon but plus ardu. Je connaîtrai toutes les plantes oui, elles étaient si... passionnantes !

La grande ancienne sonna l'heure de départ, en embarquant les végétaux les plus soit dangereux soit lourds à porter. Comme elle me le demanda, je me chargeai de mes milles feuilles, donc le goût chatouillait mes papilles, ne regrettant pas du tout l'expérience faite plus tôt. J'étais partagée entre la déception de déjà rentrer, et la fatigue d'avoir fait une telle aventure. Mes petites pattes défilaient à toute vitesse pour maintenir la vitesse de celles plus grandes de Madame Fée. Le paysage défilait sans que mon cerveau d'enfant ne retienne le chemin, mais il imprimait toutes les images et toutes les odeurs. Une ambiance si différente que le camp ! J'avais hâte de ressortir et j'étais contente d'avoir pu faire l'expérience avant mon loooiiintain baptême. J'accélérai un peu le pas une fois dans le tunnel pour rentrer, histoire de ne pas me faire voir, et je posai mon butin à terre, près de la tanière des anciens où nous étions revenues. Je m'assieds, exténuée mais heureusement. Je contemplai notre récolte et resautai sur mes pattes de joie, allant me perdre dans les longues pattes déplumées de l'ancienne. Je m'y frottais et ronronnais.

" J'étais si contente de chasser les plantes avec toi, t'es suuuuuuuuuper géniale ! J'espère qu'on retourna en découvrir plus ! Promis, pas demain, Maman Lenlen disent que les v- que les nobles anciens doivent parfois se reposer. Mais si tu veux y aller chuis d'accord hein ! Alors-euuuhh, à demain ? J't'adore !"

Et après une dernière accolade, je pris une part du butin que j'avais méritée -j'étais allée les cueillir après tout !- et partis vers la pouponnière, obliquant d'abord vers une petite cachette pour mon trésor.