Contrastes (avec Patte Venteuse) - end

La matinée passa à toute vitesse. Après un repas rapide, constitué d'une petite souris trop grosse pour elle sous les racines de la percées, elle avait demandé à Petit Alizé et Petit Foehn de jouer ensemble. Peu importe quel jeu était choisi, elle était toujours heureuse de partager un moment avec ses deux soeurs.
La partie ayant été fatigante, elle était partie faire la sieste dans la pouponnière, lovée dans son nid pendant deux bonnes heures, rêvant d'aventures et de gloire. Étoile Venteuse régnait à nouveau sur le Clan du Vent, écrasant les Clans étrangers à coup de guerre victorieuses. Bientôt elle dirigerait Cerfblanc tout entier, adulée par ses nombreux guerriers et désignée comme étant l'élue par les Étoiles elles-mêmes.

Patte Venteuse se réveilla lorsque les premiers rayons de soleil de midi percèrent les ronces de la pouponnière pour se déposer sur son visage. Éblouie, elle papillonna des paupières pour chasser cette gène de ses deux yeux. Puis sans se faire attendre, elle s'extirpa de son nid après s'être étirée maladroitement, pressée de découvrir quelles nouvelles aventures pouvaient bien l'attendre dans le camp en attendant de pouvoir devenir la futur meneuse du meilleur Clan de la forêt.

Elle croisa sur son chemin Nuage de Printemps et Flamme Bleue qui la fixèrent d'un air étrange. Elle se posa, maintenant leur regard d'un air de défi. Elle ne voulait pas perdre. Le mentor haussa les épaules avant de reprendre sa route, mais son apprenti mit un peu plus de temps avant de le rejoindre. Patte Venteuse lui tira la langue pour lui offrir sa plus horrible grimace, tandis que Nuage de Printemps répondait avec une autre.
De plus en plus de chats la fixaient étrangement au fil des jours sans qu'elle ne comprenne pourquoi, mais elle s'en moquait. Ils avaient sans doute peur de voir devant eux leur plus grande rivale! Celle qui, un jour, deviendrait Étoile Venteuse!

Pour l'heure, elle savait enfin quoi faire. En se baladant dans le camp, elle tomba sur son père qui devait faire la sieste. Au moins, il n'était pas occupé à faire quelque chose d'important! Il aurait bien du temps à lui accorder pour jouer, lui raconter des histoires, ou la complimenter pour lui dire à quel point elle était belle et forte. Ce qui, évidemment, était vrai.
Patte Venteuse aurait aimé lui bondir dessus pour le réveiller, mais elle n'en eut pas le temps. Son père se réveilla avant même qu'elle n'ait pu prendre la pose pour se préparer à sauter.

- Tiens ! Tu es là, toi ! Mais mais mais ! On est où ?!
- AU CLAN DU VENT!! hurla-t-elle pour mieux le réveiller.
- Ouh...
- On fait quoi aujourd'hui papa Crocs Nacrés? demanda-t-elle en collant son museau au sien, louchant pour mieux le regarder et parce qu'elle trouvait ça amusant. On joue à la chasse? Oh, oh, tu m'apprends à chasser? Dis?

Le visage de son père changea relativement brusquement, déstabilisant Patte Venteuse. Elle remua une oreille, puis l'autre, confuse d'ignorer ce qui aurait pu le perturber. Elle avait beau tourner la tête, changer d'angle une fois deux fois peut être trois, rien.
L'âge peut-être? Deviendrait-il un peu sénile, comme Plume Colorée? Non, il était bien trop jeune. Pourtant, elle était persuadée de n'avoir rien vu venir. Ni devant ni derrière, pas un lapin en vue. Un guerrier faisant des grimaces dans son dos? Ils n'oseraient pas.

- Qu'est ce qu'il y a papa-Crocs Nacrés? osa-t-elle alors questionner.

Mais rien d'autre que du silence. Patte Venteuse fronça les sourcils, plutôt mécontente. Elle détestait qu'on lui cache les derniers faits croustillants ou les étrangetés survenues récemment. Il lui fallait être au courant du dernier potin! En tant que futur meneuse du Clan du Vent, mieux valait se tenir au courant. Elle se devait de connaitre son Clan sur le bout des doigts.
Si plus tard, on lui cachait quelque chose, alors elle punirait les cachotiers! En les privant de nourriture, par exemple. Pas de place pour les traitres, les mensonges et les secrets, dans ce Clan parfait qu'était celui des landes.

- Tu vas bien ma chérie ? Tu n'as mal nulle part ? Tu vois clair ? T'as un œil qui m'inquiète un peu.

Sa - ou plutôt ses - question lui arracha un rictus nerveux incontrôlé et incontrôlable. Mais quel était le problème enfin?!
Pour rassurer son père, Patte Venteuse cligna des yeux une fois, plus deux, puis trop de fois pour qu'elle puisse les compter. Le fait que ses connaissances des chiffres s'arrêtaient à 10 n'importait pas vraiment, le chiffre était largement dépassé. Non. Pas mal.
Elle loucha, bougea ses pupilles dans tout les sens, fronça et leva les sourcils à plusieurs reprises. Toujours rien. Pas même la sensation d'une poussière. Et pourtant, elle avait l'habitude de la poussière dans les yeux.

- Non j'ai rien pourquoi? J'ai juste une oreille bouchée là, fit-elle en touchant celle du côté de l'oeil bleu d'une patte arrière, comme si elle s'en allait pour la gratter. Mais je crois que c'est une luciole rentrée dedans. J'ai voulu la manger mais je me suis endormie, et je crois qu'elle s'est vengacée.

Face à ses bêtises, son père semblait se rassurer un petit peu. Patte Venteuse suivi également, détendant ses muscles à mesure que Crocs Nacrés faisait de même. Elle remua son oreille vraisemblablement bouchée par une luciole, un peu gênée par les volumes sonores qui parvenaient à elle en deux sortes différentes.

- Tu veux que je souffle pour la sortir de là ?

Patte Venteuse recula la tête, gonflant en même temps son poitrail avec un air de dégout sur la figure. N'importe quoi! Vraiment, son père avait des idées très bizarres par moment.

- Beurk!! Non souffle pas tu vas la pousser encore plus et après elle sortira plus!!

Après tout, c'était vrai non? Elle avait déjà soufflé sur une feuille, une fois, et elle s'était envolée plus loin. Jamais elle ne s'était rapprochée d'elle.

(wow désolée c'est ultra court et j'ai mis du temps à répondre en plus ahhhh)

Spoiler:

- Oui mais si je souffle dans l'autre oreille ça va la pousser vers la sortie, dans l'autre sens !



Malgré tout, Patte Venteuse était septique. Elle n’aimait pas particulièrement la sensation du vent dans son oreille. Ni le bruit que cela provoquait d’ailleurs.

Alors, à mesure que son père s’approchait d’elle, la petite reculait la tête et enfin, son corps tout entier, faisait quelques pas à reculons.



- Ben alors ? Tu me fais pas confiance ?



Crocs Nacrés se retourna pour lui faire dos et qu’elle ne le voit plus. Doucement, elle le contourna - toujours à bonne distance - afin de regarder sa tête. Son expression n’avait pas l’air des plus tristes ou déçues. C’était donc un jeu.



- Et ben j'vais bouder moi.



Bouder? Patte Venteuse était la plus forte du monde à ce jeu! Elle pouvait bouder comme personne, et ce pendant de longues minutes durant.

Bien décidée à gagner, elle s’installa en face de lui, assise, le regardant dans les yeux.



- D’accord, lui répondit-elle.



Prenant une grande inspiration, Patte Venteuse du faire appel à toute sa concentration pour rester la plus sérieuse possible et prendre son meilleur air boudeur. Prenant une posture totalement détachée, la tête basse et l’air mauvais, elle se préparait à bouder.



- Je boude aussi alors.

(tu t'attendais pas à ça hein )

Spoiler:

- C'est mignon quand tu fais ta chipie.

Patte Venteuse se mit à rougir lorsque son père prononça le mot mignon. C'est même pas vrai d'abord, pensa-t-elle. Je suis FORTE. Comme si les deux ne pouvaient aller de paire.
En réponse, elle gonfla son poitrail pour se faire plus imposante et lui faire comprendre qu'un jour, la cheffe, ce serait elle, et qu'il faudrait prendre garde à la puissante Étoile Venteuse.

- Vous avez ce qu'il faut à manger ? Je crois que je vais pas tarder à partir à la chasse, moi.

- Oui! s'exclama-t-elle. Ce matin, j'ai mangé un papillon, et sinon on a un oiseau. On va partager avec Petit Alizé et Petit Foehn.

- Tu bouderas moins si je te trouve un joli lapin, hein ?

Le lapin. C'était son plat préféré. Il était facile d'acheter Patte Venteuse avec de la nourriture. C'est donc tout naturellement qu'elle hocha vivement de la tête, se remettant à bouder en espérant que son père n'ait pas prêté attention à son humeur beaucoup plus détendue ces dernières secondes, sinon il ne lui ramènerait peut-être pas de lapin.

- T'es assez grande pour rentrer toute seule jusqu'à la pouponnière, maintenant ? demanda-t-il sur un air de défi.

Presque vexée par cette question idiote, elle se redressa, la queue haute, reprenant la direction de la pouponnière.

- Oui, lança-t-elle d'un air dédaigneux. Parce que je suis la plus forte.

Sans un regard en arrière - ce n'était pourtant pas l'envie qui manquait, mais elle devait se retenir pour avoir l'air d'une grande - elle retourna dans son nid, tout en continuant de bouder pour s'assurer d'avoir son lapin.

[Out, merci pour ce rp ]