Incertainement (avec Dernière Danse) - End

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La pluie avait tombé toute la matinée, parfois légère, parfois lourde, mais toujours en contribuant à aplatir et à souiller le pelage que Feuille de Houx désespérait de nettoyer. Il avait essayé d'entraîner Nuage Gelé sous des arbres, ce matin-là, mais cela ne l'avait pas empêché de rentrer au camp avec une fourrure qui ressemblait plus à une serpillère noire qu'à un nuage gris. Inutile de vous expliquer à quel point cela mettait le guerrier de mauvaise humeur.

" Et j'ai encore une patrouille tout à l'heure, avec Dernière Danse en plus. " se lamentait-il auprès de Chant des Coquelicots après lui avoir parlé de cette pluie insupportable qui lui avait pourri son entraînement.

Sa mère, Chant des Coquelicots, il se forçait à aller la voir régulièrement depuis qu'elle l'avait froidement conseillé de rayer Nuage Nerveux de tous ses souvenirs. Il se doutait un peu qu'elle souffrait particulièrement de ce deuil, et il avait peur de la voir s'enfermer dans la solitude pour tourner la page. Mais malgré tous ses efforts, plusieurs lunes après la mort de sa fille, elle ne s'était jamais attendrie, et le considérait peut-être même, à son plus grand malheur, avec un regard plus sévère que jamais.

Mais au nom de Dernière Danse, la femelle couleur sable sembla soudain recevoir une grande gifle dans la figure.

" Tu t'entends bien avec la lieutenante, mon chéri ? "

Elle ne l'avait plus appelé "mon chéri" depuis... qu'il était chaton ? Brusquement un peu mal à l'aise, Feuille de Houx se demanda s'il réveillait vraiment la mère qui leur avait appris à bien se tenir, à lui et à ses sœurs, et pas plutôt la guerrière ambitieuse qui cherchait souvent à se faire bien voir par les membres les mieux vus de leur Clan.

" Ben...
- Tais-toi ! " coupa-t-elle, agacée.

Brusquement, Feuille de Houx se sentit comme un chaton mollasson. Elle pouvait se montrer si autoritaire, lorsqu'elle le voulait, que ça devenait vain d'essayer de lui parler. Il se doutait un peu qu'elle ne rêvait que de pouvoir commander de cette façon au Clan tout entier, et qu'elle était en train d'imaginer de quelle façon elle s'y prendrait pour gagner du charisme à l'aide de Dernière Danse.

Il se souvint alors du moment où elle avait appris que Papillon de Lune était devenue la compagne d'Étoile Maudite et où elle avait brusquement essayé de se réconcilier avec sa fille, alors qu'elles ne se parlaient plus depuis des lustres. Et il comprit où elle voulait en venir.

" T'as intérêt de te tenir bien, mon grand. Tu dois partir quand ?
- Là, bientôt. "

Feuille de Houx comprit sans mal qu'elle regrettait la pluie autant que lui, désormais. Il ne ressemblait pas à grand-chose, mouillé comme ça, et il n'aurait pas le temps de se faire beau. Quand sa mère se redressa, elle eut un geste ferme de la queue qui voulait dire "suis-moi".

Et il s'exécuta, en se demandant à quel point la catastrophe vers laquelle ils se dirigeaient décevrait Chant des Coquelicots. Car Dernière Danse n'était, pour le peu qu'imaginait Feuille de Houx, pas vraiment la plus gentille ni la plus inoffensive des femelles du Clan de l'Ombre. Et encore moins celle auprès de qui quelqu'un comme lui avait intérêt à se mouiller.

" Dernière Daaaaaaaaaaanse, tu es lààààààà ! Feuille de Houx, mon grand garçon, m'a dit que tu l'emmenais en patrouille ! Dis-moi, comme je m'ennuie un peu en ce moment, je pourrais venir aussi, hein ? "

Elle parlait brusquement à la lieutenante comme si elles étaient les meilleures amies du monde. Comme si elle tenait à lui montrer quelle belle-mère formidable elle ferait.

Feuille de Houx, de honte, eut soudain envie de fermer les yeux comme pour disparaître, mais le petit "floc" d'une pomme de pin qui tombait juste à côté de sa mère, emportée par le vent et le crachin qui recommençait à tomber, l'en empêcha.

Ce qu'elle était fascinante, cette pomme de pin, et ce qu'elle tombait au moment opportun !

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◊ Meneuse

Oh ! Le soleil est de retour.

Dernière Danse abandonna la tanière des guerriers pour faire quelques pas dans le camp détrempé. Elle ferma les yeux de plaisir, offrant son corps aux rayons de soleil. Elle se sentie réchauffée jusqu'à l'os.

Le territoire du Clan de l'Ombre se transformait immédiatement en boue dés qu'il pleuvait. Et la saison des feuilles vertes était sujette aux orages violents qui saturaient le sol en eau et aux pluies crachottantes les jours suivants.

La lieutenante abandonna son groupe de discussion après un geste d'au revoir. Le retour du soleil serait parfait pour la patrouille de l'après-midi. .. Dommage qu'elle doive y participer. Mais elle trouverait bien un guerrier serviable pour la débarrasser de sa saleté.

Elle en était là dans ses réflexions lorsqu'une vielle guerrière l’interpella avec une familiarité qui lui fit dresser haut les oreilles.

— Dernière Daaaaaaaaaaanse, tu es lààààààà ! Feuille de Houx, mon grand garçon, m'a dit que tu l'emmenais en patrouille ! Dis-moi, comme je m'ennuie un peu en ce moment, je pourrais venir aussi, hein ?
— Eh bien ..

Elle jeta un regard vers l'autre guerrier qui l'accompagnait. C'était Feuille de Houx qui fixait le sol, terriblement mal à l'aise. Elle sourit, amusée. Mettre Feuille de Houx mal à l'aise, était un passe temps dont elle ne se laissait pas. Elle aimait user de ses charmes sur lui, et voir à quels points ils étaient efficaces.

— C'est d'accord, on a qu'à partir que tous les trois ! Mais on va aux Passiflores, c'est loin alors je ne veux pas t'entendre te plaindre.

D'un pas léger, elle se dirigea vers le groupe de guerriers qui attendaient. Avec l'arrivée de Chant des Coquelicots, ils étaient six et c'était assez pour faire deux patrouilles. Elle envoya le groupe original vérifier les frontières et déclara que son groupe se changerait de la chasse.
Elle revient ensuite vers Feuille de Houx et sa mère et donna le signal du départ.

Dernière Danse cavalait d'un bon pas, exprès pour épuiser l'ancienne. Si elle était essoufflée, elle parlerait moins.

Dis donc, glissa t-elle à Houx, elle est bavarde ta maman !

Elle braqua ensuite ses prunelles bleues dans celles de Feuille de Houx :

On la sème ? Allez, cours !

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Incertainement (avec Dernière Danse) - End Ktby

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La lieutenante hésitait et semblait jouer avec leurs nerfs à tous les deux, mais surtout ceux de sa mère. Feuille de Houx, lui, il aurait bien aimé que tout cela prenne fin, que Dernière Danse trouve un autre moyen d'occuper Chant des Coquelicots ou annule carrément cette satanée patrouille. Il allait pleuvoir à nouveau, à tous les coups, et Feuille de Houx en avait assez de se montrer et de se remuer dans cet état.

" Eh bien ... C'est d'accord, on a qu'à partir que tous les trois ! Mais on va aux Passiflores, c'est loin alors je ne veux pas t'entendre te plaindre.
- Oh mais je ne me plains ja-mais ! " assura Chant des Coquelicots avec un sourire vendeur, tandis que Feuille de Houx faisait tous les efforts du monde pour ne pas soupirer. Et alors que Dernière Danse s'éloignait d'eux pour donner des instructions de dernière minute à ce qui aurait dû être le reste de leur patrouille, la mère du guerrier trouva moyen de lui reprocher quelque chose, tout bas, dans le creux de l'oreille.

" Toi mon grand tu vas me faire un effort et sourire un peu ! Je pensais t'avoir éduqué mieux que ça...
- Grâce à toi au moins je sais me tenir. " rétorqua l'autre, cinglant, qui espérait qu'elle allait finir par se souvenir des lunes précédentes, de l'importance qu'elle avait toujours conféré à un comportement docile mais décent et prudent. Raisonnable.

Chant des Coquelicots était-elle vraiment raisonnable en cet instant ? En tout cas la colère et la frustration qu'il y avait dans son regard désolèrent son fils, qui quelques minutes auparavant, était venu la voir dans l'espoir de se réconcilier avec elle. La guerrière se radoucit cependant, lorsque Dernière Danse approcha d'eux deux pour lancer la patrouille. D'un pas vif qui agaça bien vite, mais silencieusement, Feuille de Houx.

" Après la pluie qu'on a eu ce matin je suis sûr qu'il va faire très beau cet après-midi, les passiflores déborderont de gibier, je parie ! "

Je suis tout mouillé et il faut qu'on marche vite... Je suis sûr que maman espère juste que ça va m'aider à sécher et que tout le monde s'en fout que je choppe la crève... ruminait-il en suivant rapidement la lieutenante.

" Je sens qu'on va ramener beaucoup de proies... On devrait patrouiller plus souvent ensemble, tous les trois, même si vous trouvez peut-être que je vous dérange HIHIHIHIHI ! "

Son rire était peut-être ce qu'il y avait de plus horrible dans son comportement. Mais au moins, ce rythme eut pour effet positif d'épuiser rapidement Chant des Coquelicots, que Feuille de Houx entendait parler, mais de moins en moins fort. Il sursauta lorsque Dernière Danse lui souffla un mot à l'oreille : " Dis donc, elle est bavarde ta maman ! On la sème ? Allez, cours ! "
- Je vois que tu as de l'énergie à revendre, Chant des Coquelicots ! Mon fils aussi quand il le veut ! Je me demande bien à quoi ressembleraient vos chatons hahaha... "

Et ces quelques mots de sa mère se perdirent dans le silence, sans qu'on leur accorde la moindre importance, car Feuille de Houx, mi-scandalisé mi-obéissant, courait derrière la lieutenante. Et alors qu'il entendait en boucle la lieutenante répéter ses consignes dans sa tête, il ne put s'empêcher d'admirer son doigté, ainsi que la façon qu'elle avait d'agiter sa queue derrière ses pattes arrière, lorsqu'elle courait.

Lorsqu'ils arrivèrent aux Passiflores, ils étaient tous les deux essoufflés. En prime, Feuille de Houx avait le pelage sacrément ébouriffé et souillé par sa course. Mais tous deux avaient effectivement semé Chant des Coquelicots, qui avait manqué d'endurance ou bien qui les avait laissé faire. Peut-être qu'elle comptait vraiment les laisser seuls, tout dépendait, aux yeux de Feuille de Houx, du degré de la folie qui s'était soudainement emparée d'elle. En tout cas, il ne s'en sentit pas plus à l'aise pour autant.

" Depuis la mort de Nuage Nerveux... Elle a un peu de mal à savoir où se mettre... Elle raconte n'importe quoi... " lança le guerrier gris, comme pour excuser sa mère avant tout. Lui-même avait bien du mal à savoir quoi dire à cette lieutenante perturbante et imprévisible. Ils étaient seuls, mais il avait un peu peur d'elle, au fond. Il voyait bien qu'elle se moquait du monde entier, et de lui comme de tous les autres. Mais sa cruauté ne la rendait pas moins belle, moins provocante, moins fascinante, moins redoutable. Loin de là.

Avaient-ils besoin de rester immobiles à attendre Chant des Coquelicots pour chasser ? Le guerrier gris regretta soudain que la patrouille ait été séparée en deux parties. Il détestait l'idée de suggérer quelque chose directement à la lieutenante, car cela le forçait à la regarder, à prendre le bon ton pour lui parler, et à la laisser agir sur lui... mais lorsqu'elle était seule, avait-il vraiment d'autre choix que de la laisser jauger, de ses deux yeux bleus, son pelage qui était dans un état lamentable parce qu'il n'avait toujours pas eu le temps de faire sa toilette ?

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◊ Meneuse

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Dernière Danse se mit à accélérer le pas, puis à courir, Feuille de Houx sur ses talons.
Ses pattes s'enfonçaient dans les marécages dans un bruit de succion, rendant la course difficile et fatiguante. Ils projetaient des traînées de boue sur leur sillage et même si Dernière Danse zigzaguait pour que Chant des Coquelicots perde leur piste, ils ne devaient pas être bien difficiles à suivre.

C'est le souffle court qu'ils arrivèrent aux Passiflores. La féline écouta Feuille de Houx qui cherchait à excuser sa mère.

— Depuis la mort de Nuage Nerveux... Elle a un peu de mal à savoir où se mettre... Elle raconte n'importe quoi...
— Pourtant elle a l'air de savoir ce qu'elle dit.

Dernière Dernière se laissa tomber sur les fesses en face de Feuille de Houx, cherchant à reprendre sa respiration.

Elle a l'air de tenir absolument à te caser avec moi. d'une griffe, elle démêla quelques poils sur le poitrail du mâle, collés ensemble par la boue. Et toi t'en penses quoi ?

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Invité

" Pourtant elle a l'air de savoir ce qu'elle dit. " rétorqua la lieutenante, qui haletait, comme lui. Elle ne voulait pas chercher d'excuses. Elle ne compatissait pas et ne compatirait jamais. Ce n'était pas son genre. Mais après tout, songeait Feuille de Houx, avait-on vraiment besoin de la compassion d'une telle créature ? Etait-ce nécessaire d'en désirer tant ?

Il n'aimait pas ses propres pensées, et la regarda s'assoir, face à lui. Ils étaient trop fatigués pour chasser, évidemment. Il faudrait que du temps passe. Et ils seraient comme ça, en tête à tête. Et... Il manqua de s'arrêter de respirer lorsqu'elle lui démêla d'une griffe les poils de son poitrail. Devait-il s'excuser de n'être pas présentable ? Devait-il dire merci ? La présence insondable de la lieutenante ne l'aidait pas à se décider.

" Elle a l'air de tenir absolument à te caser avec moi. Et toi t'en penses quoi ? "

Il ne put contenir un regard méfiant de bête traquée. Dernière Danse semblait particulièrement puissante et mystérieuse à cet instant. Elle pouvait l'écraser si facilement si... s'il lui déplaisait. Mais très vite, il sut qu'il devrait rentrer dans son jeu, un jeu dangereux auquel il était peut-être plus dangereux encore de se dérober. Mais un jeu quand même, et un jeu, qui, honnêtement, n'était pas du tout répugnant.

Pour la première fois de sa vie, Feuille de Houx trouvait une certaine saveur à toute l’adrénaline qui asséchait sa gorge.

" J'en pense que... " son petit miaulement était affreux, on aurait dit un coassement. Il s'interrompit, bien inutilement d'ailleurs, et reprit sans que cela ait rien changé au problème : " Je ne suis pas pressé du tout. "

Et c'était bien vrai. Sa petite vie ennuyeuse avait bien des aspects confortables. Jamais il ne basculerait brutalement vers quelque chose de différent, et encore moins si ça risquait de le placer au devant de la scène. Mais en revanche, des perspectives de changements plus doux et moins radicaux... On ne pouvait pas si facilement les rejeter.

Il baissa les yeux légèrement, pour ne pas trahir trop d'émotion en reprenant, avec un sourire qui se voulait amusé :

" Et puis si tu recherchais une case, tu l'aurais trouvée depuis longtemps, déjà... je me trompe ? "

◊ Meneuse

Feuille de Houx ne se défila pas et répondit à la question.

Pas pressé.
Danse hocha la tête d'un air compréhensif. Nulle doute que le monde des femelles, des charmes et de la séduction lui était inconnu et donc effrayant. Et elle devait avouer que les cases l'effrayait elle aussi. Fonder une famille, avoir des marmots et être coincées avec eux à la pouponnière ..
Et l'idée d'être rangée du côté des femmes mariées, des épouses fidèles, de ne plus pouvoir se livrer à ses jeux de séduction la révoltait.

Feuille de Houx semblait l'avoir compris :
— Et puis si tu recherchais une case, tu l'aurais trouvée depuis longtemps, déjà... je me trompe ?
— Oui, les jolies filles comme moi ne sont pas faites pour être emprisonnées dans des cases.

Elle lui rendit son sourire. Puis pour une fois, elle n'enchaîna pas en bavardages inutiles. Même si les codes sociaux rendaient le silence dans une conversation gênant, ce silence là dans le champ fleuri ne la dérangeait pas.
Elle laissa son regard vagabonder sur les fleurs, écoutant sa respiration revenir progressivement à la normale.
Et une silhouette approchait :

Chant des Coquelicots ! Enfin te voilà ! Tu traînes la patte ~

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Invité

" Oui, les jolies filles comme moi ne sont pas faites pour être emprisonnées dans des cases. " souriait Dernière Danse en réponse. D'un si beau sourire. On en oublierait presque la prudence, et tous ces beaux principes que l'on défendait corps et âme le reste du temps. Quelques minutes, immobile face à elle, Feuille de Houx faisait sa toilette, les yeux mi-clos et pleins de douces visions fantomatiques qui le faisaient rêver mais dont il avait légèrement honte.

Peut-être d'ailleurs n'y croyait-il pas entièrement. Au fond, impossible de dire s'il savourait ce calme ou s'il le subissait. En tout cas, il était presque propre quand sa mère revenait.. Pas tout à fait, mais presque. Et ça faisait du bien.

" Chant des Coquelicots ! Enfin te voilà ! Tu traînes la patte
- Je vous dérange ? ... ? " s'avançait-elle.

Curieuse, déçue ? Feuille de Houx contint un violent éclat de rire. Il n'avait même pas besoin de la voir pour deviner la tête qu'elle faisait. " Oh la la je me demande ce que je vais bien pouvoir chasser si tu es là ! "

Une patrouille à trois, ça pouvait vite ressembler à une bonne blague. Il se moquait rarement de sa famille, et encore moins en public, c'était contraire à son tempérament, mais... ce n'était qu'une juste revanche que Dernière Danse comprendrait très bien. Et qui, peut-être, inquièterait assez Chant des Coquelicots pour la faire taire.

" Ah oui c'est vrai... la chasse... en fait je me suis arrêtée en chemin parce que j'avais senti un joli campagnol... " se précipitait-elle de répondre, comme pour retrouver sa superbe. Et elle reprit, si bas que cela ressemblait à un marmonnement : " mais j'ai jamais pu le rattraper... "

Il contint une nouvelle moquerie, pour sa part, et se releva avec une souplesse étonnante. C'était beaucoup mieux. Il se sentait d'humeur à chasser, et même à bien chasser. Le regard qu'il jeta en direction de la lieutenante était énergique, motivé. Comme quoi il ne fallait pas grand-chose.

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◊ Meneuse

Malgré son apparence désinvolte, Dernière Danse fut déçue par l'arrivée de Chant des Coquelicots. Qui sait jusqu'où les choses auraient pu aller si la reine ne les avaient pas interrompus ?
Feuille de Houx commençait à se laisser prendre à son jeu. Elle aimait davantage le Feuille de Houx avec du répondant, qui n'hésitait pas à taquiner sa mère pour plaire à Dernière Danse plus que le Feuille de Houx coincé, froid et triste.
Jouerait-il le jeu jusqu'au bout ?

Ah oui c'est vrai... la chasse... en fait je me suis arrêtée en chemin parce que j'avais senti un joli campagnol... mais j'ai jamais pu le rattraper...

Les marmonnements de la reine la sortirent de ses pensées. Elle jeta un coup d'oeil à son fils qui avait l'air alerte.
Eh bien chassons, à défaut d'un autre sport, puis qu'ils étaient venus pour chasser !

Dernière Danse s'éloigna un peu de leur point de départ. Elle espérait que toutes les proies du secteur n'avaient pas fuies à cause de leur bruit.
Non, une petite grenouille se tenait immobile dans le champ fleuri, bien loin de son étang habituel.
La lieutenante se tapit entre les fleurs, avançant avec précaution vers la proie.
La reinette ne soupçonnait rien et Danse fondit sur elle pour la tuer d'un coup de crocs. Elle se baissa avec répugnance pour prendre la bête dans sa gueule. Sa chair visqueuse et son odeur forte la dégouttait.
Elle revient vers leur point de rendez-vous, vers Feuille de Houx :

Beurk, une grenouille ! Tu la veux ?

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Sujet: Re: Incertainement (avec Dernière Danse) - End 29.09.18 9:36

Le membre 'Dernière Danse' a effectué l'action suivante : Don des étoiles

'Chasse Ombre' :
Incertainement (avec Dernière Danse) - End 1491053173-grenouille-bravo

Invité

Le sympathique petit groupe qu'ils formaient tous les trois, finalement, se sépara assez vite, car il fallait chasser. Feuille de Houx s'étonnait un peu de sa propre malice, mais après tout, il fallait bien ça pour calmer un peu Chant des Coquelicots, non ? Elle ne tarderait sans doute pas à retrouver la raison, du moins l'espérait-il.

Silencieux, camouflé dans les ténèbres de la pinède, le chasseur gris avançait lentement, à l'écoute, décidé à se montrer utile et peut-être même à se dévoiler sous un jour meilleur, maintenant que les fondations d'une complicité solide, mais cadrée, étaient fixées. Pourquoi avoir peur, après tout ? La lieutenante n'était ni folle ni odieuse.

Feuille de Houx interrompit sa réflexion en réalisant, surprise, qu'une souris toute proche de lui était en train de s'enfuir. Dans un réflexe violent de prédateur, il se dépêcha de bondir à ses trousses mais le rongeur trouva refuge sous un vieil arbre. Comment avait-il pu se trouver si près d'une proie et ne pas la sentir ni l'entendre ? s'étonna le guerrier en s'immobilisant à côté du trou où elle s'était cachée, dans l'espoir qu'elle finisse par pointer le bout de son museau à l'extérieur.

Il resta ainsi, tendu, aux aguets, prêt à s'abattre sur sa proie en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, pendant un certain temps. Le rongeur se trouvait encore là, il le sentait, et ça le rendait dingue. Mais rien à faire, la souris fit preuve d'un instinct de survie surprenant et ne bougea pas de sa cachette. Feuille de Houx tenta, rageur, de l'en déloger en attaquant le bas de l'arbre et la terre de ses griffes, mais c'était parfaitement inutile.

Il comprit qu'on l'attendait peut-être déjà et qu'il avait perdu du temps pour une souris qu'il n'attraperait pas. Et se souvint de son pelage qui était toujours dans un drôle d'état, et se douta que sa sombre humeur reviendrait vite. Tant pis, il fallait faire demi-tour. Bien entendu, aucune proie n'apparut entre lui et le lieu où il devait retrouver les deux autres membres de sa patrouille. Ç’aurait été trop beau.

" Beurk, une grenouille ! Tu la veux ? " l'accueillit Dernière Danse lorsqu'il fut arrivé. Joyeuse, mais avec un petit quelque chose de provocant. Espérait-elle qu'il réponde "oui" d'un air avide et gourmand, ou "non", complice de ce dégoût quelque peu injustifié pour une proie qui avait au moins le mérite d'être capturée, elle ? Il estima qu'il était temps de se faire diplomate et serviable.

" Vu l'état dans lequel je suis, je peux bien te la prendre pour la mettre sur le tas de gibier. " proposa-t-il, en montrant ses pattes dégoutantes qui avaient si inutilement tenté de creuser dans l'arbre, après avoir couru jusqu'ici.

Chant des Coquelicots revenait elle aussi, et Feuille de Houx ne put s'empêcher de songer que leur patrouille à tous les trois avait été bien peu fructueuse, pour le temps qu'elle leur avait pris. " J'espère que les autres s'en sont mieux tirés que nous. " souffla-t-il avant de saisir la grenouille entre ses crocs. Peut-être bien qu'en rentrant, ils trouveraient deux-trois autres proies en plus, qui savait ?

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